29/10/12 20:54 - LE_SOIR du 30/10/12 - p. 16
VIRUS
La fièvre de Marburg a déjà fait
huit morts en Ouganda
Le bilan de la récente épidé-
mie de fièvre de Marburg en
Ouganda est probablement
de huit morts, certains décès
suspects ne pouvant lui être
formellement attribués. La
dernière victime est décédée
samedi dans un dispensaire
de campagne du district de
Kabale, près de la frontière
avec le Rwanda. Depuis que
la fièvre de Marburg a reparu
début octobre, neuf cas con-
firmés de personnes ayant
contracté le virus ont été enre-
gistrés. Plus de 400 autres per-
sonnes, en contact avec les
personnes malades, sont
sous surveillance. Le virus de
la fièvre hémorragique de
Marburg est de la même fa-
mille que celui d’Ebola. (FrSo)
RADIOLOGIE
Un radiologue belge récompensé
Selon la revue MediQuality, le
radiologue belge Olivier Ghe-
kiere, a reçu une mention
pour une recherche présen-
tée lors du congrès annuel de
l’European Society of Cardiac
Radiology. « Le but de ce pos-
ter était de décrire les artefacts
techniques dans l’angiogra-
phie CT cardiaque, d’élucider
la cause de ceux-ci, d’établir
dans quelle mesure ils peuvent
altérer le diagnostic et de décri-
re comment ils peuvent être
évités », explique le Dr Ghekie-
re. Si le scanner cardiaque est
une excellente technique
non invasive de visualisation
des artères coronaires et de
l’évaluation de leurs lésions,
des artefacts viennent parfois
perturber l’interprétation de
l’examen. (Fr.So)
Les recherches présentées
lors du 4eBelgian Brain Con-
gress montrent comment
des aires entières du cer-
veau peuvent créer de nou-
velles connexions après la
maladie ou un accident.
Contre la douleur, stimuler
certaines zones du cerveau
Parmi les nombreuses voies de re-
cherche des neurologues, la stimula-
tion électrique de certaines zones du
cerveau. « Nous avons constaté que
tremper un pied dans de l’eau glacée
est capable de supprimer une douleur
dans la tête ou dans la main. C’est un
“contrôle inhibiteur diffus nociceptif”,
explique le professeur Jean Schoe-
nen, fondateur du Belgian Brain
Council et à la tête de l’Unité de re-
cherches sur les céphalées du Dépar-
tement de neurologie de l’ULg.
C’est un mécanisme descendant de cer-
taines zones du cortex cérébral vers le
système nerveux central puis la moelle
épinière. C’est une aire cérébrale pré-
frontale, plus précisément le cortex cin-
gulaire antérieur périgénual, qui est res-
ponsable de cet effet, bien mis en évi-
dence par des études de résonance ma-
gnétique fonctionnelle. C’est, a priori,
une aire accessible à la stimulation
externe. » Comment ça marche ? Une
électrode placée au bon endroit per-
met de délivrer une stimulation élec-
trique aux terminaisons nerveuses ci-
blées. Il s’agit davantage d’un effet
de stimulation que de synchronisa-
tion tel qu’on le connaît dans le do-
maine cardiaque. « Cette technique a
déjà prouvé son efficacité dans certai-
nes migraines aiguës. On peut imaginer
obtenir des résultats comparables en sti-
mulant cette partie du cerveau qui agit
comme un antidouleur naturel, notam-
ment en agissant sur des transmetteurs
morphiniques endogènes. »
Mais il faut trouver le bon endroit à
stimuler. Et la bonne fréquence.
