Bronchopathies du nourrisson Benoit BOUTELEUX DIU kinésithérapie respiratoire et cardiovasculaire DIU réhabilitation Respiratoire Coordonnateur AquiRespi Programme Physiologie respiratoire Physiologie digestive Bilan diagnostic kinésithérapique Kinésithérapie respiratoire du nourrisson Auscultation pédiatrique Travaux pratiques (KR + gestes d’urgence) Présentation du réseau respiratoire et planification des gardes Le poumon du nourrisson Rappels physiologiques Le poumon du nourrisson n’est pas un poumon adulte miniature ! Anatomie bronches bronchioles lobule ( BT +acinus) acinus (CA+SA+A) - bronchiole terminale (BT) - canaux alvéolaires (CA) - saccules alvéolaire (SA) - alvéole (A) Ontogénie du tractus respiratoire Morphogénèse de l’appareil broncho-pulmonaire période embryonnaire : 3ème - 6ème semaine Atrésie oesophagienne (1/3000 naissance) Embryologie de l’appareil respiratoire prématurité 24 37 Le surfactant Synt. par les pneumocytes II 85% de phospolipides Tension alévolaire pression d’ouverture des alvéoles stabilisation bronchiolaire et alvélolaire lutte contre le collapsus alvéolaire Détresses Respiratoires Néo-Natales syndrome de détresse respiratoire idiopathique chez les prématurés => surfactant immature => VA + O2 barotraumatismes dommages cellulaires DRNN 2 Retard de résorption du liquide pulmonaire(1%) Inhalation méconiale Obstruction ++ Inflammation En cas de souffrance fœtale aiguë Émission avant ou pendant l’accouchement Dysplasie broncho-pulmonaire Conséquence de l’immaturité surfactant non fonctionnel (-32 SA) alvéoles immatures (-36 SA) Ventilation sur les bronchioles Fibrose + inflammation Œdème + bronchospasme + hypersécrétion Tabac et développement pulmonaire Tabac et développement pulmonaire Globalement l’exposition in utéro : prématurité hypotrophie mort subite du nourrisson susceptibilité aux infections (VA> et<) incidence et la sévérité de l’asthme Modifications structurales pulmonaires définitives : risque de BPCO à l’âge adulte. Tabac et développement pulmonaire In utéro : fonctionnement ciliaire Inflammation de la muqueuse bronchique cellules à mucus CO : affinité élevée pour Hb fœtale : intoxication au CO ⇨ hypoxie fœtale. Tabac et développement pulmonaire Nicotine : formation alvéoles : saccules moins nb et plus larges prédisposition à l’emphysème à l’âge adulte liaison aux récepteurs nicotiniques de l’acétylcholine : remodelage avec diminution calibre VA et tissu élastique ⇨ R+ VA et compliance. réaction à l’hypoxie au niveau des récepteurs bronchiques et au niveau de la régulation centrale cérébrale. mouvements respiratoires fœtaux 5’après le début de la cigarette et persiste 90’ après probablement/ hypoxie. Maturation pulmonaire du nourrisson 1. cartilage trachéo-bronchique en quantité faible voies aériennes du nourrisson très collabables 2. épithélium respiratoire densité de glandes muqueuses très élevée hypersécrétion de mucus (principal facteur élément d’obstruction bronchique) 3. muscle lisse bronchique: innervés dès la 16ème semaine répond aux agents contractants et relaxants quantité plus faible au niveau des bronchioles : le bronchospasme ne joue qu’un rôle mineur dans l’obstruction bronchique chez le nourrisson Bronchioles normales Bronchiolite 4. Absence de ventilation collatérale connexions interalvéolaires, bronchioloalvéolaires… obstruction, atélectasies… A: Pores de Köhn B: Canaux de Lambert C: Canaux de Martin Atélectasie = affaissement de l’unité Pneumopathie = occupation de l’unité 5. La cage thoracique du nourrisson : très compliante, très déformable asynchronisme ventilatoire efficacité diaphragme tirage travail ventilatoire 6. Muscles respiratoires masse musculaire faible fibres oxydatives (lentes) rares fibres glycolytiques (rapides) plus nombreuses le nourrisson est épuisable +++ 7. Le diaphragme Aplati chez le nourrisson Cage thoracique Force insertionnelle contraction peu efficace abdomen Adulte coût énergétique respiratoire élevé Nourrisson Force d'apposition 8. CRF Active volume de fin d’expiration est maintenu élevé de façon dynamique, afin de lutter contre le collapsus bronchique : activité post inspiratoire du diaphragme (frein de l’expiration) frein expiratoire laryngé => travail ventilatoire 100% CPT 100% CPT Vol. équil Vol. ferm. Vol. ferm. Vol. équil. 0% 0% Adulte CPT = 82 mL/ kg Nouveau né CPT =63 mL/kg Volumes et capacités pulmonaires comparées Volumes et capacités pulmonaires comparées 9. Impact du diamètre bronchique la résistance à l’écoulement d’un gaz est inversement proportionnelle à la puissance 4 du rayon loi de Poiseuille: R = 8ῃL/πr4 (ῃ: viscosité; L:longeur) des résistances à l’écoulement travail ventilatoire 10. Résistances des voies aériennes adulte nourrisson 11. Une tendance à l’hypoxie l’effet « Shunt » 12. 