LE MARKETING DERRIÈRE LES ALIMENTS POUR BÉBÉS MAI 2015

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MAI 2015
LE MARKETING DERRIÈRE LES ALIMENTS POUR BÉBÉS
État de situation
Rédaction
Sara Gagnon, stagiaire, étudiante au baccalauréat en sciences de la consommation, Université Laval
Révision
Christelle Féthière, M. Sc., chargée de projets, Association pour la santé publique du Québec
Cette recension des écrits est produite par l’Association pour la santé publique du Québec
Le genre masculin utilisé dans ce document désigne aussi bien les femmes que les hommes.
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Québec. Cependant, la reproduction partielle ou complète de ce document à des fins personnelles et
non commerciales est permise, à condition d’en mentionner la source.
© Association pour la santé publique du Québec, 2015
ISBN : 978-2-920202-65-8
TABLE DES MATIÈRES
INTRODUCTION................................................................................................................................. 4
MÉTHODOLOGIE............................................................................................................................... 4
ÉTAT DE SITUATION............................................................................................................................. 4
1.MARKETING.................................................................................................................................... 5
1.1 Le marketing visant les tout-petits . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5
1.1.1 Publicités télévisées. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5
1.1.2 Emballage, couleurs et dessins animés. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5
1.2 Le marketing visant les parents . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6
1.2.1 Émotions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6
1.2.2 Emballage . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6
1.2.3 Formats des aliments . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6
1.2.4 Allégations nutritionnelles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6
2.POLITIQUES PUBLIQUES SUR LE MARKETING DESTINÉ AUX TOUT-PETITS........................................... 8
2.1 Canada. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8
2.1.1 Québec. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8
2.2 États-Unis. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8
2.3 Suède . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8
2.4 Norvège. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8
3.INITIATIVES INTERNATIONALES POUR UNE MEILLEURE COMPRÉHENSION
DU MARKETING ALIMENTAIRE VISANT LES TOUT-PETITS ET LEURS PARENTS ...................................... 9
3.1 Marketing social . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9
CONCLUSION...................................................................................................................................10
LE MARKETING DERRIÈRE LES ALIMENTS POUR BÉBÉS
3
INTRODUCTION
MÉTHODOLOGIE
Les données au sujet des problèmes de santé reliés à
La revue de littérature a été réalisée à partir d’une recherche sur
les bases de données PubMed et Science Direct sous plusieurs
mots clés : marketing tout-petits, marketing bébés, marketing
enfants, marketing alimentaire, publicité tout-petits, promotion,
emballages d’aliments. Les articles recensés ont été publiés ces
dix dernières années à l’exception de quelques lignes directrices
datant des années 1999-2001. Parmi les 70 articles, on retrouve
des revues de littérature, des études qualitatives (sondage ou
groupes de discussion) et des essais cliniques. Trois documents
gouvernementaux ont aussi été recensés.
l’alimentation sont inquiétantes. Le taux d’obésité réel chez
les adultes au Canada est de 24,1 % (McGuire et al., 2011).
La proportion des moins de 18 ans obèses serait passée de
14,6 % à 22,6 % entre 1978 et 2004 (Santé Canada, 2007).
Cette augmentation est d’autant plus inquiétante que l’obésité
contribue à une multitude de maladies chroniques, dont le diabète,
les maladies cardiovasculaires, l’hypertension, les maladies du
foie et les cancers du sein, du côlon et de la prostate (Morrison
et Chanoine, 2007). En 2007, les coûts directs de ces maladies
chroniques étaient de 4,3 milliards de dollars (Santé Canada,
2007). Selon l’Organisation mondiale de la Santé, l’obésité est
principalement associée à une alimentation malsaine et à un
manque d’activité physique (OMS, 2014).
