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contraignentleFLNàadmettrelemultipartisme.Sixmoisplus
tard, des troubles sérieux secouent la Jordanie, obligeant le roi
Husseinàconvoquerlespremièresélectionslibresdepuisun
quartdesiècle.LescrutinestlargementremportéparlesFrères
musulmans,quientrentaugouvernement.Maisleurgestionestsi
calamiteusequ’ilsperdentlesélectionssuivantes,retournantdans
l’opposition.
EnAlgérieaucontraire,unejuntemilitaireprendlepouvoir
enjanvier1992,«suspendant»unprocessusélectoraltrop
favorable aux islamistes. Le pays plonge dans une décennie
d’effroyable violence, dont le cercle dirigeant sort plus ou moins
conforté. De manière générale, cette décennie 90 voit les
différentesexpériencesd’ouverturepolitiquetournercourtdans
lemondearabe,carlesrégimesenplacemettentenavantle
«péril» islamiste pour refuser toute remise en cause de
l’hégémoniedupartidominantetdel’arbitrairedelapolice
politique.
La seule transition effective est, au tournant de ce siècle, le
transfertdynastiquedupouvoird’unegénérationàlasuivante,du
faitdudécèsnatureldudirigeant.En1999,AbdallahIIsuccèdeà
sonpèresurletrônedeJordanie,avantqueMohammedVI
n’assume, dans les mêmes conditions, le pouvoir suprême au
Maroc.Leprincipemonarchiqueagarantidansuncascomme
dansl’autrelafluiditéduprocessus.Plustroublanteest
l’accessiondeBacharal‐Assadàlaprésidencesyrienne,lorsdela
disparitiondesonpère,enjuin2000.
Un modèle de «république héréditaire», inédit dans le
mondearabe, mais directementinspiré delaCorée duNord, fait
peu à peu des émules, bien au‐delà de la Syrie des Assad.
Moammar Kadhafi, à la tête de la Libye depuis 1969, promeut
ostensiblementson filsSeif al‐Islam; Hosni Moubarak, président
del’Egyptedepuis1981,metenavantsonfilsGamal;etmêmeAli
AbdallahSaleh,maîtreduYémenunifiédepuis1990(etduNord‐
Yémendepuis1978),semblecaresserdesviséesdynastiques.