Renaissance anglaise.3
3 Outre les trois co-directeurs de cette Pléiade, qui ont eux-mêmes traduit, com-
menté et annoté plusieurs pièces, on trouve par ordre d’apparition : Anny
Crunelle-Vanrigh, Francis Guinle, Robert Ellrodt, Marie-Thérèse Jones-Davies,
Pierre Iselin, Christine Sukic, Jean-Pierre Villquin, François Maguin, Paul
Bacquet, Michèle Willems, Georges Borias, Raymond Willems, Marie-Anne de
Kisch, Yves Peyré, Gisèle Venet, Nathalie Rivère de Carles, Agnès Lafont,
Michel Bitot, Christophe Camard.
Outre les notices sur les auteurs et leurs
œuvres, suivies d’une bibliographie où figurent les études critiques
incontournables pour qui chercherait à en savoir plus, il comprend
une introduction détaillée permettant au spectateur en puissance de
retrouver un peu de la magie de l’époque élisabéthaine à travers la
plume de François Laroque et Jean-Marie Maguin, qui retracent les
origines du théâtre anglais. Origines religieuses, alimentées dès la fin
du Xe siècle par l’Ancien et le Nouveau Testament ainsi que par les
Vies des saints, qui donnent naissance à un théâtre ambulant et
populaire. Cinq siècles plus tard, les Moralités constituent « le
premier pas vers une sécularisation du théâtre » (1, xxii). Viennent
ensuite les Interludes, qui divertissent la noblesse, certes, mais
égayent aussi les campagnes puisque les troupes partent en tournée.
Dans la seconde moitié du XVIe siècle, des folk plays se jouent encore
dans les villages et sont l’occasion de festivités parfois débridées
dénoncées par les puritains, qui n’auront gain de cause que près d’un
siècle plus tard, en 1642, date qui marquera la fermeture des théâtres.
Les premières années du règne d’Élisabeth (1558-1603) instaurent un
tournant décisif dans l’histoire du théâtre anglais : des tragédies
d’inspiration historique sont jouées pour la première fois à la Cour
ou dans les universités. Gorboduc (1560-1561), écrite par deux
étudiants en droit, Thomas Norton et Thomas Sackville, et traduite
par André Lascombes, ouvre la voie à de nombreux dramaturges et
possède déjà quelques-unes des caractéristiques fondamentales de la