Paradoxalement à cette augmentation du taux d’obésité,
l’intérêt général de la population à adopter une alimentation
saine est plus que jamais présent (Blackman, 2005). En effet,
l’institut américain du marketing alimentaire rapporte que
8 parents sur 10 font des efforts pour que leur famille ait une
alimentation saine (Sloan, 2002). L’éducation est primordiale
pour l’adoption de saines habitudes de vie et il s’avère que la
création d’environnements favorables l’est d’autant plus (Papas
et al., 2007). Parmi ces environnements, le marketing alimentaire
influence considérablement le choix des consommateurs. Les
acteurs du marketing alimentaire ont bien saisi l’intérêt de la
population à adopter une alimentation plus saine. Ils utilisent
cette connaissance du marché à leur avantage afin de promouvoir
leurs produits (Golodner, 1993). Étant le deuxième plus grand
annonceur publicitaire tout juste derrière l’industrie automobile
(Gallo, 1999), l’industrie alimentaire est une composante
majeure de l’environnement des consommateurs. Son influence
sur les décisions de ces derniers n’est pas à négliger.
La présente revue de littérature documente le marketing des
aliments destinés aux enfants âgés de 6 à 24 mois. Elle met
en lumière le comportement de ces futurs consommateurs et
de leurs parents en plus de recenser les politiques provinciales
et internationales sur le marketing de ces produits. Enfin,
les initiatives internationales existantes visant une meilleure
compréhension du marketing alimentaire ciblant les tout-petits et
leurs parents sont exposées.
4 LE MARKETING DERRIÈRE LES ALIMENTS POUR BÉBÉS
ÉTAT DE SITUATION
L’industrie investit des milliards de dollars dans la promotion des
produits alimentaires. L’environnement est saturé de publicités et
d’informations vantant les mérites des différents produits offerts (Elliot,
2008). L’industrie alimentaire utilise une multitude de moyens pour
atteindre le consommateur. Elle a notamment recours à la publicité
télévisée, aux panneaux publicitaires, à la publicité aux points de vente,
aux emballages des produits et aux médias imprimés.
Les jeunes parents sont assaillis par toutes ces informations avant
de prendre leur décision d’achat. Combinée au fait qu’ils sont
pressés par le temps et limités par des moyens financiers, cette
exposition constante à une grande quantité d’informations où il
est difficile de distinguer le vrai du faux peut miner sérieusement
leur sens critique et aboutir à l’achat d’un produit de piètre
qualité nutritionnelle (Elliot, 2008; Mehta et al., 2012).
Très jeunes, les enfants disposent de la capacité de reconnaître les
produits auxquels ils sont exposés dans les publicités (Valkenburg,
Buijzen; 2005), aussi sont-ils la proie des départements de
marketing alimentaire.
La majorité des produits alimentaires qui font l’objet de publicité sont
riches en gras, en sel et en sucre et ont des qualités nutritionnelles
discutables (Story et French, 2004). Plusieurs études démontrent
une relation entre l’exposition à la publicité et la consommation
d’aliments qui représentent de moins bons choix (Page, 2008;
Berry et McMullen, 2008; Which?, 2007; Eliott, 2008; Mehta et
al., 2012). Ces données sont inquiétantes puisque les habitudes
alimentaires établies au cours de l’enfance et de l’adolescence
sont déterminantes pour l’état de santé à l’âge adulte (Bergadaà
et Urien, 2006). En effet, les habitudes acquises tôt dans la vie
influencent les préférences futures (Story et French, 2004).
1. MARKETING
1.1 Le marketing visant les tout-petits
Pour chaque entreprise, l’image de marque est une stratégie
de publicité importante pour assurer la reconnaissance de son
produit à un point de vente. L’image de marque est définie comme
l’ensemble des croyances et des évaluations associées à la marque
(Michel, 2004). Les entreprises mettent des efforts considérables
pour créer une association positive chez les consommateurs entre
leur nom et leurs produits. Elles peuvent ainsi créer une relation de
fidélité à vie avec ces derniers (Connor, 2006).
