génétique résultant de l’introgression intra ou interespèces peut
être évaluée avec des caractères morphologiques, des protéines
des graines, des iso-enzymes et des marqueurs (ADN). L’analyse
des iso-enzymes est limitée par le faible nombre des loci des
marqueurs, un manque général de polymorphisme dans ces loci
et des risques de variabilité dans le mode des bandes suite au
développement de la plante (Tanksley et al 1989). Un grand
nombre de marqueurs polymorphes sont nécessaires pour me-
surer la diversité génétique de façon fiable qui limite l’utilisation
de caractères morphologiques et des iso-enzymes qui seront
utilisés pour mesurer la diversité génétique. Le polymorphisme
de longueur restrictive de fragments (RFLP) peut être utilisé mais
cela prend beaucoup de temps et revient cher. Toutefois, les
empreintes de l’ADN représentent un mode fort utile pour iden-
tifier l’ampleur des analogies et des différences entre génotypes.
L’utilisation de l’ADN aléatoire, amplifié et polymorphe (RAPD)
présente un nombre illimité de marqueurs à diverses fins. La
technique RAPD est simple et suffisamment rapide pour mesurer
la relation entre les génotypes avec une bonne mesure de fiabilité.
La technique RAPD a su fournir la quantité de variation ou a su
confirmer la relation entre génotypes. En outre, Tatineni et al
(1996) ont comparé les différences génétiques obtenues des
marqueurs RAPD de seize variétés des Etats-Unis avec des
différentiations morphologiques visuelles des mêmes variétés et
ont conclu que l’analyse des marqueurs RAPD confirmait les
différences taxinomiques entre les variétés.
Quantification de la diversité
génétique
Peu de travaux ont été faits sur la quantification de la diversité
génétique entre espèces et variétés et au sein des variétés. Toute-
fois, certains des travaux les plus récents faits en Australie, au
Pakistan et aux Etats-Unis ont montré que les différences intere-
spèces du polymorphisme ne sont pas importantes. L’empreinte
génétique de G. hirsutum, G. barbadense et G. arboreum avec
des marqueurs RAPD a montré que les espèces G. barbadense et
G. arboreum étaient analogues à raison de 50 % au moins à G.
hirsutum. Multani et Lyon (1995) ont utilisé des marqueurs
RAPD générés par trente amorces aléatoires de dix polymères et
une coloration argentée pour marquer trente cotons upland et une
variété de G. barbadense. Trente variétés de G. hirsutum com-
prenaient onze génotypes australiens développés localement, la
variété Deltapine DP 90 et la variété S 295 de la France. Les
graines ont été stérilisées dans une solution avec 20% d’un agent
de blanchiment style eau de javel pendant vingt minutes et
cultivées artificiellement dans des conditions de laboratoire. Pour
l’extraction de l’ADN, les feuilles cotylédonaires de deux à cinq
cotonniers ont été mélangées pour arriver à une masse de 1,5
grammes. Trente amorces de dix polymères de quatre ensemble
différents ont été utilisées pour l’amplification de l’ADN. Les
échantillons d’ADN amplifiés ont été analysés par électrophorèse
et une amplification par une amorce donnée a été marquée comme
présente ou absente de tous les cultivars.
Selon Multani et Lyon, quatorze cultivars de coton et trente
amorces ont abouti à la formation de 453 fragments d’ADN
amplifiés ou marqueurs RAPD. 15 % du total des marqueurs
étaient spécifiques à la variété G. barbadense S-7 et ils étaient
absents dans toute autre variété faisant partie de l’essai. 33 % du
total des marqueurs étaient uniques aux variétés G. hirsutum. Pour
les types hirsutum, DP 90 était différent génétiquement à raison
de 60 % des variétés australiennes et pourtant était semblable à
80 % au CS 50. La variété française S 295 supposée avoir une
origine diverse (peut-être a-t-elle été développée dans un pays
africain) était analogue à raison d’environ 90 % au type australien
CS 50.
Toutes les variétés ne pouvaient pas être distinguées par un certain
nombre de marqueurs. Certains cultivars upland pouvaient être
distingués uniquement avec 10, 12, 15 et 19 marqueurs RAPD
alors que Pima S-7 variait par rapport aux types upland de 104
marqueurs (69 uniques et 35 marqueurs absents). Il a été possible
en fonction des marqueurs moléculaires de regrouper les variétés
en divers groupes par rapport à leurs analogies ou différences
génétiques. Multani et Lyon sont partis de l’hypothèse selon
laquelle il serait possible, sur la base des marqueurs polymorphes,
de comprendre les relations génétiques entre génotypes d’origine
inconnue.
Des travaux analogues ont été effectués au Pakistan sur 22
cultivars upland de l’Australie, du Pakistan et des Etats-Unis et
la variété pakistanaise cultivée commercialement G. arboreum.
Ravi Iqbal et al (1996) ont également utilisé la technique RAPD
de Williams et al (1990) pour estimer l’homologie génétique entre
des variétés de coton d’origine diverses. Cinquante amorces
appartenant à divers groupes d’Operon ont été utilisées pour
l’amplification PCR.
Iqbal et son groupe, en plus des différences génétiques entre
variétés, ont également étudié les différences entre cotonniers au
sein d’une même variété. A cette fin, deux variétés, S 12 et la
variété candidate Krishma ont été cultivées au-delà du stade du
jeune plant. Vingt cotonniers au sein de la variété S 12 ont montré
des profils d’amplification constants pour treize amorces mon-
trant ainsi un niveau très élevé d’analogie entre les cotonniers. Il
a été prouvé que la variété représente une authentique sélection
très homozygote dans sa structure génétique. Quinze cotonniers
de la variété Krishma ont été étudiés par rapport à neuf amorces
et le caractère polymorphe n’a été constaté que pour deux amor-
ces. Les études sur le polymorphisme de Krishma ont montré que
la variété n’est pas homozygote et que certains caractères sont
encore en train de subir une ségrégation. Selon Iqbal et al (1996),
les différences morphologiques entre cotonniers Krishma et leur
réponse différente à la frisolée dans le champ confirmaient égale-
ment l’hétérogénéité de la population.
Aucune amorce unique n’a été capable de déclencher des effets
polymorphes dans toutes les 23 variétés, de sorte à pouvoir les
différencier entre elles. Quarante des cinquante amorces ont
amplifié un total de 349 fragments d’ADN dans 22 variétés. Une
SEPTEMBRE 1996 19