Toute entreprise est aujourd’hui inondée de données,
sous toutes sortes de formats, structurés ou non. Les
études démontrent que le volume de dones double
chaque année. Le big data est une alité : plus
personne nen doute sormais.
Pourquoi ce supplément ? Parce que les entreprises qui
convertissent intelligemment en informations utiles les
quantis massives de dones qu’elles génèrent, sont
encore beaucoup trop rares. Pour y remédier, nous
avons don la parole à des spécialistes de différents
domaines ls aux données.
Dans l’interview collective, Luc Burgelman, data-scientist
chez NGDATA, et Frank Staelens, associé chez EY,
discutent du changement de paradigme induit par le big
data et du le « scientifique des données ». Dans un
autre entretien, nous soumettons les mes questions à
Paul Ballew, Chief Data and Analytic Officer chez Dun &
Bradstreet. Ces trois spécialistes ont chacun un avis bien
tranché sur la révolution qui bouleverse actuellement le
mode de gestion de nos données.
Plus loin dans de ce suppment, nous étudierons
certaines des grandes tendances en matre de
technologie de données, nous nous arrêterons sur les
risques et les opportunités qu’offre la révolution des
données, et nous approfondirons le rôle du big data
dans les audits et la lutte contre la fraude.
Last but not least, nous aborderons l’aspect encore trop
gligé de la curi des dones. Quelle que soit votre
vision du phénomène, les données constituent l’actif-clé
de lentreprise contemporaine. Un actif qu’il faut
protéger. Car le Big Data, cest aujourd’hui du Big
Business.
Intelligence des données et entreprises
© Sofie Van Hoof
Audit 2.0
Des données
aux décisions
« Il ne faut pas plus
d’informations, mais
une meilleure analyse »
Interview de Frank Staelens (EY) et
Luc Burgelman (NGData)
2
8
Soyez prêt à
affronter le fisc
Les contrôles fiscaux
électroniques
10 principes-clés
en matre de
sécurité
Votre entreprise est-elle prête à
contrer une cyberattaque ?
From bricks to bits
Risques et opportunités
7
11
14
U N E I N I T I AT I V E D ’ E Y E N PA R T E N A R I AT A V E C E C H O C O N N E C T E T T I J D C O N N E C T | 2 1 M A R S 2 0 1 4
26
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2 INTELLIGENCE DES DONNÉES ET ENTREPRISES EN COLLABORATION AVEC EY
Inones par un impressionnant flux de
données, les entreprises risquent de se
noyer dans un océan d’informations. De
plus, l’engouement que suscite le big data
conduit de nombreuses entreprises à com-
mettre des erreurs dans l’interprétation du
phénomène. Selon nous, les entreprises ne
doivent pas focaliser leurs efforts sur la
collecte et l’enregistrement du plus grand
nombre de données possible. EY les
encourage plutôt à mieux se concentrer
sur la comphension des données exis-
tantes. Tant d’informations présentes ne
sont pas utilisées. Exploitez cette mine d’or
potentielle avant d’envisager des solutions
destinées à colter les quantis gigan-
tesques de données non structues dis-
ponibles sur
i n t e r n e t .
Vous pourrez
toujours pas-
ser à l’étape
suivante
ensuite…
La quantité
de données
n’est pas le seul phénomène qui confronte
les entreprises à de nouveaux défis : les
nouvelles technologies en matière de don-
es souvent également des questions.
Consacrez suffisamment de temps à la for-
mulation d’une réponse. Car c’est grâce à
ces outils que vous pourrez transformer les
données existantes en informations et en
intelligence, puis en actions rentables. En
effet, il ne faut pas se contenter d’analyser
les flux de données, mais aussi les person-
naliser, afin que chaque collaborateur
puisse obtenir l’information adéquate au
moment requis.
