Revue Leptine et contrôle hypothalamique de la reproduction

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Revue
mt Médecine de la Reproduction, Gynécologie Endocrinologie 2008 ; 10 (2) : 74-84
Leptine et contrôle hypothalamique
de la reproduction
Leptin and hypothalamic control of reproduction
Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Téléchargé par un robot venant de 88.99.165.207 le 25/05/2017.
1,2
Sébastien G. Bouret
Émilie Caron1
Sophie Steculorum1
Yuko Ishii1,2
Christelle Sachot1
1
Inserm, U837, Centre de recherche
Jean-Pierre Aubert, Développement et
plasticité du cerveau postnatal,
Université de Lille 2, 1 place de Verdun,
59045 Lille Cedex, France
2
The Saban Research Institute,
Neuroscience Program, Childrens Hospital
of Los Angeles, University of Southern
California, 4650 Sunset Boulevard,
MS #135, Los Angeles, CA 90027, USA
<[email protected]>
Résumé. La fertilité est étroitement régulée par la nutrition et la disponibilité des réserves
énergétiques. Ainsi, les hormones adipocytaires comme la leptine tiennent une place centrale
dans la mise en place et la régulation de la fonction de reproduction. Outre son action directe
au niveau des cellules gonadotropes de l’hypophyse et des gonades, la leptine agit également
sur le cerveau neuroendocrine par l’intermédiaire de ses récepteurs localisés au niveau de
l’hypothalamus. Cette revue générale met l’accent sur les mécanismes hypothalamiques de
contrôle de la reproduction par la leptine et aborde certaines pathologies où une dysrégulation de la leptinémie est associée à des troubles de la reproduction.
Mots clés : hormones, nutrition, GnRH, développement
Abstract. Fertility is gated by nutrition and the availability of stored energy reserves. Thus, the
adipocyte-derived hormone leptin appears to play a pivotal role in the onset and regulation of
reproductive function. In addition to its direct action at the pituitary and gonad levels, recent
data has defined a core circuitry in the hypothalamus that appears to mediate some of the
effects of leptin on reproductive function. This review focuses on the role of leptin in the
hypothalamic control of reproduction and discusses about reproductive pathologies associated with altered leptin levels.
Key words: hormones, nutrition, GnRH, development
L
médecine thérapeutique
Tirés à part : S.G. Bouret
74
l’un des facteurs capable de réaliser le
lien entre l’équilibre énergétique et la
reproduction en agissant, au moins en
partie, au niveau de l’hypothalamus
neuroendocrine.
La stabilité du poids corporel et de
la masse adipeuse doit s’obtenir par
l’équilibre des dépenses (besoins physiologiques) et des apports énergétiques (alimentaires). Basé sur cette observation, Kennedy a imaginé un
mécanisme permettant le maintien du
poids corporel à un niveau constant
selon lequel un signal émanant des
stocks énergétiques stimulerait des
changements compensatoires de la
prise alimentaire et des dépenses énergétiques afin que la masse adipeuse
reste à un niveau stable [1, 2]. Ce point
de vue a été confirmé par des études
ultérieures montrant que le gain de
mt Médecine de la Reproduction, Gynécologie Endocrinologie, vol. 10, n° 2, mars-avril 2008
doi: 10.1684/mte.2008.0147
Médecine
de la Reproduction
Gynécologie
Endocrinologie
es impératifs biologiques primordiaux imposés à un organisme sont
d’abord d’assurer sa survie et ensuite de
pérenniser son espèce. Ainsi, le système
reproducteur des mammifères est extrêmement sensible à la disponibilité des
ressources énergétiques dans l’environnement. Des modifications du statut
énergétique, comme la restriction alimentaire ou l’obésité, peuvent induire
des remaniements de l’axe hypothalamo-hypophysio-gonadique (HPG) et
conduire, par exemple, à l’arrêt de la
sécrétion de l’hormone lutéinisante (LH)
ou altérer la mise en place de la puberté.