Plus l’exposition à la marque débute tôt, plus le client potentiel
sera fidèle à cette marque en grandissant (Mc Neal, 1999). Ainsi,
les départements de marketing cherchent à être présents le plus
souvent, à plusieurs endroits, pour atteindre les tout-petits dans
leur quotidien, grâce à leur image de marque (Valkenburg et
Buijzen, 2005; McNeil, 1999). Dès 24 mois, les enfants ont la
capacité de reconnaître 8 marques de produits alimentaires sur
10 (Valkenburg et Buijzen, 2005).
1.1.1 Publicités télévisées
La publicité télévisée domine les autres formes de publicité et
demeure le plus important moyen publicitaire de promotion des
produits alimentaires (Avly et Calvert, 2008). La télévision est le
moyen le plus efficace pour influencer le comportement d’achat
des jeunes consommateurs par le biais de l’image de marque.
Valkenburg et Buijzen rapportent que l’exposition à la publicité
télévisée améliore la capacité des tout-petits à reconnaître les
marques (Valkenburg, Buijzen; 2005). Les acteurs de la publicité
alimentaire rejoignent les enfants par le biais des chaînes qui leur
sont destinées et par le biais des émissions familiales auxquelles
ils sont exposés (Connor, 2008).
Lebel et ses collègues, qui s’intéressent plus précisément à
la situation québécoise, rapportent que 73 % des produits
alimentaires annoncés dans les publicités télévisées ne font
pas partie du Guide alimentaire canadien. De plus, 18 % des
messages contenus dans ces annonces contreviennent à la loi
P.40.1.2481 en présentant des enfants de moins de 13 ans (Lebel
et al., 2005).
Il est recommandé de ne pas exposer les tout-petits à la télévision
avant l’âge de deux ans (Direction de la santé publique de
Montréal, 2014). Malgré cette recommandation, la quasi-totalité
des enfants canadiens (90 %) commence à regarder la télévision
avant deux ans. L’âge moyen auquel un enfant commence à
regarder la télévision est de cinq mois (Direction de santé publique
de Montréal, 2015). La capacité des tout-petits à maintenir leur
attention sur des publicités télévisées et le fait qu’ils soient
exposés très tôt dans leur vie à la télévision font d’eux des cibles
faciles pour les compagnies de produits alimentaires. De plus, il
suffirait qu’un enfant soit exposé à une ou deux reprises à une
publicité télévisée de nourriture, de 10 à 30 secondes, pour qu’il
préfère ce produit à court terme (Borzekowski et Robinson, 2001).
Les enfants âgés de 12 à 18 mois préfèrent les jouets qu’ils
ont vus dans une publicité plutôt que d’autres jouets inconnus
(Courage et Setliff, 2010). Par conséquent, on peut penser qu’ils
préféreront aussi les aliments aperçus dans une publicité plutôt
que d’autres aliments inconnus.
Avant 8 ans, les enfants n’ont pas encore acquis les capacités
cognitives nécessaires pour comprendre et distinguer l’effet persuasif
de la télévision (Calvert, 2008). Ils n’ont pas non plus la capacité
cognitive de différencier la fiction de la réalité (Connor, 2008).
Entre 60 à 90 % de la publicité alimentaire télévisée pour les
enfants a pour sujet des aliments trop gras, trop salés et trop
sucrés (Cairns et al., 2013; Batada et al., 2008; Eliott, 2008;
Lebel et al., 2005; McGinnis, Gootman et Kraak, 2006). Des
572 publicités analysées par Bastada et ses collègues, 63 %
induisaient le consommateur en erreur, 42 % comportaient
des allégations santé et 47 % présentaient des personnages
pratiquant de l’activité physique (Bastada et al., 2008). Les toutpetits sont attirés par la présence d’activité physique, de couleurs
et de contrastes (Abrams, Evans et Duff, 2015). De plus, ils sont
attirés par les personnages de dessins animés et les personnages
qu’ils connaissent (Linn, 2008).
