Fibrillation auriculaire – Implication clinique des nouvelles lignes directrices Volume 19(9), Août 2011
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optionnelle, preuves de qualité modérée] et elle
peut être utilisée comme médicament d’appoint aux
ß-bloqueurs et aux BBC chez les patients dont la
fréquence cardiaque demeure mal contrôlée. Il est
important de mesurer la concentration sérique de
digoxine pour s’assurer qu’on atteint la concentration
thérapeutique puisqu’elle est déterminante pour
arriver aux effets escomptés19. Consulter l’annexe
4 pour plus de détails sur les choix possibles pour
le contrôle de la fréquence.
14. Si le traitement échoue ou n’est pas bien toléré, on peut
utiliser l’ablation par cathéter pour la prise en charge
de la FA paroxystique, persistante ou permanente (voir
la section Renseignements généraux, points 25 à 27
portant sur l’ablation par cathéter).
15. Lorsqu’on utilise un traitement pour ralentir la
fréquence, l’objectif consiste à établir une cible de
fréquence cardiaque et d’évaluer, de façon formelle,
que la cible a été atteinte 20.
a) La cible exacte de fréquence cardiaque désirable
demeure controversée. Une étude comparative
randomisée à long terme 20 a révélé qu’une
cible de fréquence cardiaque < 110 battements
par minute (bpm) était tout aussi efcace
qu’un contrôle plus strict (< 80 bpm au repos)
— de plus, elle exige moins de médicaments
pour maintenir ce contrôle, donne donc moins
d’effets secondaires tout en ne semblant pas
augmenter le risque de problèmes cardiaques
[preuves de niveau I-1] 21. Par contre, puisqu’il
y avait quelques patients dans les deux groupes
de cette étude qui avaient une fréquence
cardiaque > 100 bpm/minute, les lignes
directrices canadiennes de 2010 recommandent
de viser une «fréquence cardiaque au repos
inférieure à 100 battements par minute» 12
[recommandation forte, preuves de qualité
supérieure], alors que les lignes directrices de
l’AHA/ACC de 2011 indiquent qu’une fréquence
< 110 battements par minute constitue une
cible acceptable chez les patients qui «ont une
FA persistante, mais une fonction ventriculaire
stable (fraction d’éjection (FÉ)>0,40), et sont
asymptomatiques ou ont des symptômes peu
incapacitants» 22.
b) La détermination de la fréquence cardiaque
uniquement avec le pouls est souvent imprécise
dans les cas de FA («décit de pouls»), mais
une auscultation d’au moins 30 secondes est
habituellement sufsante. Une autre possibilité
pourrait être de demander un ÉCG pour
déterminer la fréquence cardiaque au repos.
9. Le choix de stratégie entre le contrôle de la fréquence
et(ou) le contrôle du rythme 12 dépend de plusieurs
facteurs incluant, l’âge du patient, la sévérité des
symptômes et le type de brillation auriculaire
(voir l’annexe 1), en plus de la présence ou non
d’insufsance cardiaque congestive. L’annexe 2
résume les facteurs «qui favorisent» le choix de
l’une ou l’autre de ces approches.
10. Plusieurs études comparatives randomisées 13;14
et méta-analyses 15;16 sont arrivées à la conclusion
qu’il n’y a pas de différence entre les stratégies de
ralentissement de la fréquence ou de maintien du
rythme sinusal si on tient compte de la mortalité et de
la survenue de problèmes cardiovasculaires ou d’AVC.
a) Ces études montrent que les stratégies de
contrôle de la fréquence s’accompagnent de
moins d’effets secondaires et exigent moins
d’hospitalisations.
b) Peu importe qu’on contrôle la fréquence ou le
rythme, les patients qui maintiennent un rythme
sinusal ont décrit une meilleure qualité de vie.
Même si ces résultats semblent être en faveur
du contrôle du rythme, lorsque les résultats
ont fait l’objet d’une analyse dans le groupe en
intention de traiter, les scores de la qualité de
vie étaient les mêmes autant pour les stratégies
de contrôle de la fréquence que de contrôle du
rythme 9;17;18.
11. Assez souvent, on utilisera ensemble les médicaments
pour contrôler la fréquence et contrôler le rythme
plutôt que l’un ou l’autre. Dans les faits, le contrôle
du rythme exige un bon contrôle de la fréquence
sinon plusieurs patients retomberont enFA.
Ralentissement de la fréquence (voir l’annexe 4)
12. Il existe plusieurs choix possibles de médicaments
en première ligne — ß-bloqueurs et bloquants des
canaux calciques (BCC) — pour permettre un bon
contrôle de la fréquence autant au repos que lors de
l’activité physique. On préfère les ß-bloqueurs aux
BBC, pour contrôler la fréquence chez les patients
qui souffrent d’angine, qui ont des antécédents d’IM
ou de dysfonction ventriculaire systolique gauche
[recommandation forte, preuves de bonne qualité]12
— à moins qu’ils soient contreindiqués ou que le
patient ne peut les tolérer19.
13. La digoxine, un choix de deuxième ligne, est «réservée
au contrôle de la fréquence chez les patients qui
sont sédentaires ou qui présentent une dysfonction
ventriculaire systolique gauche»12 [recommandation