
CR séance thématique du 17 février 2016 VF
(R) : il y a une maturité à gagner dans ce domaine. Il faut fournir la bonne information au bon moment ; et peut-être mettre au
point des méthodes permettant de limiter le volume global de ces données et de les structurer.
Claude MONNERET (Q) : qu’en est-il de la certification de ces objets connectés ? Et donc de la fiabilité. (Il y a une différence
entre les objets connectés et les dispositifs médicaux.)
(R) : oui il y a des aspects de certification dans les objets connectés pour les cibles de soin. S’il s’agit d’objets connectés non
dispositif médical, cela pose des problèmes de pertinence et de qualité. Ce domaine pose beaucoup de questions pour l’avenir.
Des discussions sont en cours avec des mutuelles qui pensent que c’est leur rôle de participer à l’information des patients.
Jean-Luc DELMAS : quid des véhicules de ces données (3G/4G, fibres optiques) ? Quand on parle de malades logés ou
positionnés, ne pourrait-on pas capter ces données avec des fibres optiques plutôt que par des systèmes d’ondes de type 3G/4G ?
(R) : quand on a des dispositifs proches des patients on aura toujours le besoin de capter les informations pour les traiter ou les
consolider. Les aspects de connectivité sont à prendre en considération. Nous avons des discussions avec des industriels pour
l’aménagement de bâtiments spécialisés.
Patricia RAFIDISON (Q) : la certification est un processus long : êtes-vous impliqués dans la certification des applications ?
Quelle est votre contribution ?
(R) : nous n’avons pas de rôle sur ces aspects de certification. Nous sommes compétents uniquement sur la collecte et le
transfert de ces données. Il faut que les dispositifs médicaux répondent a priori à des règles précises.
Alain ASTIER (Q) : la certification CE est assez pauvre en terme de qualité ; il faut être circonspect en matière de sécurité des
données. Il existe des exemples de détournements (carte bleue hackées, Facebook) déjà dans de nombreux domaines, car ce
n’est pas la CNIL qui peut donner une sécurité à propos de l’interception de ces données.
(R) : je suis d’accord. Orange peut être attaqué. L’important ce sont les mesures prises pour assurer la sécurité, ce qui est
digital peut être traqué.
« Les impacts de la santé connectée et les évolutions de l’organisation des soins. Une révolution pour le
pharmacien »
François TEBOUL, Directeur médical de Visiomed Group
Résumé de la présentation en séance
Visiomed est une société française qui a développé un thermomètre connecté sans contact : thermoflash.
À propos de la M-Santé, je voudrais vous présenter un panorama qui va de l’autogestion à la Télésanté. « L’autogestion » est
initiée par moi-même, délibérée, et sur laquelle j’ai mon propre contrôle. Pour la télésanté, je vais avoir à évaluer les actions
mises en place après des recommandations des sociétés savantes qui ont fixé des objectifs. C’est un champ d’application qui va
toucher le bien-être des personnes.
Nous avons développé un écosystème connecté agréé en tant que dispositif médical, accepté aux États-Unis. Ensuite il va falloir
une application avec une qualification des informations (type vert orange rouge), que je vais partager avec des professionnels de
santé. Il faut également des services associés qui vont permettre de mettre en valeur les informations obtenues. Qu’est ce que je
fais avec mes données ? Nous avons développé des algorithmes qui vont aider à évaluer la situation. Au delà de l’analyse
algorithmique, il y aura le partage avec un médecin compétent en 24/7. Les données doivent être interopérables. Les données
sont stockées chez Orange Business Santé. La santé connectée c’est également un réseau de partenaires car les intervenants
participent à la chaine de valeur.
Les collaborations de Visiomed sont évoquées (H2AB, CEA-LETI, Orange, Recherche clinique, partenaire de communication).
Le modèle part du patient et des objets connectés, et via les « smart phone » ou le « gateway », intègre les professionnels de
santé. Les situations de débordements sont également traitées. Le premier impact c’est de projeter un expert sur un grand bassin
de population. Les facteurs prédictifs précoces sont une clef pour capter une information avant que le patient ne l’exprime lui
même. Ainsi, le poids peut-être une information précoce pour des affections à venir. Certains actes pourront donc être faits par
des personnes moins qualifiées, moins chères. Dans le cadre de la cardiologie, certains actes vont pouvoir être réalisées par
d’autres personnes que le médecin et libérer du temps pour ce dernier. Nous pourrons freiner l’hospitalisation, ou a contrario,
l’accélérer dans certains cas.
L’agrégation des données est également un des aspects importants pour une pertinence de la démarche. On va pouvoir être
intégré dans des protocoles sur des cibles particulières. Cela serait un moyen d’obtenir des aspects épidémiologiques.
L’insuffisance cardiaque est un domaine qui peut relever de cette approche (10 % de la population après 80 ans), avec un impact
primaire qui est une prise de poids. Les résultats de cette approche sont démontrés, avec une diminution de l’hospitalisation et
de la mortalité. Ainsi, une balance connectée, un tensiomètre et une équipe permet de répondre d’une manière beaucoup plus
efficace (diminution de 50 % de la mortalité) à cette pathologie potentielle. Le renouvellement des ordonnances est aujourd’hui
la solution du domaine de la santé, celui-ci pourrait être appréhendé d’une manière beaucoup plus efficace… La M-Santé est
pour nous une solution pertinente, et efficace, notamment pour certains facteurs de risques. Pour les pharmaciens, il existe par
exemple un programme en Belgique de mesure de la dénutrition chez les personnes âgées. On peut appliquer cela également en
suivi oncologique.
La M-Santé c’est de l’autogestion et de la télé santé, avec beaucoup d’humain. Le pharmacien est un homme de Santé, sur le
terrain, et il peut tenir une place importante dans le développement de cette M-Santé. Il reste la question du système
économique pour le pharmacien sur lequel des débats pourraient être ouverts.