1 Loi P.40.1.248. Sous réserve de ce qui est prévu par règlement, nul ne peut faire de la publicité à but commercial destinée à des personnes de moins de treize ans.
LE MARKETING DERRIÈRE LES ALIMENTS POUR BÉBÉS
5
1.1.2 Emballage, couleurs et dessins animés
L’emballage permet d’attirer l’attention du consommateur et
de communiquer les informations du produit. Il joue donc un
rôle majeur dans la décision d’achat (Silayoi et Speece, 2004;
Abrams, Evans et Duff, 2015).
Les enfants ne consomment pas seulement les produits pour leur
goût. Ils prêtent une attention particulière à ceux dont l’emballage
les divertit et fait appel à leur imaginaire (Roberts, 2005). Ainsi,
les personnages de dessins animés, les images colorées et les
personnalités du sport sont omniprésents sur l’emballage des
produits destinés aux tout-petits (Boyland et Halford, 2012; Cairns
et al., 2013; Calvert, 2008; Dixon et al., 2014; Éliott, 2008; Mehta
et al., 2012).
1.2 Le marketing visant les parents
Évidemment, les enfants âgés de moins de deux ans ne
sélectionnent pas eux-mêmes les produits qu’ils consomment.
C’est généralement à partir de deux ans qu’ils commencent à
faire des demandes pour obtenir des produits précis (Strasburger,
2001). Ce sont les parents, surtout les mères, qui font les choix
pour leur tout-petit (Duke, 2010). Ainsi, l’industrie utilise plusieurs
stratégies visant les parents pour promouvoir les produits destinés
aux tout-petits.
Les femmes enceintes et les nouvelles mamans sont vulnérables
à la publicité (Davies et al.). Les transitions dans le cycle de vie
familiale génèrent de l’instabilité, du stress et une désorientation
chez les mères, faisant d’elles des cibles plus vulnérables (Davies
et al., 2010). L’industrie fournit à ces nouvelles et futures mères
des conseils pour qu’elles puissent accomplir leur nouveau rôle le
mieux possible, notamment en faisant la promotion d’une image
idéalisée de la mère « parfaite » (Davies et al., 2010). Les images,
l’usage d’émotions et les allégations sont les stratégies utilisées.
1.2.1 Émotions
Les besoins alimentaires du nouveau-né évoluent rapidement. Ces
transitions continuelles sont une source de stress pour les parents, ce
qui peut altérer leur capacité à prendre de bonnes décisions (Stanton
et Guion 2013). Conséquemment, la technique de marketing visant
à solliciter les émotions des parents dans les publicités s’avère
efficace pour vendre un produit. L’émotion diminue leur capacité à
faire des choix éclairés (Stanton et Guion, 2013).
Les émotions positives comme la joie, le plaisir et la confiance sont
les plus utilisées dans les publicités visant les parents (Connor
et al., 2013). Les mères, en particulier, sont très sensibles aux
6 LE MARKETING DERRIÈRE LES ALIMENTS POUR BÉBÉS
images d’enfants heureux sur les emballages, dans les dépliants,
dans les magazines, de même qu’à la télévision (Stanton et
Guion, 2013).
Les émotions négatives, particulièrement la culpabilité, sont
utilisées pour créer un inconfort et le produit en vedette est
présenté comme le moyen d’éliminer l’inconfort en question. La
culpabilité est souvent accompagnée de remords et de l’intention
de remédier à la situation (Brennan et Binney, 2011).
1.2.2 Emballage
Si les enfants sont plus attirés par les couleurs éclatantes et les
personnages de dessins animés, les parents, eux, y perçoivent
un indicateur de produits trop sucrés et moins bons pour la
santé (Abrams, Evans et Duff, 2015). Ils accordent davantage
de crédibilité aux produits présentant des célébrités sportives,
des images réalistes et des allégations nutritionnelles (Abrams,
Evans et Duff, 2015). Ces produits sont perçus comme étant
plus nutritifs et meilleurs pour la santé (Dixon et al., 2011;
Soldavini, Crawford et Ritchie 2012). Ces dernières données
sont inquiétantes sachant que 55 % des produits comportant
des allégations nutritionnelles sur leur emballage sont riches en
gras, en sel et en sucre (Abram, Evans et Duff, 2014; Mehta et al.,
2012). Les allégations nutritionnelles prennent de plus en plus
d’importance dans le choix du produit et elles induisent souvent
le consommateur en erreur (Silayoi et al., 2004).