Les intermédiaires métaboliques mis en
jeu dans les interactions nutrition/
reproduction restent encore mal connus
mais les travaux réalisés depuis ces dix
dernières années suggèrent que l’hormone adipocytaire leptine pourrait être
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poids obtenu par gavage avait pour conséquence une diminution volontaire de la prise alimentaire, une augmentation
des dépenses énergétiques et donc un éventuel retour au
poids initial. À l’inverse, la mise à jeun ou la lipectomie
stimulent la prise alimentaire et diminuent les dépenses
énergétiques afin de restaurer le poids et la masse adipeuse
initiaux [3, 4]. Cependant, les signaux véhiculant la possible interaction entre le tissu adipeux et le comportement
alimentaire sont restés inconnus pendant plusieurs années. Les études de Hervey ont fourni d’importantes données sur la nature de ces signaux potentiels [5, 6]. La mise
en parabiose (circulation croisée) d’un rat dont la partie
médiobasale de l’hypothalamus a été détruite avec un rat
non lésé provoque la perte d’appétit et de poids du rat
intact. En revanche, les rats lésés continuent à gagner du
poids même s’ils sont mis en parabiose avec un rat normal
ou un autre rat présentant les mêmes lésions. Ces études
suggèrent que les rats obèses dont la partie médiobasale
de l’hypothalamus a été détruite produisent un facteur de
« satiété » circulant provoquant la perte d’appétit chez les
rats parabiotiques non lésés. Par ailleurs, l’absence de
réponse des rats lésés est en accord avec l’existence d’un
centre de la satiété comme proposé lors d’études antérieures [7]. Des travaux ultérieurs réalisés chez la souris
« obèse » (ob) ont contribué à l’évolution des connaissances sur ce facteur impliqué dans la satiété. La mise en
parabiose d’une souris sauvage avec une souris « obèse »
(ob) permet aux souris obèses de perdre du poids, alors
que la parabiose entre une souris sauvage et une autre
souche de souris obèse, la souris « diabétique » (db),
provoque une hypophagie et une perte de poids chez la
souris sauvage [8, 9]. Ces travaux mettent en lumière
l’implication du locus ob dans la production d’un facteur
de satiété, alors que le locus db code pour un composant
requis dans le mécanisme de réponse au facteur de satiété.
Ces prédictions basées sur des expériences de parabiose
ont été confirmées par le clonage des gènes ob et db au
milieu des années 1990. Le gène murin ob (leptine),
découvert grâce au clonage positionnel, code pour un
ARNm de 4,5 kb contenant un cadre ouvert de lecture
hautement conservé de 167 acides aminés [10]. Le produit
du gène ob est synthétisé principalement par le tissu
adipeux blanc, en quantité proportionnelle à la masse
adipeuse, et il est ensuite libéré dans le sang [11]. Rapidement après le gène de la leptine, le gène db codant pour
son récepteur de forme longue a été cloné [12, 13]. Ce
récepteur, appelé LRb (ou encore Ob-Rb), est un récepteur
transmembranaire qui présente une forte homologie avec
la famille des récepteurs de cytokines de classe I [14-16].
Rôles de la leptine
sur la fonction de reproduction
En même temps qu’était décrite l’obésité morbide des
souris ob/ob, Ingalls et al. faisaient état de la stérilité de
celles-ci [17]. De façon intéressante, les femelles déficientes en leptine restent stériles quel que soit leur poids [18].
De plus, malgré un développement sexuel précoce normal, les femelles ob/ob et db/db restent indéfiniment
prépubères sans jamais présenter d’ovulation ni de cycle
estral. Témoins du mauvais fonctionnement de leur axe
gonadotrope, leurs organes sexuels ne se développent pas
et leurs taux d’hormones stéroïdiennes sont anormalement bas [19]. De façon remarquable, l’administration de
leptine restaure les déficits de la fonction de reproduction
observés chez les souris ob/ob [20]. L’ensemble de ces
travaux démontrent que des déficiences en leptine ou en
son récepteur induisent des troubles de la reproduction et
ont emmené de nombreuses équipes à s’intéresser au rôle
de cette hormone dans la survenue de la puberté et dans le
contrôle de l’ovulation.
