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JOURNEE SCIENTIFIQUE SIDACTION
JSS 2017
Vendredi 3 février
Mairie du 10e
72 Rue du Faubourg Saint-Martin, Paris
ABSTRACTS
1
SOMMAIRE
Présentations orales :
Le capside est une barrière majeure pour le croisement entre VIH-1 M et O - P. Cappy………………4
Etudes des propriétés structurales et dynamiques du domaine nucléocapside (NC) de Gag et de
leurs relations avec les propriétés de fixation aux acides nucléiques - O. Mauffret…………………….5
Inhibition traductionnelle des facteurs de restriction APOBEC3G/3F par la protéine VIF du VIH-1 J-C Paillart ………………………………………………………………………………………………………………………………...6
L'effet d'un codon sur la protéine TLR7 modifie la production d'IFNs-I par les pDCs et la
susceptibilité à l'infection par le VIH1 chez les femmes - P. Azar.……………………………………………….7
Les macrophages infectés par le VIH-2 produisent des virus à faible pouvoir infectieux et ne
parviennent pas à le transmettre aux cellules T CD4+ - E. Gea-Mallorqui…………………………………..8
Identification de nouveaux inhibiteurs naturels et pharmacologiques de la production d’IFN-I par
les pDC lors de l’infection par le VIH - J-P Herbeuval…………………………………………………………...........9
Un mécanisme non canonique d’autophagie contribue à l’action de Vpu contre la restriction
virale induite par BST2.- O. Leymarie………………………………………………………………………………..…….. 10
Mise en place du traitement VIH universel dans une zone rurale sud-africaine à forte prévalence
du VIH : expérience des professionnels de santé - M. Plazy…………………………………………………..….11
Politiques publiques et conditions de vie des migrants venant de l’Afrique Subsaharienne et
touchés par le VIH/Sida et l’hépatite B en France et en Italie - C. Santilli…………………………………..12
Echec virologique et résistance aux antirétroviraux chez les patients sous traitement de
deuxième ligne dans trois grands programmes VIH au Kenya, Malawi et Mozambique. - B.
Schramm………………………………………………………………………………………………………………………………….13
Le contrôle naturel du VIH est associé à un profil métabolique particulier des lymphocytes T CD8
spécifiques du VIH - M. Angin…………………………………………………………………………………………………..14
La vaccination ADN amplifie des clonotypes TCR publics partagés avec les Contrôleurs du VIH M. Mukhopadhyay……………………………………………………………………………………………………………………15
Anticorps monoclonaux antiviraux: des immunothérapies passives ou actives? - M. Pelegrin…..16
2
SOMMAIRE
Présentations en posters :
L’intégrase du VIH-1 : une nouvelle approche pour une structure haute résolution et un criblage
haut débit de nouveaux inhibiteurs de conformation - J. Batisse………………………………………………17
L’activation des Récepteurs Toll-Like module l’inflammation et l’infection par le VIH-1 dans le
tractus féminin reproducteur (étude FEMINIVI) - F. Benjelloun………………………………………………….18
Les événements cliniques lors des interruptions thérapeutiques chez les patients co-infectés par
le VIH et le virus de l’hépatite B en Afrique sub-saharienne (ANRS 1269 Trivacan et ANRS 12240
VarBVA) - A. Boyd…………………………………………………………………………………………………………………….19
Efficacité de la récupération nutritionnelle ambulatoire basée sur les aliments prêts à l’emploi
chez les enfants et adolescents sénégalais infectés par le VIH : la recherche opérationnelle
multicentrique SNACs - C. Cames…………………………………………………………………………………………..…20
Répression de la transcription du VIH-1 par les facteurs de l’exosome nucléaire - X. Contreras…21
Les lésions de l’ADN induites par les dérivés oxygénés d’origine monocytaire chez les personnes
vivant avec le VIH-1 avirémiques sous traitement comme frein à la restauration immunitaire - P.
Corbeau…………………………………………………………………………………………………………………………………...22
Les anticorps neutralisants inhibent l’infection par le VIH-1 des cellules dendritiques dans
différentes conditions de co-culture - C. Ducloy………………………………………………………………………….23
Le motif essentiel de l’intégrase du HIV-1 NKNK - D. Lener……………………………………………………….24
Réarrangements structuraux de l’ARN génomique du VIH-1 durant la maturation des particules
virales - R. Marquet……………………………………………………………………………………………………………………..25
Chez les patients contrôlant naturellement l'infection, la fréquence des cellules B spécifiques du
VIH-1 corrèle positivement avec la neutralisation d'isolats primaires transmis précocement
duVIH-1. - A. Moris ………………………………………………………………………………………………………………….26
Le domaine C-terminal de la protéine Pr55Gag du VIH: interactions multiples et rôle dans
l’assemblage et le bourgeonnement du virus - A. Mouhand……………………………………………………….27
Modifications différentielles de sites distincts du tissu adipeux par la thérapie HAART.
Importance des dépôts, modélisation, mécanismes moléculaires - C. Ravaud……..…………………….28
Les "travailleur·se·s sexuel·le·s" et la lutte contre le VIH/sida : vers une autonomie relative ? - D.
Simonin ……………………………………………………………………………………………………………………………….29
étention et réponse immunologique en fonction du genre au cours des 7 ans suivant la mise sous
traitement antirétroviral en Afrique de l’Ouest - T. Tiendrebeogo……………………………………………..30
3
PRESENTATION ORALE
Le capside est une barrière majeure pour le croisement entre VIH-1 M et O
Pierre Cappy, Flore Winter, Marine Kanja, Daniela Lener, Jean-Christophe Plantier, Matteo Negroni
CNRS UPR 9002, Institut de Biologie Moléculaire et Cellulaire, Strasbourg
Les VIH-1/O, quantitativement le deuxième groupe VIH-1, sont très divergents par rapport aux VIH1/M pandémiques, ce qui entraîne d’importantes conséquences au niveau diagnostique et
thérapeutique. Dans les régions où co-circulent ces deux groupes, des formes recombinantes ont été
décrites, faisant des groupes M et O les VIH les plus éloignés phylogénétiquement ayant donné des
formes réplicatives et transmissibles in vivo. En utilisant deux VIH-1/M et deux VIH-1/O, nous
décrivons ici l’impact de la recombinaison entre ces groupes divergents dans la région des protéines
structurales (Gag).
En remplaçant, dans un virus VIH-1/M, chaque protéine de Gag par son homologue VIH-1/O, nous
observons pour les chimères impliquant la capside (CA-O/M) une abolition totale de la production de
produits de transcription inverse (PTI) et d’ADN proviral (ADNpv). Les chimères inverses, impliquant
une capside M dans un contexte M (CA-M/O) donnent des résultats discordants selon les chimères
(ADNpv 155% pour une chimère vs 16-50% pour les trois autres), et des niveaux de PTI entre 65% et
95 %. Afin d’essayer de restaurer l’activité des chimères CA-O/M, nous avons remplacé les protéines
matrice, SP1, nucléocapside et p6 d’origine M par leur homologue O. Nous avons noté une
restauration modeste et variable du phénotype défectueux avec les chimères CA-SP1-NC (PTI : 2555%, ADNpv : 10-35%), suggérant des liens co-évolutifs entre ces protéines. Ces résultats soulignent
également l’impact important du polymorphisme lié aux souches impliquées dans la recombinaison et
la possible interaction avec d’autres protéines non structurales, notamment les enzymes virales.
