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Place de la musculation dans la lutte contre le detraining ?
Lors d’une rééducation, l’objectif sera de traiter les conséquences même de la blessure sur la structure dont la baisse
réversible de la force ainsi que celles du detraining sur la structure dont la perturbation de l’état biologique des cellules
musculaires et une perte de force dépendant du temps d’arrêt. Il a été estimé qu’au bout d’une semaine, la perte de
force était de 3 à 4%, de 8 à 13% au bout de 2 semaine sur la force excentrique et allant jusqu’à 45% au bout d’un an.
Afin de répondre à ces conséquences, il est important que le sportif blessé ne soit (presque) jamais au repos complet et
cela particulièrement quand une blessure entraîne un arrêt supérieur à 4 jours.
Mesurer la force musculaire en rééducation ?
Comme tous les tests, l’objectif est d’avoir une méthodologie de mesures permettant d’obtenir des résultats valides et
reproductibles.
Le bilan initial permettra une première évaluation de la capacité de force du sujet. En musculation, une mesure indirecte
se fera par l’estimation de la charge ou répétition maximale (RM) correspondant à la capacité du sujet à réaliser une
répétition d’un exercice donné. Une fois cette 1RM connue, elle nous servira à définir les pourcentages auxquels nous
souhaitons faire travailler notre individu. Cette évaluation progressive se fait jusqu’à l’échec.
Dans le cadre d’un suivi rééducatif, il apparaît difficile de réaliser une évaluation sous cette forme. Des outils comme
la table de Brzycki nous permettrons alors d’obtenir une estimation mathématique permettant de prédire la force
maximale théorique à partir de la charge mobilisée et du nombre de répétitions réussies.
Cet outil, bien que ne donnant qu’une estimation, pourra dans les premiers temps d’une rééducation nous aider à
évaluer et quantifier la charge de travail à proposer à son patient.
Les appareils d’isocinétisme sont considérés aujourd’hui comme une technique de référence pour l’évaluation des
performances musculaires. L’utilisation d’un dynanomètre isocinétique présente de nombreux avantages puisque cela
va permettre un contrôle quantifié de la résistance et de la vitesse, une contraction optimale en raison de la résistance
auto-adaptative, un feedback instantané, une individualisation de la charge de travail et un contrôle de l’amplitude du
mouvement. Plusieurs articulations peuvent être explorées, genoux et épaules étant les plus fréquemment testées.
Quantification de la charge de travail
Un entraînement réussi ne doit pas comporter uniquement une surcharge, il doit également éviter ma combinaison entre
surcharge excessive et récupération insuffisante. Aujourd’hui, il n’existe pas d’unité de mesure fiable qui pourrait être
applicable à tous les exercices d’entraînement, les témoins physiologiques des filières présentant des limites.
La mise en place d’un carnet d’entraînement apparaît comme un élément essentiel de l’entraînement et de son suivi. Il
va permettre de quantifier la charge externe (caractéristiques de l’exercice et de la récupération), d’évaluer les effets des
charges d’entraînement (charge interne), de mesurer le niveau de performance et d’assurer un suivi longitudinal de
notre patient.
Ci-dessous quelques exemples d’outils de quantification de la charge de travail :
Nombre de répétitions
Nombre de séries
Intensité (%RM)
Durée de la récupération entre les séries
Durée de la récupération entre les exercices
Vitesse d’exécution (durée des différentes phases du mouvement)
Temps sous tension : Nombre de répétitions * Tempo d’exécution
Charge pliométrique : Nombre de sauts, hauteur, angles de sollicitation.
Il est également intéressant de quantifier subjectivement la complexité de l’exercice (nouveauté, instabilité…).
Le mode de contraction au service de la musculation - Exemple de la Tendinopathie
Le renforcement musculaire dynamique négatif est depuis les travaux de Stanish au cœur des traitements des lésions
tendineuses. Il est utilisé dans toutes les étapes de la préparation du sportif, que ce soit en prophylaxie, en rééducation,
en réathlétisation ou comme méthode de développement de la force.
Afin de ne pas se tromper de vocabulaire, il est important de rappeler que le travail dit excentrique correspond à un
travail avec des charges supérieures à 100% de 1RM. Pour les charges inférieures à 100%, on parlera plus volontiers
de travail dynamique négatif.
Bien que la physiologie du travail excentrique présente encore des inconnues, il est admis qu’il existe un effet spécifique
du travail de renforcement excentrique sous-maximal.
La production de force dans ce régime de contraction est supérieure à celle observée dans les autres régimes. A
tension égale, la contraction excentrique nécessite moins d’activité électrique que lors des contractions concentriques et
isométriques. Les unités motrices recrutées produisent chacune une force supérieure. Les fibres sont ainsi sollicitées de
façon plus intenses que dans les autres régimes.
Le couple musculo-tendineux étant capable de plasticité, il sera possible d’obtenir une modification des propriétés
mécaniques. Ce type de travail aura une action sur la maturation du collagène et entraînera une augmentation du
nombre de liaisons entre les fibres de collagène ce qui permet de renforcer la résistance du tendon à l’étirement.
Comme exemple d’application pratique, nous pouvons citer les travaux d’Alfredson qui ont complété les programmes de
renforcement musculaire excentrique existants.