Leptine et puberté
La puberté chez les mammifères est physiologiquement liée aux ressources énergétiques de l’individu. En
accord avec cette observation, les travaux de Kennedy et
Mitra ainsi que les études de Frisch et al. ont mis en
évidence que la survenue de la maturation sexuelle est
associée au poids corporel et au contenu du tissu adipeux
[21, 22]. Plus précisément, le régime alimentaire ou l’activité physique exercent une profonde influence sur la
maturation sexuelle de nombreuses espèces incluant le
rat, le mouton et l’homme [23-25]. Il est important de
souligner que les niveaux de leptine plasmatique sont
étroitement liés aux apports alimentaires et à l’activité
physique. Chez la souris, un pic de leptine postnatale a
lieu entre le 8e et le 12e jour de vie postnatale [26]. Ces
niveaux élevés de leptine précèdent le pic de FSH se
produisant au 12e jour postnatal (P12), au cours de la
phase infantile de la puberté, et le début de la sécrétion
d’estradiol à P14 [26, 27]. Chez l’humain, la survenue de
la puberté est également précédée par une augmentation
du taux de leptine circulante, ce qui pourrait constituer un
signal potentiel du déclenchement de la puberté [28].
Chez les garçons, les taux de leptine atteignent leur apex
lors de la période précédant la survenue de la puberté
(stades Tanner précoces), puis chutent progressivement à
mesure que la testostéronémie augmente pour retrouver
un niveau de base [29-33]. Les filles, quant à elles, bénéficient d’une augmentation constante des taux de leptine
circulante au cours du processus pubertaire [29, 31, 30,
33]. Ceci se fait en concordance avec une augmentation
des taux d’œstrogènes circulants [34]. Il est intéressant de
noter qu’il existe chez les filles une corrélation entre la
mise en place de la ménarche et les taux de leptine
sérique : une enfant d’âge pubertaire présentant un taux
de leptine circulante d’1 ng/mL supérieur à celui d’une
autre enfant de la même tranche d’âge verra la survenue
mt Médecine de la Reproduction, Gynécologie Endocrinologie vol. 10, n° 2, mars-avril 2008
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Revue
de la ménarche apparaître un mois plus tôt que cette
dernière [35]. Ceci suggère qu’une concentration seuil de
leptine est nécessaire pour la survenue de la ménarche
chez les filles. De nombreuses études ont ainsi été réalisées, notamment chez le rongeur, afin de déterminer si la
leptine était capable d’induire à elle seule la survenue de
la puberté chez les animaux prépubères. Cependant, les
résultats de ces travaux n’ont pu apporter d’éléments
conclusifs. En effet, tandis que certaines équipes rapportent que l’administration quotidienne de leptine dès le
sevrage accélère la maturation sexuelle et la survenue de
la puberté chez les souris femelles sauvages [20, 36, 37],
d’autres indiquent que des injections de leptine chez
l’animal prépubère n’influencent pas la survenue de la
puberté [38, 39]. Une importante question méthodologique sépare cependant les deux études : seules les équipes
qui ont utilisé des doses de leptine ne provoquant pas de
perte de poids ont observé une avancée de la puberté,
confirmant que le poids serait un facteur déterminant dans
la survenue de la puberté [21, 22]. Ainsi, la leptine semble
jouer un rôle essentiel dans le déclenchement de la puberté, mais il s’agirait seulement d’un rôle permissif puisque ce n’est qu’une fois un seuil de concentration dépassé
que la puberté peut avoir lieu.
Leptine et fertilité chez l’adulte
Les premières études réalisées chez des souris adultes
montrent que l’injection périphérique de leptine chez des
souris à jeun pendant 48 heures permet aux femelles de
maintenir un cycle régulier allant jusqu’à l’ovulation et
atténue, chez le mâle, la chute de testostérone induite par
la privation alimentaire [40]. Des études complémentaires
ont permis de préciser les mécanismes permettant à la
leptine d’agir sur l’axe gonadotrope (figure 1). Chez des
rattes ovariectomisées, supplémentées ou non en estrogènes et mises à jeun pendant 48 heures, l’injection de
leptine permet de maintenir leur pulsatilité LH normalement supprimée par le jeûne [41, 42]. L’ensemble de ces
travaux soulignent l’importance de la leptine dans le fonctionnement de l’axe gonadotrope. Cependant, il restait à
déterminer à quel niveau de cet axe la leptine exerçait son
action.
