e renchérissement de l’énergie, la
nécessaire réduction de l’empreinte
écologique de nos activités et, en
particulier, celle de notre habitat et de nos
lieux de travail, nous conduisent à imaginer
des bâtiments de plus en plus économes en
énergie et en matières premières.
Plus récemment, l’étanchéité à l’air des
bâtiments est devenue l’une des préoccupations
phares de l’ensemble de la profession (maîtres
d’ouvrage, architectes, bureaux d’études,
entreprises et artisans, …).
Sur ce sujet
technique, de nombreuses questions se
posent aujourd’hui : l’étanchéité à l’air,
oui mais jusqu’à quel niveau ? Quid de la
ventilation hygiénique dans les ouvrages à
basse consommation énergétique ? Quelles
relations entre régulation des échanges
de flux d’air et confort des occupants ?
Comment adapter les comportements
des utilisateurs finaux aux procédures de
régulation et de contrôle des bâtiments,
et inversement ?
Le Conseil régional de Bourgogne, en
partenariat avec l’ADEME, a accompagné et
suivi de nombreuses réalisations innovantes.
La capitalisation et le traitement des données
enregistrées est en cours et fait d’ores et
déjà l’objet de dossiers et publications
techniques.
« Imaginer, innover, concevoir, réaliser et
mesurer » relèvent de l’investissement
collectif fondamental en matière de pilotage
et de conduite de travaux, et d’usage de
bâtiments modernes et durables.
Pour progresser et permettre à tous les acteurs
d’accéder le plus rapidement possible aux
données disponibles et pertinentes, pour
éviter les développements insidieux des
fractures énergétiques ou environnementales,
organisons tous ensemble l’appropriation de
l’innovation par le plus grand nombre.
Avec ses partenaires, avec vous, c’est l’une
des ambitions que s’est fixée l’association
Bourgogne Bâtiment Durable. Cette
première publication technique consacrée
à « La réglementation thermique 2012
et à l’étanchéité à l’air des bâtiments »
ouvre la voie.
Avant la 2nde Guerre mondiale, les constructions avaient un assez bon niveau de
performance énergéque, ce notamment grâce à une certaine concepon bioclimaque
(pièces de vie côté sud, protecons solaires architecturales, végétalisaon extérieure
contre le vent, la pluie et le soleil en été, inere hygrothermique importante et favorable
en périodes hivernale et esvale, …) et à une mise en œuvre de soluons et de matériaux
durables (murs en paille, torchis, adobe ou pisé, matériaux biosourcés, chauage au bois-
énergie, …).
Mais, suite aux conséquences de cet événement tragique (destruction de quartiers
voire de villes enères, perte de savoir-faire individuels et collecfs après le décès de
nombreux professionnels du bâment, …), la France a dû engager la reconstrucon de
nombreux logements et bâments teraires, de façon urgente et massive, en ulisant
des soluons construcves à base de béton et des sources d’énergie fossiles. Pendant les
Trente Glorieuses (1945-1973), cee orientaon s’est poursuivie sans qu’aucune réexion
ne soit menée tant sur la réduction des besoins énergétiques et des déperditions
thermiques des construcons, que sur l’ulisaon de soluons techniques alternaves et
renouvelables. La région Bourgogne n’a pas échappé à ce processus, même si en milieu
rural elle possède encore de nombreux atouts historiques en maère d’architecture, et
de soluons et produits construcfs, qu’il conviendrait de conserver et de praquer à
nouveau.
A cause d’une forte augmentaon du prix de l’énergie (oul et gaz) en 1974, résultat du
1er choc pétrolier, les pouvoirs publics ont décidé de réglementer la construcon des
nouveaux bâments en limitant leurs déperdions de chaleur grâce à l’introducon
d’une obligation d’isolation des parois de l’enveloppe. L’augmentation des niveaux
d’exigence de cette réglementation (isolation, ventilation, chauffage, eau chaude
sanitaire, refroidissement et éclairage) s’est poursuivie et intensifiée pendant les
40 dernières années, jusqu’à la naissance de la réglementaon thermique 2012, sixième
du genre, qui permet de construire des bâtiments résidentiels et tertiaires à basse
consommaon énergéque (BBC). Pour abour à ce haut niveau de performance jamais
aeint dans l’Histoire, les nouveaux projets doivent désormais être conçus et réalisés
avec une enveloppe très faiblement perméable à l’air, ce qui ne signie aucunement que
les ouvrages ne respirent pas, ni ne respectent une venlaon hygiénique, économe et
adaptée aux occupants.
La RT 2012, généralisée à toutes les construcons neuves au 1er janvier 2013, s’inscrit
totalement dans le cadre des engagements pris par la France au niveau internaonal en
termes de réducon des émissions des gaz à eet de serre (Rio, Kyoto et Copenhague),
au niveau européen en maère d’énergies renouvelables et d’ecacité énergéque
et environnementale (Paquet Climat-Energie 3 x 20, Directive sur la performance
énergéque des bâments, …) et au plan naonal pour le climat, l’environnement et
l’énergie (Plan climat, Lois Grenelle et Loi Pope). Enn, au plan régional, cee nouvelle
réglementation permet de participer à la mise en œuvre des objectifs du Schéma
Régional Climat Air Energie (SRCAE).
Au-delà de tous ces aspects historiques, politiques et réglementaires, le Conseil
régional de Bourgogne et l’ADEME, ont décidé, dès 2006, d’accompagner diérentes
expérimentaons (plus d’une centaine de projets à basse voire très basse consommaon
énergéque) et de développer diérents supports à desnaon des maîtres d’ouvrage et
des professionnels (oul informaque sur l’énergie grise, kit pédagogique sur l’étanchéité
à l’air, et créaon et renforcement du Centre de ressources régional dédié à la Qualité
environnementale des bâments), avec notamment comme idée principale d’anciper
l’évoluon réglementaire de la RT 2012 et celle de la future RT 2020.
L
2
Nouvelles démarches,
nouveaux horizons…
Les cahiers de la construction durable en Bourgogne - RT 2012 et étanchéité à l’air des bâtiments - N°1 • Juin 2012
Pierre TERRIER,
président de
Bourgogne
Bâment
Durable