1. Tworoger SS et al. Caffeine,
alcohol, smoking, and the risk
of incident epithelial ovarian
cancer. Cancer 2008, Jan 22
[Epub ahead of print].
2. Jordan SJ et al. Coffee,
tea and caffeine and risk
of epithelial ovarian cancer.
Cancer Causes Control 2004 ;
15 : 359-65.
Selon les données de l’Al-
liance Nationale Améri-
caine du Cancer de
l’Ovaire (OCNA), une femme
sur 69 est susceptible de déve-
lopper un cancer de l’ovaire
pendant sa vie et, pour 1 sur 95,
les conséquences de la mala-
die seront mortelles.
Une diminution liée
à la consommation
de café
Une étude américaine récente
a été réalisée chez 121 701 infir-
mières de la
Nurses’ Health
Study
. Les femmes ont com-
mencé à compléter des ques-
tionnaires au début de l’étude,
en 1976, à l’âge de 30 à 35 ans
puis tous les deux ans.
Les auteurs font état d’une
réduction modeste de 20 % du
risque de développer un can-
cer de l’ovaire chez les femmes
qui consomment plus de 500 mg
par jour de caféine (soit 4-5
tasses de café) comparées aux
femmes qui ne consomment
quotidiennement que 136 mg
(soit une grande tasse de café).
Cet effet est vraisemblablement
dû à la caféine car le café déca-
féiné n’est pas protecteur.
Les effets du thé sont moins
clairs, peut-être parce que les
premiers questionnaires ne
séparaient pas thé et tisane.
L’analyse des données récentes
dans lesquelles ce facteur est pris
en compte est en faveur d’une
association inverse entre thé et
cancer ovarien, mais elle n’est
pas statistiquement significative.
Biblio
Consommation de
café et incidence du
cancer rénal
Une méta-analyse montre
que la consommation de
café peut être associée à
une légère diminution du
risque de cancer rénal.
Une méta-analyse de 13
études prospectives a étudié
le lien entre la consommation
de café, thé, lait, soda et jus
de fruits et le risque de
développer un cancer rénal.
La consommation de 3 tasses
de café quotidiennes de
237 ml chacune a été
associée à une diminution
moyenne de 16 % du risque
de développer un cancer
rénal pour les deux sexes.
Cette diminution du risque
n’est significative que chez
les femmes (39 %).
La même réduction de risque
de développer un cancer rénal
est retrouvée avec le thé (16 %
tous sexes confondus), mais
pas avec le lait, le soda ou les
jus de fruits.
Les mécanismes proposés par
les auteurs sont l’augmentation
de la sensibilité à l’insuline
provoquée par le café et le
thé, l’effet diluant induit par
la consommation de café ou
de thé qui diminue le temps
de contact des composés carcin-
ogènes avec la muqueuse et la
teneur en composés phénoli-
ques et flavonoïdes bioactifs.
Cette analyse suggère que la
consommation de café et de
thé pourrait être associée à
une réduction modeste du
risque de développer un
cancer rénal.
Lee JE, Hunter DJ, Spiegelman D et al.
Intakes of coffee, tea, milk, soda and
juice and renal cell cancer in a pooled
analysis of 13 prospective studies. Int
J Cancer 2007 ; 121 : 2246-53.
Cancer ovarien
Une diminution du risque liée
à la consommation de café ?
Boire au moins 4 tasses de café par jour pourrait réduire de 20 %
le risque de cancer ovarien selon une analyse récente de la célèbre
cohorte américaine Nurses’ Health Study. Cet effet est moins évident
avec le thé et n'est pas observé avec les colas.
Pour en savoir plus
La consommation de cola ne
modifie pas le risque de cancer
ovarien.
Cette même étude ne fait état
d’aucune association entre le
risque de développer ce cancer
et le tabagisme, ou la consom-
mation d’alcool.
Un effet plus
important si
la femme n’a jamais
pris de traitement
hormonal
Lorsque l’analyse est limitée
aux femmes qui n’ont jamais pris
de contraceptifs oraux, la
consommation la plus élevée de
caféine est associée à une réduc-
tion de 35 % du risque pour les
femmes jeunes. Pour les
femmes post-ménopausées
qui n’ont pas pris de traitement
hormonal substitutif, la réduc-
tion du risque est de 43 %.
La consommation de caféine
a été associée à une aug-
mentation de la concentra-
tion d’estrogènes chez les
femmes jeunes et à des cycles
menstruels plus courts. Après
la ménopause, l’ingestion
de caféine a été associée à
une augmentation de la glo-
buline se liant aux hormones
sexuelles (SHBG) et à des
concentrations d’estrogènes
plus faibles.
Un effet protecteur plus mar-
qué de l’ingestion de caféine
sur le risque de développer un
cancer de l’ovaire avec une pro-
tection accrue chez les femmes
ne prenant pas de contracep-
tifs oraux avait déjà été rap-
porté en 2004.
Des résultats
à confirmer
La littérature plus ancienne
sur les effets de la consom-
mation de caféine sur le cancer
de l’ovaire n’est pas homogène
et fait état d’effets protecteurs
ou délétères, voire d’une absence
d’effets.
Cette hétérogénéité pourrait
refléter la variabilité des types
de café consommés par les
diverses populations étudiées
et leur teneur relative en caféine.
Les auteurs de cette étude
concluent que leurs résultats
sont intrigants et nécessitent
d’être approfondis, en parti-
culier au niveau des méca-
nismes d’action potentiels
impliqués dans la protection
observée. ■
Astrid Nehlig
Directeur de recherche,
Inserm U666
Faculté de médecine,
Strasbourg
Gynécologie - obstétrique
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