Les images réalistes et les allégations nutritionnelles sont des
techniques de marketing qui ont un effet considérable, surtout
lorsque le parent est sous pression (routine, manque de temps,
impatience du tout-petit, etc.). Elles détournent l’attention des
parents du tableau des valeurs nutritives et ces derniers se laissent
donc guider par l’information accessible facilement sur l’emballage
(Maubach, Hoek, McCreanor, 2009; Dixon et al., 2011).
Malgré la contradiction avec ce qui précède, comme les enfants,
les parents préfèrent les produits dont l’emballage est divertissant
(Hill et Tilley, 2002; Gelperowic et Beharrell, 1994; Coughlin et
Wong, 2002). Ils s’assurent ainsi que l’enfant aimera le produit
(Roberts, 2005).
Pour le parent, la couleur verte serait un indicateur de bon produit.
En effet, cette couleur fait référence aux feux de circulation et
à l’autorisation qu’elle indique dans ces circonstances. La
présence de cette couleur sur l’emballage d’un produit fait en
sorte que ce produit est perçu comme étant plus santé que les
autres (Schuldt, 2013).
La présence importante du bleu sur les emballages s’expliquerait par
le fait que c’est la couleur citée le plus souvent comme étant celle
préférée par une majorité de Canadiens (Brother Canada, 2006).
1.2.3 Formats des aliments
Selon Lynn, les parents sont attirés par les formats pour enfants.
Une portion réduite est perçue comme plus adéquate, plus
difficile à renverser et plus facile à tenir dans de petites mains
(Lynn, 2004).
1.2.4 Allégations nutritionnelles
Abrams, Evans et Duff (2014) ont étudié la manière dont les
parents comprennent les emballages et l’information qui y est
divulguée. Les résultats montrent que, selon les parents, les
allégations donneraient de la crédibilité au produit et seraient
garantes d’un bon choix pour la santé (ex. « Santé », « 100 %
jus », « Naturel ») (Silayoi et Speece, 2004; Abrams, Evans et Duff,
2015). Notons que les participants à cette étude présentaient
un statut socioéconomique élevé, soit peu représentatif d’une
population défavorisée.
Santé Canada a relevé trois types d’allégations nutritionnelles :
les allégations relatives à la teneur nutritive, les allégations
relatives à la santé et les allégations générales. Toutes ces
allégations doivent être véridiques et non trompeuses et respecter
certaines règles établies par Santé Canada pour assurer qu’elles
demeurent uniformes et rapportent des faits véritables. À noter
qu’elles ne sont pas rédigées par Santé Canada, mais bien
par des entreprises privées ou des tiers. Or, la présence de ces
allégations n’est pas gage d’un produit sain.
étude, les allégations nutritionnelles sont souvent utilisées
pour détourner l’attention du consommateur d’autres éléments
inquiétants. Par exemple, 21 des 22 produits étiquetés comme
étant faibles en gras contiennent 10 grammes de sucre. De plus,
dans 83 % des cas, les produits portant l’allégation « fait de vrai
jus de fruit » ont un taux de sucre élevé. Par exemple, l’emballage
des céréales Froot Loops indique que le produit est une source
de vitamine D et de fibres, mais sa liste d’ingrédients indique le
sucre comme composante principale (Eliott, 2008).
Une étude australienne a mené à la même conclusion. Plus de 50 %
des produits recensés faisaient partie d’une catégorie d’aliments
moins bons pour la santé, mais présentaient des allégations
nutritionnelles et de santé (Mehta et al., et Carter, 2012).