Rôle du cerveau dans la médiation
des effets de la leptine
sur la reproduction
En plus de son action directe au niveau des cellules
gonadotropes de l’hypophyse et des gonades (actions non
détaillées dans le cadre de cette revue) [43-45], la leptine
est capable d’agir au niveau du cerveau pour moduler
l’activité de l’axe gonadotrope. Des injections de leptine
76
dans le troisième ventricule cérébral chez des souris ovariectomisées et supplémentées en œstrogènes induisent
une augmentation des taux de LH et de FSH plasmatiques
[46]. De plus, l’injection centrale de leptine(116-130), qui
est un fragment actif de la molécule native, chez des rats
adultes mâles à jeun permet d’augmenter la fréquence et
l’amplitude des pulses de LH ainsi que la sécrétion
moyenne et nette de LH [47]. L’ensemble de ces données
confirment l’hypothèse que la leptine pourrait stimuler
l’axe gonadotrope via une action sur le système nerveux
central. Il semblerait notamment que les effets de la leptine
sur la fonction de reproduction impliquent l’hypothalamus et soient liés à des modifications de la sécrétion de
GnRH.
Leptine et sécrétion de GnRH
Plusieurs travaux suggèrent que la leptine exerce une
action stimulatrice sur la sécrétion de GnRH hypothalamique. Des expériences réalisées in vitro montrent en effet
qu’à des concentrations subnanomolaires, la leptine stimule la libération de GnRH à partir d’explants incluant le
noyau arqué et l’éminence médiane de rat [46]. Cependant, en concentration micromolaire, la leptine perd son
effet positif sur la libération de GnRH et, au contraire,
induit une diminution de la production de GnRH par
rapport aux contrôles. Ces résultats ont été confirmés par
des expériences réalisées sur des lignées cellulaires de
neurones immortalisés sécrétant la GnRH (GT1-7), qui
expriment le récepteur à la leptine. Sur cette lignée cellulaire, la leptine stimule la libération de GnRH quand elle
est en faible concentration (10-12 à 10-10 M) mais pas en
forte concentration (10-8 M) [48]. Cependant, la question
de savoir si la leptine agit directement sur les neurones à
GnRH reste entière dans la mesure où les études de double
marquage menées chez le rongeur et le primate n’ont pas
réussi à mettre en évidence une expression de récepteur à
la leptine par les neurones à GnRH in vivo [49] (figure 2).
L’hypothèse de réseaux neuronaux servant d’intermédiaires entre la leptine et les neurones à GnRH reste donc la
plus probable.
Caractérisation des cibles
hypothalamiques directes
de la leptine
Dans la mesure où la souris présentant un récepteur
LRb non fonctionnel (souris db/db) reproduit quasiment à
l’identique le phénotype de la souris déficiente en leptine
(ob/ob), la forme longue du récepteur à la leptine semble
requise pour véhiculer la majeure partie des effets physiologiques et neuroendocriniens de la leptine. De plus, le
cerveau apparaît comme un site d’action privilégié pour
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Région
Neurones préoptique
à GnRH
Noyau Arqué
Cerveau
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Hypothalamus
GnRH
Hypophyse
LH, FSH
Leptine
plasmatique
Cellules
gonadotropes
Gonades
Ovaires
Testicules
Adipocytes
Figure 1. Régulation par la leptine de l’axe hypothalamo-hypophyso-gonadique lorsque les conditions nutritionnelles et métaboliques sont
adéquates. Outre son action directe au niveau des cellules gonadotropes de l’hypophyse et des gonades, la leptine (hormone sécrétée
par le tissu adipeux blanc) peut également agir directement au niveau de l’hypothalamus (plus spécifiquement sur les neurones du noyau
arqué) pour stimuler la sécrétion de GnRH. Cette augmentation des taux de GnRH induite par la leptine peut stimuler la sécrétion
d’hormones lutéinisante (LH) et folliculostimulante (FSH) par l’adénohypophyse et ainsi influencer l’ovulation ou la spermatogenèse.
