2 INTA BERTUCCIONI
Lemme 2. Soient fet gdes fonctions continues sur X. Si, |f(x)| ≤ |g(x)|pour
tout x∈X, alors f2est un multiple de g.
Preuve. On voit sans peine que la fonction r´eelle hd´efinie par
h(x) = f(x)2/g(x) si f(x)6= 0 et h(x) = 0 si g(x) = 0
est continue. On a donc f2=gh.
Corollaire 3. Tout id´eal premier Pde C(X)est convexe.
Preuve. . Si g∈Pet 0 ≤f≤gon a f2∈Pet donc f∈P.
Dans C(X) on a ´evidemment |f| ≥ 0 et −|f| ≤ 0. De f2− |f|2= 0 ∈Pon d´eduit
qu’on a toujours f≡ |f| ≥ 0 (mod P) ou f≡ −|f| ≤ 0 (mod P) et donc le quotient
C(X)/P est non seulement ordonn´e, mais totalement ordonn´e.
Notons Ale quotient de C(X) par P. Puisque tout premier de C(X) est convexe,
il en est de mˆeme des premiers de A. Or, si p∈Spec(A) et a∈p, on a −a∈pet,
grˆace `a la convexit´e, on voit que pcontient tout l’intervalle [−a, a]. Ceci entraˆıne
que pest une r´eunion d’intervalles et que, si pet qsont deux premiers, l’existence
d’un a∈q\pimplique p⊂q. Autrement dit:
Proposition 4. L’ensemble des id´eaux premiers de Aest totalement ordonn´e par
inclusion.
Soit maintenant p∈Xtel que Cp6=R, ce qui revient `a dire que mpCp6= (0).
Lemme 5. L’id´eal maximal mpCpcontient un id´eal premier 6=mpCp.
Preuve. Si mpCpne contenait aucun autre premier, l’id´eal mpCpserait un nilid´eal,
donc nul.
Corollaire 6. L’id´eal maximal mpcontient proprement un premier P.
Pour achever la d´emonstration du th´eor`eme, il suffit de voir que la dimension de
A=C(X)/P =Cp/Pest infinie. Notons ml’id´eal maximal de A. Puisque Pest un
premier diff´erent de mpmais autrement arbitraire, il suffit de montrer l’existence
d’un premier q6= (0) de A, strictement plus petit que m.
Soit aun ´el´ement positif quelconque de m, repr´esent´e par un f∈C(X), qu’on peut
supposer ≥0. Soit qle radical nilpotent de (a). La proposition 4 entraˆıne que q
est un premier, ´evidemment non nul. Soit gla fonction d´efinie par
g(x) = |log(f(X))|−1si f(x)6= 0 et g(x) = 0 si f(x) = 0.
Pour tout entier naturel kil existe un voisinage Ude ptel que g(x)k≥f(x) pour
tout x∈U. Pour les germes fet gde fet gon a donc gk≥fkpour tout k. La
classe bde gdans Aappartient `a m. Il suffit maintenant de voir que b /∈q. Si b
´etait dans q, il existerait un entier naturel ntel que bn=ac pour un c∈A. On
aurait alors bn+1 ≤abc et comme bc ≤1 (tout c∈Aest born´e par un r´eel), on en
d´eduirait bk≤apour tout entier kassez grand. D’autre part, d’apr`es la d´efinition
de g, on a aussi bk≥a, d’o`u bk=apour tout kassez grand. On aurait alors
bk+1 −bk= 0, ce qui est impossible car bn’est ni nul ni inversible.
References
[GJ] L. Gillman and M. Jerison, Rings of Continuous Functions, Van Nostrand, 1960.