La confiance dans le domaine médical
Résumé…
La confiance est un concept qui suscite l’intérêt de nombreux chercheurs en marketing . Elle
peut paraître simple à comprendre étant donné que ce mot est usité dans le langage courant.
Or, il est préférable de ne pas généraliser ce concept qui peut connaître des variantes en
fonction du contexte étudié. L’approfondissement d’une telle connaissance peut se révéler
bénéfique pour les entreprises ainsi que pour les citoyens. C’est aux Etats Unis que les
premières recherches ont débuté en se focalisant plutôt sur une approche psychologique. J’ai
choisi d’étudier cette notion de confiance dans le domaine médical, étant donné que peu de
recherches ont été effectuées dans ce domaine. La réalisation de ce mémoire a nécessité deux
approches : une première approche exploratoire en créant l’échelle de confiance et une
deuxième approche descriptive pour répondre aux autres hypothèses.
La problématique soulevée est la suivante :
Comment évaluer la notion de confiance dans le domaine médical ?
Les différentes hypothèses posées sont :
H1 : On peut construire une échelle de confiance dans le domaine médical.
H2 : Une personne qui consulte souvent son praticien a confiance en lui.
H3 : Si une personne est d’accord pour la substitution par un médicament générique, elle reste
tout de même confiante.
H4 : Si une personne fait confiance à son médecin, alors elle souhaite que celui-ci s’intéresse
davantage à son état psychologique.
H5 : Dans cette relation médecin-malade, on peut construire une typologie permettant
d’identifier des groupes d’individus par rapport à la notion de confiance.
H6 : Il existe des relations entre le sexe des individus et les variables de confiance et de
substitution.
I) LA REFLEXION MARKETING :
Tout d’abord, je me suis intéressé à la théorie de l’attribution. Pour Heider, l’attribution peut
être considérée comme la recherche des causes des événements. L’homme se fait une
représentation de la réalité en fonction de son environnement tout en recherchant une situation
d’équilibre. Dans ce contexte, on parlera d’attribution de confiance envers une personne qui
est en l’occurrence le praticien de la santé. Ce mémoire est plutôt centré sur la relation
médecin patient mais n’exclut pas les spécialistes qui sont eux aussi souvent consultés.
Ensuite, j’ai réalisé plusieurs approches afin de comprendre au mieux la notion de confiance.
Les approches engagées sont les suivantes :
Approche marketing, approche marketing pharmaceutique, approche psychologique, approche
juridique et éthique.
Enfin, une analyse clinique de la confiance ainsi qu’un panorama sur l’information médicale
en France étaient importants pour approfondir le sujet.
II) ELABORATION DU PROCESSUS DE RECHERCHE :
Pour la formulation de chaque question j’ai mis en relation les variables qui étaient
concernées. Le glossaire des variables est disponible dans la partie annexe du mémoire.
J’ai réalisé un test de compréhension auprès de 5 personnes et un test de normalité auprès de
33 personnes avant de commencer à interroger les gens avec mon questionnaire définitif.
Besoin en information :
Les données primaires :
Pour obtenir ce type d’informations, le recours aux enquêtes est fréquent. Pour le recueil des
données, l’utilisation du questionnaire permettra de répondre aux hypothèses posées. Ce
questionnaire nécessitera un traitement et une analyse.
Les données secondaires :
Ce sont les informations que j’ai pu recueillir dans les ouvrages suivant : Revue Française du
Marketing, Décision Marketing, Le quotidien du pharmacien, L’Internet, ouvrages de
psychologie…
Echantillonnage :
Les questionnaires ont été administrés dans des lieux qui ne devaient pas biaiser les réponses.
En effet, les gens éprouvent une certaine réticence à répondre à des questionnaires de santé
lorsqu’ils se trouvent chez leur médecin, leurs spécialistes ou encore pharmacien. De plus, si
ces personnes sont malades, elles n’ont peut être pas tout leur esprit disponible pour répondre.
Les questionnaires ont donc été administrés en porte à porte dans les résidences (maisons,
HLM) ou encore centre ville. L’échantillon de convenance se compose de 131 individus.
Plan de traitement :
Cette étude ayant des objectifs exploratoires et descriptifs voici les différentes analyses
proposées :
Analyse univariée : Elle consistera à faire des tris à plat sur les différentes questions. Les
éléments d’analyse pris en compte sont : la moyenne, la fréquence et l’écart-type.
