Séminaire Delange-Pisot-Poitou. Théorie des nombres B ERNARD T EISSIER Crible de Brun Séminaire Delange-Pisot-Poitou. Théorie des nombres, tome exp. no 11, p. 1-13 7, no 2 (1965-1966), <http://www.numdam.org/item?id=SDPP_1965-1966__7_2_A1_0> © Séminaire Delange-Pisot-Poitou. Théorie des nombres (Secrétariat mathématique, Paris), 1965-1966, tous droits réservés. L’accès aux archives de la collection « Séminaire Delange-Pisot-Poitou. Théorie des nombres » implique l’accord avec les conditions générales d’utilisation (http://www.numdam.org/legal.php). Toute utilisation commerciale ou impression systématique est constitutive d’une infraction pénale. Toute copie ou impression de ce fichier doit contenir la présente mention de copyright. Article numérisé dans le cadre du programme Numérisation de documents anciens mathématiques http://www.numdam.org/ 11-01 Séminaire DEIANGE-PISOT-POITOU Nombres) (Théorie année, 1965/66, n° des 7e 28 11 février 1966 CRIBLE DE BRUN par Bernard TEISSIER 1. Préliminaires. Notre but est d’exposer quelques résultats pour obtenir la méthode suivie par V. BRUN, dans nombres premiers concernant les doublets de et la conjecture de Goldbach. 2. Le crible d’ Erato sthène . Le crible d’Eratosthène est premiers va sur diviseur premier le fait que, si p ~ ~ ~, . On déterminer méthode permettant de ~, , connaissant les nombres p de est fondée une un nombre peut présenter premiers 2 5 n ~ a Cette métho- p composé, est les nombres il le crible d’ Erato sthène a au moins sous un la forme suivante : Considérons les progressions arithmétiques : Chaque progression est telle que son dernier terme On voit facilement que les termes de la tous les termes des nombre 3. lignes restantes, première ligne, qui sont les nombres sont ~." _ ~ ~ ~ . p. 1. afférents premiers 4X p ~ x de et le 1 . Nombres premiers x (A) soit ~. x , i. e. On se p x . propose de dénombrer les nombre s évidence. Pour cela, BRUN forme suivante : commence par p ~ x ainsi mis er le crible d’Eratosthène sous la premiers généraliser Considérons les progressions arithmétiques : x , i. s’étendant jusqu’à sont les premiers r x-a~ 03BB0 = [X - 0394 0394] ; e. nombres et premiers, [1 pi] , p1 , 03BBi = D , 0394 , a1 , ..., ... , pr ar sont des en- tiers vérifiant: ~ , , est le nombre de termes de la première x , 2 , ... , égaleli e différents de tous le s terme s de s li e s restantes. Ce nombre dépend ment de à, ... , DÉFINITION li es (B) ar . remière ligne est dit barré ar l’ensemble de s’ il est égal à un élément d’une de ces li es. 2. - Un élément de la (L1 , On p) N(D DEFINITION 1. - ... , se Ln) , propose d’ évaluer N(D, x , 2, ... , pr) . Or, on sait évaluer le s ternes de la forme* On peut, pour se ramener au calcul de tels termes, utiliser la formule : Démonstration. - On barre tous les termes communs à la ligne et aux r à (La) lignes suivantes, et eux seulement ; on barre d’abord les termes communs et et aux r - 1 lignes suivantes, puis les termes communs à (Lr), difféOr, diaprés un théorème classique, rents de tous les termes de ... , puisque (D, p ) arithmétique = 1 , les termes de même nature que communs (La) ; 1. à e. : et (L ) forment une progression 0~a’ Dp r , avec On où (Dpr , p.) z et -1 donc 1 a est le nombre d’éléments de la N Remarque. - N(Dp , puisque, en prend en compte d’où (1 ) . rapporte pas au même crible, Cependant l’approximation faite à la fin du calcul différences de cette nature, et justifie que nous ces- x , 2 , toutes les première ligne, i o . , pr-1) ne se sions des maintenant de faire la di stinction o C et en (1) En écrivant sommant, obtenus, apparaître BRUN revient posons que la formule obtenue pui s au appliquant (2) à chacun des dre m + 1 . La formule, étant En m = ( L ), (’~ , r , (3) au cas ... , qui l’intéresse, i. x~ , des termes de la forme chacun de s terme s de la somme, Avec lignes (L, L), ... 