Nous identifions, pour la première fois, une protéine ayant un impact majeur lors du croisement par
recombinaison génétique de souches de VIH phylogénétiquement éloignées mais qui recombinent in
vivo. En effet, le remplacement d'une capside O dans un contexte M entraîne d’importants
bouleversements qui perturbent la transcription inverse et les étapes suivantes jusqu'à l'intégration,
abrogeant complètement l’infectivité virale. Les effets pléiotropes entraînés par une recombinaison
dans Gag soulignent la complexité des réseaux de coévolution impliquant les protéines structurales,
avec un accent particulier pour la capside. Le fait que cet effet ne soit pas systématiquement observé
pour toutes les chimères ouvre des pistes dans la compréhension des différences évolutives entre les
groupes M et O.
4
PRESENTATION ORALE
Etudes des propriétés structurales et dynamiques du domaine nucléocapside (NC) de
Gag et de leurs relations avec les propriétés de fixation aux acides nucléiques
Belfetmi, A1., Zargarian, L1., Mouhand, A2,3., Larue V2., Catala, M.2,3, René, B1., Morellet, N.4, Van
Heijenoort, C4., Mély, Y5., Fossé, P1., Tisné, C2,3. & Olivier Mauffret.1
1
LBPA, CNRS UMR 8113, ENS Paris-Saclay, Université Paris-Saclay, Cachan, 2 Laboratoire de
cristallographie et RMN biologiques, CNRS, Université Paris Descartes, USPC, Paris, 3 Laboratoire
d’Expression génétique microbienne, IBPC, CNRS, Université Paris Diderot, Paris, 4 Institut de Chimie
des Substances Naturelles, CNRS UPR2301, Université Paris Sud, Université Paris-Saclay, Gif-surYvette, 5 Laboratoire de Biophotonique et Pharmacologie, UMR 7213 CNRS, Université de
Strasbourg, Faculté de Pharmacie, Illkirch.
Le précurseur Gag (Pr55Gag) est la protéine virale majeure requise pour l'assemblage et la formation
de la particule virale. Il est composé de trois domaines protéiques séparés par des "linkers" flexibles:
les domaines de la matrice (MA), de la capside (CA) et de la nucléocapside (NC). Des clivages
successifs de ce précurseur se produisent au cours de la genèse du virion.
La protéine de nucléocapside du VIH-1 (NCp7 communément nommée NC) est l’un des produits
matures du précurseur Gag et le domaine NC est le site majeur d'interaction de Gag avec les acides
nucléiques. Au cours d’étapes clés du cycle de réplication viral (transcription inverse, dimérisation du
génome), NC ou Gag agissent aussi comme des protéines "chaperons" des acides nucléiques en
favorisant l'hybridation de domaines d'acides nucléiques. Récemment, il a également été montré que
des changements globaux dans la spécificité de reconnaissance des ARN par le domaine NC se
produisent au cours de la genèse du virion (Kutluay et al., 2014).
Comme le domaine NC est le site majeur d'interaction des acides nucléiques dans Gag, nous avons
focalisé nos recherches sur ce domaine. Le domaine NC est de taille réduite (55 a.a) et est constitué
d'une partie N-terminale flexible et de deux doigts de zinc centraux séparés par un "linker" de sept
résidus. De façon intéressante, il a été montré que les deux doigts de zinc ne sont pas équivalents et
que le doigt proximal (ZF1) est plus fortement impliqué que le doit distal (ZF2) dans l'activité de
déstabilisation des acides nucléiques, une propriété essentielle pour l'activité chaperon.
L'analyse des complexes NC-acides nucléiques disponibles montre aussi que ZF2 est plus souvent
impliqué dans la fixation de guanines flexibles (le substrat préféré du domaine NC) que ZF1. Au
laboratoire, nous avons utilisé des méthodes biophysiques, principalement la résonance magnétique
nucléaire (RMN) pour caractériser les propriétés d'interaction de la protéine avec les acides
nucléiques, ses propriétés de déstabilisation des ARN et également analyser en détail les propriétés
dynamiques de la NC sous sa forme mature (NCp7) ou sous des formes incomplètement maturées
(NCp9, NCp15). Les propriétés différentes des deux doigts de zinc apparaissent être fortement reliées
à la dynamique interne de la protéine se produisant sur plusieurs échelles de temps. Il a aussi pu être
montré que les domaines adjacents au domaine NC tels que p1 ou p6 sont capables de moduler ses
propriétés de fixation aux acides nucléiques.
.
5
PRESENTATION ORALE
Inhibition traductionnelle des facteurs de restriction APOBEC3G/3F par la protéine VIF
du VIH-1
Camille Libre, Santiago Guerrero, Julien Batisse, Gaëlle Mercenne, Géraldine Laumond, Thomas
Decoville, Christiane Moog, Roland Marquet & Jean-Christophe Paillart
Université de Strasbourg, CNRS UPR 9002
Le virus de l’immunodéficience humaine de type 1 (VIH-1) requiert l’action concertée de nombreux
facteurs cellulaires pour aboutir à une réplication efficace. De manière similaire, les cellules de
mammifères expriment des protéines appelées facteurs de restriction pour supprimer la réplication
virale. Parmi ces facteurs, la famille des protéines APOBEC3 (Apolipoprotein B mRNA editing enzyme
catalytic polypeptide-like 3 ou A3) et en particulier A3G et A3F luttent efficacement contre le VIH-1. Ils
appartiennent à une famille plus large de désaminases qui catalysent la désamination des cytidines
en uridines sur l’ADN (-) lors de la transcription inverse du génome viral. L’activité antivirale d’A3G/3F
est contrée par la protéine Vif (Viral infectivity factor) du VIH-1. Vif réduit de manière significative
l’expression de ces protéines et leur incorporation dans les particules virales à plusieurs niveaux: (1)
en recrutant un complexe E3-ubiquitine ligase et induisant leur dégradation par la voie du protéasome
; (2) en réduisant leur transcription par le détournement de CBF-β (Core Binding Factor) et (3) en
régulant leur traduction. Les mécanismes régulant la traduction d’A3G/3F sont pour le moment
inconnus.
Pour étudier le rôle de Vif dans la régulation traductionnelle d’A3G, nous avons testé l'importance des
régions non traduites (UTR) de leurs ARNm dans l'inhibition traductionnelle. Des cellules HEK 293T
ont été transfectées avec des constructions sauvage et mutantes des ARNm d’A3G en présence ou
en absence de Vif. Ces expériences ont également été réalisées avec des inhibiteurs de protéasome
afin de distinguer la voie de dégradation protéasomale de l'inhibition traductionnelle.
Tout d'abord, nous avons montré qu'une protéine A3G exprimée à partir d'un ARNm dépourvu de sa
5'UTR ou contenant des 5'UTR hétérologues est toujours dégradée mais n’est plus réprimée au
niveau traductionnel, ce qui suggère que la 5’UTR d’A3G est spécifique et un élément majeur dans la
régulation traductionnelle induite par Vif. Ces deux mécanismes (dégradation et traduction) réduisent
la concentration intracellulaire d’A3G de façon équivalente. Selon notre modèle de structure
secondaire de la 5’UTR d’A3G, deux motifs en tige-boucle sont importants pour une inhibition
traductionnelle d’A3G par Vif. Il est intéressant de constater qu’A3G est également régulé au niveau
traductionnel par Vif dans des cellules lymphoïdes (H9, exprimant naturellement A3G) chroniquement
infectées par le VIH-1.
Enfin, nous avons montré que la plupart des allèles de Vif neutralisent la traduction d’A3G et observé
une forte corrélation entre le niveau de traduction des protéines A3G dans les cellules, leur
incorporation dans les particules virales et l'infectiosité des virions libérés.
