38 Revue militaire canadienne • Vol. 15, No. 2, printemps 2015
• Le choix d’assurer la durabilité donne à penser que les
bâtiments changeront de vocation au cours des années;
• Certains satellites se trouvent dans des endroits éloignés/isolés;
• La structure du MDN est complexe. Les ministères sont
nombreux à participer au développement de l’infrastructure.
Contexte historique entourant la construction
de bâtiments écologiques/durables
L’intérêt que suscite la construction de bâtiments écologiques
n’est pas un phénomène nouveau. Selon Smith et ses collabo-
rateurs
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, plusieurs bâtiments intégrant des éléments caractéristiques
de la conception écologique ont été érigés au XIXesiècle et au
début du XX
e
siècle. Après la Deuxième Guerre mondiale, d’aucuns
étaient d’avis que les styles architecturaux ne reflétaient pas un
souci d’efficacité énergétique, vu l’abondance et le bas prix des
combustibles fossiles. Ce n’est qu’à compter des années 1970, soit
au début du mouvement environnementaliste, que la conception
de bâtiments reflétant un souci de l’environnement s’est logée au
cœur des préoccupations.
Dans le contexte du développement durable, les discussions
sur la construction de bâtiments écologiques ont repris au cours
des années 1980. Instauré au Royaume-Uni, en 1990, le pre-
mier système de certification environnementale, soit la Méthode
d’évaluation environnementale du Centre de recherche sur les bâti-
ments (Building Research Establishment Environmental Assessment
Method[BREEAM]), a été adopté au Canada, en 1996. Aux
États-Unis, le Conseil du bâtiment durable des États-Unis (U.S.
Green Building Council[USGBC]) a instauré son propre sys-
tème de cotation en 1998, soit le Leadership en énergie et en
conception environnementale (Leadership in Energy and
Environmental Design[LEED]). En 2004, les responsables du Projet
de construction écologique (Green Building Initiative[GBI]) ont
créé le système Green Globes, une version adaptée de la BREEAM
appliquée au Canada, et ont entrepris de le mettre sur le marché
aux États-Unis en 20054. Depuis ce temps, plusieurs autres pays
ont adopté des stratégies visant la construction de bâtiments
écologiques (figure2).
Les systèmes de cotation des bâtiments ont été mis en place pour
évaluer les effets négatifs qu’a l’infrastructure sur la société. Ils servent à
mesurer le rendement de l’infrastructure par rapport à divers aspects, par
exemple en ce qui a trait à la consommation énergétique, à la production
de déchets et à la qualité de l’air à l’intérieur des bâtiments, aux fins
de la prise de mesures permettant d’accroître l’efficacité. Ils servent
aussi à assurer un suivi du rendement et à orienter les propriétaires
de bâtiments et les promoteurs immobiliers désireux d’améliorer la
durabilité. Si l’on se fie à l’information fournie par le Groupe d’experts
intergouvernemental sur l’évolution du climat(GIEC), si rien n’est
changé dans la façon de construire et d’exploiter les bâtiments, les
répercussions sur l’économie et sur l’environnement seront impor-
tantes5. L’emploi de systèmes de cotation des bâtiments constitue un
moyen de perfectionner continuellement les pratiques et modalités
pour améliorer la situation et innover
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. De nos jours, nous parlons
non plus de bâtiments écologiques, mais de bâtiments durables, et le
MDN devrait emboîter le pas. Dans les sections qui suivent, le terme
«durable» sera employé pour désigner les bâtiments qui respectent
les normes de protection environnementales, sociales, économiques
et culturelles.
Le développement durable et le ministère
de la Défense nationale
P
lusieurs directives obligent les FAC à se soucier de la dura-
bilité et de la protection de l’environnement lorsqu’elles
exercent des activités dans les installations qu’elles possèdent
ou exploitent, et lorsqu’elles établissent des pratiques ou des
modalités. Il existe toutefois un document que les FAC peu-
vent consulter pour connaître les exigences à respecter pour
modifier leur approche relativement à la conception des pro-
jets de construction de nouveaux bâtiments ou de rénovations
majeures. En 2003, le MDN se donnait dans sa Stratégie de
développement durable l’objectif (D.1) d’appliquer le concept
de construction de bâtiments écologiques à un certain pourcent-
age des projets de construction de nouveaux bâtiments qui s’y
prêtaient. L’établissement de cet objectif, aussi vague soit-il,
constituait un premier pas vers l’application d’une approche
écologique de l’ingénierie au service du MDN. Dans la ver-
sion de 2006 de la SDD, le MDN a progressé vers l’atteinte
de l’objectif visant la construction de bâtiments écologiques
lorsqu’il a défini l’engagement stra-
tégique2.1(ES2.1), en vertu duquel
il s’engageait à étendre l’application
du concept de construction de bâti-
ments écologiques à l’ensemble du
processus de conception, et donc à
veiller à ce que tous les projets de
construction de nouveaux bâtiments
soient conçus selon ce concept. Il
s’est fixé des buts : les bâtiments
allaient devoir répondre à la norme
LEED « argent ou d’un niveau
supérieur » s’ils étaient construits
dans le cadre d’un projet dont la
valeur dépassait 10millions de dol-
lars, ou à la norme Green Globes
«3sur5 ou plus» s’ils étaient con-
struits dans le cadre d’un projet dont
la valeur ne dépassait pas 10 mil-
lions de dollars. À l’heure actuelle,
il n’existe aucune information sur
Auteurs
Figure 2 : Sélection de systèmes de cotation des bâtiments écologiques/durables utilisés dans le monde