Analyses bivariées : Afin de croiser les variables deux à deux, j’ai utilisé les tests statistiques
suivants : Test de contingence du X², Comparaison de moyenne.
Analyses multivariées : Pour répondre aux différentes hypothèses, j’ai utilisé aussi ces
analyses : Typologie, l’analyse en composantes principales, l’analyse factorielle de
correspondance, analyse de variance.
III) RESULTATS ET ANALYSE :
Hypothèse 1 : On peut construire une échelle de confiance dans le domaine médical.
L’échelle construite par moi même en faisant référence à différents ouvrages en ce qui
concerne les variables utilisées, se compose de 3 facteurs avec des alphas respectifs corrects :
La confiance (alpha de 0.78) , la fréquentation (alpha de 0.61) et l’information sur le patient
(alpha de 0.56). Le seuil de fiabilité admis lorsque l’on construit une échelle est situé entre 0.5
et 0.6 pour ce qui est de l’alpha de Cronbach. Donc cette hypothèse est validée.
Hypothèse 2 : Une personne qui consulte souvent son praticien a confiance en lui.
Cette hypothèse peut sembler évidente mais elle a été confirmée par un test statistique. La
fréquence de visite appelée encore fréquentation est un élément de la confiance. J’ai procédé
par une comparaison de moyenne et une analyse de variance. Les variables concernées sont :
le score de confiance (scorfac1) obtenu à partir du premier facteur de l’échelle, fréquence de
visite médecin et fréquence de visite spécialiste.
Hypothèse 3 : Si une personne est d’accord pour la substitution par un médicament
générique, elle reste tout de même confiante.
La substitution par un médicament générique n’est pas un frein à la notion de confiance. Cette
nouvelle pratique médicale et pharmaceutique est très importante. Les gens réagissent plutôt
de manière positive. Ce type de question est vraiment d’actualité. En réalisant une
comparaison de moyenne et une analyse de variance (anova) j’ai pu déterminer une relation
de dépendance entre les variables suivantes : substitution par un médicament générique et
score de confiance (scorfac1).
Hypothèse 4 : Si une personne fait confiance à son médecin alors elle souhaite que celui-ci
s’intéresse davantage à son état psychologique.
L’état psychologique des individus est parfois mis à l’écart lors de consultation chez les
praticiens. C’est pourquoi, j’ai jugé intéressant de poser cette hypothèse. Ici on étudie le
couple de variables suivant : l’état psychologique du patient et la confiance. L’anova réalisée
démontre une relation de dépendance entre ces variables. Donc l’état psychologique du
patient ne doit pas être négligé lors de la consultation chez le médecin ou le spécialiste.
Hypothèse 5 : Dans cette relation médecin-malade, on peut construire une typologie
permettant d’identifier des groupes d’individus par rapport à la notion de
confiance.
Suite à la classification hiérarchique et la clusterisation, j’ai pu identifier 3 groupes
d’individus par rapport à la notion de confiance. La typologie réalisée n’est peut être pas
révélatrice de groupes très hétérogènes mais on constate certaines différences auprès des
individus par rapport à la moyenne générale.
Hypothèse 6 : Il existe des relations entre le sexe des individus et les variables de confiance et
de substitution.
En réalisant un test de X² sur les variables sexe et substitution par un médicament générique,
sexe et confiance, j’ai pu démontrer des relations de dépendances entre ces variables. Par
ailleurs, on s’aperçoit que les femmes sont plutôt d’accord pour la confiance attribuée au
praticien et la substitution par un médicament générique alors que les hommes sont plutôt
retissants.
NB : j’ai pris en compte le sens de formulation des questions pour valider mes hypothèses.
IV) DISCUSSION
Cette partie du mémoire soulève un autre problème qui est l’apparition progressive de la e-
médecine en France. Le fait de consulter un médecin en ligne est une pratique courante aux
Etats Unis. Les sommes investies dans le secteur de la e-santé sont considérables, environ 120
millions de dollars aux Etats Unis. Actuellement, en France, il est interdit qu’un médecin
réalise une consultation en ligne. Il faudra attendre que le code de déontologie médical soit
adapté à cette nouvelle pratique. Des phases de test avec des professionnels et des Universités
de médecine sont actuellement en cours de développement. Comment distinguer un cancer
d’une angine en consultant à distance ? Ne recherche t’on pas la rapidité voire le profit dans
une doctrine médicale qui se dit ne pas se confondre avec la doctrine commerciale.
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