Ainsi, nous montrons pour la première fois ex vivo que l'inhibition de la traduction d’A3G par Vif est un
mécanisme dépendant de la 5’UTR de l'ARNm d’A3G et que l’effet sur la traduction, tout comme sa
dégradation, est suffisant pour restaurer l'infectivité virale. La régulation de la traduction d’A3G/3F
peut ainsi être considérée comme une nouvelle cible pour restaurer une expression fonctionnelle
d’A3G/3F et une restriction virale.
Ce travail est soutenu par SIDACTION et l’ANRS.
6
PRESENTATION ORALE
L'effet d'un codon sur la protéine TLR7 modifie la production d'IFNs-I par les pDCs et la
susceptibilité à l'infection par le VIH1 chez les femmes
Pascal Azar1,2,‡, José Enrique Mejía1,2,‡, Claire Cenac1,2, Sophie Laffont1,2, Mary Requena1,3, Michelle
Cazabat1,3, Romain Carcénac1,3, Jacques Izopet1,2,3, Pierre Delobel1,2,3 , Jean-Charles Guéry1,2,* and
the ANRS EP53 X-LIBRIS Study Group.
1 Centre
de Physiopathologie de Toulouse Purpan, INSERM UMR1043, CNRS UMR5282, Toulouse,
France, 2 Université Paul Sabatier, Toulouse, France, 3 Laboratoire de Virologie, CHU Purpan,
Toulouse, France, ‡ P.A. and J.E.M. contributed equally to this work
Les hommes et les femmes diffèrent dans leur susceptibilité aux maladies auto-immunes et aux
infections virales. Des différences liées au sexe sont observées dans les réponses fonctionnelles des
cellules dendritiques plasmacytoïdes (pDCs). L’activation du récepteur TLR7 de ces cellules par des
ARNs viraux ou endogènes induit chez les femmes une production plus importante d’IFNs de type I
que chez les hommes. Les pDCs jouent un rôle important dans l’infection par le VIH-1 en contribuant
à la production d’IFNs de type I. Le polymorphisme rs179008 de TLR7 a été associé à une diminution
de la production d’IFNs dans les PBMCs d’hommes et à une augmentation de la susceptibilité des
femmes, mais pas des hommes, à l’infection par le VIH-1. Cependant, l’impact de ce SNP sur les
pDCs dans chaque sexe et les mécanismes sous-jacents n'avaient pas été investigués jusqu'ici.
Dans ce travail, nous avons analysé l’association de ce SNP à l’infection par le VIH-1 et confirmé la
tendance à une surreprésentation des femmes porteuses de l’allèle c.32T au sein de la population de
femmes VIH-1+. Nous avons également montré que les PBMCs de femmes porteuses de l’allèle
c.32T stimulées par des ligands de TLR7 produisent moins d’IFNα que les femmes non-porteuses, et,
remarquablement, cet effet n’est pas observé dans les PBMCs d’hommes. Par la suite, nous avons
tenu compte du phénomène d’inactivation du chromosome X des cellules de sexe féminin pour
montrer que, chez les femmes hétérozygotes, les cellules productrices d’IFNα sont enrichies en
cellules exprimant l’allèle A de TLR7. À l’aide de vecteurs alléliques d’expression de TLR7, nous
montrons en western blot une diminution de la synthèse protéique et donc du dosage de l’allèle T par
rapport à l’allèle A. Enfin, nous avons pu analyser l’effet spécifique des codons sur la biosynthèse de
TLR7 à l’aide de vecteurs exprimant les quatre codons Leucine synonymes codant la même protéine
et nos résultats montrent que les vecteurs portant les codons leucine les plus fréquents produisent
une plus grande activité du gène rapporteur.
En conclusion, notre étude démontre un impact négatif codon-dépendant du SNP c.32A>T sur la
production d’IFNs de type I par les pDCs de femmes, à travers un effet quantitatif sur l'expression de
TLR7. Cet impact fonctionnel de l'allèle c.32T, fréquent au sein de la population européenne, pourrait
être critique pour le contrôle précoce de l’infection par le VIH-1 chez les femmes.
7
PRESENTATION ORALE
Les macrophages infectés par le VIH-2 produisent des virus à faible pouvoir infectieux et
ne parviennent pas à le transmettre aux cellules T CD4+
Ester Gea-Mallorquí, Mabel Jouve, Nicolas Ruffin, Laurent Zablocki, Lorena Martin-Jaular, Mathieu
Maurin and Philippe Benaroch
Institut Curie, Université PSL, INSERM U932, Paris, France
Les macrophages représentent un réservoir viral potentiel chez les patients infectés par le VIH, même
sous thérapie antirétrovirale. Le VIH-2 est considéré comme une forme atténuée du VIH-1 avec des
taux d’infection moindre associé à un meilleur contrôle par le système immunitaire.
Cependant les caractéristiques du cycle du VIH-2 dans les macrophages demeurent en grande partie
inconnues. Comprendre comment le VIH-2 infecte et se réplique dans les macrophages primaires
humains par rapport au VIH-1 devrait fournir de précieuses informations sur le meilleur contrôle de
l’infection observé.
Nos résultats montrent que le VIH-2 bourgeonne et s’accumule dans des compartiments spécifiques
appelés « Virus-Containing Compartments » (VCC), de façon similaire au VIH-1 et ce, dès 3 jours
post-infection. Cependant, la distribution de la protéine virale Gag diffère sensiblement entre les deux
types de VIH. En effet, Gag est très rapidement après infection retrouvé concentré dans les VCC et
absent du cytosol des macrophages infectés par le VIH-2.
Les taux d’infectivité du VIH-2 normalisés par la quantité de particules virales produites par les
macrophages sont bien plus faibles que pour le VIH-1. Néanmoins, ces taux sont très similaires entre
VIH-1 et -2 lorsque les virus sont produits par des cellules Jurkat ou 293T. Cela suggère l’existence de
mécanismes de restriction, présents uniquement dans les macrophages, qui sont contrecarrés par le
VIH-1. De même, la transmission du VIH-2 par les macrophages aux cellules T CD4+ est bien plus
faible que celle du VIH-1. Des analyses ultra-structurales ont révélé la présence de particules de VIH2 liées physiquement entre elles et situées à proximité de la membrane plasmique des macrophages
infectés. Les particules secrétées semblent donc rester en paquets réduisant probablement leur
pouvoir infectieux et ce probablement sous l’action de BST-2/Tetherin, un facteur de restriction induit
par l’interféron. Nous cherchons actuellement à définir l’implication de BST-2 dans le cycle du VIH-2
dans les macrophages primaires.
8
PRESENTATION ORALE
Identification de nouveaux inhibiteurs naturels et pharmacologiques de la production
d’IFN-I par les pDC lors de l’infection par le VIH
Nikaıa Smith , Nicolas Pietrancosta, Jacques Dutrieux, Jan Munch, Andreas Wack, Sebastien Nisole
& Jean-Philippe Herbeuval
CBMIT, CNRS UMR 8601, Faculté des Saints-Pères
Les cellules dendritiques plasmacytoïdes (pDC) représentent la première ligne de défense de
l’organisme contre les infections et établissent le lien essentiel entre l’immunité innée et adaptative.
Les pDC endocytent et détruisent les particules virales leur permettant alors de détecter leur matériel
génétique grâce à des senseurs antiviraux de la famille des Toll-Like Receptors (TLR). Les pDC
possèdent les TLR7 et 9 qui répondent spécifiquement aux simples brins d’ARN et à l’ADN doube
brin. L’activation des TLR7/9 induit la production massive d’interféron de type I (IFN-I). L’IFN-I est un
inhibiteur puissant de la réplication virale. Cependant, de plus en plus de preuves s’accumulent
suggérant que l’activation prolongée des pDC pendant les phases chroniques de l’infection par le VIH1 contribue à l’épuisement du système immunitaire et à une surproduction d’IFN dans les phases
tardives du SIDA. Les pDC sont aussi présentes dans les sites primaires d’entrée du VIH, et ainsi
jouent probablement un rôle lors de la transmission sexuelle du virus, rôle restant à élucider.