véhiculer les effets de la leptine, via LRb, sur la fonction de
reproduction puisque la restauration d’un LRb fonctionnel
spécifiquement dans les neurones par transgenèse permet
de restaurer une fertilité normale chez les animaux db/db
mâles comme femelles [50]. Dans le cerveau, la forme
longue du récepteur à la leptine (LRb) est essentiellement
localisée dans l’hypothalamus avec la plus forte expression retrouvée dans les parties ventrobasales et ventromédiales de cette région du cerveau [51, 52]. Ainsi, l’ARNm
de LRb est localisé dans de nombreux noyaux du cerveau
impliqués à la fois dans la régulation de la prise alimentaire et le contrôle de la fonction de reproduction, comme
les noyaux arqués, ventromédians et prémammillaires
ventraux. Les travaux de Keen-Rhinehart et al. ont
confirmé l’importance des neurones du noyau arqué dans
la médiation des effets neuroendocrines de la leptine en
normalisant les cycles œstraux de rats Zucker (souche de
rats présentant une mutation de LRb) suite à la restauration
d’un LRb fonctionnel spécifiquement dans leur noyau
arqué [53]. L’expression de LRb ne se limite pas à la partie
médiobasale de l’hypothalamus mais est également retrouvée dans d’autres noyaux hypothalamiques tels que le
noyau dorsomédian et l’aire hypothalamique latérale. La
fonctionnalité de LRb dans l’ensemble de ces noyaux a été
confirmée par la capacité de la leptine à induire la phosphorylation de STAT3 (pSTAT3, l’une des voies de signalisation activée suite à la fixation de la leptine sur LRb) ou
l’expression du proto-oncogène cFos [54, 55]. Un signal
d’hybridation du LRb plus modéré est également observé
au niveau de la région préoptique de l’hypothalamus, où
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Revue
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Région préoptique
GnRH+RL
3V
Noyau arqué/EM
3V
NA
em
Figure 2. Distribution des corps cellulaires et terminaisons nerveuses contenant la GnRH (fluorescence rouge), et des neurones
exprimant le récepteur à la leptine (fluorescence verte) dans la région préoptique (haut) et au niveau de la région du noyau arqué et de
l’éminence médiane (bas). À noter l’absence de colocalisation entre les neurones à GnRH et les neurones contenant le récepteur à la
leptine. em, éminence médiane ; NA, noyau arqué ; 3V, troisième ventricule.
les corps cellulaires des neurones à GnRH sont localisés. Il
est néanmoins important de souligner que même si le LRb
est majoritairement exprimé dans l’hypothalamus au niveau central, d’autres régions du CNS, en particulier le
thalamus et le tronc cérébral, sont également connues
78
pour exprimer ce récepteur. L’absence d’expression de
LRb dans les neurones à GnRH [49] soulève l’hypothèse
de l’existence de réseaux neuronaux permettant de véhiculer transsynaptiquement l’action de la leptine sur les
neurones à GnRH.
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Réseaux neuropeptidergiques
de l’hypothalamus véhiculant
les effets de la leptine sur la fonction
de reproduction
Les peptides de l’hypothalamus impliqués dans l’action de la leptine peuvent être classés en deux groupes
principaux : les peptides anorexigènes, stimulés par la
leptine, et les peptides orexigènes, dont l’activité est
inhibée par la leptine. Les peptides dérivés de la proopiomélanocortine (POMC) et le cocaine and
amphetamine-regulated transcript (CART) sont les principaux médiateurs centraux de l’effet anorexigène de la
leptine alors que les peptides orexigènes les plus connus
sont le neuropeptide Y (NPY), l’agouti-related peptide
(AgRP), la galanine, le melanin-concentrating hormone
(MCH) et les orexines [56-58]. Ces neuropeptides présentent parfois la particularité d’être produits par les mêmes
cellules. Ainsi, la quasi-totalité des neurones à POMC du
noyau arqué coexpriment le CART [59] et la vaste majorité
des neurones à AgRP expriment également le NPY [60].
