Études Économiques Groupe
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Trimestriel – n°147 – 1er trimestre 2015
Scénario macro-économique 2015-2016
Contraste
Le contraste est saisissant entre une économie
américaine qui semble aujourd'hui en mesure de générer
une croissance auto-entretenue, et des économies euro-
péenne et japonaise, qui malgré des fortes impulsions,
monétaire dans le premier cas, monétaire et budgétaire
dans le second, n'affichent que des performances encore
décevantes.
Il serait excessif de dire que l'économie américaine ne
bénéficie d'aucun support de politique économique. La
politique budgétaire est maintenant neutre mais, malgré la
fin du QE, la politique monétaire reste très accommo-
dante. Cependant, c'est bien la reprise de la consom-
mation privée, permise par l'amélioration continue du
marché du travail et l'allègement de la dette des
ménages, qui nourrit l'essentiel du rebond de l’activité.
L'investissement, résidentiel et productif, est également
bien orienté. La faiblesse actuelle du prix de l'énergie
apporte un coup de pouce supplémentaire.
La bonne santé de l'économie américaine illustre une
nouvelle fois le statut de « demandeur final » des États-
Unis, car son rebond ne bénéficie d'aucun soutien
extérieur. La reprise dans la zone euro a déçu en 2014, et
la modeste accélération attendue pour 2015, d'ailleurs
revue à la baisse, devra sans doute beaucoup à des
facteurs « techniques » : reconstitution de stocks et
achats de biens de consommation durables, pour cause
d'obsolescence. Mais la confiance nécessaire à une
véritable reprise restera absente. Au Japon, après deux
trimestres de contraction elle aussi technique (stocks),
une reprise est probable à court terme, mais elle sera le
fruit d'une perfusion massive, monétaire et budgétaire, et
pas encore du tout autonome. Enfin, les pays émergents
vont enregistrer une croissance à peu près stable, mais
très en retrait par rapport aux années fastes, et avec de
fortes divergences entre pays.
La Fed va initier en 2015 un cycle d'augmentation de ses
taux, qui s'accompagnera d'une remontée des taux longs
américains et, dans une moindre mesure (le spread va
encore s'élargir), des taux européens. Cette remontée est
d'ailleurs le principal risque baissier de notre scénario :
trop rapide, elle casserait la reprise américaine. Mais
nous croyons fermement à la vigilance de la Fed.
Sommaire
Croissance : les États-Unis seuls au monde ............. 2
Europe : profiter de la bouffée d’oxygène .................. 2
États-Unis : les difficultés s’estompent et la
situation se dégage .................................................. 3
Japon : report de la hausse de la TVA et
élections anticipées en soutien aux Abenomics ......... 5
Marchés émergents : pas si fragiles .......................... 6
Politique monétaire : passage de témoin .................. 8
Marchés financiers : intensification post-QE
des contrastes entre politiques monétaires .............. 9
La page de la baisse des taux obligataires
se tourne.................................................................. 9
Le dollar devrait rester élevé au premier trimestre ..... 9
Prévisions ................................................................ 11
Taux d’intérêt ......................................................... 11
Taux de change ..................................................... 11
Matières premières................................................. 11
Scénario économique du Groupe
Crédit Agricole S.A. ................................................ 12
Comptes publics..................................................... 14
L'économie mondiale
en 2015 : contrastes
Pour 2015, les économistes
du Crédit Agricole attendent
une légère accélération de la
croissance mondiale, à 3,2%
contre 2,9% en 2014. D'où
viendra ce surplus de crois-
sance ? Et dans le reste du
monde ? Ce contraste entre
les États-Unis et le reste du
monde aura t-il un impact sur
les taux ?