Nos récents résultats, démontrent que les amines naturelles de type neurotransmetteurs comme
l’histamine ou la dopamine ont un effet modulateur sur l’activation virale des pDC. Nous avons ensuite
étudié par quel mécanisme l’histamine inhibait la réponse antivirale des pDC, et nous avons découvert
que les amines se fixaient à un récepteur commun, le récepteur de chimiokine et corécepteur du VIH,
CXCR4. Nous avons démontré que les différentes amines endogènes, ainsi que des amines de
synthèse, se fixaient au récepteur CXCR4 exprimé par les pDC, inhibant alors la production
d’interférons par des pDC cultivées en présence de VIH sans en inhiber la phagocytose et la
reconnaissance du virus. L’inhibition de la fonction de CXCR4 dans les pDC par des techniques de
siRNA ou par des inhibiteurs pharmacologiques (Plerixafor) suppriment l’activité biologique de toutes
les amines testées.
Ces résultats tout aussi novateurs que surprenants établissent un lien entre les amines endogènes et
le système immunitaire inné et placent CXCR4 comme l’interrupteur « on/off » de l’activation virale
des pDC ouvrant le champ à de nouvelles perspectives thérapeutiques. L’identification de nouveaux
inhibiteurs pharmacologiques de la production d’IFN-I par les pDC lors de l’infection par le VIH pourrait
conduire à de nouvelles solutions thérapeutiques pour traiter les patients infectés résistants à la
trithérapie.
9
PRESENTATION ORALE
Un mécanisme non canonique d’autophagie contribue à l’action de Vpu contre la
restriction virale induite par BST2.
Olivier Leymarie1,2,3, Ursula Madjo1,2,3, Stéphane Frémont1,2,3, Aurélia Kuster1,2,3, Sophie Abelanet1,2,3,
Mélanie Nehlich1,2,3, Sarah Gallois-Montbrun1,2,3, Katy Janvier1,2,3, Clarisse Berlioz-Torrent1,2,3.
1
Inserm,U1016, Institut Cochin, Paris, 2 CNRS, UMR8104, Paris, 3 Université Paris Descartes, Paris
La dissémination efficace du VIH-1 au sein de l’organisme dépend en partie de la capacité du virus à
déjouer les mécanismes de défense intrinsèque, notamment à contourner le facteur de restriction
cellulaire BST2 qui entrave la libération des particules virales néo-synthétisées. BST2 est présente au
niveau des sites de bourgeonnement du virus et possède une structure atypique lui permettant de
s’ancrer à la fois à la membrane plasmique et à l’enveloppe des virions néoformés, empêchant la
libération de ces derniers.
La protéine accessoire Vpu du VIH-1 s’oppose à l’activité de restriction de BST2 sur la libération des
particules virales dans différents types cellulaires. En
effet, l’infection par un VIH-1 incapable d’exprimer Vpu conduit à l’accumulation des virus à la
membrane plasmique, associée à une diminution de la libération des particules virales dans le milieu
extracellulaire. Pour lever la restriction imposée par BST2, Vpu induit le retrait de BST2 des sites de
bourgeonnement viraux et une baisse du niveau d’expression de BST2 à la surface cellulaire.
Cependant, plusieurs travaux montrent qu’en fonction du type cellulaire, les activités de Vpu pour
contrecarrer BST2 ne sont pas toutes nécessaires pour une libération efficace du virus.
L’objectif de notre projet est donc d’identifier les mécanismes d’action de Vpu sur BST2 à la fois en
lignées cellulaires modèles et chez le macrophage primaire.
Nos travaux publiés dernièrement (U.Madjo, O. Leymarie et al.,Cell Reports 2016) révèlent que dans
des cellules HeLa, Vpu recrute spécifiquement la protéine d’autophagie LC3C pour favoriser la
phagocytose des molécules de BST2 présentes aux sites de bourgeonnement via un mécanisme
d’autophagie non-canonique ou LAP (LC3-associated phagocytosis). Ce processus requiert
également l’implication des protéines d’autophagie ATG5 et Beclin-1. L’extinction de LC3C dans ces
cellules conduit à l’accumulation de virus matures au sein de vésicules intracellulaires, s’apparentant à
la séquestration du VIH-1 observée dans les VCC (virus-containing compartment) des macrophages
infectés. De façon intéressante, nos dernières données en macrophages montrent que le volume des
VCC est inversement corrélé à la capacité de Vpu à contrer BST2, suggérant que le volume des VCC
pourrait dépendre d’un mécanisme contrôlée par Vpu. Aussi poursuivons-nous l’étude de la LAP et de
son détournement par le VIH-1 dans les macrophages infectées.
10
PRESENTATION ORALE
Mise en place du traitement VIH universel dans une zone rurale sud-africaine à forte
prévalence du VIH : expérience des professionnels de santé
Mélanie Plazy1,2, Delphine PERRIAT1,2, Dumile GUMEDE3, Sylvie BOYER4,5, François DABIS1,2,
Janet SEELEY3,6, Joanna ORNE-GLIEMANN1,2
INSERM U1219 – Centre Inserm Bordeaux Population Health, Université de Bordeaux, Bordeaux,
France, 2 Université de Bordeaux, ISPED, Centre INSERM U1219-Bordeaux Population Health,
Bordeaux, France, 3 Africa Health Research Institute, Mtubatuba, South Africa, 4 INSERM, UMR_S
912, « Sciences Economiques & Sociales de la Santé et Traitement de l’Information Médicale »
(SESSTIM), Marseille, France, 5 Aix Marseille Université, UMR_S 912, IRD, Marseille, France,
6 London School of Hygiene and Tropical Medicine, London, UK
1
Depuis septembre 2015, l’OMS recommande le traitement antirétroviral (TARV) universel. La
perception et le vécu des professionnels de santé (PdS), acteurs clés sur le terrain, vis-à-vis de ces
nouvelles recommandations, sont cependant peu connus. L’objectif est donc de décrire les
expériences des PdS ayant délivré le TARV de façon précoce et universelle en Afrique du Sud.
Dans le sous-district de Hlabisa, zone rurale de la province du KwaZulu-Natal où la prévalence du VIH
est très élevée (30 %), le programme de prise en charge du VIH du Département de la Santé (DoH)
est décentralisé dans 17 cliniques de soins de santé ; le TARV y est délivré de façon « précoce »
(CD4<500 cells/µL) depuis janvier 2015 et de façon « universelle » (pas de critères d’éligibilité) depuis
septembre 2016. Dans le cadre de l’essai ANRS 12249 TasP, le TARV « universel » a été offert dans
11 cliniques mobiles entre mars 2012 et juin 2016. Les infirmiers et les conseillers VIH du DoH et de
l’essai TasP ont été interrogés sur leur expérience vis-à-vis du TARV précoce et universel via des
entretiens (n=13) et des focus-group (incluant 6 et 7 personnes) au sein d’une étude transversale
menée entre avril et juillet 2016.
