CHAPITRE
30
La Première Guerre mondiale
L’expérience combattante
dans une guerre totale
4
Manuel, pp. 76-97
III. Les réponses aux questions
OUVERTURE pp. 76-77
La double-page d’entrée reprend deux caractéris-
tiques essentielles de la Première Guerre mondiale
et de «l’expérience combattante» que vivent les
millions de mobilisés: la mort de masse et la souf-
france des individus au quotidien. L’ossuaire de
Douaumont est devenu le symbole de cette mort
qui frappe à une échelle jamais atteinte auparavant.
L’architecture rappelle à la fois le glaive planté
dans le sol, duquel ne dépasse que la poignée, et
le phare qui veille sur les morts et doit éclairer
une humanité qui a retrouvé la paix. La bataille de
Verdun est en elle-même particulièrement repré-
sentative des nouvelles modalités du conflit et
demeure un lieu de mémoire pour la France et
pour l’Allemagne. Otto Dix a, quant à lui, laissé
un «témoignage» postérieur à la guerre particu-
lièrement saisissant. Ses œuvres sont profondé-
ment marquées par «l’expérience combattante»
de l’auteur, et le panneau central du triptyque de
La Guerre en est l’expression la plus marquante.
REPÈRES pp. 78-79
De la guerre de mouvement à la guerre
de position (1914-1917)
Les repères chronologiques sont très simples
et font référence aux acquis du collège, tandis
que les repères spatiaux sont présentés à deux
échelles différentes: celle de l’Europe et celle
du front occidental. Ils doivent permettre d’ins-
crire dans le temps et dans l’espace l’ensemble
des réflexions développées à propos de l’expé-
rience combattante et de la guerre totale.
QUESTIONS
1. Les Balkans apparaissent comme une zone par-
ticulièrement instable au début du e siècle. On
y voit s’affronter les intérêts de pays appartenant
I. Les choix du manuel
Le chapitre comprend tout d’abord deux doubles-
pages consacrées aux grands repères chronolo-
giques et spatiaux des années 1914-1918. Ils sont
indispensables à la compréhension de la problé-
matique nouvelle du programme, à l’étude rigou-
reuse des trois dossiers documentaires et à la
réalisation des exercices proposés. Chaque pro-
fesseur peut en avoir un usage très libre. «L’ex-
périence combattante» est tout d’abord celle qui
est vécue par les soldats: c’est l’objet du premier
dossier consacré à l’expérience du front et à ses
spécificités, tandis que le premier cours précise
les caractéristiques nouvelles de la guerre. Mais
la guerre, qui devient totale, implique aussi de
plus en plus les civils: le deuxième dossier déve-
loppe l’exemple du Nord de la France et de la
Belgique occupés, tandis que le deuxième cours
met en perspective cette caractéristique nouvelle
à l’échelle du conflit tout entier et introduit le
premier génocide du e siècle. Deux doubles-
pages proposent enfin des pistes pour réviser
le baccalauréat, le plan détaillé d’une première
composition et l’analyse précise d’une affiche
de propagande.
II. Les outils complémentaires
Frises interactives: «De la guerre de mou-
vement à la guerre de position», p. 78; «De la
lassitude à la victoire des Alliés», p. 80.
Cartes interactives: Doc. 1, p. 79; Doc. 2,
p. 79; Doc. 1, p. 81; Doc. 2, p. 81.
Vidéos GPA: «La vie dans les tranchées, le
1erjanvier 1915», p.82; «Les armes nouvelles,
le 1erjanvier 1916», p. 84; «Les soins apportés
aux blessés, le 1erjanvier 1918», p. 84.
Exercices interactifs: «Maîtriser les repères
chronologiques», p. 94; «Ne pas confondre»,
p. 94; «Mémoriser les notions clés», p. 94.
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Chapitre 4 La Première Guerre mondiale: l’expérience combattante dans une guerre totale 31
bats. Mais, de leur côté, les autres gouvernements
conservent l’espoir de pouvoir remporter la vic-
toire: l’Allemagne peut profiter du retrait russe,
tandis que la France et l’Angleterre peuvent espé-
rer un renforcement de leur position avec l’en-
trée en guerre des États-Unis en avril 1917.
