Médecine et sport: la mort de Philippides la preuve par neuf.

Par le Dr Jean-Pierre
de Mondenard
MEDECINE ET SPORT:
LA MORT DE PHILIPPIDES
LA « PREUVE » PAR NEUF
LA LÉGENDE :
Sur la côte nord-est de la Grèce se trouvait
la plaine de Marathon, habitée par une
race vigoureuse et guerrière qui fut la pre-
mière à adorer Apollon, puis Hercule, le
dieu gracieux et le demi-dieu puissant.
Mais le nom de Marathon serait sans
doute enseveli sous la poussière des siècles
Sacré Philippides, voilà un personnage de légende qui a
fait couler plus d’encre que le plus princier des mariages.
Sa course, dans la plaine de Marathon qui provoqua sa
mort, passionne, et surtout elle divise. Pas moins de 9
auteurs déclarent dire « la vérité vraie » concernant son
décès. Pour certains, il a succombé à une surdose de
produits dopants, pour d’autres, il est mort justement faute
de ne pas avoir pris quelques potions magiques. Certains
vont même jusqu’à citer des propos qu’il n’a pu tenir. Ce
fait divers légendaire datant de 2379 ans et impliqué dans
l’histoire olympique moderne, est riche d’une leçon: en
l’absence d’éléments tangibles (témoins et autopsie) est-il
très sérieux de discuter de la mort de Philippides tout
comme certains s’interrogent sur le sexe des anges?
sans la grande bataille qui s’y déroula en
490 avant Jésus-Christ.
L’hégémonie de la Grèce était mena-
cée: Darius, roi des Perses, avait envoyé
son neveu Artapherne et 100.000 hommes
de troupes pour conquérir cette contrée
riche et policée. Dix mille Athéniens com-
mandés par Miltiade les rencontrèrent et
les mirent en déroute après avoir tué 7000
hommes.
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MEDECINE ET SPORT
Athènes, en suspens, attendait des
nouvelles du combat, de l’issue duquel
dépendait sa destinée. Soudain, sur la
route de Marathon, courant vers la ville, un
soldat couvert de sang et de poussière. II
arriva, épuisé, près des sages qui considé-
raient, anxieux, ce messager du Destin.
« Nous sommes victorieux », cria-t-il.
Et parmi les acclamations, il expira. II avait
volontairement donné sa vie pour épargner
à sa ville natale l’angoisse de quelques
heures d’attente.
(« Les sports pédestres » de Jean Lhermit,
édit. Nilsson, 1912).
1 Surdose de dopants
Le coureur le plus connu qui fut sûrement
dopé au départ, ne fut-il pas cet Athénien
qui, le 12 septembre 490 avant J.-C., lors
de la première guerre médique, fit le par-
cours Marathon-Athènes pour porter en
cette dernière ville l’heureuse nouvelle de
la victoire des Grecs sur les Perses.
Or, si l’on sait que ces deux villes ne
sont séparées que de 40 km, on comprend
mal comment il soit mort autrement que
dopé à mort.
(Dr Robert Tolleron, Le Généraliste, no 94,
14 janvier 1978).
2 — Absence de dopage
Si le soldat de Marathon avait eu recours à
des reconstituants, il ne serait sans doute
pas mort.
(Roger Rivière, cycliste professionnel - Le
Miroir des Sports, 28 septembre 1959).
3 — Collapsus
Le 12 septembre 1967, il y aura 2457 ans
que le soldat de Marathon, avant même la
fin de la bataille, courut annoncer à
Athènes que la victoire était assurée et,
aussitôt après son arrivée, s’écroula sur le
sol et mourut.
II avait fait une longue course trop
rapide à travers la montagne dans des
conditions climatiques qui, le 12 septembre
en Grèce, étaient sensiblement les mêmes
que celles subies par Tom Simpson le jour
de sa mort.
Comme lui, le soldat de Marathon
mourut d’un collapsus. Mais on peut être
certain qu’il y a 2457 ans, il n’est pas mort
pour avoir pris de I’amphétamine.
(Dr Philippe Decourt, Le Populaire du Cen-
tre, 12 août 1967).
4 — Surmenage sportif
Le surmenage se rencontre à l’état aigu à la
suite des records sportifs ou des marches
forcées sans repos suffisant. Le coureur de
Marathon mourant au but est un exemple
typique de surmenage arrivé à sa période
ultime.
(« Conseils du docteur sportif » par le Dr
Barret, édit. Nilsson, 1912).
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7 — Capitulation du foie
5 — Blessé ou sous-entraîné
Un messager grec aurait franchi au pas de
course le 42 km qui séparent Marathon
d’Athènes pour annoncer à la ville la vic-
toire de son pays sur les Perses, et serait
mort d’épuisement en arrivant. Cette fin
tragique peut paraître étonnante puisqu’un
autre. épisode de la légende rapporte un
exploit encore plus fantastique, celui de
[‘Athénien Philippides qui, après le débar-
quement des Perses dans la plaine de
Marathon, courut à Sparte et vint à bout
des 255 kilomètres d’une route partielle-
ment montagneuse en 48 heures.
II fit même mieux: après une journée
de repos, Philippides parcourut le trajet en
sens inverse et cette fois encore en 48
heures ! 510 kilomètres en 4 jours !
II faut donc supposer que le messager
de Marathon devait être blessé ou man-
quer d’entraînement.
(« Jeux olympiques » par Wolfgang Girardi,
édit. Flammarion, 1971).
6 — Excès d’acide
Buvez des jus de fruits, mangez des fruits.
Ils sont riches en eau, en vitamines et en
sucres directement assimilables. Autre
avantage :ils sont acides, et cet acide se
transforme aussitôt en alcalinité ce qui est
salutaire, surtout si la soif survient après
l’effort physique: c’est moins d’épuisement
que d’excès d’acide qu’est mort le coureur
de Marathon.
(A.M.B. L’Aurore, 7 août 1979).
Le coureur de la bataille de Marathon est
sans doute mort parce que son foie n’éli-
minait pas les toxines. Une telle carence
entraîne des troubles neuro-musculaires qui
viennent bloquer tous les circuits vitaux.
(« Le Sport. Faut-il des surhommes » par H.
Lucot, édit. Hachette, 1967, p. 81).
8 — Excès d’insolation
Le plus célèbre de tous les sportifs morts
par suite de l’excès d’insolation est évi-
demment le légendaire soldat de Marathon
qui courut pendant 48 km, jusqu’à Athènes
pour annoncer la victoire des Grecs sur les
Perses, sous un soleil de plomb. II était en
outre très lourdement équipé.
(Gaston Meyer, rédacteur en chef de
l‘Equipe, 75 76 juillet 1967).
9 — Mauvaise préparation militaire
Le soldat de Marathon, doué comme il
l’était, est un martyr du mauvais entraîne-
ment militaire.
(Jean Giraudoux, cité dans I’Equipe du 76
juin 7980). J.-P de M.
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