© 2012 – Économie internationale, 9e édition
b. L’importante baisse des prix profite aux consommateurs. De plus, dans la mesure où les productions hors
saison ne font pas concurrence à des productions domestiques, les producteurs domestiques ne sont pas
touchés. Pour l’économie nationale, il n’y a donc aucune raison de chercher à limiter ces importations.
c. La hausse des revenus des agriculteurs, et potentiellement de ceux qui leur fournissent des biens et des
services, se fera au détriment des consommateurs et des contribuables. À part dans le cas d’un
dysfonctionnement de marché, une subvention à l’exportation a toujours un coût plus important que les
bénéfices qu’elle apporte. En effet, si le but recherché est avant tout de stimuler la demande pour les biens
et services associés à l’activité des exploitations agricoles, il sera plus efficace de cibler directement cet
objectif en utilisant, par exemple, une subvention spécifique plutôt qu’une politique commerciale.
d. Il pourrait y avoir des économies d’échelle externes associées à la production domestique de semi-
conducteurs. Cela pourrait donc être un argument valide pour protéger ce secteur. Il faut cependant
comparer les gains pour les producteurs aux coûts que subiront les consommateurs et les autres industries
consommatrices de puces électroniques. Un instrument politique mieux adapté serait, ici, une subvention à
la production.
e. Des milliers d’acheteurs domestiques ont bénéficié de cette baisse de prix, de même que les travailleurs
construisant des maisons ou des meubles en bois. Si l’objectif politique est de limiter les pertes pour les
travailleurs du secteur forestier, un instrument plus efficace serait de faire preuve d’un véritable volontarisme
politique pour faciliter matériellement et financièrement la reconversion de ces travailleurs.
3. Un petit pays peut importer un bien au prix mondial P. La courbe d’offre domestique de ce bien est la suivante :
O = 50 + 5 P
Et la courbe de demande :
D = 400 – 10 P
On suppose que P = 10. Par ailleurs, chaque unité de production génère un bénéfice social de 10.
a. Calculez l’effet total sur le bien-être d’un droit de douane de 5 par unité importée.
b. Calculez l’effet total d’une subvention à la production d’un montant de 5 par unité.
c. Pourquoi la subvention à la production produit-elle un gain plus important que le droit de douane ?
d. Quel serait le montant d’une subvention optimale à la production ?
Sans droit de douane, le pays produit 100 unités et en consomme 300. Il importe donc 200 unités de biens.
a. Un droit de douane spécifique de 5 par unité conduit à augmenter la production jusqu’à 125 unités et à
réduire la consommation à 250 unités. Le gain en bien-être provient du gain social résultant de la hausse de
la production (25 10). Il faut cependant en déduire les pertes de surplus des consommateurs et des
producteurs (25 5 / 2 et 50 5 / 2). Il y a donc un gain net de 62,5.
b. Une subvention à la production de 5 redéfinit la courbe d’offre comme suit : S = 50 + 5 (P + 5). La
consommation se maintient à 300 unités et la production augmente à 125 unités. La hausse du bien-
être correspond au bénéfice lié à la production plus élevée moins les coûts de distorsion de la production :
25 10 – (25 5)/2 = 187,5.
c. La subvention à la production est un instrument plus adéquat que le droit de douane parce qu’il affecte
directement les décisions pour lesquelles les coûts sociaux et privés diffèrent, tout en laissant les autres
décisions inchangées. Le droit de douane est un instrument à double tranchant puisqu’il agit en même
temps comme une subvention à la production et une taxe à la consommation.
d. En l’absence de subvention, les producteurs n’intègrent pas dans leur décision la présence de l’externalité ;
ils produisent alors trop peu, ce qui justifie que les pouvoirs publics les incitent à produire davantage.
Cependant, une subvention trop élevée conduirait à une production trop importante. La meilleure politique
consiste donc à proposer une subvention qui conduit les firmes à internaliser complètement l’externalité : il
faut subventionner à hauteur de 10 par unité. La nouvelle courbe d’offre sera alors : S = 50 + 5 (P + 10). La
production sera alors de 150 unités et le gain de bien-être de : 50 10 – (10 50)/2 = 250.
4. Supposons que la demande et l’offre soient parfaitement identiques à celles de la question 3, mais qu’il n’y a
plus de bénéfice social lié à la production. Toutefois, pour des raisons politiques, le gouvernement estime que le
bien-être des producteurs compte plus que celui des consommateurs et des contribuables : un gain de 1 euro
pour les producteurs équivaut à un gain de 2 euros pour les consommateurs ou pour le budget de l’État.
Calculez les effets sur les objectifs du gouvernement d’un droit de douane de 5 par unité.
L’objectif du gouvernement est de maximiser la somme du surplus du consommateur, de son propre revenu et
de deux fois le surplus du producteur. Un droit de douane spécifique de 5 par unité améliore le surplus du
producteur de 562,5, détériore celui du consommateur de 1 375 et produit des recettes publiques de 625. Le
droit de douane augmente donc la fonction objectif du gouvernement de 375.