2. En 1918, les calculs de l’état-major allemand
s’avèrent inexacts. Si le début de l’année est effec-
tivement marqué par des offensives victorieuses,
ces dernières restent limitées et l’arrivée massive
des combattants américains fait définitivement
pencher le rapport de forces en faveur des Alliés.
Par ailleurs, l’empire d’Autriche-Hongrie donne
des signes d’éclatement de plus en plus évidents,
l’empire ottoman est menacé sur divers fronts tan-
dis qu’en Allemagne le pouvoir de Guillaume II
n’est plus aussi assuré.
3. Les négociations de paix commencent dans
un contexte particulier. Certes, des armistices ont
été signés avec l’ensemble des pays en guerre,
mais les vainqueurs ne sont pas d’accord sur la
manière de construire la paix. Quant aux vaincus,
ils connaissent des difficultés particulières et les
gouvernements qui ont déclaré la guerre en 1914
ne sont plus au pouvoir. La question des «res-
ponsabilités», si importante aux yeux de certains
vainqueurs, est difficile à entendre pour les vain-
cus.
DOSSIER 1 pp. 82-83
Une expérience du front différente
des conflits antérieurs
QUESTIONS
1. L’auteur est l’écrivain Blaise Cendras, com-
battant de la Première Guerre mondiale comme
engagé volontaire dans la légion étrangère. Gra-
vement blessé et amputé d’un bras, il a laissé plu-
sieurs témoignages de cette expérience. Ici, il est
amené à «nettoyer» une tranchée ennemie et donc
à combattre au corps à corps avec ses adversaires.
2. L’auteur insiste sur certaines réalités anato-
miques liées à l’affrontement direct avec un com-
battant ennemi («la tête presque décollée»).
Mais il évoque aussi auparavant toutes les peurs
qu’il a dû subir («la torpille, le camion, Lénine,
le feu, les gaz […]»). Il commence en réalité
son texte par cette «violence abstraite» d’une
à deux systèmes d’alliances différents (Doc. 1).
L’attentat de Sarajevo, qui intervient après d’autres
épisodes de fortes tensions internationales, se
produit en Bosnie Herzégovine – annexée par
l’Autriche-Hongrie en 1908 – et met en cause le
nationalisme serbe. Les Serbes sont soutenus par
l’empire russe, qui appartient à la Triple Entente
avec la France, tandis que l’Autriche-Hongrie
peut compter sur son allié allemand dans le cadre
de la Triple Alliance (la position de l’Italie reste
plus ambigüe). Ainsi, les Balkans apparaissent-
ils à la fois comme une «poudrière» et comme
la caisse de résonance des ambitions rivales de
deux systèmes d’alliances opposés.
2. L’échec de la guerre de mouvement s’explique
tout d’abord par celui du plan allemand, qui pré-
voyait une victoire rapide sur la France avant de se
retourner contre la Russie, plus lente à s’organiser
et supposée ne représenter qu’un danger plus tar-
dif. Mais le ressaisissement de l’état-major français,
après quelques jours de flottement, permet de bri-
ser l’offensive allemande. Il faut dès lors «impro-
viser» et aucune victoire décisive n’apparaît sur
le front occidental. L’équilibre des forces se traduit
par un «face à face» et la stabilisation des fronts.
3. À partir de 1915, la guerre devient donc une
guerre de position où il s’agit d’abord d’occuper
le terrain pour empêcher l’adversaire de progres-
ser. Les armées «s’enterrent» et c’est toute l’or-
ganisation de la guerre qui s’en trouve modifiée.
Après les échecs des offensives sanglantes fon-
dées prioritairement sur l’utilisation massive de
l’infanterie, on s’oriente vers un usage plus sys-
tématique de «préparations» par l’artillerie: la
guerre est devenue industrielle.
REPÈRES pp. 80-81
De la lassitude à la victoire des Alliés
(1917-1918)
QUESTIONS
1. L’année 1917 marque un double tournant dans
la guerre. L’ensemble des belligérants manifeste
des signes de lassitude, à la fois chez les combat-
tants et «à l’arrière». Cette situation débouche en
Russie sur deux révolutions et l’arrivée au pou-
voir des bolcheviks qui cessent les combats. On
aurait donc pu y voir la fin prochaine des com-
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32
Ces dernières semblent avoir été alors plus répan-
dues, tout en concernant moins d’unités. Il appa-
raît aussi que l’attitude des autorités militaires à
ce sujet a changé entre 1914 et 1917, où il appa-
raît nécessaire de préserver la vie des hommes.