2mimétiques: risques de désaturation Ventilation de territoires non perfusés => effet espace mort => désaturation Polymorphisme des récepteurs béta2 à la naissance => majoration bronchospasme => désaturation Relâchement du tonus musculaire autour des petites bronches => collapsus => désaturation 13. fermeture des petites voies aériennes ventilation au niveau des bases pulmonaires Hypoxémie « physiologique » du tout petit . . 14. Hyper-réactivité bronchique r1 r2 r1 = 4 mm r2 = 3.5 mm r1= 2 mm r2 = 1.5 mm R2/R1 = 0.87 R2/R1 = 0.75 sécrétion inflammation spasme concentration de stimulus plus élevée hypertonie SNV parasympathique => HRB augmentée Conclusion Chez le nourrisson et le jeune enfant : Compliance thoracique élevée atélectasies fermeture des petites VA HRB petites VA - Asynchronisme ventilatoire - Tirage - Fatigabilité musculaire Inhomogénéité V /Q Hypoxémie obstruction bronchique mucus W respiratoire Le systèmes digestif du nourrisson Rappels physiologiques Reflux gastro-œsophagien Chez l’adulte et le grand enfant: Sphincter inférieur de l’œsophage (cardia = barrière anti-reflux) Facteurs de la continence cardiale: contraction tonique permanente du SIO (sphincter inf. œsophage) implantation oblique œsophage (Pa>Pt fermeture) repli de la muqueuse gastrique (valvule de Gubaroff) Thorax - 5mmHg Abdomen +5mmHg Angle de His Estomac Reflux gastro-œsophagien Chez le nourrisson : immaturité du SIO ( tonicité) relaxation du SIO fréquente œsophage court vidange gastrique ralentie 2/3 nourrisson < 2mois : RGO Le RGO pathologique Le RGO devient pathologique si : il compromet la prise alimentaire il provoque des manifestations respiratoires, des malaises, une œsophagite… il a un retentissement sur la croissance Clinique du RGO pathologique Vomissements abondants Toux sèche post-prandiale ou de primodécubitus +++ Bronchiolites récidivantes (asthmes?) Laryngites récidivantes Pathologies ORL récidivantes Traitement du RGO pathologique Fractionnement des repas Proclive 30° Épaississement des biberons Médicaments : Les prokinétiques (Motilium ® et Primpéran ® ) Les anti-acides (Gaviscon ® ) Les anti-sécrétoires - IPP (Mopral ®...) RGO et Asthme RGO et HRB aspirations massives rares en dehors de troubles neurologiques sévères réflexe œsobronchique stimulation des récepteurs du bas œsophage (Réflexe bronchoconstricteur médié par le X ; l'oesophage et l'arbre bronchique partagent la même innervation ) bronchoconstriction micro-inhalations répétées inflammation HRB hypersécrétion bronchique Toux RGO Asthme et RGO Facteurs favorisant le RGO : distension pulmonaire hyperpression lors de la toux 65% des asthmatiques ont un RGO Asthme Bronchiolite et asthme du nourrisson Bronchiolite: définition? Définition Conférence de consensus ANAES 2000 « Ensemble des bronchopathies obstructives, le plus souvent liées au VRS, survenant en période épidémique chez le nourrisson » 1er ou 2ème épisode obstructif Étiologie Virus respiratoire syncytial (60-90%) Virus para-influenza de type 3 (5-20%) Adénovirus, rhinovirus, virus influenza Le VRS Réservoir humain : transmission directe (toux, manuportée) et par le matériel Contagiosité maximale : survie 30 mn dans les gouttelettes de Pflügge 1h30 sur les gants 7 heures sur matériau non poreux Épidémiologie Épidémie fin d’automne, hiver Pic en décembre Début dans le nord 460 000 cas /an en France = 1/3 des nourrissons 1-2% hôpital 95% des nrs ont des Ac anti-VRS < 2 ans Nombre de consultations hebdomadaires pour bronchiolite aux urgences médicales de l’Hôpital Trousseau de 1988 à 2000 1989 1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 Pourquoi une telle évolution? Tabac Collectivité précoce Allaitement maternel pas assez répandu Pollution Physiopathologie 1 Agression virale cel. de l’épithélium des voies aérienne supérieures Propagation de proche en proche jusqu’aux bronchioles Réaction inflammatoire Nécrose et desquamation cellulaires Physiopathologie 2 Œdème pariétal Altération du tapis muco-ciliare Obstruction de la lumière Lésions hétérogènes distension localisée atélectasies Surinfection par H influenzae, M catarrhalis, S pneumoniae Clinique Incubation : 2-8 jours Rhinopharyngite peu fébrile, toux sèche Dans 30% des cas, bronchiolite : Dyspnée, polypnée Râles crépitants Sibilants (wheezing) Distension thoracique Geignement expiratoire Signes de lutte Intolérance