TD Psychologie du Développement
Licence 1
Séances 5-6
La pratique du métier de psychologue développementaliste
Réponses détaillées
(1) Premièrement, le découpage de la psychologie étant multidimensionnel, il peut donner
lieu à autant de psychologies que d’objets, de méthodes et d’orientations théoriques (TD1).
Deuxièmement, la distinction entre recherche fondamentale et recherche appliquée (TD1),
entre théorie et pratique (document 2, TD5-6). Troisièmement, concernant la pratique
psychologique elle-même (document 1, TD5-6), les champs d’activité d’un psychologue sont
aujourd’hui tellement variés qu’ils amènent à parler des métiers de la psychologie plutôt que
du métier de psychologue.
(2) Le titre de docteur en psychologie n’est absolument pas nécessaire à l’exercice du métier
de psychologue. Un psychologue doit en revanche obligatoirement disposer du titre de
psychologue, obtenu via le Master 2 (soit M2Pro, soit M2Recherche + stage). Seul le doctorat
(bac + 8) amène au titre de docteur en psychologie. Mais un psychologue peut tout à fait être
également docteur en psychologie (s’il a réalisé un doctorat après son M2).
(3) La psychométrie renvoie au principe d’évaluation et de mesure de divers aspects
psychologiques (p.e., les performances intellectuelles, les composantes de la personnalité, le
degré de manifestation d’un trouble spécifique,). Les différentes outils de la psychométrie
reposent généralement sur le principe de comparaison de l’individu à une norme, sensée
refléter un niveau « normal », « typique » de ces divers aspects. L’objectif de ces mesures est
de situer l’individu par rapport à la norme (De manière schématique : est-il au niveau de la
norme, au-dessus, en dessous ?) Ces outils permettent donc au psychologue d’avoir des
données les plus objectives possibles (cf., TD2) quant au niveau auquel se situe son patient,
au moyen d’outils reconnus et utilisés par ses pairs. C’est pourquoi, la psychométrie fait partie
de la pratique du métier de psychologue. Cette pratique ne se résume pas à l’utilisation des
outils de la psychométrie, mais c’est cet aspect qui participe à faire de la psychologie une
discipline scientifique.
(4) Cette expression signifie qu’on se débarrasse d'une chose importante en même temps qu’
on se débarrasse des ennuis ou des contraintes qui l’accompagnent.
(a) La question posée dans ce document, et justifiant l’utilisation de cette expression, pourrait
se résumer ainsi : doit-on se débarrasser de tous les instruments d’évaluation psychologique,
sous prétexte qu’ils peuvent paraître comme étant réducteurs, stigmatisant, voire
politiquement incorrects (cf. polémiques autour des tests de QI) ?
(b) La réponse à cette question pourrait se résumer ainsi : compte tenu notamment de la forte
demande sociale actuelle, l’utilisation des outils psychométriques est revenue en force. Il
semble donc peu réaliste d’envisager l’avenir sans l’utilisation de ces outils. Cependant,
certaines conditions sont à garder à l’esprit :
- Il serait nécessaire de développer de nouveaux outils (mieux adaptés et plus en lien avec les
connaissances théoriques dont nous disposons)
- L’observation de l’enfant apporte des éléments précieux et interprétables, complémentaires
avec les résultats d’un test
- Le psychologue, lors du bilan psychologique, doit s’adresser aux parents ou autres
interlocuteurs dans des termes compréhensibles.
- Le psychologue doit prendre en compte et comprendre la raison de la demande d’évaluation
avant d’y procéder.
(5) Ce passage peut être relié à l’introduction de nouvelles techniques d’étude du nouveau-né
et du bébé, ces dernières décennies en psychologie du développement. Certaines habiletés,
telles que la permanence de l’objet, étaient initialement testées que de manière « clinique », à
partir d’observations provoquées, par exemple (cf., Piaget) (TD2). Avec l’introduction de
nouvelles techniques d’études, beaucoup plus expérimentales, a ainsi permis d’observer
d’autres types de réponses, notamment les réponses perceptives du bébé (exemple : mesure du
temps de fixation visuelle, via le paradigme d’habituation/réaction à la nouveauté ou à
l’étrangeté).
(TD3). Ces nouvelles techniques et une approche plus expérimentale ont permis de
s’interroger sur certains aspects de grandes théories du développement, voire à les compléter
(p.e., la théorie piagétienne en particulier). C’est en ce sens que nous pouvons affirmer que la
psychologie développementale a réellement progressé ces dernières décennies, en particulier
dans la connaissance du développement précoce.