Lorsque les parents ont le temps, ils accordent plus d’attention aux
informations qu’aux images et au format du produit, même si ce
sont elles qui attirent leur attention au départ. En cas d’hésitation
entre deux produits, les parents utilisent l’information disponible
sur l’étiquette nutritionnelle pour faire leur choix (Abrams, Evans
et Duff, 2015).
Enfin, les emballages qui combinent des allégations et des images
seraient plus efficaces pour influencer les décisions d’achat, plus
particulièrement chez les consommateurs qui font leur choix de
produits au lieu de vente (Van Herpen E et Trijp, 2011).
Les allégations relatives à la teneur nutritive indiquent la
quantité d’un nutriment qui se trouve dans un aliment. Exemple :
source de fer, riche en fibres.
Les allégations relatives à la santé concernent les effets
bénéfiques de certains aliments sur la santé d’une personne
dans le cadre d’une saine alimentation. Par exemple, le calcium
peut contribuer à améliorer la densité osseuse.
Les allégations santé générales font référence aux logos, aux
symboles, aux mots particuliers, ainsi qu’aux déclarations à plus
large portée. Exemples : Bon pour votre santé ou Choix santé
(Santé Canada, 2014).
L’intention de Santé Canada d’encadrer ces allégations est
louable, toutefois, l’étude d’Eliott démontre que ce n’est pas
suffisant (Eliott, 2008). Parmi les produits analysés dans cette
LE MARKETING DERRIÈRE LES ALIMENTS POUR BÉBÉS
7
2. POLITIQUES PUBLIQUES SUR LE MARKETING
DESTINÉ AUX TOUT-PETITS
2.1 Canada
2.2 États-Unis
Au Canada, l’industrie de la publicité s’autoréglemente avec le
Code canadien des normes de la publicité (Lebel et al., 2005).
Ce code encadre la publicité des produits alimentaires destinés
aux enfants dans tous les médias à l’exception des emballages,
des étiquettes, des bandeaux et de la publicité dans les médias
étrangers. Il interdit la publicité télévisée pendant les émissions
pour enfants et pendant les émissions dites familiales ou visant
un auditoire de moins de 12 ans.
Aux États-Unis, la publicité en tant que discours commercial est
protégée par la liberté d’expression. La Federal Communication
Commission (FCC) la réglemente afin de protéger l’intérêt des
enfants. Durant les périodes d’émissions pour enfants, un
maximum de 10,5 minutes de publicité par heure est permis
durant la fin de semaine. En semaine, un maximum de 12 minutes
par heure est permis (Option consommateurs, 2008).
Le code stipule que la « publicité qui est destinée aux enfants ne
doit pas exploiter leur crédulité, leur inexpérience ou leur esprit
d’acceptation ni présenter des informations ou illustrations aptes
à leur causer un tort physique, émotif ou moral » (Nadeau, 2011).
En Suède, les réglementations sont faites par l’Agence des
consommateurs suédois. Toutes les formes de publicité
s’adressant directement aux enfants sont interdites (Option
consommateurs, 2008).
Au Code canadien des normes de la publicité s’ajoute le guide
d’interprétation concernant les publicités alimentaires visant les
enfants (Nadeau, 2011). Ce guide constitue une référence en
présentant clairement ce que l’industrie fait pour favoriser une
publicité responsable destinée aux enfants.
• “Chapter 7, section 4 : Advertising during a TV broadcast may
not have as its objective capturing the attention of children
under 12 years of age”.
2.1.1 Québec
Au Québec, la publicité destinée aux enfants est interdite par les
articles 248 et 249 de la Loi sur la protection du consommateur
et du Règlement qui en découle.
Loi P.40.1.248. Sous réserve de ce qui est prévu par règlement,
nul ne peut faire de la publicité à but commercial destinée à des
personnes de moins de treize ans.