alimentaire, fausses routes Traitement (Anaes) Kinésithérapie respiratoire quotidienne : Mesures hygiéno-environnementales : Désencombrement Diminution de la distension Température ambiante, hygrométrie Désobstruction des VAS Tabagisme passif Alimentation Pas de médicaments: Broncho-dilatateurs inefficaces avant 6 mois Anti-inflammatoires inhalés inefficaces pour de l’aigu Antibiotiques si t°>38,5°c pendant + de 48h Évolution 1 Régression spontanée en 5-10 jours Toux résiduelle ≈ 20 jours Mortalité = 0,005% à 0,2% (1-3% hôpital) Portage du VRS 2-4 semaines Immunité transitoire en 3-4 semaines Évolution 2 Rechute dans les 2 ans (23-60%) Surinfection bactérienne (5-60%) : Otite moyenne aiguë Pneumopathie Co-infection virale (rotavirus) Évolution 3 Bronchiolite traînante > 21 jours (20%) : Terrain particulier Surinfection (fièvre, ORL, pneumopathie) RGO Trachéobronchomalacie Environnement (tabac) Nécessite des investigations Évolution 4 Asthme du nourrisson (23-71%) : 3 épisodes de bronchiolite +/- atopie personnelle ou familiale Pathologie préexistante ? Bilan indispensable (diagnostic différentiel) Bronchiolite et asthme du nourrisson « La bronchiolite du nourrisson pose un problème majeur de santé publique, non seulement aigu, lors de l’épidémie annuelle, mais aussi à long terme, compte tenu de la place qu’elle tient dans l’histoire naturelle des bronchopathies chroniques de l’enfant, mais probablement aussi de l’adulte ». Pr Gabriel BELLON, chef du service de pédiatrie, Lyon Conférence de consensus ANAES, septembre 2000 Définition? maladie inflammatoire chronique des bronches avec hyperréactivité bronchique et syndrome obstructif réversible sous traitement ENVIRONNEMENT TERRAIN = nourrisson INFECTIONS Physiopathologie L’inflammation entraîne : une hyperplasie des glandes à mucus une hypertrophie du muscle bronchique un remodelage des voies aériennes (Tc) Formes cliniques wheezing récurrent supérieur ou égal à 3 épisodes et/ ou une toux persistante avant 3 ans siffleur chronique (happy wheezer) tousseur récidivant ou chronique crise d’asthme avec dyspnée habituellement expiratoire diagnostic d’élimination terrain personnel ou familial n’est pas indispensable (mais facteur prédictif de persistance et argument en faveur du diagnostic) Epidémiologie Mal connue (définition englobe plusieurs tableaux cliniques) Sous-estimée car la « crise d’asthme » ne domine pas le tableau Prévalence variable selon les études (2 à 33%) Mortalité : incidence = 0,4/100 000 entre 0-5 ans Asthme du nourrisson et bronchiolite Le VRS induit-il un asthme? 50 % des nourrissons ayant présenté une bronchiolite grave auront un asthme La bronchiolite est-elle le révélateur d’un terrain particulier? seulement 30 % des nourrissons font une bronchiolite alors que 95 % font une primoinfection au VRS Facteurs de risque d’asthme avant 2 ans DE LA SURVENUE D’ASTHME RELATIF Tabagisme in utero : Sexe masculin : Prématurité < 32 SA : Détresse respiratoire néonatale RISQUE x 1,8 à 2,3 x 1,8 x 5,7 x3 D’HOSPITALISATION Tabagisme maternel surtout pendant la grossesse > 9 cig/j pendant la grossesse Niveau socio-économique bas x 2,5 x 1,5 Autres éléments qui doivent faire évoquer la présence d’un asthme Toux Toux nocturne deuxième partie de nuit Toux ou sibilants après l’effort, pleurs ou rires Toux, sibilants ou gêne respiratoire après exposition à des allergènes ou polluants Antécédents personnels Bronchiolites, bronchites, laryngites, toux Eczéma Rhinite saisonnière, infections ORL à répétition Antécédents familiaux Asthme Manifestations allergiques Traitement de l’asthme Traitement des épisodes aigus (à discuter en fonction de la clinique) Broncho-dilatateurs inhalés Corticoïdes oraux par cure courte Oxygène Kinésithérapie respiratoire, en fonction de la clinique Traitement de fond Environnement intérieur +++ dont tabagisme passif Corticoïdes inhalés avec chambre > 6 semaines Inconvénients potentiels << bénéfices Nécessité de traiter précocement pour l’avenir des bronches Chambres d’inhalation pour le nourrisson Risques liés au non traitement de l’asthme Récidives avec troubles alimentaires et du sommeil avec retentissement sur la croissance Crises d’asthme sévères nécessitant une hospitalisation BronchoPneumopathie Chronique Obstructive… Facteurs prédictifs de la persistance d’un asthme du nourrisson 25 à 30% auront un asthme persistant au delà de l’âge de 3 ans. Facteurs prédictifs: le sexe masculin ♂ la sévérité des symptômes l’allergie : eczéma, allergie alimentaire, familiale de 1er degré l’étroitesse des voies aériennes (EFR)