Fortement étudiés pour leur implication dans la régulation
de la prise alimentaire, ces neuropeptides ont également,
pour la grande majorité, une influence sur la fonction de
reproduction. En plus des neuropeptides habituellement
associés à l’action de la leptine, il a récemment été démontré que la kisspeptine, produite par les neurones du
noyau arqué et du noyau antéroventral périventriculaire
(AVPV), joue un rôle majeur dans la régulation de la
fonction de reproduction (cf. J.-C. Beauvillain, p. 94).
Cependant, l’action spécifique de ce neuropeptide sur la
prise alimentaire reste à élucider.
Le NPY, les peptides dérivés de la POMC (par ex.
l’alpha-MSH et la bêtaendorphine) et la kisspeptine sont
considérés comme les systèmes neuronaux privilégiés
pour réaliser le lien entre nutrition et reproduction et ceci
pour les raisons suivantes :
1) ces trois neuropeptides sont exprimés par les neurones du noyau arqué. Ce noyau constitue une région clé
dans l’intégration et la transmission des fonctions homéostasiques et endocrines du fait de ses connexions et sa
localisation privilégiée près de l’éminence médiane [58,
61] ;
2) ces neuropeptides exercent une influence directe ou
indirecte sur la régulation du métabolisme et de la sécrétion de GnRH/LH [62]. Plus précisément, les neurones à
NPY, POMC et kisspeptine du noyau arqué se projettent
vers les noyaux paraventriculaires, dorsomédians et l’aire
hypothalamique latérale pour la régulation de la prise
alimentaire [57, 63], et vers la région préoptique et plus
particulièrement vers les neurones à GnRH pour la régulation de la fonction de reproduction [64-66] (figure 3) ;
3) l’ensemble de ces neuropeptides sont la cible directe de la leptine et des stéroïdes gonadiques. Les neurones contenant ces neuropeptides possèdent les récepteurs
compétents pour la leptine et les stéroides gonadiques,
dont l’activation influence l’expression de l’ARNm codant
pour la POMC, le NPY et la kisspeptine [67-73]. Par
ailleurs, de récents travaux ont spécifiquement mis en
lumière un rôle probable de la kisspeptine dans le contrôle
de la fertilité en relation avec le métabolisme : l’administration de kisspeptine permet de prévenir l’hypogonadisme hypogonadotropique observé chez des souris femelles sous-nourries [74]. L’ensemble de ces observations
suggère que ces trois types neuronaux joueraient un rôle
d’interface entre la prise alimentaire et la reproduction. De
plus, ces données montrent le lien étroit entre la fonction
de reproduction et le métabolisme. Il est du fait moins
surprenant d’observer une association fréquente entre un
déséquilibre énergétique et une dérégulation de l’axe
gonadotrope.
Leptine et contrôle hypothalamique
de la reproduction dans un contexte
pathologique
Les anomalies de la reproduction, dans leurs aspects
tant physiologiques que comportementaux, trouvent en
partie leurs causes dans des déséquilibres de la nutrition et
des réserves corporelles. En dépit de son action stimulatrice sur l’axe gonadotrope dans des conditions physiologiques, des variations importantes de leptinémie, comme
celles observées chez les individus anorexiques ou obèses, peuvent avoir des conséquences délétères sur l’activité des neurones à GnRH et ainsi conduire à des troubles
de la puberté et de la fertilité (figure 4).
Anorexie, hypoleptinémie et reproduction
L’anorexie mentale est la seule maladie psychiatrique
nécessitant un déficit endocrinien spécifique pour être
diagnostiquée : l’aménorrhée d’origine hypothalamique.
