Nouveaux aspects des atteintes rénales de l`infection par le VIH

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É. DAUGAS ET B.
DEROURE
NOUVEAUX ASPECTS DES ATTEINTES RÉNALES
DE L’INFECTION PAR LE VIH
par
É. DAUGAS et B. DEROURE*
La mortalité au sein de la population infectée par le VIH a largement été réduite
par l’avènement en 1996 de schémas thérapeutiques efficaces pour restreindre la
réplication du virus et autoriser un maintien ou une reconstitution du système
immunitaire. Ces traitements sont regroupés sous l’acronyme HAART pour
« Highly Active Antiretroviral Therapy » (multithérapies antirétrovirales hautement actives) et consistent en l’association de trois antirétroviraux, un inhibiteur
non nucléosidique de la reverse transcriptase ou un antiprotéase combiné à deux
inhibiteurs nucléosidiques (ou nucléotidiques) de la reverse transcriptase [1].
Néanmoins l’effet de l’HAART sur le VIH n’est que suspensif, la réplication
virale et ses conséquences réapparaissant dès son interruption. Les patients
doivent donc le recevoir à vie. La morbidité au sein de la population infectée par
le VIH ayant accès aux traitements a été amplement modifiée depuis le début de
l’ère HAART. Le spectre des maladies associées au VIH glisse vers des affections moins liées aux conséquences de la forte réplication virale et du déficit
immunitaire qu’à l’exposition prolongée à l’HAART et/ou à une faible réplication
virale. Par ailleurs, la reconstitution immunitaire peut avoir en soi des conséquences pathologiques telles le syndrome de reconstitution immunitaire ou IRIS
pour « Immune Reconstitution Inflammatory Syndrome ».
Les modifications des maladies rénales obéissent à ces règles (fig. 1). En
effet, la majorité des maladies rénales observées au cours de la période préHAART étaient en partie la conséquence de la réplication du VIH au sein du
tissu rénal [2-5], ou du déficit immunitaire. Aujourd’hui, l’introduction d’un
traitement par HAART protège les patients mais peut conduire à l’apparition
d’autres maladies rénales, soit parce qu’un composant de l’HAART est
* Service de Néphrologie, Hôpital Bichat ; Université Paris 7 ; INSERM U699 ; Paris.
FLAMMARION MÉDECINE-SCIENCES — ACTUALITÉS NÉPHROLOGIQUES 2008
(www.medecine.flammarion.com)
ATTEINTES
RÉNALES DE
L’INFEC
TION
PAR LE
VIH
Proportion p.100
76
É. DAUGAS ET B. DEROURE
Liées au VIH (groupes 1 et 2)
Directement
• HIVAN
• MAT
• GN à complexes immuns
Indirectement
• Néphropathies interstitielles infiltratives
(mycobactéries, LNH, DILS…)
• Néphropathies interstitielles
infectieuses
• GN infectieuses
• Amylose?
Autres (groupe 4)
Néphropathie diabétique,
Néphropathies vasculaires
Liées aux co-infections virales
…
Ère pré-HAART
Liées au traitement antiviral
(groupe 3)
Directement : néphrotoxicité
Indirectement : IRIS
Ère HAART
1996
Temps
FIG.1. — Évolution du spectre des maladies rénales avant et depuis l’émergence des
thérapies de type HAART. Les prévalences affichées sont arbitraires et ne correspondent pas aux données épidémiologiques.
Groupe 1 : maladies rénales liées au VIH, groupe 2 : maladies rénales liées au déficit
immunitaire, groupe 3 : maladies rénales liées aux traitements dont l’HAART,
groupe 4 : maladies rénales non liées au contexte de l’infection par l’HIV.
