Page 2 sur 23
DEMOCRATIE : NAISSANCE, EVOLUTION ET CONCEPTIONS
quelques générations), qui provoquera des crises (staseis). Peu après, les premiers tyrans
apparaissent : ils seront comme des chefs que se donneront les citoyens pauvres pour limiter
le pouvoir des oligoi, les riches.
I- LA GENESE DE LA DEMOCRATIE : l’antiquité
A- Sparte : instauration d’une apparence d’egalité
Entre 700 et 650 : c'est probablement là qu'il y a eu pour la première fois instauration de
quelque chose qui ressemble à un régime d'égalité ; les Spartiates instaurent une communauté
d'égaux / semblables (homoioi). La société s'organise autour de 2 rois (qui ont des fonctions
essentiellement militaires et religieuses) ; un conseil des anciens (la gerousia ; qui joue rôle
très important assez semblable à celui du Sénat chez les romains) ; une assemblée d'hommes
libres (l'appella) ; un collège de 5 magistrats (les éphores). Mais la société spartiate ne va
évoluer que dans le sens d'une oligarchie croissante (il s'agit pour CC
d'une situation "figée" :
il n'y a pas vraiment de création historique à Sparte, pas de dynamique du dèmos). Si les
questions importantes lui sont soumises, l'assemblée est plutôt une assemblée de ratification
des décisions de l'oligarchie constituée par les éphores et les 2 rois. L'assemblée ne s'exprime
pas par un vote à main levée, mais par acclamation : les spartiates crient, et les éphores
décident si les cris "pour" sont plus forts que les cris "contre"… (et il leur arrive de tricher…)
alors que le citoyen athénien lève la main, se fit connaître et donne son avis.
B- Athènes : source de la démocratie
La démocratie prend ses racines principales dans les réformes
engagées autour de la cité
d'Athènes
dans la Grèce antique autour du VIe siècle avant J.-C. La naissance de la
DEMOCRATIE GRECQUE / DEMOCRATIE MODERNE – perspectives D'après Cornélius CASTORIADIS :
LA CITÉ ET LES LOIS (Ce qui fait la Grèce, 2 ; Séminaires 1983 – 1984 ; Seuil 2008)
Le véritable début de la démocratie athénienne se situe au VIIe siècle, dit "siècle des réformes", période
d'effervescence politique et institutionnelle.
Athènes est fondée formellement vers 750 av. J.-C. par synœcisme de plusieurs agglomérations partiellement
préservées de l'invasion des Doriens.
Le site est choisi pour la forteresse naturelle que représente l'Acropole ; les habitants peuvent résister aux hordes
de pillards qui menacent la région, augmentant avec les années sa fortification. À partir de 510 av. J.-C., cette
fonction défensive est abandonnée, le lieu étant consacré aux cultes et notamment celui d'Athéna, déesse
protectrice d'Athènes. Des remparts encerclent à partir de 478 av. J.-C. la ville et son port, le Pirée. Rares sont les
bâtiments au-delà des quinze majestueuses portes, exception faite du populaire quartier du Céramique dont la
production inonde le monde grec entier, ainsi seuls quelques gymnases et écoles de philosophie s'excentrent pour
que leurs élèves profitent de la tranquillité et soient totalement isolés pendant les deux années de leur éphébie.
L'agora devient le centre social et politique de la cité avec l'installation des institutions démocratiques sur cette
place. En été de nombreux débats houleux ou amicaux se tiennent à l'ombre du portique Sud et de la Stoa
Poikilè, on discute et philosophe en regardant les centaines d'étals emplis de victuailles et leurs marchands qui
s'égosillent pour appâter le client. Des joutes oratoires d'un autre genre se déroulent sur la Pnyx, colline sur
laquelle sont votées toutes les lois athéniennes. La cité est donc le cœur de la démocratie.
Loin de ces ambiances festives plus ou moins décisives dans la direction de l'État, le monde rural vit aussi. Les
riches propriétaires n'ayant pas déserté la campagne pour la ville profitent, avec les régisseurs de ceux partis, de