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Le Soir Mardi 30 octobre 2012
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SCIENCES&SANTÉ
Comment le cerveau se répare
NEUROLOGIE Un million de milliards de connexions sont possibles
왘
Les recherches présentées
lors du 4e Belgian Brain Congress montrent comment
des aires entières du cerveau peuvent créer de nouvelles connexions après la
maladie ou un accident.
n comprend mieux aujourd’hui
comment la mémoire fonctionne
et peut se réparer en cas d’accident ou de maladie », explique le professeur Eric Salmon, chargé de cours à l’Université de Liège, patron du Centre de la
mémoire du CHU de Liège, l’un des principaux orateurs du 4e Belgian Brain Congress qui a présenté samedi, à Liège, les
dernières recherches en neurologie.
« L’image la plus précise, c’est la sensation, que nous avons tous connue, dans
une foule, de reconnaître un visage sans
pouvoir y associer un nom ou un pedigree
détaillé. L’avons-nous rencontré dans la
sphère privée ou professionnelle ? Récemment ? Le vouvoie-t-on ou lui donne-t-on
du “tu” ? Pour éviter un impair, nous allons développer des stratégies compensatoires, comme lui poser des questions anodines, comme “Je ne savais pas que vous
veniez ?” ou “Tout va bien au travail” qui
vont permettre de le cerner. De même, un
cerveau lésé par la maladie ou un accident, que ce soit par un AVC ou une maladie dégénérative comme l’Alzheimer, va
développer de nouveaux réseaux, contournant les neurones irrémédiablement
morts pour trouver d’autres routes. Nous
disposons de 100 milliards de neurones,
soit un million de milliards de connexions possibles. Certes, de nombreuses
parties de notre cerveau sont spécialisées,
mais la plasticité de celui-ci, sa capacité à
s’adapter, est étonnante. Chez un même
patient, certaines mémoires peuvent donc
être perturbées voire inopérantes, tandis
que d’autres peuvent être sollicitées et dopées. Ainsi, chez certains malades Alzheimer, la connectivité peut être davantage
importante que chez le sujet normal. L’étude de ces fonctions se fait au niveau moléculaire, mais aussi des synapses et des
neurones. Nous devons parfois utiliser
O
On le connaît, c’est sûr, mais qui est-ce ? Comme nous, le cerveau blessé va développer des stratégies alternatives pour arriver à son but. © D.R.
des modèles animaux, puisqu’il est inconcevable de connecter une électrode à l’intérieur d’un cerveau humain, mais les techniques non invasives d’imagerie fonctionnelle, qui permettent d’étudier le métabolisme détaillé du cerveau humain en fonctionnement, font chaque jour reculer les
frontières de notre connaissance. »
Pouvoir oublier ce qui doit l’être
Cette « plasticité » du cerveau, qu’on
pourrait décrire comme la réallocation de
certains neurones à une fonction qui n’est
plus remplie par des neurones morts,
n’est évidemment pas automatique. « Il
faut combiner la kinésithérapie, les mouvements pouvant, en écho, agir sur les aires cérébrales, avec des outils médicamenteux qui peuvent accélérer l’ouverture de
nouvelles connexions. » La vitesse et la fréquence des exercices nécessaires sont à
adapter individuellement. « La manière
dont la mémoire courte se consolide, ou
pas, est très instructive. La mémoire, c’est
d’abord la faculté d’oubli, car nous devons
oublier pour mieux garder ce qui nous est
utile pour vivre. Le pire est sans doute de
se souvenir de tout, comme certains malades. » ■
FRÉDÉRIC SOUMOIS
DEMAIN
Contre la douleur, stimuler
certaines zones du cerveau
Parmi les nombreuses voies de recherche des neurologues, la stimulation électrique de certaines zones du
cerveau. « Nous avons constaté que
tremper un pied dans de l’eau glacée
est capable de supprimer une douleur
dans la tête ou dans la main. C’est un
“contrôle inhibiteur diffus nociceptif”,
explique le professeur Jean Schoenen, fondateur du Belgian Brain
Council et à la tête de l’Unité de recherches sur les céphalées du Département de neurologie de l’ULg.
C’est un mécanisme descendant de certaines zones du cortex cérébral vers le
système nerveux central puis la moelle
épinière. C’est une aire cérébrale préfrontale, plus précisément le cortex cingulaire antérieur périgénual, qui est responsable de cet effet, bien mis en évidence par des études de résonance magnétique fonctionnelle. C’est, a priori,
une aire accessible à la stimulation
externe. » Comment ça marche ? Une
électrode placée au bon endroit per-
met de délivrer une stimulation électrique aux terminaisons nerveuses ciblées. Il s’agit davantage d’un effet
de stimulation que de synchronisation tel qu’on le connaît dans le domaine cardiaque. « Cette technique a
déjà prouvé son efficacité dans certaines migraines aiguës. On peut imaginer
obtenir des résultats comparables en stimulant cette partie du cerveau qui agit
comme un antidouleur naturel, notamment en agissant sur des transmetteurs
morphiniques endogènes. »
Mais il faut trouver le bon endroit à
stimuler. Et la bonne fréquence.