Les PdS reportent des expériences plutôt positives quant à la délivrance du TARV précoce ou
universel, la plupart de leurs patients étant demandeurs d’initier le traitement avant de se sentir
malade. Les PdS indiquent cependant que certains de leurs patients ne se sentent pas prêts à initier
le TARV précocement ou à déclarer leur statut VIH (souvent nécessaire à la prise du TARV) tant qu’ils
sont asymptomatiques ; les PdS soulignent alors le besoin d’information et de soutien social dans la
communauté et en clinique. Par ailleurs, les PdS s’inquiètent de leur charge de travail qui risque
d’augmenter avec la mise en place du TARV universel à l’échelle nationale. Enfin, les PdS évoquent
la persistance de barrières structurelles au TARV, et recommandent l’adaptation des modèles de
soins existants, intégrés, en communauté, afin de faciliter l’accès aux soins et traitements VIH.
La mise en œuvre du TARV universel est faisable et acceptable pour les PdS opérant en zone rurale
sud-africaine. Leur expérience met en évidence la nécessité d’accompagner et soutenir l’adoption de
ces nouvelles recommandations thérapeutiques en adaptant l’offre de soins pour un accès universel.
11
PRESENTATION ORALE
Politiques publiques et conditions de vie des migrants venant de l’Afrique
Subsaharienne et touchés par le VIH/Sida et l’hépatite B en France et en Italie.
Cécilia Santilli
SESSTIM UMR912, Université d’Aix-Marseille
A partir d’une recherche ethnographique menée dans deux centres associatifs de prise en charge
médico-psycho-sociale des migrants « primo-arrivants » en France et en Italie, je propose , avec cette
communication, de réfléchir sur l’impact des différentes politiques publiques de la santé et de
l’immigration et sur la prise en charge des migrants « primo-arrivants» en situation irrégulière venant
de l’Afrique Subsaharienne et touchés par le VIH/Sida et l’hépatite B.
La France et l’Italie sont les seuls pays européens qui garantissent l’accès aux soins ainsi qu’au
permis de séjour aux migrants en situation irrégulière. Malgré cette ouverture politique, suite au
durcissement des politiques migratoires, les difficultés dans l’accès aux soins et aux droits se sont
accrues pour les migrants vivant avec ces deux infections dans les deux pays. Ces difficultés se
manifestent de manière différente en fonction des spécificités nationales qui restent importantes au
niveau de l’organisation de la prise en charge des migrants « irréguliers », au niveau des rapports qui
existent entre les associations et les institutions et au sujet des stratégies politiques de lutte contre les
deux infections.
Les premiers résultats de cette recherche doctorale montrent qu’en France l’accès au dépistage et le
suivi pour ces populations sont principalement garantis par les centres associatifs alors qu’en Italie ils
sont garantis par les hôpitaux. Cet aspect fait que la prise en charge des deux infections en France
est plus ouverte aux questions socio-administratives par rapport à l’Italie où elle est principalement
biomédicale. Alors qu’il existe bien en Italie une collaboration plus institutionnalisée entre les hôpitaux
publiques et les associations de prise en charge des migrants « primo arrivant », on constate que les
migrants ne suivent pas ou qu’ils arrêtent les traitements plus fréquemment qu’en France. Dans cette
communication je me propose de réfléchir sur ces résultats en les inscrivant dans les politiques
publiques française et italienne pour montrer.
En prenant en compte ces résultats, il s’agit dans cette communication de discuter sur la manière dont
des particularités nationales déterminent la vie, le parcours thérapeutique et les représentations sur
les deux infections des migrants "primo-arrivants" vivant des situations de précarité socioéconomique.
12
PRESENTATION ORALE
Echec virologique et résistance aux antirétroviraux chez les patients sous traitement de
deuxième ligne dans trois grands programmes VIH au Kenya, Malawi et Mozambique.
Birgitt. Schramm 1, V. Carnimeo 1, A. Rakesh2, D.L. Ardiet 1, L. Cossa 3, O. Bouchaud4, C. Alloui 4,
W.L. Oo 5, P. Gonzalez Diaz 3, I.Mukui 6, W. Omwoyo 7, R. Manuel 8, A.M. de Pedro 8, A. Telnov 9, Z.
Chirwa 10, B. Chilima10, S. Nicholas 1, A. Vubil 8, L. Serrano 11, V. Opolo 12, C. Zeh 12, M. Peeters 11, L.
Molfino 3, L. Salumu 14, A.Vandenbulcke 5, I. Amoros 2, J.F. Etard 1,11, M. Pujades Rodríguez 13, S.
Balkan 14, E.Szumilin14.
1
Epicentre, Paris, 2 Médecins sans frontières (MSF), Malawi, 3 MSF, Mozambique; 4 Service des
Maladies Infectieuses et Tropicales, CHU Avicenne, Assistance Publique-Hôpitaux de Paris et
Université, Paris 13; 5 MSF, Kenya; 6 National AIDS and STIs Control Programme, Kenya; 7 Ministry of
Health, Kenya; 8 Ministry of Health, Mozambique; 9 MSF, Switzerland; 10 Ministry of Health, Malawi; 11
UMI 233 Institut de recherche pour le développement-University of Montpellier; 12 Centers for Disease
Control and Prevention, Kenya Medical Research Institute, UK; 13 University of Leeds, 14 MSF, France.
Avec l'accès à la charge virale (CV) pour les patients VIH sous traitement, le nombre de patients
recevant un traitement antirétroviral (ARV) de deuxième ligne a augmenté dans les pays à ressources
limitées. Nous avons évalué la réponse virologique et la résistance aux ARV de deuxième ligne dans
trois grands programmes VIH afin d'évaluer les résultats des patients et de fournir des informations
sur les besoins en médicaments efficaces de troisième ligne.
Entre novembre 2014 et décembre 2015, les patients âgés de ≥ 5 ans recevant un traitement de
deuxième ligne standardisé pendant ≥ 6 mois ont été recrutés dans trois cliniques ambulatoires de
VIH soutenues par Médecins Sans Frontières au Kenya, Malawi et Mozambique. La charge virale
(CV) a été quantifiée et le génotypage de résistance a été réalisé si CV était ≥ 500 copies d'ARN du
VIH / ml (échec virologique). Les séquences ont été interprétées avec les algorithmes de Stanford.
Les échecs virologiques étaient réévalués 6 et 12 mois après le counseling ou le changement de
régime.
802 patients ont été inclus (âge médian 41 ans, 45,4% hommes). Au Kenya, parmi 355 participants
(médiane de durée sous traitement de deuxième ligne : 2,2 ans ; 72% 3TC-TDF-LPr), 18,3% (65/355)
présentaient une CV ≥ 500 copies / ml, 16,9% ≥ 1000 copies/ml. Parmi les personnes âgées de moins
de 19 ans, 31,2% (20/64) présentaient un taux de ≥ 500 copies/ml., Une résistance majeure aux
inhibiteurs de protéase (IP a été détectée chez 30% (20/65), une résistance majeure aux INTI chez
72% et une résistance majeure aux INNTI chez 80%. Dix-huit patients (28%) ont dû remplacer les
INTI inefficaces, 21 (32%) devaient commencer un traitement de troisième ligne (changement de IP),
dont 3 enfants nécessitant des formulations pédiatriques. Six mois après le changement de traitement,
74% (40/54) présentaient une CV <1000 copies/ml. Au Malawi, parmi les 242 patients (médiane de
durée sous traitement de deuxième ligne : 3,2 ans ; 82% 3TC-TDF-ATV/r), 16,9% présentaient une
CV ≥ 500 copies/ml, 13,2% ≥ 1000. Parmi les personnes âgées de moins de 19 ans, 29,4% (10/34)
présentaient une CV ≥ 500. Le génotypage a détecté 20% de résistance majeure aux IP, 77% de
résistance majeure aux INTI et 79% de résistance majeure aux INNTI. Huit patients ont eu besoin de
passer à un régime de troisième ligne, 13 ont nécessité le remplacement des INTI. Des données
complètes sur la résistance et les régimes seront présentés, incluant également les résultats du
Mozambique (205 patients, 91% TDF-3TC-LPV/r).