Plusieurs recherches présentées sa-
medi à Liège confortent cette voie de
développement. « On s’est aperçu que
ce mécanisme naturel ne fonctionne
plus chez certains modèles animaux de
surconsommation médicamenteuse, ce
qui pourrait expliquer la chronicité de
certaines douleurs. » Et si demain, cela
marche, sera-ce durable, ou l’effet fi-
nira-t-il par s’envoler, comme avec
des antidouleurs externes ? « Bonne
question. C’est ce qu’il faudra vérifier
lors des premiers essais. » Fr.So
SCIENCES&SANTÉ
L
a capsule Dragon de la
société SpaceX a amerri
dans l’océan Pacifique
au large de la Californie après
une mission de 18 jours à la
Station spatiale internationa-
le (ISS) pour y effectuer la pre-
mière livraison commerciale
de fret. Dragon, un vaisseau
de six tonnes en forme de clo-
che doté de deux antennes
solaires, avait été larguée du
bras robotisé de la Station
manœuvré par un des six spa-
tionautes de l’équipage,
avant de s’éloigner propulsée
par ses moteurs orbitaux. La
capsule avait ensuite rallumé
ses moteurs. (Fr.So)
O
n comprend mieux aujourd’hui
comment la mémoire fonctionne
et peut se réparer en cas d’acci-
dent ou de maladie », explique le profes-
seur Eric Salmon, chargé de cours à l’Uni-
versité de Liège, patron du Centre de la
mémoire du CHU de Liège, l’un des prin-
cipaux orateurs du 4
e
Belgian Brain Con-
gress qui a présenté samedi, à Liège, les
dernières recherches en neurologie.
« L’image la plus précise, c’est la sensa-
tion, que nous avons tous connue, dans
une foule, de reconnaître un visage sans
pouvoir y associer un nom ou un pedigree
détaillé. L’avons-nous rencontré dans la
sphère privée ou professionnelle ? Récem-
ment ? Le vouvoie-t-on ou lui donne-t-on
du “tu” ? Pour éviter un impair, nous al-
lons développer des stratégies compensa-
toires, comme lui poser des questions ano-
dines, comme “Je ne savais pas que vous
veniez ?” ou “Tout va bien au travail” qui
vont permettre de le cerner. De même, un
cerveau lésé par la maladie ou un acci-
dent, que ce soit par un AVC ou une mala-
die dégénérative comme l’Alzheimer, va
développer de nouveaux réseaux, contour-
nant les neurones irrémédiablement
morts pour trouver d’autres routes. Nous
disposons de 100 milliards de neurones,
soit un million de milliards de con-
nexions possibles. Certes, de nombreuses
parties de notre cerveau sont spécialisées,
mais la plasticité de celui-ci, sa capacité à
s’adapter, est étonnante. Chez un même
patient, certaines mémoires peuvent donc
être perturbées voire inopérantes, tandis
que d’autres peuvent être sollicitées et do-
pées. Ainsi, chez certains malades Alzhei-
mer, la connectivité peut être davantage
importante que chez le sujet normal. L’étu-
de de ces fonctions se fait au niveau molé-
culaire, mais aussi des synapses et des
neurones. Nous devons parfois utiliser
des modèles animaux, puisqu’il est incon-
cevable de connecter une électrode à l’inté-
rieur d’un cerveau humain, mais les tech-
niques non invasives d’imagerie fonction-
nelle, qui permettent d’étudier le métabo-
lisme détaillé du cerveau humain en fonc-
tionnement, font chaque jour reculer les
frontières de notre connaissance. »
Pouvoir oublier ce qui doit l’être
Cette « plasticité » du cerveau, qu’on
pourrait décrire comme la réallocation de
certains neurones à une fonction qui n’est
plus remplie par des neurones morts,
n’est évidemment pas automatique. «Il
faut combiner la kinésithérapie, les mou-
vements pouvant, en écho, agir sur les ai-
res cérébrales, avec des outils médicamen-
teux qui peuvent accélérer l’ouverture de
nouvelles connexions. » La vitesse et la fré-
quence des exercices nécessaires sont à
adapter individuellement. « La manière
dont la mémoire courte se consolide, ou
pas, est très instructive. La mémoire, c’est
d’abord la faculté d’oubli, car nous devons
oublier pour mieux garder ce qui nous est
utile pour vivre. Le pire est sans doute de
se souvenir de tout, comme certains mala-
des. »
FRÉDÉRIC SOUMOIS
D
eux omoplates d’un homini-
dé similaire à la célèbre Lu-
cy, premier ancêtre bipède con-
nu de l’homo sapiens, vieux de
3,5 millions d’années, montrent
que cette espèce continuait aussi
à vivre dans les arbres.