Pour sumer : il faut plus d’intelligence,
pas plus de zéros et de uns. Les entreprises
qui ne s’attardent pas sur la gestion de ce
phénomène seront passées par leurs
concurrentes. Elles doivent donc mettre
sur pied une stratégie de dones extensi-
bles dès aujourd’hui afin de garder,
demain, une longueur d’avance sur la
concurrence.
Le Big Data, cest
du Big Business
Rudi Braes, managing partner EY Belgique
Les entreprises n’ont encore jamais disposé d’autant de données. Elles peu-
vent tout savoir sur leurs clients, leurs partenaires commerciaux et leur parc
de machines. Cependant, elles doivent aussi analyser et exploiter ce flux de
données de manière efficace. Comment procéder ?
« Il ne faut pas plus
dinformations, mais
une meilleure analyse »
STRATÉGIE EN MATIÈRE DE BIG DATA
U
ne quantidémentielle d’in-
formations flotte dans le cy-
berespace. Chaque jour, nous
envoyons 145 milliards d’e-mails et
nous consultons Google 4,5 milliards
de fois. Les flux d’informations vont
de plus en plus vite. En 2011, il fallait
deux jours pour produire 5 milliards
de giga-octets. Lan dernier, cela ne
prenait déjà plus que 10 minutes. Et
cette évolution n’est pas près de s’ar-
ter. « De ce fait, la plupart des en-
treprises éprouvent des difficuls à
se concentrer sur l’essentiel. Il en ré-
sulte également de grandes pertes
d’efficaci : les salariés perdent
beaucoup de temps dans le traite-
ment d’informations superflues ou la
recherche d’informations utiles »,
explique Frank Staelens, associé
chez EY. « Les entreprises ont besoin
d’une politique stratégique qui régit
la manière dont elles gèrent leurs
données », estime également Luc
Burgelman, CEO de NGData, une
entreprise qui développe des logi-
ciels de gestion du big data.
Comment une entreprise peut-
elle gérer intelligemment les don-
es ?
Staelens : « En utilisant chaque jour
la technologie existante pour com-
muniquer l’information interne et
externe utile disponible, à la per-
sonne adéquate, au moment requis.
Non seulement dans l’int ral
de l’entreprise, mais aussi pour ac-
crtre la satisfaction des salariés. De
nombreuses entreprises pensent tou-
jours qu’elles doivent avant tout
récolter la plus grande quantité pos-
sible de données. Pourtant, la plupart
d’entre elles n’ont pas besoin de da-
vantage de données, mais dune meil-
leure compréhension des données
existantes. En outre, les entreprises
doivent réfchir à la valeur actuelle
et future de leurs données. Car les
données sont aujourd’hui des biens
négociables. Elles constituent un actif
précieux, aume titre que le parc
de machines, le personnel ou les-
timents. Par conséquent, les entre-
prises doivent tout mettre en œuvre
pour protéger leurs données contre
toutes les formes de vol pouvant en-
traîner la perte de clients, de compé-
titivi ou de réputation. »
Burgelman : « Malgré les évolutions
technologiques, certaines choses
sont immuables. Les entreprises
vendront toujours des produits et
des services, et traiteront toujours
des factures. Ceci étant dit, une en-
treprise peut enrichir chacune de
ces activités par une gestion intelli-
gente des données. Par conséquent,
le défi consiste surtout à intégrer les
nouvelles technologies dans les pro-
cessus existants et à élaborer une
stratégie de qualité. C’est me plus
important que le fait d’analyser le
plus grand nombre de données pos-
sible. »
Pourquoi est-il si important pour
une entreprise d’établir une poli-
tique de collecte et de traite-
ment des données intelligente ?
Burgelman : « Une bonne gestion
des dones permet aux entreprises
Les entreprises qui
ne s’attardent pas
sur la gestion de
données, seront
passées par leurs
concurrentes.