Plusieurs recherches présentées samedi à Liège confortent cette voie de
développement. « On s’est aperçu que
ce mécanisme naturel ne fonctionne
plus chez certains modèles animaux de
surconsommation médicamenteuse, ce
qui pourrait expliquer la chronicité de
certaines douleurs. » Et si demain, cela
marche, sera-ce durable, ou l’effet finira-t-il par s’envoler, comme avec
des antidouleurs externes ? « Bonne
question. C’est ce qu’il faudra vérifier
lors des premiers essais. » Fr.So
PALÉONTOLOGIE Le squelette complet d’un enfant montre que l’homo afarensis n’était pas strictement bipède
humaine », ajoute Zeresenay
Alemseged, de l’Académie des
sciences de Californie.
Les australopithèques afarensis ont représenté une nouvelle
espèce d’hominidé, très différen-
eux omoplates d’un hominidé similaire à la célèbre LuD
cy, premier ancêtre bipède con-
a capsule Dragon de la
société SpaceX a amerri
dans l’océan Pacifique
au large de la Californie après
une mission de 18 jours à la
Station spatiale internationale (ISS) pour y effectuer la première livraison commerciale
de fret. Dragon, un vaisseau
de six tonnes en forme de cloche doté de deux antennes
solaires, avait été larguée du
bras robotisé de la Station
manœuvré par un des six spationautes de l’équipage,
avant de s’éloigner propulsée
par ses moteurs orbitaux. La
capsule avait ensuite rallumé
ses moteurs. (Fr.So)
L
te de celles qui ont précédé, comme l’Ardipithecus ramidus ou Ardi, qui ne marchait pas debout.
Cette découverte permet de
progresser dans notre quête
pour déterminer quand nos ancê-
tres ont cessé de grimper aux arbres pour devenir strictement bipèdes. Il semblerait que cela se
soit produit beaucoup plus tard
qu’un grand nombre de chercheurs ne le pensaient. ■
Fr.So
La fièvre de Marburg a déjà fait
huit morts en Ouganda
Le bilan de la récente épidémie de fièvre de Marburg en
Ouganda est probablement
de huit morts, certains décès
suspects ne pouvant lui être
formellement attribués. La
dernière victime est décédée
samedi dans un dispensaire
de campagne du district de
Kabale, près de la frontière
avec le Rwanda. Depuis que
la fièvre de Marburg a reparu
début octobre, neuf cas confirmés de personnes ayant
contracté le virus ont été enregistrés. Plus de 400 autres personnes, en contact avec les
personnes malades, sont
sous surveillance. Le virus de
la fièvre hémorragique de
Marburg est de la même famille que celui d’Ebola. (FrSo)
RADIOLOGIE
Un radiologue belge récompensé
Selon la revue MediQuality, le
radiologue belge Olivier Ghekiere, a reçu une mention
pour une recherche présentée lors du congrès annuel de
l’European Society of Cardiac
Radiology. « Le but de ce poster était de décrire les artefacts
techniques dans l’angiographie CT cardiaque, d’élucider
la cause de ceux-ci, d’établir
dans quelle mesure ils peuvent
altérer le diagnostic et de décrire comment ils peuvent être
évités », explique le Dr Ghekiere. Si le scanner cardiaque est
une excellente technique
non invasive de visualisation
des artères coronaires et de
l’évaluation de leurs lésions,
des artefacts viennent parfois
perturber l’interprétation de
l’examen. (Fr.So)
Chaque semaine
À la découverte du
Lucy établit le chaînon d’évolution
entre les singes et les humains. © AFP
me temps, nombre de traits des os
de la hanche, des membres inférieurs et des pieds des australopithèques, qui permettaient le bipédisme, s’apparentent sans
équivoque à l’espèce humaine »,
explique le chercheur.
« Cette découverte confirme la
place clé occupée par Lucy et l’enfant de Selam dans l’évolution
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29/10/12 20:54 - LE_SOIR
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est revenue
VIRUS
Notre ancêtre Lucy continuait à grimper aux arbres
nu de l’homo sapiens, vieux de
3,5 millions d’années, montrent
que cette espèce continuait aussi
à vivre dans les arbres.
Ces deux omoplates fossilisées
d’une enfant australopithèque
afarensis, l’espèce à laquelle appartient Lucy, indiquent pour la
première fois que ces hominidés
étaient bien morphologiquement adaptés pour grimper dans
les arbres. Le squelette complet,
baptisé « Selam », a été découvert en 2000 en Ethiopie.
« La question faisait l’objet
d’un débat depuis trente ans : cet
australopithèque, dont le premier spécimen, Lucy, a été mis
au jour en 1974 en Ethiopie, étaitil strictement bipède ou continuait-il à évoluer dans les arbres ?, explique David Green,
professeur de paléobiologie à
l’Université Midwestern, auteur
de ces travaux parus dans Science. Quand nous avons comparé
l’omoplate de l’enfant australopithèque à ceux de membres adultes de cette espèce, il était évident
que les caractéristiques de développement s’apparentaient davantage à celles du singe. En mê-
LESBRÈVES
du 30/10/12 - p. 16
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