CAFOC AUVERGNE - 2014
Semaine 3
Texte de la vidéo 1
Céline DRAN, Conseillère en Formation Continue
Directrice des études du CAFOC – CAFOC AUVERGNE
Le Social Learning,
de quoi parle-t-on ?
CAFOC AUVERGNE - 2014
Le Social Learning est un mode d’apprentissage collaboratif. Il se finit de façon simple
comme un mode d’apprentissage permettant le développement des connaissances, des compétences et
des comportements par la connexion aux autres, que ce soient des collaborateurs, des collègues, des
conseillers ou des experts, en utilisant des médias numériques synchrones ou asynchrones. On pourrait
utiliser des termes comme le “cyberapprentissage social” ou la “cyberapprenance pour qualifier cet
apprentissage social via le numérique. Autrement dit, ce mode d’apprentissage permet de partager,
construire, et capitaliser des connaissances et des pratiques avec d’autres à distance via des outils
collaboratifs ou des réseaux sociaux d’entreprises.
Nous l’aurons compris, le Social Learning est avant tout un apprentissage social : il n’y a plus de
« détenteur » unique du savoir et de la connaissance mais un échange de savoirs, de compétences et
d’expériences entre personnes. Cette démarche collaborative de transmission des savoirs a réellement
évolué avec le développement des technologies du Web 2.0 qui permettent, aujourd’hui très facilement, de
rassembler, d’ordonner et de transmettre des informations et des savoirs : avec des outils tels que les
blogs, le micro-blogging , les wikis, les réseaux sociaux. Chacun peut communiquer, échanger, témoigner,
converser et capitaliser les savoirs. Le Social Learning invite réellement à la collaboration entre personnes
et conduit au développement d’un environnement participatif et collaboratif. Les fonctionnalités sociales
offertes par le Web 2.0 sont une opportunité pour mobiliser, fédérer, impliquer les collaborateurs ou les
apprenants et pour développer leurs performances individuelles et collectives à la fois au plan personnel et
au plan professionnel.
Le concept de Social Learning est loin d’être nouveau : il tire son origine du compagnonnage l’ouvrier
apprend avec son maître en reproduisant ses gestes puis part sur les routes de France pour se
perfectionner et rencontrer ses pairs.
Il repose sur la théorie de l'apprentissage social soutenue par le psychologue américain Albert Bandura,
qui postule que l'enfant apprend davantage de nouveaux comportements en observant ses pairs et en
imitant les modèles de comportement qui font l'objet de récompenses et non de punitions qu'en faisant
l'objet d'un conditionnement. En effet, les êtres humains apprennent d’abord en imitant leurs pairs. Il en est
ainsi chez l’homme depuis qu’il existe. Nous avons d’abord observé puis essayé de marcher, parler, faire
du vélo, et n’y sommes pas arrivés. Nous avons essayé encore et encore jusqu’à y parvenir.
Le Social Learning est en cohérence avec la pyramide des savoirs qui découle des travaux du pédagogue
américain Edgar Dale dans les années 1960 et qui indique que nous retenons 90% de l’information lorsque
nous enseignons alors que nous ne retenons que 10 % de ce que nous lisons et 5 % de ce qu’un
enseignant nous présente. Il repose sur le principe que “la meilleure façon d’apprendre est d’enseigner”. Le
concept du Social Learning est en contraste avec le modèle pédagogique classique qui repose sur l’idée
d’un savoir qui existe chez le formateur et qui serait transféré à l’apprenant au terme d’un processus
d’apprentissage. L’apprentissage y est une activité individualiste et interne. En revanche dans le concept
de Social Learning, c’est en société que nous apprenons et l’apprentissage est une activité collaborative,
ce qui correspond à un vrai changement voire une révolution dans la façon d’appréhender la formation et
l’apprentissage. L’observation, les discussions, le partage d’expérience, l’entraide et la collaboration sont
autant d’occasions d’apprendre.
Il nous parait important de préciser à ce stade que même si l’apprentissage est social par nature et que la
dimension sociale est importante pour tout apprentissage, il existe d’autres dimensions biologique,
psychologique, cognitive ainsi que des dimensions historique et politique plus larges que l’on ne peut
ignorer.
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