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Ces dernières semblent avoir été alors plus répan-
dues, tout en concernant moins d’unités. Il appa-
raît aussi que l’attitude des autorités militaires à
ce sujet a changé entre 1914 et 1917, où il appa-
raît nécessaire de préserver la vie des hommes.
L’héroïsme au front donne effectivement lieu à la
remise de diverses distinctions, mais beaucoup de
combattants héroïques semblent également avoir
souffert de l’oubli après la fin des combats.
8. L’ensemble documentaire du dossier 1 montre
tout d’abord les principaux moments de la vie du
combattant sur le front occidental (les attaques,
l’alimentation, les soins, les différentes attitudes
face aux combats). Il montre également combien la
vie des combattants a évolué depuis le
e
siècle,
sachant qu’il n’aborde pas les autres formes de
combats, notamment maritimes ou aériens.
COURS 1 pp. 84-85
Une guerre d’un type nouveau
DOCUMENT 1
Les chiffres du premier document montrent faci-
lement que l’Allemagne, la Russie, la France et
l’Autriche-Hongrie sont les pays les plus touchés
(tout particulièrement l’Allemagne avec 2 millions
de victimes). Cependant, ils doivent être rappor-
tés à l’effectif de population et c’est la France
qui est proportionnellement la plus touchée. Les
États-Unis, entrés en guerre tardivement, appa-
raissent «épargnés».
Le tableau apporte un éclairage intéressant
sur l’intensité des combats, même si toutes les
périodes chronologiques retenues ne permettent
pas de comparaisons faciles. Il montre clairement
combien le début de la guerre a pu être meurtrier
en France, sous le choc de l’invasion allemande
et l’effet d’une certaine improvisation stratégique.
DOCUMENT 2
Ce document évoque bien sûr le cas des muti-
lés, qui se comptent par centaines de milliers en
1918. Les blessures des membres supérieurs et
des membres inférieurs aboutissant à des amputa-
tions sont extrêmement nombreuses, et la méde-
cine accomplit des progrès remarquables pour
«remplacer» ce que la guerre a détruit (c’est
le cas aussi des «gueules cassées»). Le retour
à la vie civile n’en demeure pas moins compli-
guerre qui a totalement bouleversé la société et
les rôles de chacun des membres qui la consti-
tuent (les femmes, les ouvriers, les paysans, les
chirurgiens, les financiers, etc.).
3. Ce sont deux photographies d’époque, dont
l’une n’est ni datée ni précisément localisée
(Doc. 2), et l’autre remonte à avril 1918, près
de Béthune. Dans les deux cas, ces documents
concernent des fronts français, vus «côté Allié».
Le document 3 a longtemps été censuré.
4. Il s’agit de deux moments particulièrement
importants désormais dans le déroulement de la
guerre et dans «l’expérience combattante». Se
nourrir est une nécessité et la scène représentée
ne montre qu’une partie de la réalité. Il s’agit
d’un repas chaud, dans un abri, entre camarades
de combats, alors que les combattants durent
souvent se contenter d’une alimentation beau-
coup plus irrégulière et de mauvaise qualité. Se
faire soigner est aussi une nécessité, notamment
avec le développement d’armes nouvelles (ici les
gaz). Les masques à gaz existent en 1918, mais
leur protection est parfois insuffisante. Sur l’en-
semble du conflit, c’est l’artillerie qui inflige les
plus cruelles blessures et le nombre de morts le
plus élevé.
5. Ces informations complètent celles du docu-
ment 1 dans la mesure où elles montrent les
moments où les combattants ne s’affrontent pas,
et qui deviennent de plus en plus nombreux avec
l’évolution de la guerre. L’attente, la peur, l’en-
nui, le doute font également partie du quotidien.
6. Ce sont deux documents de nature très dif-
férente. Le document 4 est une photographie
d’époque, sans doute officielle, destinée à immor-
taliser une cérémonie de remise des médailles à
des tirailleurs, tandis que le document 5 est dif-
fusé actuellement par la section de Toulouse de la
Ligue des droits de l’homme. Il rend compte de
recherches sur la répression à l’encontre de res-
ponsables de faits de désertion, de refus d’obéis-
sance ou de mutinerie.
7. Au regard du nombre de combattants, et de
l’ampleur des combats pendant quatre ans, les
chiffres établis par le général André Bach peu-
vent apparaître à la fois faibles et importants.
Contrairement à des idées répandues, 66 % des
exécutions ont lieu en 1914, et non en 1917, date
à laquelle on parle le plus souvent des mutineries.
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