HAART : highly active antiretroviral therapy, HIVAN : HIV associated nephropathy,
MAT : microangiopathie thrombotique, GN : glomérulonéphrites, LNH : lymphomes
non hodgkiniens, DILS : diffuse infiltrative lymphocytosis syndrome, IRIS : immune
restoration inflammatory syndrome.
néphrotoxique, soit parce qu’il est responsable d’un syndrome de reconstitution
immunitaire. Les maladies rénales des patients infectés par le VIH peuvent
ainsi être classées en 4 groupes selon leur physiopathologie [6] :
– groupe 1 : les maladies rénales liées directement au VIH ;
– groupe 2 : les maladies rénales liées au déficit immunitaire telles les
néphropathies interstitielles infectieuses ou les néphropathies compliquant une
lymphoprolifération ;
– groupe 3 : les maladies rénales liées aux traitements dont l’HAART ;
– groupe 4 : les maladies rénales non liées au contexte de l’infection par le VIH,
ses conséquences ou les traitements qu’il nécessite.
ATTEINTES RÉNALES DE L’INFECTION PAR LE VIH
77
CHANGEMENT DU PROFIL
DES MALADIES RÉNALES DEPUIS L’AVÈNEMENT
DES TRAITEMENTS ANTIRÉTROVIRAUX
L’HAART prévient et guérit l’HIVAN
Au cours de l’ère pré-HAART, le pronostic rénal de l’HIVAN (groupe 1 des
maladies rénales des patients infectés par le VIH) était particulièrement péjoratif
puisque associé à une perte définitive de la fonction rénale en quelques semaines
ou quelques mois. Le surcroît de morbidité et de mortalité de l’insuffisance rénale
associée au déficit immunitaire sévère rendait même discutable le recours à l’épuration extrarénale lorsque celle-ci devenait nécessaire. Les stéroïdes et les inhibiteurs de l’enzyme de conversion de l’angiotensine sont longtemps restés les seuls
traitements proposés pour ralentir la perte de fonction rénale souvent inéluctable
[7-10]. Cependant dès 1990, le bénéfice rénal d’un traitement antirétroviral a été
perçu puisque plusieurs études ont montré le ralentissement du cours évolutif de
l’HIVAN par la zidovudine, sans toutefois empêcher la survenue de l’insuffisance
rénale [10, 11-13].
Ces prémices quant à l’effet néphrologique des traitements antiviraux, ainsi que
les données fondamentales démontrant le rôle des protéines du VIH dans la
physiopathologie de l’HIVAN [2-5] ont permis d’évoquer un bénéfice rénal de
l’HAART, ensuite confirmé par des données individuelles et épidémiologiques.
Wali et al. ont rapporté pour la première fois en 1998 l’amélioration spectaculaire des caractéristiques cliniques et histologiques d’un patient atteint
d’HIVAN et traité par HAART : ce patient était dialysé pour un DFG estimé à
7 ml/min et avait une protéinurie mesurée à près de 10 g/j au moment du
diagnostic d’HIVAN, confirmé par l’histologie. L’instauration d’un traitement
par HAART, efficace sur la réplication virale et la reconstitution immunitaire,
avait été suivie d’une franche amélioration de la fonction rénale (sevrage de la
dialyse après treize semaines, baisse de la créatinine plasmatique jusqu’à
132 µmol/l) et d’une décroissance de la protéinurie à moins d’1 g/j. Une biopsie
rénale de contrôle avait montré la disparition des lésions d’HIVAN et en
particulier de podocytose [14]. Ultérieurement des cas similaires ont été rapportés
et ces constatations cliniques sont à présent de plus en plus fréquentes [15-17].
Des données issues d’études de cohortes montrent également le bénéfice de
l’HAART sur l’HIVAN. L’étude menée par Lucas et al. sur une population de
patients infectés par le VIH à Baltimore suivie longitudinalement de 1989 à 2001
(11 732 patient-années), montre une diminution de l’incidence de l’HIVAN chez
les patients traités par l’HAART (réduction du risque estimée à 60 p. 100 après
analyse multivariée), surtout lorsque l’HAART est introduite précocement [18].