Ces résultats indiquent globalement une bonne suppression virologique chez les patients recevant un
traitement de deuxième ligne. Les taux d'échec étaient nettement plus élevés chez les enfants et les
adolescents, ce qui souligne la nécessité d'une surveillance accrue. Les données sur la résistance
étaient essentielles pour informer le choix optimal du régime. Les résultats préliminaires indiquent de
bons résultats à court terme chez les patients ayant changé de régime. Un accès accru aux tests de
résistance VIH et aux ARV de troisième ligne, y compris les formulations pédiatriques, sont
nécessaires.
13
PRESENTATION ORALE
Le contrôle naturel du VIH est associé à un profil métabolique particulier des
lymphocytes T CD8 spécifiques du VIH
Mathieu Angin1, Stevenn Volant1, Camille Lecuroux2, Marie-Agnès Dillies1, Faroudy Boufassa3,
Michaela Muller-Trutwin1, Olivier Lambotte2,4, Asier Sáez-Cirión1
1Institut
Pasteur, 2INSERM UMR 1184, Université Paris Sud, 3INSERM U1018, Université Paris Sud
Universitaires Paris Sud
4Hôpitaux
Les contrôleurs du VIH (HIC) forment un rare groupe de patients infectés pouvant contrôler le virus en
dessous du seuil de détection sans thérapie rétrovirale. Ce contrôle est généralement associé à une
forte capacité anti-VIH des lymphocytes T CD8. Cette capacité semble être liée à des caractéristiques
inhérentes des lymphocytes T CD8 mémoires spécifiques du VIH des contrôleurs qui pourraient être
gravées dans leur profil transcriptionnel.
Afin de définir le profil transcriptionnel associé au contrôle de l’infection et de prendre en compte
l’hétérogénéité cellulaire, des lymphocytes T CD8 de la mémoire centrale spécifiques du VIH de HIC
et d’individus sous antirétroviraux ont été isolés en single cell par cytométrie en flux. L’expression
génique a été mesurée par RT-PCR. Des études statistiques ont permis d’identifier les gènes
différentiellement exprimés entre les deux groupes et d’identifier les populations de cellules ayant des
caractéristiques communes. Un marquage intracellulaire des cytokines a été utilisé pour identifier
l’impact du stress métaboliques sur les lymphocytes T CD8 spécifiques du VIH.
Les lymphocytes T CD8 spécifiques du VIH ont montré un profil transcriptomique différent entre les
HIC et les non-contrôleurs. Comparé aux non-contrôleurs, les HIC sur-expriment des gènes liés aux
fonctions effectrices et à la survie. Comparé aux HIC, les non-contrôleurs sur-expriment des gènes
liés à la prolifération et à l’épuisement cellulaire, associé à une forte expression de gènes favorisant la
glycolyse. Nos analyses fonctionnelles montrent que les lymphocytes T CD8 spécifiques du VIH sont
partiellement impactés par une privation de glucose et un disfonctionnement mitochondrial, alors que
les non-contrôleurs sont sévèrement impactés par une privation de glucose et ne sont pas affectés par
un disfonctionnement mitochondrial.
Nos résultats suggèrent que le manque d’efficacité des lymphocytes T CD8 spécifiques du VIH des
non-contrôleurs est lié à leur forte dépendance à la glycolyse comme principale source d’énergie. Les
cellules des HIC semblent diversifier leurs ressources métaboliques. Nos données soulignent la
singularité inhérente des lymphocytes T CD8 spécifiques du VIH des HIC et suggèrent un profil
métabolique compatible avec une meilleure survie et la capacité de développer une fonction effectrice
anti-VIH dans des conditions de stress. Le métabolisme des lymphocytes T spécifiques du VIH
semble être primordial pour contrôler l’infection.
14
PRESENTATION ORALE
La vaccination ADN amplifie des clonotypes TCR publics partagés avec les Contrôleurs du
VIH
Madhura Mukhopadhyay1, Moran Galperin1, Alexandre Nouël1, Sandhya Vasan2, David D. Ho3,
Olivier Lambotte4, Daniela Benati1, and Lisa A. Chakrabarti1
1
Institut Pasteur, Unité de Pathogénie Virale, Paris, France, 2 Armed Forces Research Insitute of
Medical Sciences, Bangkok, Thailand, 3 Aaron Diamond AIDS Research Center, New York, NY, USA
4 Hôpital de Bicêtre, AP-HP, Service de Médecine Interne et Maladies Infectieuses, Le KremlinBicêtre, France
Le contrôle spontané de l'infection à VIH est caractérisé par une réponse lymphocytaire T
particulièrement efficace. Nous avons rapporté que les Contrôleurs du VIH inclus dans la cohorte
ANRS CO21 CODEX possèdent une population de cellules T CD4+ capables de reconnaître l'épitope
immunodominant Gag293 avec une haute sensibilité. Nous cherchons à présent à déterminer si les
candidats vaccins peuvent induire des réponses T CD4+ similaires à celles des Contrôleurs.
Dans ce but, nous avons analysé les réponses spécifiques de Gag293 chez des volontaires sains
ayant reçu le candidat vaccin ADN ADVAX administré par électroporation. La comparaison des
réponses spécifiques de Gag293 dans des lignées T CD4+ primaires par test ELISpot IFN- a montré
que la sensibilité à l'antigène chez les vaccinés (médiane 10-7 M) était proche de celle des
Contrôleurs (5 x 10-8 M) et plus élevée que celle mesurée chez les patients traités (5 x 10-7 M).
L'analyse du répertoire TCR des cellules spécifiques de Gag293 chez les vaccinés a révélé une
amplification préférentielle de la chaîne TCR variable TRBV2, qui prédomine également chez les
Contrôleurs. Cependant, l'utilisation des chaînes variables TRAV est apparue plus diverse chez les
vaccinés que chez les Contrôleurs.
L'analyse des séquences TCR amplifiées chez 4 volontaires vaccinés a mis en évidence un répertoire
TCR biaisé contenant de multiples clonotypes publics partagés avec les Contrôleurs (11 clonotypes
TRAV24 et 3 TRBV2).
En conclusion, un candidat vaccin ADN administré par électroporation a la capacité d'induire des
réponses T CD4+ de haute sensibilité et un répertoire TCR partagé en partie avec celui des
Contrôleurs du VIH. Cette étude suggère que les clonotypes TCR publics pourraient servir de
nouveaux biomarqueurs permettant d'évaluer la qualité des réponses vaccinales induites contre le
VIH.
15
PRESENTATION ORALE
Anticorps monoclonaux antiviraux: des immunothérapies passives ou actives?
Mar Naranjo-Gomez, Jennifer Lambour, Marc Piechaczyk and Mireia Pelegrin
Institut de Génétique Moléculaire de Montpellier, UMR 5535 CNRS, Montpellier
Les anticorps monoclonaux (AcM) sont considérés avec un intérêt grandissant pour traiter le SIDA,
notamment, des puissants anticorps neutralisants se sont montrés efficaces dans le contrôle de la
virémie chez des patients infectés par VIH. Désormais, comprendre les multiples effets antiviraux des
AcM représente en enjeu médical majeur avec des conséquences thérapeutiques importantes.
En utilisant un modèle d’infection rétrovirale chez la souris, notre laboratoire a apporté la preuve de
concept qu'une immunothérapie courte par un AcM antiviral neutralisant peut, non seulement exercer
un effet antiviral direct, mais aussi un effet de type « vaccinal » permettant aux animaux infectés de
développer une immunité antivirale (humorale et cellulaire) protectrice à long terme.