L’héroïsme au front donne effectivement lieu à la
remise de diverses distinctions, mais beaucoup de
combattants héroïques semblent également avoir
souffert de l’oubli après la fin des combats.
8. L’ensemble documentaire du dossier 1 montre
tout d’abord les principaux moments de la vie du
combattant sur le front occidental (les attaques,
l’alimentation, les soins, les différentes attitudes
face aux combats). Il montre également combien la
vie des combattants a évolué depuis le 
e
siècle,
sachant qu’il n’aborde pas les autres formes de
combats, notamment maritimes ou aériens.
COURS 1 pp. 84-85
Une guerre d’un type nouveau
DOCUMENT 1
Les chiffres du premier document montrent faci-
lement que l’Allemagne, la Russie, la France et
l’Autriche-Hongrie sont les pays les plus touchés
(tout particulièrement l’Allemagne avec 2 millions
de victimes). Cependant, ils doivent être rappor-
tés à l’effectif de population et c’est la France
qui est proportionnellement la plus touchée. Les
États-Unis, entrés en guerre tardivement, appa-
raissent «épargnés».
Le tableau apporte un éclairage intéressant
sur l’intensité des combats, même si toutes les
périodes chronologiques retenues ne permettent
pas de comparaisons faciles. Il montre clairement
combien le début de la guerre a pu être meurtrier
en France, sous le choc de l’invasion allemande
et l’effet d’une certaine improvisation stratégique.
DOCUMENT 2
Ce document évoque bien sûr le cas des muti-
lés, qui se comptent par centaines de milliers en
1918. Les blessures des membres supérieurs et
des membres inférieurs aboutissant à des amputa-
tions sont extrêmement nombreuses, et la méde-
cine accomplit des progrès remarquables pour
«remplacer» ce que la guerre a détruit (c’est
le cas aussi des «gueules cassées»). Le retour
à la vie civile n’en demeure pas moins compli-
guerre qui a totalement bouleversé la société et
les rôles de chacun des membres qui la consti-
tuent (les femmes, les ouvriers, les paysans, les
chirurgiens, les financiers, etc.).
3. Ce sont deux photographies d’époque, dont
l’une n’est ni datée ni précisément localisée
(Doc. 2), et l’autre remonte à avril 1918, près
de Béthune. Dans les deux cas, ces documents
concernent des fronts français, vus «côté Allié».
Le document 3 a longtemps été censuré.
4. Il s’agit de deux moments particulièrement
importants désormais dans le déroulement de la
guerre et dans «l’expérience combattante». Se
nourrir est une nécessité et la scène représentée
ne montre qu’une partie de la réalité. Il s’agit
d’un repas chaud, dans un abri, entre camarades
de combats, alors que les combattants durent
souvent se contenter d’une alimentation beau-
coup plus irrégulière et de mauvaise qualité. Se
faire soigner est aussi une nécessité, notamment
avec le développement d’armes nouvelles (ici les
gaz). Les masques à gaz existent en 1918, mais
leur protection est parfois insuffisante. Sur l’en-
semble du conflit, c’est l’artillerie qui inflige les
plus cruelles blessures et le nombre de morts le
plus élevé.
5. Ces informations complètent celles du docu-
ment 1 dans la mesure où elles montrent les
moments où les combattants ne s’affrontent pas,
et qui deviennent de plus en plus nombreux avec
l’évolution de la guerre. L’attente, la peur, l’en-
nui, le doute font également partie du quotidien.
6. Ce sont deux documents de nature très dif-
férente. Le document 4 est une photographie
d’époque, sans doute officielle, destinée à immor-
taliser une cérémonie de remise des médailles à
des tirailleurs, tandis que le document 5 est dif-
fusé actuellement par la section de Toulouse de la
Ligue des droits de l’homme. Il rend compte de
recherches sur la répression à l’encontre de res-
ponsables de faits de désertion, de refus d’obéis-
sance ou de mutinerie.
7. Au regard du nombre de combattants, et de
l’ampleur des combats pendant quatre ans, les
chiffres établis par le général André Bach peu-
vent apparaître à la fois faibles et importants.