De même, l’étude publiée par Schwartz et al. en 2005 à partir des données nationales aux États-Unis (Centers for Disease Control and Prevention et US Renal Data
System) estime à 38 p. 100 la réduction de la progression vers l’insuffisance rénale
terminale dans la population noire infectée par le VIH depuis l’utilisation de
l’HAART [19]. Concernant les patients d’Ile-de-France, l’étude rétrospective de
Burckle et al. sous l’égide du GENIF s’est intéressée au pronostic des patients
atteints d’HIVAN pendant la période 1996-2000 comparé à celui de la période préHAART (1984-1996) [20-21]. Alors que le diagnostic de l’HIVAN était porté histologiquement à un degré comparable d’insuffisance rénale (créatinine moyenne à
78
É. DAUGAS ET B. DEROURE
496 µmol/l et 592 µmol/l en période pré-HAART et HAART respectivement), la
survie rénale à 3 ans du diagnostic passait de 18 à 61 p. 100 chez les patients bénéficiant de l’HAART. De la même manière, Atta et al. ont montré que l’utilisation
d’au moins une molécule antirétrovirale suffisait à l’amélioration du pronostic
rénal dans une cohorte de patients atteints d’HIVAN (diagnostic histologique) suivis entre 1995 et 2004 à Baltimore [22].
Ces données ont contribué à la recommandation selon laquelle le diagnostic
d’HIVAN doit faire mettre en œuvre un traitement par HAART même en
l’absence d’indication immunologique [23].
L’HAART guérit-elle les autres maladies rénales liées au VIH ?
La micro-angiopathie (MAT) a été rapportée aux conséquences directe ou indirecte du VIH (groupe 1 et/ou groupe 2 des maladies rénales des patients infectés
par le VIH) [24-27]. Même s’il n’existe pas de donnée épidémiologique définitive, il semble que le contrôle de l’infection par le VIH et de ses conséquences par
l’HAART permette également un recul de la MAT. Une étude italienne comparant des données rétrospectives concernant 1 223 patients pendant la période préHAART et des données prospectives recueillies chez 347 patients après 1996
montre la réduction de l’incidence de la MAT avec l’avènement de l’HAART
(aucun cas parmi les 347 patients vs 17 cas dans la cohorte historique) [28]. Cette
réduction est corrélée au taux de lymphocytes CD4 positifs et inversement à la
charge virale dans une cohorte nord-américaine de plus de 6 000 patients [29].
Cet effet bénéfique de l’HAART peut être attribué tant à la réduction des lésions
endothéliales occasionnées directement par le VIH qu’à la diminution des infections favorisant la MAT.
Parmi les maladies rénales associées au VIH, l’ensemble intitulé « glomérulonéphrites à complexes immuns » est très hétérogène. Il est parfois mal aisé de
distinguer les glomérulonéphrites à dépôts d’IgA ou les glomérulonéphrites dites
« lupus like », dont on pense qu’elles peuvent être directement liées au VIH
(groupe 1), des glomérulonéphrites infectieuses indirectement liées au VIH
(groupe 2) [30-33]. L’hétérogénéité physiopathologique et nosologique contribue
sans doute à l’absence de données fiables mesurant l’effet de l’HAART sur cet
ensemble. Aussi, l’indication d’un traitement par HAART en cas de diagnostic
d’une glomérulonéphrite à complexes immuns en l’absence de déficit immunitaire sévère doit-elle être laissée à l’appréciation du clinicien au cas par cas.
TOXICITÉ RÉNALE DE L’HAART
Sans établir un nouveau catalogue des médicaments antiviraux qui peuvent
donner lieu à une néphrotoxicité (groupe 3 des maladies rénales des patients
infectés par le VIH), on peut retenir deux molécules : l’antiprotéase indinavir
(Crixivan®) et l’inhibiteur nucléotidique de la reverse transcriptase ténofovir
(Viread®, Truvada®) [6, 34].