9 il vient: Ces résultats Pour faire pour les fournit tion de termes de la forme recommencer sur bout de m telles le s e. D = 1 : peut appliquer (2) à terme s obtenus, etcc» Supon opérations soit : termes de la dernière somme, on trouve (3) à liorvraie pour m = 1 , est vraie pour tout 1 m r . expression de N(1 , x , 2 , ... , pr) N(A , x) ... une en fonc- Cherchons une approximation de N(1 , x , 2, ... , p~) à l’aide de (3) : d’a- près: nous obtenons, par exemple pour où R m et désigne r pour obtenir Etude 4. le nombre de termes à vérifiant La fonne des pair : m m~ r~n , approximations une faites parenthèse : tel que ne permet N(l~x~2~ minoration de du crible n l’intérieur de la pas d’utiliser un procédé analogue ...~ de Brun. Considérons maintenant le crible : où ... , pr senties des entiers vérifiant : r premiers nombres premiers, A , D , sont les progressions s’étendant jusqu’à (L’ ) doit confondre ligne (L ) . Il y donc Remarque. termes de se de (i) Prenons 0394 = D = 1 , rents de tous les termes des autres p - 2 tels que (ii) Soit soit pair. On voit facilement que, si Le nombre de termes de (si x (B) de la en la un somme nombre p. ) x , première ligne 1 , k de la ... , r , al = ? pour première ligne, première ligne les dans le et pour première ligne de deux nombres lignes est diffé- non barré, et r = ,_ x = L, et p~ cas est donc le nombr.e de décom- premiers compris + Li P(1 , x , 2 , 3 , Evaluation du nombre r > i =1 , 2 , Choisissons A = D = 1 ; décompositions sonnement analogue à celui pour p ~ ~ puis : tel que n lignes, sont les nombres premiers effacés de la non lion distingue les Remarque. - Si = 1 : n’est pas le nombre p o sitions veut pas barrer tous les et le nombre 1 . premier, nombre un x ne On voit facilement que les éléments de la r . ... , r pour a. = p. si l’on exceptionnelle. crible. - Prenons ce (L ) avec une a (A) Usages i = 2 , x . p~ se et x = entre p~ ~x et x -{X + confondent. ... , p) de termes non barrés où toute s les lignes sont distinctes. - Un rai- du § 3 (B) fournit : 1 : _, _,_ Remarquons De plus, (remarque), Enfin, P ~~ , x) = que x) . o vertu de la linéarité des en nous utiliserons la formule équations, une majorante, et toujours difficile, peut ne pas tenir compte de la première ligne. On obtient, gue à celui du § 3 (C), pour m pair : m r n , E. la i-ième fonction symétrique élémentaire alors : et une majoration du 2e membre fournira Nous pouvons écrire : et l’on sait que : (B) on remarque que, puisque on Appelons qu t en 3 plus simple : la recherche d’une minorante étant si l’on cherche pour la même raison une majoration de de par un calcul analo- (2 3 , 2 5 , ..., "*") ? et le second orochet est absolue si m . ~~~ une suite de termes alternée Donc si ~~ r m n , nous qui décroissent en pouvons écrire : Déplus: H (i) (l --~L) 2ir (ii) et s 1 BRUN choisit et m a d’après inégalité classique. la formule de Stirling. r . tel que : bien alors : effet, d’après d’où , 2 r que du choix de une tel que 1 et l’on En diaprés E.) ~ 03A3m+11 (m+1) ! (303A31 m+1)m+1, dépend ne ~~ exp(- Pi pour log log x un résultat classique : suffisamment p - 2 . ~1 2 grand : log log px 12 log log x . m 18 log lo g x valeur et l’on peut majorer à l’ aide de d’où finalement, Pour et x > pour soit 3 , une Z(x) m, r , et vient : certaine constante K le nombre de nombres assez grande, x > x~ : premiers jumeaux compris entre C x: Remarque. le reste R E. LANDAU a est tellement montré dans grand Ayant obtenu (lo) 9 Si sont tels que p. , a une est [3] que, si l’on fait que l’on n’obtient même pas m == r = n une dans majoration (6), de la Z(x) K x log x . forme y encadrements de ces pi BRUN peut démontrer p! = p. + 2 le théorème suivant soit infinité de doublets, la série convergente. Il utilise pour cela le résultat suivant : premier, p. s étant premier,s’il E Soit et n un ensemble d1entiers conque. On positif entier un Les deux sommes sont et soient positifs, a : réalité finies. en ZEE, Démonstration, - Le nombre de parties entière s 03A6(na- 03A6 (n), qui ce On est le résultat annoncé. en = à A un doublet:1 3 de côte pour ~-1~~ , (lognr étant ce et déduit que, si À = laisse (n) est a a+1d’où partenant (on valant une p le nombre Premier « n dans deux doublets). Posant plus grand ap- , ne pas faire figurer 5 il vient : fonction décroissante de t, le 2e membre est qui démontre la convergence - ^ Remarque. - E. LANDAU a donné une démonstration bien plus rapide dans [3], à (C) d’ou 03A31 03A3’1 Soient Or x = p03B11a1 d’ où p de Goldbach. - Il faut problème Le a~ , ... , ..... p les nombres av > p03BD! exp dp 03BD premiers x certaine constante une pour trouve facilement que ce qui permet G(2x) premiers, est le nombre de de montrer que, si de deux nombres somme Le crible de Brun fournit donc des résultats conjecture de no rations de Goldbach, mais les résultats P(1, 2,.o., p ) x , Selberg (voir [4] 5. Le crible de La méthode de SELBERG est (a) les et d E un décompositions problème le importants seraient P’ ( 1 , x , 2 , de 2x des doublets et la obtenus par des mi- p). [5]). plus générale plus précis. Soit et sur que celle de BRUN, et conduit à des ré- Soit P ’ ensemble de N entiers positifs. premiers. On note P l’ensemble des nombres diviseurs premiers appartiennent à P (1 E P) . nombres x ! alors: divisant pui sque on sultats par . p03BDlog x d , comme remplacer ~~ entiers un ensemble de positifs dont tous de propose d’évaluer le nombre N(E, P) d’éléments sibles par aucun p E P . On voit facilement que : On se (b) On suppose connaître une visibles par d, de la forme : f(d) est multiplicative, où > 1 approximation qui sont sans carrée D’après (il), (12) Mais le le est f puisque et de supposer et de f (o) (i) sont divi- di- n e E majorer il suffit de considérer les faiblement d e P multiplicative. multiplicative, d’où ; plus souvent, sauf si le nombre d t éléments de reste est plus grand que le terme principal. qui permette ne (13), L’idée de SELBERG est ici de majorer que : p,(a) , qui du nombre des éléments et où l’on sait Remarque. - D’après la définition E de réduire le reste. Soit un ou de minorer P est bien 1 plus petit par une que expression djn ~~~ ensemble de nombres réels indexé sur P~ et tel (il) (p)~ et On impose à Si l’on il vient : alors, a maximum ou dans les deux le minimum de cas à 1 résoudre, sous un problème d’extremum : Trouver le les conditions (a) ou (o;’) et (p), tout , obtenant en un reste assez petit. problème est compliqué. On peut le simplifier en imposant aux p~ des condirétions supplémentaires, mais on n’est plus certain alors d’obtenir le meilleur Le sultat possible. SELBERG, pose = est et On p. pour diminuer 1 0 pour d > z, a bien alors : une dans le z étant un cas de la recherche d’une nombre à choisir : suite de nombres réels satisfaisant majorante, 11-13 Il s ~ agit alo r s de t rouve r le minimum de sous la condition puis il faut choisir en entier > p ~ + de z SELBERG obtient façon à obtenir reste un assez petit. majoration que BRUN pour prenant pour E l’ensemble des valeurs du polynôme x(x + 2) pour x 0 plus petit que N , pour P l’ensemble des nombres premiers z assez petit. SELBERG obtient en effet E > 0 méthode, Par cette Z(x), 1 , h~ - SELBERG obtient 2)1 2 ,et = une bien meilleure N ~ /z..E , (voir [4]) : Mais SELBERG Goldbach, il Cependant, ne a montré que, pour le pouvait obtenir d’ autre s proches de la des doublets et la que des minorantes ’méthodes, apparentées d’obtenir des résultats. En tats bien problème particulier, au de conjecture négatives. crible, plus élaborées E. BOMBIERI a ont permis obtenu récemment des résul- conjecture de Goldbach. BIBLIOGRAPHIE [1] BRUN (Viggo). - La série 1/5 + 1/7 + 1/11 + 1/13 + premiers 1/17 + 1/19 + 1/29jumeaux" + 1/31 + 1/41 + 1/43convergente + 1/59 + 1/61 + ... où les dénominateurs sont "nombres finie, Bull. Sc. math., 2e série, t. 124-128. [2] HARDY (G. H.) and WRIGHT (E. M.). - est 43, 1919, 1re ou partie, An introduction to the p. 100-104 et theory of numbers, Oxford, Press, 1954. [3] LANDAU (Edmund). - Elementary number theory. - New York, Chelsea publishing Company, 1958. [4] SELBERG (Atle). - On an elementary method in the theory of primes, Norske Vid. Selks. Forh., Trondhjem, t. 19, 1947, n° 18, p. 64-67. [5] SELBERG (Atle). - The general sieve-method and its place in prime number theory, Proceedings of the international congress of mathematician [1950. Cambridge], vol. 1, p. 282-292. - Providence, American mathematical Society, 3rd edition. - 1952. Clarendon