T.D. num´ero 16
Alg`ebre
E.N.S. Ulm, L3, 2000–2003
Univ. Paris-Sud, M1, 2004–2007
St´ephane Fischler
Exercice 1 Cet exercice est consacr´e `a diff´erentes formulations de l’axiome du choix. Pour
tout ensemble X, on note P(X) l’ensemble des parties de X.
1. D´emontrer que les trois assertions suivantes sont ´equivalentes :
(i) Pour tout ensemble Enon vide, il existe une fonction c:P(E)Etelle que, pour
toute partie non vide Xde E, on ait c(X)X.
(ii) Pour toute application surjective f:EF, il existe une application g:FE
telle que fg= IdF.
(iii) Pour toute partition (Ai)iId’un ensemble E, il existe une partie Bayant exacte-
ment un ´el´ement en commun avec chacun des Ai.
(iv) Pour toute famille (Xi)iId’ensembles non vides, le produit QiIXiest non vide
(i.e. il existe une application ftelle que f(i)Xipour tout iI).
On appelle axiome du choix l’hypoth`ese suivant laquelle ces assertions sont v´erifi´ees.
2. D´emontrer que l’assertion (i) de la question 1. est vraie quand E=N, mˆeme si on ne
suppose pas l’axiome du choix.
Dans cet exercice, on suppose que l’axiome du choix est vrai, et on admet qu’il implique le
lemme de Zorn : Soit Xun ensemble ordonn´e non vide, dont toute partie totalement ordonn´ee
admet un majorant. Alors Xadmet un ´el´ement maximal (voir l’exercice 3 pour une preuve
et des rappels sur les d´efinitions).
3. D´emontrer que tout espace vectoriel Vsur un corps Kadmet une base. (Indication :
on pourra appliquer le lemme de Zorn `a l’ensemble des parties de Vform´ees d’´el´ements
lin´eairement ind´ependants)
Exercice 2 Soit Aun anneau commutatif.
1. Soit Pun id´eal premier de A(par d´efinition, cela implique P6=A). Soient I1, . . . , In
des id´eaux tels que I1I2. . . Insoit inclus dans P. Montrer que l’un (au moins) des Ik
est inclus dans P.
2. Soit Iun id´eal de A, distinct de A, qui n’est pas premier. Montrer qu’il existe des
id´eaux I1et I2de A, distincts de I, tels que II1,II2et I1I2I.
3. Montrer, en utilisant le lemme de Zorn, qu’il existe un id´eal premier de Aminimal pour
l’inclusion.
On suppose d´esormais que Aest noeth´erien, c’est-`a-dire qu’il n’existe pas de suite infinie
strictement croissante d’id´eaux de A.
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4. Soit Iun id´eal de A. Montrer qu’il existe des id´eaux premiers P1, . . . , Prtels que
P1P2. . . PrI. (Indication : on pourra raisonner par l’absurde, et construire une suite
infinie strictement croissante d’id´eaux de A)
5. Montrer que le nombre d’id´eaux premiers de Aqui sont minimaux pour l’inclusion est
fini et non nul. (On pourra utiliser les questions 1., 3. et 4.)
Exercice 3 Le lemme de Zorn Le but de cet exercice est de d´emontrer (en utilisant
l’axiome du choix) le lemme de Zorn : Soit Xun ensemble ordonn´e non vide, dont toute
partie totalement ordonn´ee admet un majorant. Alors Xadmet un ´el´ement maximal. (en
fait, avec les d´efinitions ci-dessous, la partie vide est totalement ordonn´ee donc l’existence
d’un majorant pour cette partie rend superflue l’hypoth`ese que Xest non vide)
Un ensemble ordonn´e Xest un ensemble muni d’une relation d’ordre (not´ee ), i.e. d’une
relation r´eflexive, transitive et antisym´etrique. Etant donn´e une partie Ade X, on dit que
xXest un majorant de Asi on a xapour tout aA. Si il existe un tel majorant xqui
appartienne `a A, alors il est unique et on l’appelle le plus grand ´el´ement de A. On dit que
xAest un ´el´ement maximal de Asi pour tout yAtel que yx, on a y=x.
On dit que Aest totalement ordonn´ee (ou que l’ordre sur Aest total) si pour tous x, y A
on a xyou yx. On dit que Aest bien ordonn´ee (ou que est un bon ordre sur A) si
Aest totalement ordonn´ee et que toute partie non vide de Aadmet un plus petit ´el´ement.
Soient Aet Bdeux parties de X. On dit que Aest ferm´ee dans Bsi on a ABet si
pour tous aAet bBtels que ba, on a bA.
1. D´emontrer que le lemme de Zorn cit´e ci-dessus est une version faible de l’´enonc´e suivant :
Soit Xun ensemble ordonn´e, dont toute partie bien ordonn´ee admet un majorant. Alors
Xadmet un ´el´ement maximal.
Dans la suite de cet exercice, on d´emontre que l’axiome du choix implique la version forte
´enonc´ee `a la question 1. On fixe donc un ensemble ordonn´e X, dont toute partie bien ordonn´ee
admet un majorant. On suppose que Xn’admet pas d’´el´ement maximal. On note PBO(X)
l’ensemble des parties bien ordonn´ees de X.
2. En utilisant l’axiome du choix, d´emontrer qu’il existe une fonction g:PBO(X)X
telle que, pour tout C∈ PBO(X), on ait g(C)6∈ Cet g(C) soit un majorant de C.
3. Soit C∈ PBO(X). D´emontrer que les parties ferm´ees dans C, et distinctes de C, sont
exactement celles de la forme {xC, x < c}pour cC.
On appelle g-ensemble toute partie C∈ PBO(X) telle que c=g({xC, x < c}) pour tout
cC.
4. Soit Cun g-ensemble. D´emontrer que C∪ {g(C)}est un g-ensemble, qui contient
strictement C.
5. Soient Cet Ddeux g-ensembles. D´emontrer que ou bien Cest ferm´e dans D, ou bien D
est ferm´e dans C. (Indication : on pourra consid´erer la r´eunion Wde toutes les parties
Bqui sont ferm´ees `a la fois dans Cet dans D)
6. Conclure. (Indication : on pourra consid´erer la r´eunion W0de tous les g-ensembles)
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