La toxicité de l’indinavir est liée à sa capacité à cristalliser dans l’urine dans toutes les structures anatomiques, du tube proximal à la vessie. Il est ainsi responsable
ATTEINTES RÉNALES DE L’INFECTION PAR LE VIH
79
d’anomalies néphrologiques et urologiques : cristallurie, leucocyturie, hématurie
microscopique ou macroscopique, protéinurie tubulaire, insuffisance rénale aiguë,
insuffisance rénale chronique par néphropathie interstitielle chronique avec atrophie rénale segmentaire et nécrose papillaire, HTA, coliques néphrétiques, douleurs lombaires, dysurie. Selon, les recommandations de l’« HIV Medicine
Association of the Infectious Diseases Society of America » [23], les patients traités
par indinavir doivent :
– boire au moins 1,5 l/j pour prévenir la formation de calculs ;
– faire l’objet d’une évaluation de la fonction rénale et d’une recherche de
leucocyturie régulièrement pendant les 6 premiers mois de traitement, puis tous
les 6 mois ;
– faire l’objet d’une recherche de cristallurie en cas de suspiscion de lithiase
urinaire.
De plus, ces recommandations indiquent :
– que l’indinavir est autorisé en cas d’insuffisance rénale préalable ;
– qu’il doit être interrompu en cas de lithiase, puis repris après hydratation ;
– qu’il doit être interrompu définitivement en cas d’HTA, de leucocyturie,
de rhabdomyolyse ou d’insuffisance rénale (aiguë ou chronique) qui lui sont
imputable(s).
La toxicité rénale du ténofovir est liée à son effet sur les cellules épithéliales
tubulaires rénales. Son mécanisme reste hypothétique [6-34]. Même si cette notion
est discutée, on doit considérer que sa toxicité est dépendante de la dose comme
pour les autres inhibiteurs nucléotidiques de la reverse transcriptase [35-38]. Les
facteurs de risque de développer une néphrotoxicité du ténofovir sont : un déficit
immunitaire, l’ancienneté de l’infection, une insuffisance rénale pré-existante,
l’absence d’adaptation posologique du ténofovir au DFG réduit, un traitement
concomitant par ritonavir ou ddi pouvant contribuer à l’augmentation de la
concentration intracellulaire épithéliale de ténofovir, et l’usage simultané d’autres
molécules néphrotoxiques. Les premiers signes de néphrotoxicité du ténofovir
peuvent n’apparaître que plusieurs mois après le début du traitement (5 à 12 mois)
avec une dysfonction des cellules tubulaires proximales voire distales pouvant
avoir pour conséquence un syndrome de Fanconi total ou partiel (une glycosurie,
une baisse du Tm des phosphates et une hypophosphatémie sont en règle les
anomalies les plus précoces), un diabète insipide, une insuffisance rénale aiguë.
Un cas rapporté de protéinurie de débit glomérulaire soulève l’hypothèse d’une
potentielle toxicité podocytaire du ténofovir. De telles anomalies doivent impérativement conduire à l’arrêt du ténofovir, ce qui permet une réversibilité le plus
souvent totale. La néphrotoxicité du ténofovir est jugée aujourd’hui moins
fréquente qu’envisagé initialement, même si les études contrôlées rapportant sa
faible incidence excluent les patients à risque [39-40]. Toutefois, il convient de
suivre les recommandations usuelles pour la prévenir, comme celles de l’« HIV
Medicine Association of the Infectious Diseases Society of America » indiquant
que les patients traités par ténofovir ayant un DFG < 90 ml/min /1,73 m2, recevant d’autres traitements à élimination rénale par secrétion tubulaire (adéfovir,
aciclovir, ganciclovir, ou cidofovir), avec comorbidités (diabète ou hypertension)
ou recevant un traitement « synergisé » par le ritonavir, doivent être évalués au
minimum tous les 6 mois par une estimation du débit de filtration glomérulaire,
une phosphatémie, une recherche de protéinurie et de glycosurie. De plus, il est
nécessaire d’adapter les posologies au DFG dès 50 ml/min [23]. La prudence est
probablement d’envisager une telle surveillance pour l’ensemble des patients
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É. DAUGAS ET B. DEROURE
recevant du ténofovir. Enfin, les effets potentiels rénaux et osseux (ostéomalacie
par diabète phosphaté) du ténofovir au long cours devront être évalués [41].