Préambule
Une initiative d’EY
Frank Staelens, associé EY Assurance
Andy Deprez, associé EY Advisory
Ingmar Christiaens, assoc EY Advisory
Jan Van Moorsel, associé EY Tax Consultants
Jan Smolders, director EY Advisory
Kurt Vermeire, senior manager EY Assurance
Editeur responsable :
Marc Cosaert, associé EY Transaction Advisory
Services
Coordination EY : Anne-Sophie Jaspers
www.ey.com/be/envue
Suivez EY sur twitter: twitter.com/EY_Belgium
Tél.: 02 774 91 11
Une réalisation de Mediafin Publishing
Coordination : Veronique Soetaert
Rédaction : Mediafin
Lay-out : David Steenhuyse
Photographes : Sofie Van Hoof, Emy Elleboog,
Lieven Van Assche, Shutterstock
Info ?
Colophon
CONNECT
>
Frank Staelens et Luc Burgelman
EN COLLABORATION AVEC EY INTELLIGENCE DES DONNÉES ET ENTREPRISES 3
© Sofie Van Hoof
consommateurs ont avant tout be-
soin d’un logiciel simple leur permet-
tant d’analyser et de visualiser eux-
mêmes les données. Les départe-
ments financiers peuvent de leur côté
enregistrer d’importants gains en ef-
ficacité grâce à des logiciels mo-
dernes de reporting financier, de
budgétisation, de prévision, de ges-
tion des performances et de consoli-
dation. Quant aux départements de
gestion des risques, ils peuvent détec-
ter des interventions comptables
inhabituelles ou des transactions de
paiement alarmantes à laide d’un lo-
giciel moderne et simple d’utilisation.
Il leur est également possible de sui-
vre efficacement les informations né-
gatives concernant des partenaires
commerciaux. »
Burgelman : « De telles solutions
descriptives offrent déjà de nom-
breuses possibilités. Au cours des an-
nées à venir, les entreprises vont
risques. Malheureusement, rares
sont les entreprises qui savent préci-
sément, d’une part, de quelles don-
nées elles disposent et, dautre part,
qui les utilise. Les entreprises qui
n’ont pas la gestion de leurs données
sous contle aujourd’hui doivent s’y
atteler dès demain. Sans quoi elles
seront distancées par la concurrence
après-demain. Les défis varient se-
lon la taille, le nombre d’établisse-
ments, la diversité des systèmes ou la
complexi des processus oration-
nels de chaque entreprise. Mais le
point de part est simple, sans équi-
voque : either become the disruptor of
become the disrupted (être le pertur-
bateur ou le perturbé). »
Quelles sont les technologies
descriptives qu’une entreprise
moyenne peut dores et déjà
utiliser ?
Staelens : « Les départements orientés
de mieux apprendre à conntre leurs clients, ce qui
est essentiel dans un environnement de plus en plus
centré sur le consommateur. Car une meilleure
connaissance du consommateur individuel vous per-
mettra aussi de personnaliser votre service et ainsi de
le rendre plus pertinent. Cette approche personnali-
e améliore l’expérience client et renforce la loyauté
de ce dernier vis-à-vis de lentreprise. Une approche
que les banques ou les entreprises de télécommuni-
cation ont parfaitement intégrée dans leur stratégie
commerciale : tout le monde est client de ces en-
treprises, et elles ne peuvent donc crtre quen ravis-
sant des parts de marcà la concurrence. Les entre-
prises qui connaissent bien leurs clients peuvent pro-
poser un meilleur service et les conserver plus
efficacement. Pour une banque, il peut également être
très précieux de savoir qu’un client consulte guliè-
rement des sites dannonces immobilres : elle pourra
anticiper une possible demande de crédit hypothé-
caire. »
Staelens : « Changer la manière dont elles gèrent
leurs données offre de nombreuses opportunis aux
entreprises : elles peuvent accélérer leur croissance,
aliser des économies et améliorer leur gestion des
4 INTELLIGENCE DES DONNÉES ET ENTREPRISES EN COLLABORATION AVEC EY
En outre, l’aversion humaine au
changement constitue un obstacle
important. De nombreuses per-
sonnes sont réticentes aux derniers
logiciels, par peur qu’ils rendent leur
propre intervention superflue. Cest
pourquoi un soutien de la direction
et un accompagnement intensif sont
si importants. Sans quoi tout le
monde trouvera une raison de se ca-
cher derrière la manière habituelle
de travailler. »
Burgelman : « Lentreprise doit affi-
cher une politique cohérente afin de
convaincre ses collaborateurs
d’adhérer au projet. Cette vision doit
provenir du management, pour en-
suite s’insinuer dans les échelons in-
rieurs. Malheureusement, de nom-
breux CEO sont encore trop peu
conscients des possibilis actuelles.