Ces deux omoplates fossilisées
d’une enfant australopithèque
afarensis, l’espèce à laquelle ap-
partient Lucy, indiquent pour la
première fois que ces hominidés
étaient bien morphologique-
ment adaptés pour grimper dans
les arbres. Le squelette complet,
baptisé « Selam », a été décou-
vert en 2000 en Ethiopie.
« La question faisait l’objet
d’un débat depuis trente ans : cet
australopithèque, dont le pre-
mier spécimen, Lucy, a été mis
au jour en 1974 en Ethiopie, était-
il strictement bipède ou conti-
nuait-il à évoluer dans les ar-
bres ?, explique David Green,
professeur de paléobiologie à
l’Université Midwestern, auteur
de ces travaux parus dans Scien-
ce. Quand nous avons comparé
l’omoplate de l’enfant australopi-
thèque à ceux de membres adul-
tes de cette espèce, il était évident
que les caractéristiques de déve-
loppement s’apparentaient da-
vantage à celles du singe. En mê-
me temps, nombre de traits des os
de la hanche, des membres infé-
rieurs et des pieds des australopi-
thèques, qui permettaient le bi-
pédisme, s’apparentent sans
équivoque à l’espèce humaine »,
explique le chercheur.
« Cette découverte confirme la
place clé occupée par Lucy et l’en-
fant de Selam dans l’évolution
humaine », ajoute Zeresenay
Alemseged, de l’Académie des
sciences de Californie.
Les australopithèques afaren-
sis ont représenté une nouvelle
espèce d’hominidé, très différen-
te de celles qui ont précédé, com-
me l’Ardipithecus ramidus ou Ar-
di, qui ne marchait pas debout.
Cette découverte permet de
progresser dans notre quête
pour déterminer quand nos ancê-
tres ont cessé de grimper aux ar-
bres pour devenir strictement bi-
pèdes. Il semblerait que cela se
soit produit beaucoup plus tard
qu’un grand nombre de cher-
cheurs ne le pensaient.
Fr.So
Dragon SpaceX
est revenue
LESBRÈVES
ON AURA TOUJOURS RAISON DE L’OUVRIR
Chaque semaine
À la découverte du
* Hors prix du quotidien. Hors grandes surfaces. Dans la limite des stocks disponibles. Contre remise du bon à votre libraire. Ne convient pas aux enfants de moins de 36 mois. Contient de petits éléments pouvant être ingérés.
ARTHUR SANPEAU :
UN FANTASTIQUE SQUELETTE
DE 1,10 MÈTRE, FACILE À
MONTER ET DES FASCICULES
ILLUSTRÉS POUR COMPRENDRE
EN SAMUSANT !!!
6.95
%
*
LES PIÈCES
ET LE FASCICULE

DEMAIN
Notre ancêtre Lucy continuait à grimper aux arbres
PALÉONTOLOGIE Le squelette complet d’un enfant montre que l’homo afarensis n’était pas strictement bipède
Lucy établit le chaînon d’évolution
entre les singes et les humains. © AFP
NEUROLOGIE Un million de milliards de connexions sont possibles
Comment le cerveau se répare
On le connaît, c’est sûr, mais qui est-ce ? Comme nous, le cerveau blessé va développer des stratégies alternatives pour arriver à son but. ©D.R.
Le Soir Mardi 30 octobre 2012
16
1NL www.lesoir.be
1 / 1 100%
La catégorie de ce document est-elle correcte?
Merci pour votre participation!

Faire une suggestion

Avez-vous trouvé des erreurs dans linterface ou les textes ? Ou savez-vous comment améliorer linterface utilisateur de StudyLib ? Nhésitez pas à envoyer vos suggestions. Cest très important pour nous !