D’autres médicaments ont été associés à des effets indésirables néphrologiques,
parmi lesquels certaines antiprotéases comme le ritonavir (Norvir®) avec des
insuffisances rénales réversibles à l’arrêt du traitement, mais de cause(s) mal
précisée(s) et dont l’analyse permet d’évoquer une toxicité tubulo-interstitielle, le
nelfinavir (Viracept®) dont la néphrotoxicité est attribuée également à sa capacité
à cristalliser dans l’urine [42], et l’atazanavir.
L’atazanavir (Reyataz®) mérite une vigilance néphrologique puisque des cas de
néphropathies interstitielles aiguës et d’accidents lithiasiques ont été signalés
depuis son introduction récente en 2005 [43-45].
DIAGNOSTIC DIFFÉRENTIEL DE LA
NÉPHROTOXICITÉ DE L’HAART : L’IRIS RÉNAL
Chez les patients profondément immunodéprimés, la survenue d’une maladie
infectieuse ou inflammatoire peut rester peu ou non symptomatique lorsque les
médiateurs de l’immunité sont insuffisants à la constitution d’une réaction inflammatoire adaptée. Le traitement par HAART permet une restauration immunitaire
pouvant aboutir dans ce cas au développement d’une réponse inflammatoire, et
donc à la révélation « paradoxale » de la maladie. On parle de syndrome de
reconstitution immunitaire ou IRIS pour « Immune Reconstitution Inflammatory
Syndrome ». Les manifestations néphrologiques liées à l’IRIS constituent un diagnostic différentiel de la néphrotoxicité aiguë de l’HAART et sont à classer à la fois
dans le groupe 2 et le groupe 3 des maladies rénales associées au VIH.
Un large spectre d’agents infectieux et de maladies inflammatoires et/ou autoimmunes est à l’origine de cas d’IRIS [46-47]. L’IRIS a été diagnostiqué chez
jusqu’à un tiers des patients co-infectés par le VIH et par Mycobacterium
tuberculosis, Mycobacterium avium complex ou Cryptococcus neoformans [48] et
chez près de 23 p. 100 des membres d’une cohorte londonienne chez qui une
HAART avait été initiée entre 2000 et 2002 [47]. Le délai moyen entre l’initiation
de l’HAART et l’apparition de l’IRIS est de 7 à 12 semaines. Il est cependant plus
long (3 à 18 mois) lorsque l’affection causale est une sarcoïdose [49]. Les facteurs de risque identifiés sont le sexe masculin, un déficit immunitaire profond et
ancien à l’introduction de l’HAART, le fait qu’il s’agisse du premier traitement
antirétroviral reçu, un délai trop court entre le traitement d’une infection opportuniste et l’initiation de l’HAART (il est recommandé de respecter au moins
4 semaines), une élévation rapide des lymphocytes T CD4, et une réduction
rapide de la charge virale [48].
Des signes généraux parfois sévères sont associés aux manifestations viscérales
dépendantes de l’organe touché (hépatite, pneumopathie, encéphalite, adénopathies, splénomégalie…). La sévérité des manifestations cliniques peut aller
jusqu’à menacer le pronostic vital. Le diagnostic est en règle évoqué devant
l’aggravation secondaire et paradoxale de l’état du patient malgré une réponse
immunitaire satisfaisante induite par l’HAART. Le diagnostic différentiel se
résume le plus souvent à l’échec du traitement de la maladie inflammatoire ou
infectieuse sous-jacente lorsqu’elle est connue, à la toxicité de l’HAART, ou à
ATTEINTES RÉNALES DE L’INFECTION PAR LE VIH
81
une réaction immuno-allergique à un des traitements reçus. Le traitement consiste
le plus souvent en la poursuite de l’HAART et d’un éventuel traitement antiinfectieux, et à l’adjonction d’un traitement anti-inflammatoire stéroïdien jusqu’à
1 mg/kg/j. L’évolution est alors rapidement favorable. Cependant la corticothérapie ne doit pas être réduite trop rapidement pour éviter tout rebond.