C’est pourquoi je leur conseille
d’installer Google Now sur leur
smartphone ou leur tablette, afin
d’expérimenter personnellement ce
quest l’intelligence artificielle et tout
ce que lon peut faire des difrentes
données. En outre, une entreprise ne
doit pas commettre l’erreur de se
montrer trop stricte avec les données
disponibles. Vous devez laisser agir
les données, les encourager à racon-
ter leur histoire et accepter de ne pas
toujours comprendre l’origine des ré-
sultats. Les analystes scientifiques de
données traditionnels contrôlent
encore chaque donnée séparément,
mais cela n’est plus possible quand
trois milliards de données vous par-
viennent chaque jour. Dans ce cas,
l’analyste doit aborder les données
différemment : il ne peut plus être le
mouton, il doit être le berger qui
mène ses moutons vers la pâture
idéale. »
L’évolution en faveur de l’analyse
des données a un grand impact
sur notre vie privée. Comment
une entreprise doit-elle rer ce
phénomène ?
Staelens : « Il ne sera pas facile de
trouver le juste équilibre entre l’inno-
vation et le respect de la vie privée.
Les nouvelles évolutions dans le
monde des données sont axées sur la
maximisation de la valeur commer-
ciale des informations disponibles via
un traitement principalement auto-
matique des informations utiles.
toutefois devoir évoluer vers des applications plus
prédictives. Celles-ci donnent aux entreprises la pos-
sibilité d’être beaucoup plus réactives et de détecter
des tendances qui indiquent une évolution. Il ne suffit
plus de disposer d’analystes capables d’expliquer
pourquoi un client est parti il y a trois mois. Les entre-
prises disposant des données adéquates pourront dé-
celer les clients mécontents qui envisagent de passer
à la concurrence dans les trois mois. »
Quelles erreurs les entreprises doivent-elles
éviter lors de l’impmentation d’une stratégie
efficace de gestion de dones ?
Burgelman : « De nombreuses entreprises ne savent
même pas ce qu’elles veulent analyser. Elles ont be-
soin d’une stratégie réfléchie afin de mettre exacte-
ment le doigt sur ce qu’elles souhaitent améliorer. Ce
n’est qu’alors que la technologie moderne leur per-
mettra de mettre au jour des liens utiles dans les don-
es disponibles. Ce processus exige cependant une
nouvelle philosophie, laquelle sera si possible stimulée
par le département Business Development, habitué à
imaginer sans cesse de nouveaux concepts ou de nou-
veaux modèles daffaires. Si l’initiative est lancée par
le département informatique, on recherchera trop
souvent des solutions dans le cadre connu. Alors que
l’objectif est pciment de s’en partir. »
Staelens : « Les entreprises se lancent trop souvent
dans une multitude de petits projets, ce qui les em-
pêche d’avoir une vision holistique des données
qu’elles traitent. Rares sont celles qui savent qui utilise
certaines données et à quelles fins. Pourtant, cest une
condition indispensable pour élaborer une vision des
données pour lavenir. »
À quels obstacles les entreprises sont-elles
confrontées dans ce domaine ? Et comment
peuvent-elles les surmonter ?
Staelens : « Pour commencer, de nombreuses entre-
prises surestiment le coût d’une politique de données
efficace. Tout comme pour les dicaments, il existe
également des alternatives génériques qui sont beau-
coup moins onéreuses et qui proposent presque les
mes fonctionnalités que les produits de rence.
