possédons des ancêtres bactériens communs. Ainsi, le rouge du sang et le vert des plantes sont issus
de molécules presque identiques : l’hémoglobine et la chlorophylle. L’hémoglobine des globules
rouges capte l’oxygène de l’air et le fait circuler dans notre organisme pour que nos cellules le
respirent en brûlant des sucres. Nos cellules produisent alors du gaz carbonique que l’hémoglobine
capte et achemine vers nos poumons où nous l’expirons. La chlorophylle des plantes vertes capte le
gaz carbonique de l’air et, avec de l’eau, elle en crée du sucre et de l’oxygène lors de la
photosynthèse. Cependant, comme toute cellule vivante, les cellules végétales ont besoin de respirer.
Comme les nôtres, en respirant, les cellules végétales métabolisent des sucres avec de l’oxygène.
Heureusement pour les animaux, les végétaux produisent davantage d’oxygène par photosynthèse
qu’ils n’en brûlent pour se maintenir en vie. Ce surplus est notre souffle de vie. Notre vie et les
autres vies animales dépendent de celle des végétaux. Voici donc un autre enseignement de la biologie.
Aussitôt germé et ses premières feuilles apparues, le petit arbre se construit et grandit de la sorte en
respirant et en faisant de la photosynthèse. Une jeune plantule se métamorphose alors en un géant
tranquille avec des tissus et des organes différenciés. La vie d’un arbre se déroule de la sorte en
étroite relation avec son milieu de vie et au sein d’une communauté végétale. Chaque espèce possède
des adaptations à certaines conditions particulières du milieu. Ces adaptations sont transmises aux
générations futures lorsque les arbres se reproduisent par copulation. Les mâles étamines émettent
alors le pollen qui féconde l’ovule femelle d’une fleur de la même espèce. L’ovule fécondé devient
dès lors une graine qui contient un embryon. De génération en génération, les espèces végétales
évoluent de cette façon comme le font les espèces animales.
Les arbres et les végétaux font tout cela avec un surplus de générosité. En plus de bénéficier de la
production d’oxygène, il y a toutes les différentes parties de végétaux que nous et les autres animaux
mangeons en feuilles, tiges, racines, fruits et graines. Ce sont encore ces végétaux que nous mangeons
indirectement dans la viande et autres produits animaux tels les oeufs et produits laitiers. La vie des
arbres a bien d’autres façons de porter notre vie. Pensons seulement au papier. Bien sûr on sait qu’il
provient du bois. Plus exactement, le papier et la majorité du bois sont constitués de cellulose. Or,
qu’est-ce que la cellulose? Il s’agit d’un autre hydrate de carbone que l’arbre forme, cette fois à partir
des sucres plus élémentaires de la sève. Brûlé en présence d’oxygène dans nos foyers, cet hydrate de
carbone nous chauffe. Il ne s’agit là bien sûr que quelques-uns des innombrables bienfaits des arbres.
L’arbre et ses composantes accompagnent une personne tout au long de sa vie, de sa naissance à sa
mort. C’est le bois du « berceau de ses premières nuits... et le triste cercueil de sa dernière
demeure » écrit Pierre-Émile Rocray.
Il y a une joie de vivre à voir toute cette générosité végétale et ce, même dans la désolation des arbres
cassés et blessés à la suite du verglas. Dans un vieil arbre, l’ancienne branche cassée a laissé place à
un trou dans le tronc. Cette alcôve abrite une famille d’oiseaux, une famille d’écureuils ou un raton
laveur. Des insectes sous l’écorce satisfont la faim des Pics. D’autres insectes et d’autres animaux se
nourrissent et vivent à partir de nombreuses parties des végétaux et ils sont eux-mêmes avalés par
une foule d’autres animaux. Ils sont nombreux. les organismes s’épanouissant de la sorte en liens
étroits avec les arbres et les forêts. L’arbre et les autres végétaux sont généreux. Ils sont porteurs de
vie.
Le déploiement de la vie d’un arbre et l’excédent qu’il génère supportent l’épanouissement d’une
multitude d’autres êtres vivants. Y a-t-il quelque apprentissage à réaliser à partir de cette profusion