MEDECINE ET SPORT
Athènes, en suspens, attendait des
nouvelles du combat, de l’issue duquel
dépendait sa destinée. Soudain, sur la
route de Marathon, courant vers la ville, un
soldat couvert de sang et de poussière. II
arriva, épuisé, près des sages qui considé-
raient, anxieux, ce messager du Destin.
« Nous sommes victorieux », cria-t-il.
Et parmi les acclamations, il expira. II avait
volontairement donné sa vie pour épargner
à sa ville natale l’angoisse de quelques
heures d’attente.
(« Les sports pédestres » de Jean Lhermit,
édit. Nilsson, 1912).
1 — Surdose de dopants
Le coureur le plus connu qui fut sûrement
dopé au départ, ne fut-il pas cet Athénien
qui, le 12 septembre 490 avant J.-C., lors
de la première guerre médique, fit le par-
cours Marathon-Athènes pour porter en
cette dernière ville l’heureuse nouvelle de
la victoire des Grecs sur les Perses.
Or, si l’on sait que ces deux villes ne
sont séparées que de 40 km, on comprend
mal comment il soit mort autrement que
dopé à mort.
(Dr Robert Tolleron, Le Généraliste, no 94,
14 janvier 1978).
2 — Absence de dopage
Si le soldat de Marathon avait eu recours à
des reconstituants, il ne serait sans doute
pas mort.
(Roger Rivière, cycliste professionnel - Le
Miroir des Sports, 28 septembre 1959).
3 — Collapsus
Le 12 septembre 1967, il y aura 2457 ans
que le soldat de Marathon, avant même la
fin de la bataille, courut annoncer à
Athènes que la victoire était assurée et,
aussitôt après son arrivée, s’écroula sur le
sol et mourut.
II avait fait une longue course trop
rapide à travers la montagne dans des
conditions climatiques qui, le 12 septembre
en Grèce, étaient sensiblement les mêmes
que celles subies par Tom Simpson le jour
de sa mort.
Comme lui, le soldat de Marathon
mourut d’un collapsus. Mais on peut être
certain qu’il y a 2457 ans, il n’est pas mort
pour avoir pris de I’amphétamine.
(Dr Philippe Decourt, Le Populaire du Cen-
tre, 12 août 1967).
4 — Surmenage sportif
Le surmenage se rencontre à l’état aigu à la
suite des records sportifs ou des marches
forcées sans repos suffisant. Le coureur de
Marathon mourant au but est un exemple
typique de surmenage arrivé à sa période
ultime.
(« Conseils du docteur sportif » par le Dr
Barret, édit. Nilsson, 1912).
86