>
© Sofie Van Hoof
Plus danalyse prédictive. Ces dernres anes, ce
sont surtout les solutions d’analyse descriptive qui ont
évolué. Ces solutions se concentrent sur les dones
provenant du passé et du psent. Au cours des
années à venir, on assistera à lessor de lanalyse pré-
dictive. Ces solutions pourront par exemple pvoir le
comportement d’achat des consommateurs ou indi-
quer quand des machines ont besoin d’un entretien.
Encore plus de données dans le cloud. Le nombre de
données ou de logiciels disponibles via le « cloud » ou
internet est appe à augmenter. Cette évolution vers
plus de cloud computing va même mener, selon cer-
tains, à ce que le cloud prenne à son compte la
majeure partie des dépenses informatiques d’ici 2016.
Plus dapplications visuelles et mobiles. Les applica-
tions visuelles et leurs versions mobiles deviendront
un élément essentiel de l’infrastructure informatique.
Elles permettent aux entreprises qui gèrent intelli-
gemment leurs données de constituer des récapitula-
tifs visuels pour tous les départements-clés. Ces solu-
tions rendent digestes des informations complexes
tout en permettant de représenter les évolutions en
temps réel. Nous assisterons également à l’apparition
d’applications destinées à apporter l’information aux
utilisateurs au moment souhaité. Le secteur des appli-
cations pourrait atteindre un chiffre d’affaires de 60
milliards de dollars et créer 5 millions d’emplois d’ici
2018.
Les données deviennent des biens gociables.
L’information est devenue un bien précieux et négocia-
ble. De plus en plus d’entreprises vont se scialiser
dans la collecte de dones, et le premier site de mise
aux enchères de données ne devrait pas tarder à voir
le jour.
Les fichiers journaux des systèmes gagnent en impor-
tance. Par le passé, ces fichiers étaient effacés aps
un intervalle de quelques semaines, en raison des
cts éles de stockage ; mais ils ne cesseront de
gagner en importance au cours des années à venir. Ils
sont ts pcieux en matière de protection des don-
es, de surveillance de l’efficacité et de gestion des
risques.
Les tendances du big data
« Une bonne gestion des données
permet aux entreprises de mieux
apprendre à conntre leurs clients. »
Luc Burgelman, CEO NGData
EN COLLABORATION AVEC EY INTELLIGENCE DES DONNÉES ET ENTREPRISES 5
Cependant, les gles de protection de la vie privée en
vigueur dans notre pays ont pour but de protéger au-
tant que possible l’utilisation des données person-
nelles. Par exemple, ces données ne peuvent pas être
utilies pour prendre des dispositions de manre au-
tomatisée. Lentreprise qui souhaite rer les données
de manre intelligente doit par conséquent établir un
plan pour réduire, dans la mesure du possible, l’im-
pact sur la vie privée. Elle devra par exemple rendre
les données personnelles anonymes, informer les per-
sonnes dont elle détient des données et demander
leur accord pour le traitement de ces dones person-
nelles. »
Burgelman : « Pour moi, deux gles d’or doivent être
respeces. Pour commencer, une entreprise ne doit
jamais vendre les dones dont elle dispose. Sans quoi
il est logique que le public perde confiance, alors qu’il
est justement essentiel de créer un lien de confiance
avec ses clients. D’autre part, le client doit pouvoir
confirmer qu’il accepte que ses données soient utili-
es pour lui fournir un meilleur service. Car cest fi-
nalement tout ce qui importe. »
Paul Ballew est Chief Data, Insight & Analytic Officer au sein de l’entreprise d’information
commerciale Dun and Bradstreet. D&B gère une énorme base de données relatives à
plus de 200 millions d’entreprises parties dans plus de 240 pays. Paul Ballew semblait
s lors la personne la plus indiqe pour pondre à nos questions concernant l’avenir
du big data.