De façon importante, des études récentes ont montré que des anticorps anti-VIH potentialisent la
réponse humorale chez des patients infectés, bien que les mécanismes impliqués n’aient pas été
élucidés. Nous avons montré dans notre modèle d’infection que les complexes immuns (IC) formés
avec des AcM et des cellules infectées sont cruciaux dans l'induction de l’effet vaccinal en activant
des cellules dendritiques via l’interaction avec les FcγRs (récepteurs des fragments constants des
IgG). Cependant, les interactions IC-FcγRs peuvent impliquer d’autres cellules du système
immunitaire, telles que les polynucléaires neutrophiles (PNN).
Outre leur pouvoir microbicide, les PNN se sont révélées récemment être des cellules clés dans
l’orchestration des réponses immunes. Cependant, leur rôle immunomodulateur suite à des thérapies
antivirales par AcM n’a pas été étudié. Nous venons de montrer que les PNN sont nécessaires pour
protéger les animaux infectés lors d’une immunothérapie par des AcM neutralisants.
Cependant, cet effet protecteur n’est pas dépendant de la capacité des PNN à contrôler la charge
virale, cette dernière étant principalement contrôlée par les cellules NK. Par contre, ils jouent un rôle
clé dans l’induction d’une réponse humorale antivirale sur le long terme. Ces observations mettent en
évidence un rôle inattendu des PNN dans l’induction d’une réponse immune protectrice par des AcM,
ce qui suggère des nouvelles stratégies pour améliorer les immunothérapies des infections virales.
Dans ce cadre et dans le but d‘étendre nos observation dans un contexte d’infection par VIH, nous
étudions actuellement comment des IC formés avec des AcM anti-VIH neutralisants et des
déterminants viraux activent les PNN humains et modulent leurs fonctions. Ces travaux devraient
fournir des bases moléculaires et cellulaires nouvelles pour augmenter l'efficacité des
immunothérapies anti-VIH par AcM.
16
Poster
L’intégrase du VIH-1 : une nouvelle approche pour une structure haute résolution et un
criblage haut débit de nouveaux inhibiteurs de conformation.
Julien Batisse, A. Reutenauer, K. Pradeau-Aubreton, N. Levy, S. Eiler, O. Oladosu,
B. Maillot, R. Drillien & Marc Ruff
1
Département de Biologie Structurale Intégrative – IGBMC – CERBM, Illkirch, France
L’apparition persistante de résistances et le fort pouvoir mutationnel du VIH-1 requiert un
développement constant de nouvelles molécules et stratégies antivirales. Les molécules ciblant
l’intégrase virale (IN) semblent être parmi les plus efficaces contre la progression du VIH-1 à l’heure
actuelle. Cependant, l’absence de données structurales de l’intégrase du VIH-1 sous sa forme entière
ou au sein du Complexe de Pré-Intégration (PIC) ne permet ni la découverte de nouvelles molécules,
ni l’optimisation des drogues déjà existantes (Raltegravir, Elvitegravir, Dolutegravir). En effet, une
connaissance précise du site de fixation de ces drogues au sein du PIC permettra d’affiner la structure
de ces molécules pour les rendre plus efficaces. Parmi les protéines présentes au sein du PIC, il a
déjà été montré que le facteur LEDGF permet une stabilisation de l’intégrase. Notre objectif est donc
de produire et de purifier à grande échelle le complexe IN/LEDGF pour en résoudre la structure à
plus haute résolution.
Nous avons mis au point au laboratoire une procédure standardisée permettant de former in vitro des
complexes stables à partir de protéines désordonnées comme l’intégrase. Le complexe IN/LEDGF est
produit sous forme d’une polyprotéine dans un système de cellules de mammifère qui permet la
formation in cellulo du PIC en conservant les modifications post-traductionnelles. Les PICs ainsi
produits et purifiés sont ensuite utilisés pour des études structurales poussées par des techniques de
cryo-EM ou de cristallisation. Les complexes sont également analysés quant à leur activité
d’intégration : deux tests sont en cours d’élaboration permettant l’analyse, par des techniques de
fluorescence, de la réaction de 3’processing d’une part et le transfert de brin d’autre part. Ces tests
d’activités vont servir pour des criblages de molécules et a posteriori dans des processus de drug
design.
Une connaissance plus approfondie de la structure du PIC actif permettra d’affiner les molécules déjà
existantes tel que le Raltegravir qui cible le site actif de l’intégrase, mais aussi le design de nouveaux
inhibiteurs conformationnels qui ciblent la stabilisation (blocage dans une configuration donnée) ou la
déstabilisation du complexe IN/LEDGF (désassemblage du complexe) aboutissant à une perte
d’efficacité d’intégration.
.
17
Poster
L’activation des Récepteurs Toll-Like module l’inflammation et l’infection par le VIH-1
dans le tractus féminin reproducteur (étude FEMINIVI)
Fahd Benjelloun1,2, Héloïse Quillay1,3, Claude Cannou1,2, Romain Marlin1,2,4, Yoann
Madec5, Hervé Fernandez6, Fabrice Chrétien7, Roger Le Grand2, Françoise BarréSinoussi8, Marie-Thérèse Nugeyre1,2, Elisabeth Menu1,2,4.
1
Groupe MISTIC, département de Virologie, Institut Pasteur, Paris; 2 ImVA/IDMIT
Infrastructure/CEA/DRF/iMETI, Université Paris Sud, Inserm U 1184, Fontenay-Aux-Roses; 3
Université Paris Diderot, Sorbonne Paris Cité, Cellule Pasteur, Paris; 4 Institut de Recherche sur le
Vaccin (VRI), Créteil; 5 Unité de recherche d’épidémiologie des maladies émergentes, Institut Pasteur,
Paris; 6 Hôpital Bicêtre AP-HP, Kremlin Bicêtre ; 7 Unité de recherches d’histopathologie humaine et
modèles animaux, Institut Pasteur, Paris; 8 Institut Pasteur, Paris.
Les muqueuses du tractus reproducteur féminin (TRF) sont le principal site d’exposition aux infections
sexuellement transmissibles (MST), dont le VIH-1. Les récepteurs Toll-Like (TLRs), largement
exprimés au sein du TRF, reconnaissent des pathogènes et régulent les réponses immunitaires. La
stimulation des TLRs peut induire une activation immune et/ou une production locale de marqueurs
inflammatoires. L’impact antiviral de cette inflammation reste controversé. L’objectif de ce projet est de
déterminer, in vitro, l’effet de l’activation des TLRs sur le contrôle de l’infection par le VIH-1 et sur
l’inflammation dans les muqueuses du TRF humain.
Des biopsies des différents compartiments du TRF (vagin, cervix et utérus) sont obtenues de femmes
VIH-1neg, non ménopausées après leur consentement éclairé. Afin de tester l’activité antivirale des
TLRs, les cellules mononucléées isolées des biopsies sont pré-stimulées par chaque agoniste de TLR
72h avant l’infection par le VIH-1 (Bal R5): PolyI:C (TLR3), LPS (TLR4), R848 (TLR7/8) et CpG ODN
(TLR9).
La production virale est mesurée en dosant l’Ag p24 par ELISA dans les surnageants de culture.