L’IRIS peut concerner le tissu rénal et être à l’origine d’une insuffisance rénale
aiguë survenant à distance de l’introduction de l’HAART. Peu de cas ont été
publiés, malgré l’incidence élevée de l’IRIS. Tous étaient des néphrites interstitielles
aiguës dans un contexte de granulomatose infectieuse (mycobactéries, tableau I) ou
inflammatoire (sarcoïdose) [49-53] (Saliot et al. 2007 soumis). Toutefois, rien
n’empêcherait l’évocation d’un IRIS en cas d’aggravation d’une glomérulonéphrite
chronique, qu’elle soit ou non en rapport avec le VIH, ou en cas de vascularite rénale
après l’introduction de l’HAART. Il est possible que l’atteinte rénale liée à l’IRIS
reste sous-estimée car inconstamment diagnostiquée. La mise en œuvre du traitement permet en général une amélioration rapide et durable de la fonction rénale en
dépit de la sévérité initiale de l’insuffisance rénale (voir tableau I).
LE RAPPORT « BÉNÉFICE RÉNAL /RISQUE RÉNAL »
RESTE FAVORABLE À L’HAART
Le bénéfice rénal de l’HAART n’est pas discutable au regard des données
épidémiologiques générales et néphrologiques évoquées dans le premier
paragraphe. Cependant, le risque rénal pris du fait de la néphrotoxicité
potentielle de certains composants de l’HAART voire de l’IRIS rénal pourrait
inciter à des réserves néphrologiques quant à l’exposition des patients à
l’HAART toute leur vie.
L’étude SMART [54] avait pour but d’évaluer le bénéfice d’une diminution
de l’exposition à l’HAART par un traitement périodique tout en s’assurant de la
permanence de son efficacité antivirale et immunologique. Cette étude multicentrique et randomisée comparait chez des patients ayant plus de 350 lymphocytes T CD4/mm3 un traitement continu par l’HAART (schéma usuel) et un
traitement épisodique selon le taux de lymphocytes CD4 (abstention ou interruption de l’HAART si > 250/mm3, introduction ou réintroduction si < 250/
mm3 jusqu’à une réascension > 350/mm3). Le critère de jugement principal était
le développement d’une infection opportuniste ou le décès, et les critères secondaires la morbidité rénale, hépatique ou cardiovasculaire. L’exposition à
l’HAART était réduite à 33 p. 100 du temps d’étude dans le bras traitement
périodique contre 94 p. 100 dans le bras traitement continu. L’étude SMART a
dû être interrompue prématurément (5 472 patients suivis pendant 16 mois) en
raison d’une augmentation des d’infections et des décès dans le bras stratégie
périodique (3,3 événements pour 100 patient-années vs 1,3 dans le bras standard [RR 2,6, p < 0,001]). De plus, l’incidence des événements rénaux/hépatiques/cardiovasculaires était plus élevée avec le traitement périodique (RR 1,7 ;
p = 0,009) et le contrôle de la réplication virale et du déficit immunitaire moins
bon. SMART permet donc de conclure que la réplication du VIH et le déficit
immunitaire représentent un péril vital et rénal supérieur à celui de la toxicité
potentielle de l’HAART.