Loi P.40.1.249. Pour déterminer si un message publicitaire est
ou non destiné à des personnes de moins de treize ans, on doit
tenir compte du contexte de sa présentation et notamment :
a. de la nature et de la destination du bien annoncé;
b. de la manière de présenter ce message publicitaire;
c. du moment ou de l’endroit où il apparaît.
Pour que cette loi soit applicable, la publicité doit viser
exclusivement ou majoritairement les enfants de moins de
12 ans. Dans tous les autres cas, par exemple dans le cas de
boissons gazeuses, de friandises, de collations sucrées ou salées,
la publicité est permise.
Il est intéressant de noter que l’étude de Dubois, menée en
Ontario et au Québec, rapporte que 30 % de la publicité télévisée
vise les enfants (Dubois, Potvin-Kent et Wanless, 2010).
8 LE MARKETING DERRIÈRE LES ALIMENTS POUR BÉBÉS
2.3 Suède
• “Chapter 7, Section 7, paragraph 3 : Advertisements may not
come immediately before or after a program or a portion
of a program which is oriented primarily to children under
12 years of age [...]”.
2.4 Norvège
La Marketing Control Act, sous l’autorité du Consumer
Ombudsman, encadre la publicité faite aux enfants en Norvège.
Cette loi impose que la publicité soit clairement différentiable aux
yeux des enfants et interdit d’abuser de leur crédulité, de leur
caractère influençable, de leur confiance ou de leur inexpérience
(Option consommateurs, 2008).
3. INITIATIVES INTERNATIONALES POUR UNE MEILLEURE
COMPRÉHENSION DU MARKETING ALIMENTAIRE VISANT LES
TOUT-PETITS ET LEURS PARENTS
La sensibilisation et l’éducation des parents sont primordiales
pour prévenir l’impact des publicités sur leurs choix et leurs
désirs.
Les contre-publicités seraient efficaces pour informer le
consommateur sur les produits promus par le biais d’allégations
nutritionnelles ou par l’appui de célébrités (Dixon et al. 2014).
La contre-publicité est une technique qui permet de remettre en
question les messages transmis par la publicité. Par exemple,
les contre-publicités peuvent mettre en lumière les retombées
négatives reliées à la consommation d’un produit ou encore
exposer comment une publicité induit le consommateur en erreur
(Dorfman et Wallack, 1993).
Au Québec, Santé Canada et l’hôpital Sainte-Justine ont mis sur
pied des initiatives pour sensibiliser les jeunes parents :
• Une section du site de Santé Canada est entièrement
consacrée à la saine alimentation et à la nutrition. Cette
section présente des conseils sur l’étiquetage alimentaire
(allégations, liste des ingrédients, conseils sur l’étiquetage
alimentaire).
• L’hôpital Sainte-Justine, quant à lui, propose des capsules
d’informations et de prévention. Ces capsules sont
disponibles sur le site Internet de l’hôpital et sont aussi
diffusées dans les salles d’attente du centre hospitalier. Elles
traitent de plusieurs sujets reliés à la santé, dont « Bien nourrir
votre enfant » et « Saines habitudes de vie ». Elles offrent
des conseils et des lignes directrices pour savoir comment
déchiffrer les informations et les images sur les emballages
de produits alimentaires. L’information contenue dans ces
capsules a été vulgarisée pour qu’elle soit accessible à tous.
Plusieurs travaux de recherche ont été menés au sujet de
l’efficacité du marketing social pour améliorer les habitudes
alimentaires des enfants et des adolescents. Une étude menée
en Australie a obtenu des résultats significatifs en utilisant le
marketing social pour contrer l’obésité. Cette étude comprenait
deux volets : un programme de prévention au sujet de l’obésité et
une stratégie de marketing social. Tout d’abord, le programme de
prévention, échelonné sur 5 ans, visait les enfants de 2 à 12 ans
et leurs parents. Ce programme consistait à diffuser une série
de messages visant à prévenir l’obésité : boire de l’eau, faire de
l’activité physique et manger plus de fruits et de légumes. À la
suite de ce programme, une diminution significative de l’obésité
et de surpoids chez les filles de 5 à 10 ans a été observée. Ensuite,
la campagne marketing était construite autour de messages
visant des changements de comportement. Ces messages étaient
diffusés dans les médias imprimés, à la télévision et à la radio. À
la fin de la campagne de sensibilisation, les parents du groupe
d’intervention connaissaient les messages diffusés. De plus, la
campagne a touché tous les groupes sociodémographiques (Bell
et al., 2013).