Contrairement à des idées répandues, 66 % des
exécutions ont lieu en 1914, et non en 1917, date
à laquelle on parle le plus souvent des mutineries.
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Chapitre 4 La Première Guerre mondiale: l’expérience combattante dans une guerre totale 33
montrer l’ampleur de la victoire militaire alle-
mande et peut-être son caractère durable. Il s’agit
aussi d’éliminer les groupes de résistants qui se
sont constitués très tôt et regroupent parfois des
membres très jeunes.
4. Les documents 4 et 5 sont de nature différente.
Le document 4 est extrait d’un ouvrage récent réa-
lisé par deux historiens spécialistes de la période et
qui font le point sur l’état actuel de la recherche.
Le document 5 est une photographie d’époque,
également conservée aux archives départementales
du Nord, qui donne des indications très concrètes
sur l’occupation subie par les civils.
5. Du point de vue économique, l’occupation se tra-
duit tout d’abord par la saisie des dépôts bancaires
et par le prélèvement de nombreuses richesses
(monétaires avec les amendes, matérielles avec les
confiscations et les nombreuses réquisitions). Elle
aboutit nécessairement à des situations de pénu-
rie, notamment dans le domaine alimentaire. Elle
se caractérise aussi par les premiers cas de travail
forcé, ainsi que par les premières déportations,
notamment de femmes et d’enfants, à destination
de la frontière et de la Belgique.
6. L’ensemble du dossier montre que la situation
des civils de Belgique et du nord de la France est
singulière sur le front occidental, notamment à
cause de l’occupation. Après les brutalités de l’in-
vasion, ils sont en effet soumis à un régime parti-
culièrement rigoureux fait d’humiliations, de priva-
tions et de peur. Ils sont donc regardés comme des
ennemis, voire des combattants potentiels. La fron-
tière entre civils et militaires semble s’être dépla-
cée, et une certaine confusion se manifeste donc
déjà dans ces régions entre les uns et les autres.
COURS 2 pp. 88-89
Des civils de plus en plus impliqués
dans la guerre
DOCUMENT 1
Cette photographie montre clairement le carac-
tère public et organisé des exécutions pratiquées.
Il s’agit bien de montrer le châtiment réservé à ces
individus. Par contre, il n’est pas du tout question
de l’ampleur du génocide, ni d’autres méthodes uti-
lisées pourtant à l’encontre de centaines de milliers
d’Arméniens (cf. notamment le Doc.2).
qué, tout particulièrement pour les ouvriers et les
exploitants agricoles, tandis que les traumatisés
restent souvent dans les hôpitaux psychiatriques.
DOCUMENT 3
Cette affiche française est caractéristique d’un
vaste ensemble de productions iconographiques
destinées à dénoncer la «barbarie prussienne».
Dans le cas présent, c’est le caractère religieux, et
donc résolument non militaire, du bâtiment qui est
souligné. Il s’agit d’un acte délibéré, sans rapport
avec des considérations militaires ou stratégiques.
DOCUMENT 4
La photographie représente la place d’Arras,
chef-d’œuvre architectural, en ruines. C’est là
cependant, non loin du front, qu’un concert est
donné par une fanfare militaire pour des soldats
très probablement en permission.
On y retrouve donc de nombreuses caractéris-
tiques de la guerre: les villes commencent à être
bombardées, les soldats bénéficient enfin de per-
missions et quelques loisirs sont organisés à leur
intention. La guerre devient bien totale.
DOSSIER 2 pp. 86-87
Militaires et civils en Belgique
et dans le nord de la France
QUESTIONS
1. L’auteur est un historien allemand qui enseigne
actuellement à l’université de Düsseldorf et publie
un article dans un journal français de «vulgari-
sation» historique. Ses recherches lui permet-
tent de préciser que le déchaînement de violence
à l’encontre des civils s’explique d’abord par le
sentiment de peur éprouvé par les combattants
allemands, pourtant victorieux, mais persuadés
d’être les cibles potentielles de francs-tireurs.
2. Les documents 2 et 3 sont des documents ico-
nographiques, mais très différents l’un de l’autre.
Le document 2 date de la guerre et se trouve
conservé aux archives départementales du Nord,
tandis que le document 3 est une photographie
actuelle du monument aux fusillés de la Première
Guerre mondiale de la ville de Lille.