(6) Les connaissances théoriques proviennent en grande partie de travaux de recherche menés
sur le développement de l’individu. Elles nous permettent de connaître, comprendre,
modéliser le développement et ses principales étapes. Ces connaissances sont donc
indispensables à une « bonne » pratique professionnelle. Nous pouvons ici reprendre
l’exemple du parallèle dressé dans le document du TD1 entre « le chercheur qui étudie
l’organisation mnésique dans son laboratoire et le neuropsychologue clinicien qui tente de
cerner les déficits mnésiques d’un patient cérébrolésé et de les compenser ». De la même
manière, un parallèle peut être par exemple dressé entre le chercheur qui étudie le
développement du langage chez l’enfant et le psychologue développementaliste qui
diagnostique et prend en charge un enfant présentant des troubles du langage : ce dernier
devra nécessairement se férer aux connaissances théoriques dont nous disposons dans le
domaine du développement du langage pour encadrer au mieux le patient dont il a la charge.
(7) Article n°23 (document 3, TD5-6). Le psychologue doit utiliser les outils à sa disposition
de manière « éclairée ». C’est-à-dire que :
- L’utilisation de toute méthode ou technique doit être pleinement justifiable et non motivée
par effet de mode ou par comodité/disponibilité.
- L’interprétation des observations recueillies (p.e., les tests standardisés) doit absolument être
réfléchie et mise en contexte.
- « Les techniques des tests, inhérentes à la standardisation, sont parfois difficiles à respecter
avec les très jeunes enfants (…) » (document 2, TD5-6) : les psychologues doivent également
être capables de s’adapter aux publics rencontrés, quitte parfois à ne pas appliquer le guide
d’administration des tests à la lettre.
NB. Faire référence à l’article n°23 dans la réponse.
(8) Les nouveaux paradigmes expérimentaux qui ont permis de démontrer les compétences
précoces peuvent présenter divers inconvénients d’ordre pratique. Reprenons l’exemple du
paradigme d’habituation/réaction, pouvant nécessiter la mesure précise d’un temps de fixation
visuelle (TD3-4):
- Cette mesure nécessite des instruments élaborés et coûteux.
- Il faut s’assurer, au préalable, de bien attirer l’attention du bébé, afin de ne pas fausser les
résultats pour de simples raisons d’éveil, par exemple.
- Les conditions de laboratoire sont difficiles à reproduire dans la réalité (p.e., l’éclairage, le
positionnement du bébé, la présentation des stimuli).
- Les parents acceptant de participer à une recherche expérimentale peuvent certes être surpris
par le dispositif dans lequel est placé leur bébé (TD4 pour illustration), mais cette réaction est
certainement sans commune mesure avec celle que pourrait avoir un parent sollicitant une
consultation psychologique lors de laquelle il verrait son bébé prendre place dans un tel
dispositif.
C’est pourquoi ces nouveaux paradigmes ont tendance à être réservés aux chercheurs, car peu
applicables par le psychologue, en situation clinique.
(9) Pourquoi le préambule du code de déontologie des psychologues stipule-t-il qu’il est
important de « protéger le public (…) de l’utilisation de méthodes et techniques se réclamant
abusivement de la psychologie » (document 3).
De nombreuses professions sont aujourd’hui associées au terme « psy ». Certaines d’entre
elles nécessitent peu ou pas de formation obligatoire ((p.e., le psychanalyste, le thérapeute, le
coach de vie). Par conséquent, l’exercice de ces professions est libre et n’est régi par aucune
réglementation spécifique. Le problème réside ici dans le fait que le public fait bien souvent
l’amalgame entre les différents types de psys et termes associés. Le code de déontologie des
psychologues protège donc le public, en ce sens qu’il stipule officiellement quels sont les
engagements des personnes détenant le titre de psychologue vis-à-vis de leurs patients.
(10) Le psychologue n’est pas invariablement tenu au secret professionnel puisque l’article
n°19 du code de déontologie stipule que le titre du psychologue ne le dispense pas des
obligations de la loi commune. En d’autres termes, face à un acte illégal, ou à la mise en
danger potentielle d’une tiers personne ou du patient lui-même, le psychologue se doit de
prendre une « décision éclairée » concernant le respect ou non du secret professionnel. Il est
vivement conseillé au psychologue, dans ce type de cas, de prendre conseil auprès de
collègues. (document 3, TD5-6)
NB. Faire référence à l’article n°19.
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