COMMUNIQUÉ DE PRESSE
Pour diffusion immédiate
LE GOUVERNEMENT FÉDÉRAL ANNULE SANS EXPLICATION LA RENCONTRE D’UN
GROUPE CONSULTATIF INDUSTRIE/ENVIRONNEMENT SUR LES ESPÈCES EN PÉRIL
Ottawa, le 9 octobre 2014 : Le gouvernement fédéral a décidé d’annuler une rencontre de haut niveau
qui permet de réunir des représentants des secteurs industriel et environnemental, dans le but de
fournir les meilleures recommandations possibles sur la protection des espèces en péril. Cette décision
va à l’encontre des conclusions du rapport Planète Vivante 2014, publié la semaine dernière, qui appelle
à l’action urgente pour contrer le déclin de la biodiversité à l’échelle planétaire.
Aucune explication n’a été fournie pour justifier cette annulation, ce qui laisse les parties prenantes
perplexes sur l’engagement du Canada dans la protection de la faune la plus vulnérable.
Le Comité Consultatif sur les Espèces en Péril (CCEP) tient des rencontres biannuelles depuis plus de dix
ans. Il rassemble à la même table les représentants des industries minières, pétrolières, forestières et
autres, ainsi que ceux des principaux groupes environnementaux. Ensemble, ils élaborent et
transmettent au gouvernement fédéral des avis sur les espèces en péril.
« Le CCEP représente pour moi une rare opportunité de m’asseoir avec les personnes qui construisent des
pipelines, endiguent les rivières et coupent les arbres dont les espèces en péril dépendent, et de résoudre
des problèmes ensemble », mentionne Suzanna Fuller, du Centre d’action écologique. « C’est une
occasion pour nous de nous rencontrer en terrain neutre et de proposer conjointement des solutions
concrètes au gouvernement, qui a le devoir de protéger les espèces en péril. »
Les représentants de l’industrie ont récemment écrit une lettre à la ministre fédérale de l’environnement
soulignant le rôle important du CCEP et insistant pour que ce comité continue d’orienter les actions du
gouvernement sur les espèces en péril.
« Ce que je vois de plus utile dans ce comité, c’est qu’il rassemble dans une même salle tous ceux qui ont
une responsabilité à l’égard des espèces en péril – ce qui me semble important étant donné que la
conservation des espèces est une responsabilité commune » ajoute John Bennett du Sierra Club du
Canada. « Maintenant, il semble que le gouvernement ne respecte plus sa part du marché.»
Le gouvernement ne pouvait pas choisir pire moment. Le Fonds mondial pour la nature publiait la
semaine dernière son rapport annuel Planète vivante portant sur la dégradation environnementale et
ses impacts sur les plantes et les animaux, y compris les espèces en péril. Le rapport, qui évalue les
populations de plus de 10 000 espèces de mammifères, d’oiseaux et de poissons, fait état d’un déclin de
52 % depuis 1970. En d’autres mots, en moins de deux générations, les effectifs d’un grand nombre
d’espèces ont chuté de moitié.
D’après les statistiques même du gouvernement fédéral, plus de 500 espèces de plantes et d’animaux -
incluant le Rorqual à bosse, le Caribou des bois et le Pluvier siffleur – sont menacées de disparaître au
Canada. Selon l’évaluation des experts, 173 autres espèces sont à risque, mais le gouvernement ne les a
pas toujours pas ajoutées à la liste.