Géopolitique du djihad : de al-Qaïda au DAECH Prochain café géopolitique mardi 26 janvier 2016 de 18 h 30 à 20 h 30, au Café de Campagne, 422 Avenue de Lyon à Péronnas. Une fois par trimestre, Jacques Fontaine, maître de conférences honoraire en géographie propose un débat sur des questions d’actualité. Entrée libre moyennant au moins une consommation. Possibilité de manger sur place à l’issue du débat. Repas tout compris pour 17 €. Inscription au repas et renseignements : [email protected] ou 06 63 30 81 01 Présentation du sujet par Jacques Fontaine Suite aux précédents cafés géopolitiques consacrés à l'islam et à l'islamisme et suite à l'actualité récente, aussi bien internationale qu'hexagonale, nous avons pensé utile de consacrer le prochain café géopolitique à la question du djihadisme. Le terme « djihad »est polysémique : on oppose habituellement le « grand djihad », action menée par le croyant contre lui-même et ses pulsions, ses instincts et ses tentations, au « petit djihad », action armée, décidée par le souverain (le calife), dans la perspective de l'expansion ou de la défense de l'islam (guerre légale). Dans un premier temps, la notion guerrière de djihad ne concernait pas les « gens du Livre » (juifs, chrétiens, zoroastriens), mais petit à petit, le sens de cette notion s'est modifié sur deux plans : d'une part, dès le Moyen-Age, des groupes de croyants se sont autoproclamés « combattants du djihad » (moudjahidine), d'autre part, plus récemment, en particulier en lien avec le développement du wahhabisme, le djihad est possible à la fois contre les gouvernements des pays musulmans qui ne sont plus dans « le vrai islam » (selon la conception de l'islam qu'ont les djihadistes) et contre tous les non-musulmans. C'est cette conception du djihad qui est développée aussi bien par al-Qaïda que par le DAECH, avec une différence notable : al-Qaïda (« la base ») met en avant la lutte contre l'Occident, et d'abord les États-Unis, tient un discours anti-impérialiste, se veut internationaliste, mais n'envisage pas la construction d'un État ou d'une nation islamiste ; à l'inverse, le DAECH allie à la fois la construction d'un État islamiste (DAECH est l'acronyme arabe d'« État islamique en Irak et au Levant ») et la lutte contre les régimes musulmans « impies » et tous les non-musulmans afin de convertir l'ensemble de la population mondiale à l'islam.