Cette pathologie peut être définie comme un arrêt des
menstruations causé par un dysfonctionnement de la signalisation hypothalamique vers l’hypophyse [75, 76]. Ce
déficit provoque une diminution de la fréquence et de
l’amplitude des pics de sécrétion des gonadotropines ainsi
qu’une baisse de la concentration sérique en estradiol lors
de la période folliculaire précoce du cycle aboutissant à
un arrêt de l’ovulation sans anomalies structurales de
l’hypothalamus, de l’hypophyse ou des ovaires [75]. Dans
la mesure où les personnes souffrant d’anorexie mentale
présentent des taux de leptine plasmatiques faibles [77],
l’aménorrhée, associée à une forte perte de poids ou à la
pratique d’un sport à haut niveau, peut être considérée
comme le résultat d’un déficit énergétique [78]. Des déficits en nutriments et/ou des perturbations hormonales sont
alors signalés au cerveau et aboutissent à un arrêt des
sécrétions pulsatiles de GnRH et de LH et donc des
menstruations. L’étude de patients atteints de lipodystro-
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Reproduction
Prise alimentaire
NPV
Région préoptique
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GnRH
AHL
NDM
Leptine
AHL
NA
Adipocytes
NPY
Kisspeptine
Figure 3. Schéma représentant les principaux réseaux neuronaux et neuropeptides de l’hypothalamus véhiculant les effets de la leptine
sur la fonction de reproduction. L’activité des neurones à GnRH est finement contrôlée par le métabolisme au travers de relais faisant
intervenir principalement des neuropeptides provenant du noyau arqué de l’hypothalamus. Les neurones à neuropeptide Y, bêtaendorphine et kisspeptine du noyau arqué apparaissent comme des candidats les plus probables susceptibles de relayer directement l’effet de
la leptine sur les neurones à GnRH. AHL, aire hypothalamique latérale ; NA, noyau arqué ; NDM, noyau dorsomédian ; NPV, noyau
paraventriculaire.
phie a confirmé que la leptine pourrait servir de lien entre
les stocks énergétiques et les centres contrôlant la fonction
de reproduction. En effet, ces personnes sont caractérisées
par une perte et une redistribution du tissu adipeux, des
taux bas de leptine circulante, et une aménorrhée d’origine hypothalamique [79]. Chez ces patientes, l’administration de leptine stimule les sécrétions d’estradiol et de
LH/FSH et normalise le cycle menstruel malgré le faible
niveau des stocks énergétiques [79]. Plus précisément, le
traitement par la leptine de jeunes femmes atteintes
d’aménorrhée d’origine hypothalamique, consécutive à
une sous-nutrition ou à la pratique d’une activité physique
intense, induit une augmentation de l’amplitude et de la
fréquence des pics de sécrétion de LH, augmentant la
taille des ovaires, le nombre et la taille des follicules
80
dominants et la concentration en estradiol [80]. Trois des
huit patientes traitées ont même présenté un cycle menstruel aboutissant à une ovulation [80]. Ainsi, chez les
jeunes femmes en déficit énergétique, l’implication de la
leptine dans la fonction de reproduction est assez claire
dans la mesure où malgré un indice de masse corporelle
(IMC) faible, l’administration de leptine permet à ces
jeunes femmes de retrouver un cycle menstruel quasi
normal.
Obésité, hyperleptinémie et reproduction
Il est maintenant devenu évident que presque toutes
les formes d’obésité à la fois chez l’homme et le rongeur
ne sont pas le résultat de la mutation d’un seul gène mais
plutôt d’une interaction complexe entre le génome de
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Hypophyse (LH, FSH)
Région
préoptique
Neurones
à GnRH
• Activité neuronale
• Expression des gènes
Ovaires (E2, P)
• Développement/plasticité
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Noyau arqué
Testicules (T)
Hypothalamus
Variations de leptinémie (et autres facteurs)
Troubles pubertaires
Infertilité
Tissu adipeux
Jeûne prolongé, malnutrition
Tissu adipeux
Obésité
Figure 4. Influence du statut nutritionnel et hormonal sur la fonction de reproduction. Des pathologies du métabolisme comme l’obésité
et l’anorexie engendrent des variations de la leptinémie et influencent des modifications de l’activité neuronale au niveau de
l’hypothalamus. Ces dérégulations hypothalamiques induites par le métabolisme pourraient être à l’origine de troubles de l’apparition de
la puberté durant l’adolescence et d’infertilités à l’âge adulte.
l’individu et son environnement. De plus, l’obésité est
rarement le résultat d’une déficience en leptine mais est
bien au contraire souvent associée à une hyperleptinémie
logiquement proportionnelle à la masse adipeuse [81].