Chez D&B, vous traitez d’énormes quantités de données. Que signifie le big
data ? Comment définissez-vous ce concept ?
Vous ne le croirez peut-être pas, mais je trouve cette question particulièrement difficile. Le
big data signe plusieurs tendances largement répandues au cours de ces 40 dernières an-
es. Les principales ont trait au veloppement de sources de dones transactionnelles et
autres, au stockage des données, à la vitesse de traitement des données et à l’évolution des
possibilis analytiques. En outre, le big data touche aussi et en fait de plus en plus, la capaci
des entreprises à digérer la production de toutes ces technologies et techniques. Fondamen-
talement, le big data consiste à transformer des quantités de plus en plus importantes de
données en informations pertinentes, qui sont à leur tour transformées en actions ayant un
impact positif sur les résultats de l’entreprise.
Quels sont les risques et opportunis offerts par le big data ?
Les défis ont considérablement évol ces dix dernières années. Il y a dix ans, nous ne dis-
posions pas encore de beaucoup de dones dans un certain nombre de domaines. Les la-
cunes étaient nombreuses sur toutes sortes de terrains, sans compter le problème important
des lais. Il était alors impossible d’analyser en temps réel d’importantes bases de données.
Heureusement ce temps-là est maintenant volu.
Aujourd’hui, les données sont partout, elles nous inondent. Pour autant, le fi ne concerne
pas uniquement la gestion de ces données. Il s’agit aussi et surtout de transformer ces données
en informations pertinentes, utiles. Si nous ny sommes pas attentifs, nous nous concentrerons
trop sur la quanti de données et pas suffisamment sur les probmes qu’il convient de ré-
soudre à l’aide de ces données. En dautres termes, le big data est un outil. Il ne doit pas devenir
une fin en soi.
Quelles sont les principales tendances que vous observez autour du big data ?
Jentrevois plusieurs tendances intéressantes en matière d’analyse de données non structues
et de détection intelligente de tendances. Tout cela est fascinant, mais la vraie question est
naturellement de savoir si l’entreprise peut exploiter ces données de manière productive. Sur
le plan analytique, la recherche se concentre principalement sur le cognitive computing, mais
il faudra sans doute encore attendre une dizaine d’anes avant que cette technique ne soit
transposée en applications utiles.
La principale tendance concerne peut-être le nombre dentreprises qui se concentrent au-
jourd’hui sur la création de retour sur investissement. Ce sont les pionnières. Si elles ne par-
viennent pas à l’utiliser comme levier pour créer de la valeur, le big data risque surtout de de-
venir un important poste de dépenses.
Quel est le rôle du management ecutif ?
La manre dont la direction embrasse le big data est à la base d’une stragie d’entreprise
ussie. La question implique la collecte de connaissances afin daccroître le savoir-faire et
lexpertise des entreprises. En ce sens, le big data doit figurer parmi les priorités de la direction
et des moyens d’optimisation des activités commerciales.
Dones : soyons productifs
« Le big data consiste à transformer des
quantités de plus en plus importantes de
dones en informations pertinentes, qui
sont transformées en actions ayant un
impact positif sur les résultats. »
Paul Ballew, Chief Data, Insight et Analytic Officer Dun & Bradstreet
« De nombreux CEO sont
encore trop peu conscients
des possibilités actuelles. »
Frank Staelens, associé EY
La consultance économique rencontre l’impmen-
tation de logiciels. Les consultants business propo-
seront plus que jamais des solutions ingrant à la
fois la consultance économique, l’implémentation
de logiciels et la gestion ou la sauvegarde de don-
es.
Une certification de l’intelligence-données est en
préparation. Nous sommes toujours en train de sur-
fer sur la vague de la certification des contrôles
internes. En raison de l’importance d’une bonne
gestion des données, les parties inressées au sein
des entreprises vont exiger une certification du
niveau d’intelligence-données.
© Sofie Van Hoof
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