4
97
373
143
Fièvre, adénopathies
abdominales, salpyngite,
ascite
Néphrite interstitielle
aiguë non granulomateuse
Prednisone,
1 mg/kg/jour, 6
60
82
104
433
Aggravation de l’infiltrat
pulmonaire
Non
Guérison, retour à une
fonction rénale normale
Non
Guérison, retour à une
fonction rénale normale
56 732
Mycobacterium
tuberculosis
(pleurale)
3TC, TNF, EFZ
30
1 247 786
Mycobacterium
tuberculosis
(pulmonaire, urinaire)
AZT, 3TC, LPV/r
15
Néphrite interstitielle
aiguë granulomateuse
Prednisone,
1 mg/kg/jour, 5
Daugas et al. [51]
F/30
26
Jehle et al. [50]
M/58
69
Non
Guérison, retour à la fonction
rénale antérieure (36 ml/min)
Prednisone,
1 mg/kg/jour, 3
Hépatite granulomateuse
252
Fièvre, perte de poids,
cholestase
162
299
70
169 850
Mycobacterium
avium complex
(pulmonaire)
ABV, LPV, TNF
4
Daugas et al. [51]
F/33
11
AZT : zidovudine, 3TC : lamivudine, LPV/r : lopinavir avec ritonavir, TNF : ténofovir, EFZ : efavirenz, FPV : fosamprenavir.
Interruption de l’HAART
Évolution
Corticothérapie, posologie
initiale, durée (mois)
Histologie
HAART
Intervalle entre le
traitement de l’infection et
début de l’HAART (jours)
Intervalle entre le début de
l’HAART et l’IRIS (jours)
Lymphocytes T CD4+ au
moment de l’IRIS (/mm3)
Charge virale au moment
de l’IRIS (copies/ml)
Créatinine (µmol/l)
Autres manifestations
de l’IRIS
References (n°)
Sexe/ âge (années)
Lymphocytes T CD4+
(/mm3)
Charge virale (copies/ml)
Agent infectieux
(localisation)
TABLEAU I. — CAS D’IRIS AVEC ATTEINTE RÉNALE EN RAPPORT AVEC DES INFECTIONS À MYCOBACTÉRIES.
346
Érythème, polyadénopathies,
splénomégalie,
cholestase
Néphrite interstitielle aiguë
granulomateuse
Prednisone,
1 mg/kg/jour
(durée non précisée)
Non
Guérison, retour à une
fonction rénale normale
< 200
148
< 750 000
Pneumocystosis
Mycobacterium tuberculosis
(hépatique, osseuse)
AZT, 3TC, FPV/r
–90
(HAART avant traitement
tuberculose)
120
Izzedine et al. [53]
M/51
37
Oui
Guérison, retour à une
fonction rénale normale
Néphrite interstitielle
aiguë granulomateuse
Prednisone,
1 puis 1,5 mg/kg/jour, 6
742
Cholestase
494
326
15
177 504
Mycobacterium
tuberculosis (hépatique,
pulmonaire, cutanée)
3TC, TNF, EF
45
Saliot et al.
M/51
88
82
É. DAUGAS ET B. DEROURE
ATTEINTES RÉNALES DE L’INFECTION PAR LE VIH
83
CONCLUSION ET PERSPECTIVES
Il est envisageable que les tendances mesurées aujourd’hui dans les populations
ayant accès à l’HAART évoluent vers une réduction encore plus significative des
maladies rénales associées au VIH et vers une amélioration du pronostic des
patients insuffisants rénaux, du fait d’une amélioration continue des stratégies de
suppléances de l’insuffisance rénale dont la transplantation [55-58].
L’exhaustivité amène cependant à tempérer un tel optimisme au regard des
résultats de l’étude de Choi et al. [59]. Plus de 200 000 vétérans américains ayant
une maladie rénale chronique au stade 3 ou plus dont 0,3 p. 100 infectés par le
VIH ont été suivis pendant une médiane de 3,8 années après 1996. Bien que le
statut immunitaire et la cause de décès des patients ne soient pas précisés, cette
étude apporte des données comparatives concernant les patients infectés par le
VIH ayant une maladie rénale chronique et en souligne la grande susceptibilité :
même dans l’ère HAART le statut VIH positif altère encore les pronostics vital et
rénal, et particulièrement dans la population noire, où être VIH positif semble
encore plus péjoratif qu’être diabétique. L’optimisme ne doit donc pas occulter la
nécessité de poursuivre les efforts de recherche pour mieux appréhender les
enjeux qui menacent ces patients et améliorer notre offre thérapeutique.
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