3. Les documents 2 et 3 montrent une occupa-
tion très dure à l’encontre des civils. Il s’agit de
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34
3. Dans une large mesure, on peut dire que le pacte
de la SDN concrétise les espoirs américains. On y
reconnaît la volonté d’établir de véritables règles
internationales, et de développer un droit reconnu
par tous. Certains dénoncent également le caractère
utopique de ce pacte et de la vision américaine,
parfois très éloignés des réalités européennes.
4. La SDN est notamment en charge de la ques-
tion des mandats, principalement situés au Moyen-
Orient, de celle des régions disputées (dont certaines
sont soumises à plébiscite) ou contestées (couloir
de Dantzig, Sarre). Or elle n’a pas directement par-
ticipé à l’écriture des traités de paix et, auparavant,
aux décisions territoriales qu’ils contiennent.
5. La SDN a également œuvré au développement
d’organismes spécialisés, dont certains existent
encore aujourd’hui, et à celui de la sécurité col-
lective et du désarmement. Certes, la tâche peut
apparaître lourde – comme le montre la célèbre
caricature anglaise du document 5: le rameau
d’olivier s’est transformé en une branche diffi-
cile à saisir pour la colombe de la paix.
6. La branche peut représenter l’ensemble des
questions à résoudre pour que la paix soit mainte-
nue, et le document 4 en donne plusieurs exemples
avec la mention des zones de tension qui remettent
en cause les traités de paix entre 1920 et 1923:
la frontière entre la Russie et la Pologne, entre la
Roumanie et la Russie; la question arménienne;
la tension entre la Grèce et la Turquie.
CINÉMA & HISTOIRE pp. 92-93
La mémoire de la Première Guerre mondiale
au cinéma
La Grande Illusion, Jean Renoir, 1937
Sommet de l’art cinématographique et document
historique majeur (lieu de mémoire), le film s’im-
pose par l’accueil enthousiaste qu’il reçoit en France
et dans le monde à la veille de la Seconde Guerre
mondiale, les interprétations divergentes auxquelles
il donna lieu ensuite, notamment à la Libération, la
consécration universelle qu’il connut enfin.
QUESTIONS
1. Cf. Bibliographie et sitographie ci-après.
2. Le prologuegage la problématique : cli-
vages nationaux ou clivages sociaux?
DOCUMENT 3
Ces femmes polonaises ont été réquisitionnées
par l’armée allemande pour réaliser des travaux
de terrassement. Les «nécessités de la guerre»
semblent l’avoir emporté sur toute autre considé-
ration, et la rudesse des tâches imposées est bien
visible, observée paisiblement depuis le train. Le
statut spécifique de ces civils polonais est nié,
voire méprisé. Celui des femmes l’est encore plus.
DOCUMENT 4
Le rapport du consulat allemand d’Alep indique
la place désormais majoritaire des femmes et
des enfants parmi les victimes retrouvées dans
l’Euphrate. Attachées deux par deux et dos à dos,
elles ne peuvent que se noyer.
Le texte ne fait mention d’aucune trace de balles
et l’on peut penser que la noyade est une méthode
d’extermination. Le document 2 montre cepen-
dant aussi des affrontements avec l’armée, des
massacres de masse et des marches épuisantes
pour rejoindre des camps de concentration situés
dans le sud du pays.
DOSSIER 3 pp. 90-91
La SDN, une tentative manquée
pour préserver la paix
QUESTIONS
1. La position des États-Unis est originale dans la
mesure où ce pays est entré en guerre tardivement,
et que son président a exprimé publiquement en
janvier 1918 les bases sur lesquelles il entendait
participer à la guerre et ensuite agir pour la paix.
Ils sont également les seuls à proposer la création
d’une organisation internationale pour garantir la
paix à l’avenir, et faire respecter l’intégrité terri-
toriale de tous les États, grands ou petits.
2. Le pacte de la SDN précise dans son préam-
bule qu’il est nécessaire de développer la coopé-
ration entre les nations. Il souligne également la
nécessité d’accepter de ne pas recourir à la guerre,
de pratiquer une diplomatie transparente, de res-
pecter le droit international et les traités de paix.
L’article 16 ajoute quant à lui la nécessité de la
solidarité entre les membres pour condamner ceux
qui ne respectent pas leurs engagements.
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