Cet état serait dû à l’acquisition d’une résistance à la
leptine, caractéristique de l’obésité développée sous un
régime mal adapté ou gras encore appelé « diet-induced
obesity » (DIO) [82]. Dans le modèle animal de DIO, les
rongeurs rendus obèses par excès de gras dans leur nourriture ne répondent pas à des concentrations de leptine
efficaces chez les animaux minces, c’est-à-dire induisant
une perte de poids [83-85]. Par conséquent, les souris
DIO, comme les hommes obèses, sont résistants à la
leptine et de ce fait constituent un modèle animal plus
proche de la plupart des cas d’obésité existants que les
souris ob/ob ou db/db [81, 82]. Les mécanismes potentiels
pouvant causer cette leptinorésistance seraient, entre
autres, un défaut de transport de la leptine vers l’hypothalamus et/ou des déficiences dans la signalisation des récepteurs à la leptine [81, 82, 85]. En ce qui concerne
l’étude de la fonction de reproduction des animaux résis-
tant à la leptine, les rattes maintenues sous régime gras
présentent leur première ovulation avant les femelles
nourries avec une alimentation basse en calories [86]. Par
ailleurs, les souris rendues obèses sous une alimentation
riche en graisse voient leur fertilité diminuée via une
diminution significative de la fréquence des portées [87].
Cette baisse de fertilité semble d’origine centrale dans la
mesure où les ovaires des femelles DIO restent sensibles
aux gonadotropines [87]. Chez l’humain, la forte augmentation de l’IMC moyen observée durant la deuxième moitié du XXe siècle s’est accompagnée d’une baisse de l’âge
des premières règles pour les jeunes filles [88]. Cet avancement de la puberté associé à l’augmentation de l’IMC
pourrait être en partie provoqué via une augmentation de
la leptinémie telle que suggéré par des données montrant
une puberté accélérée chez des souris présentant un taux
de leptine circulante comparable à celui de la plupart des
sujets obèses et des animaux DIO [89]. Par ailleurs, bien
qu’une fertilité normale soit observée dans un premier
temps, vers six mois, ces souris développent un hypogonadisme d’origine hypothalamique caractérisé par des
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Revue
cycles prolongés, une atrophie des ovaires, un contenu
hypothalamique en GnRH diminué et une sécrétion de LH
affaiblie [89]. Ces données démontrent qu’une hyperleptinémie chronique conduit à un dérèglement des systèmes
hypothalamiques par lesquels la leptine agit sur la fonction de reproduction. En accord avec cette hypothèse, de
nombreux remaniements de transcrits sont observés chez
les animaux DIO dont notamment une diminution des
transcrits codant pour la GnRH et LRb et une augmentation de ceux codant pour le NPY [87].
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Conclusion
La leptine apparaît donc comme une hormone clé
pour renseigner le cerveau sur l’état des réserves énergétiques et ainsi sur leur compatibilité avec la menée à terme
d’une gestation et d’une lactation ultérieure. Par ailleurs,
l’hypothalamus, de par sa capacité à intégrer les signaux
hormonaux périphériques et à réguler les fonctions neuroendocriniennes, est considéré comme un acteur majeur
dans l’interface entre le métabolisme et la reproduction.
Les modes de régulation de la fonction de reproduction
par la leptine au niveau de l’hypothalamus apparaissent
complexes et semblent mettre en jeu en grande partie des
populations neuronales localisées au niveau du noyau
arqué. Même si les mécanismes permettant à la leptine
d’exercer ses effets centraux restent encore à être élucidés,
il devient de plus en plus évident que la leptine a des effets
pléiotropes sur de nombreux systèmes neuroendocriniens
au-delà de son effet originalement décrit sur la prise alimentaire.
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