Enfin, Austin et ses collègues ont sensibilisé les parents à
développer ou à améliorer leur pensée critique au sujet
de l’information diffusée par les médias (Austin, Pinkleton,
Radanielina-Hita et Ran, 2015). La sensibilisation avait lieu
par l’intermédiaire d’un site Internet créé pour l’étude. Les
147 participants de l’État de Washington étaient invités à lire
des énoncés visant à développer leur esprit critique concernant
la publicité dans les médias. Après la sensibilisation, les
parents étaient plus portés à sélectionner des aliments sains.
Il est à noter que l’échantillon était composé principalement de
femmes blanches et éduquées.
3.1 Marketing social
Le marketing social se définit comme « l’utilisation de techniques
de marketing commercial afin de promouvoir l’adoption d’un
comportement qui améliorera la santé ou le bien-être du public
cible ou de la société en général » (Sage, 1999). Le marketing
social vise à décrire le comportement souhaité (ex. : manger
santé) comme plus attrayant, intéressant, désirable et bénéfique
pour la population ciblée, tout en minimisant les coûts personnels
et sociaux nécessaires pour y arriver (Aggleton, 1997).
LE MARKETING DERRIÈRE LES ALIMENTS POUR BÉBÉS
9
CONCLUSION
L’obésité entraîne des problèmes de santé graves et il est
impératif d’intervenir dès la toute petite enfance. Le marketing
alimentaire est déterminant dans les choix alimentaires faits par
les enfants et leurs parents. Les tout-petits âgés de 6 à 24 mois
sont influencés par la publicité, particulièrement la publicité
télévisée et par les emballages.
Les parents ont l’entière responsabilité du choix des produits que
consomment leurs tout-petits. La littérature scientifique montre
qu’ils ont un intérêt grandissant pour une alimentation saine,
mais que leurs points de repère font défaut. La plupart d’entre
eux pensent que les emballages affichant des personnages de
dessins animés ont de fortes chances d’être de moins bons choix
pour la santé. Ils accordent donc davantage de crédibilité aux
images réalistes.
Les allégations nutritionnelles et de santé sur les produits ne
sont pas synonymes de produits bons pour la santé et induisent
souvent les consommateurs en erreur.
La publicité et la promotion des produits alimentaires sont des
obstacles à une alimentation santé. Enfin, l’éducation pour
amener les parents à développer leur pensée critique concernant
la publicité représente une possibilité d’intervenir auprès des
familles et d’agir positivement sur leurs choix alimentaires.
À la lumière de cette recension des écrits, il est possible d’émettre
certaines recommandations afin d’améliorer la situation du
marketing alimentaire destiné aux tout-petits au Québec. Ces
recommandations s’adressent aux parents, aux décideurs et à
l’industrie agroalimentaire. Pour les parents, des stratégies de
sensibilisation et d’éducation doivent être mises en place afin
de développer le regard critique concernant la publicité. Auprès
des décideurs, des stratégies de surveillance et une révision
des projets de loi peuvent être envisagées pour resserrer les
règlements quant à la publicité faite aux enfants. Enfin, un travail
de concertation avec l’industrie agroalimentaire est de mise afin
qu’elle reconnaisse l’importance de son rôle dans la prévention
des maladies chroniques évitables.
10 LE MARKETING DERRIÈRE LES ALIMENTS POUR BÉBÉS
LE MARKETING DERRIÈRE LES ALIMENTS POUR BÉBÉS
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