Avant l’infection par le VIH-1, les cytokines sont quantifiées par Luminex et observées par microscopie
confocale sur des coupes de tissus pré-stimulés ou non. Résultats: Chaque compartiment du TRF
présente une composition spécifique en cellules immunitaires. Parmi les cellules CD45+, 30-56% sont
des cellules T CD3+, 9- 16% sont des cellules CD14+ et 1.5-2.1% sont des cellules B CD19+. Les
cellules NK (CD56+) sont plus abondantes dans l’utérus (4%). Selon le compartiment du TRF,
l’activation des TLRs impacte différemment l’inhibition de l’infection par le VIH. La stimulation des
TLR3, 7/8 et 9 contrôle plus efficacement l’infection par le VIH au niveau de l’utérus que dans les
autres compartiments, alors que la stimulation des TLR4 n’a pas d’effet. Selon le compartiment du
TRF, la stimulation des TLRs module de façon distincte la production de cytokines pro et antiinflammatoires.
Nos résultats montrent que la stimulation des TLRs impacte l’expression des cytokines et l’infection
par le VIH dans le TRF. Notre objectif est de déterminer si un effet synergique peut-être obtenu en
stimulant plusieurs TLRs à la fois. L’effet sur l’infection de l’inflammation induite dans le TRF est en
cours d’investigation. Nos résultats donneront des pistes pour le développement de nouvelles
stratégies protectrices anti-MST.
18
Poster
Les événements cliniques lors des interruptions thérapeutiques chez les patients coinfectés par le VIH et le virus de l’hépatite B en Afrique sub-saharienne (ANRS 1269
Trivacan et ANRS 12240 VarBVA)
Anders Boyd1, Laura Houghtaling2, Raoul Moh3, Mariama Abdou Chekaraou4, Delphine Gabillard5,6,
Serge Paul Eholié3,7,8, Xavier Anglaret3,5,6, Fabien Zoulim4, Christine Danel3,5,6, Karine Lacombe9,10
INSERM, UMR_S1136, Institut Pierre Louis d’Epidémiologie et de Santé Publique; 2 Division of
Epidemiology, University of Minnesota; 3 Programme PAC-CI, Site de recherche ANRS, Treichville
CHU; 4 Centre de Recherche sur le Cancer de Lyon, Equipes 15 et 16, INSERM, Unité 1052, CNRS,
UMR 5286; 5 INSERM, U1219, Epidémiologie-Biostatistique; 6 Université de Bordeaux, ISPED; 7
Service des maladies infectieuses et tropicales, Treichville CHU; 8 Faculté de médecine, Université
Felix Houphouet Boigny; 9 Service des maladies infectieuses et tropicales, Hôpital Saint-Antoine, APHP; 10 Sorbonne Universités, INSERM, UPMC Univ Paris 06, Institut Pierre Louis d’épidémiologie et
de Santé Publique (IPLESP UMRS 1136).
1
De nombreuses études ont montré que les interruptions de traitements antirétroviraux (ARV)
entrainent une augmentation de la morbi-mortalité sévère chez les personnes infectées par le VIH en
Afrique sub-saharienne. Cette relation n’a toutefois pas été étudiée chez les patients VIH co-infectés
par le virus de l’hépatite B (VHB).
Nous avons analysé 632 participants inclus dans un essai randomisé en Côte d’Ivoire comparant le
traitement ARV en continue (ARV-C), avec les interruptions structurées (ARV-2/4, 2 mois sans ARV et
4 mois sous ARV) et guidé par le taux de CD4+ (TGCD4, les interruptions à 350 cellules/mm 3 et
réintroduction à 250 cellules/mm 3). Les taux d’incidence (TI) des morbidités liées au VIH et non liées
au VIH ont été comparés en fonction de statut de l’antigène de l’hépatite B surface (AgHBs).
Au total, 65 (10,3 %) avaient un AgHBs positif à l’initiation du traitement dont 29 (44,6%) avaient une
charge virale (CV) VHB > 10 000 copies/mL. Après une médiane de suivi de 2,0 ans (entre 0,2 à 3,1
ans), 101 patients mono-infectés (TI = 10,0 / 100 personnes•années) et 15 patients co-infectés (TI =
13,2 / 100 personnes•années) ont eu au moins d’un événement sévère lié au VIH. L’incidence était
cependant plus élevée chez les patients co-infectés ayant une CV VHB supérieure à 10 000
copies/mL (TI = 24,0 / 100 personnes•années, p versus les patients mono-infectés = 0,002). Dans ce
dernier groupe, le taux d’infections bactériennes (TI = 12,9 / personnes•années) était également
supérieur par rapport aux patients mono-infectés VIH (TI = 3,3 personnes•années, p = 0,001). Le
risque relatif entre les patients sous TGCD4 ou ARV-2/4 versus ARV-C n’était pas différent en fonction
de groupe de co-infection (p évaluant l’interaction = 0,4). L’incidence des pathologies non liées au VIH
n’était pas significativement différent entre les patients mono- versus co-infectés (p = 0,5), et cela
même chez les patients co-infectés ayant une réplication supérieure à 10 000 copies/mL (p = 0,7).
Lors des interruptions thérapeutiques, les patients co-infectés ayant une réplication élevée à l’initiation
de traitement ARV ont un risque significativement plus élevé de présenter une pathologie liée au VIH,
particulièrement aux infections bactériennes invasives. Ces résultats illustrent l’importance de
traitement ARV en continu chez ces patients.
19
Poster
Efficacité de la récupération nutritionnelle ambulatoire basée sur les aliments prêts à
l’emploi chez les enfants et adolescents sénégalais infectés par le VIH : la recherche
opérationnelle multicentrique SNACs
Cécile Cames1 Sidy Mokhtar Ndiaye2, Marie Varloteaux1, Karim Diop2-3, Mohamed Coulibaly3, David
Masson4, Bara Ndiaye2, Fatou Niasse5
1
Institut de Recherche pour le Développement, UMI233/U1175/Université de Montpellier, France,
Centre régional de recherche et de formation à la prise en charge clinique, CHU de Fann, Dakar,
Sénégal, 3 Division de lutte contre le sida et les IST, Ministère de la santé et l’action sociale, Dakar,
Sénégal, 4 Sidaction/GIP Esther, Paris, France, 5 Conseil National de Lutte contre le Sida, Dakar,
Sénégal.
2
La malnutrition aigüe sévère (MAS) et modérée (MAM), fréquente chez les enfants et adolescents
infectés par le VIH, y compris quand un traitement antirétroviral (TAR) est en cours, est un facteur de
risque de décès. Les aliments prêts à l’emploi (APE) sont efficaces et largement utilisés dans la
récupération nutritionnelle (RN) chez les enfants < 5 ans en MAS. Cependant, il n’existe pas de
données sur l’efficacité de tels protocoles chez les enfants plus âgés et les adolescents infectés par le
VIH. L’objectif de l’étude SNACs est d’évaluer l’efficacité des APE dans 12 sites de prise en charge du
VIH pédiatrique au Sénégal.
Le Plumpy Nut™ et le Plumpy Sup™ ont été prescrits chaque 2 semaines selon le poids aux enfants
MAS et MAM, respectivement, âgés de 6 mois à 19 ans, jusqu’à la RN, définie comme l’indice de
masse corporel pour âge > -1.5 z-score. Un bilan biologique a été réalisé à l’inclusion et en fin
d’étude. Les facteurs associés à la RN ont été identifiés par une régression logistique multivariée.
Au total, 185 enfants ont été inclus, 79 MAS et 106 MAM, dans 2 sites dakarois et 10 sites régionaux.
L’âge médian était 11,7 ans (IQR: 8.1–14.3) et 39% étaient des filles. Parmi 87% des enfants sous
TAR, 46% présentaient une charge virale < 300 cp/ml. La majorité, 70%, ont récupéré, 15% étaient en
échec, 6% ont abandonné, 2% sont décédés et 6% sont toujours en cours de suivi. La durée médiane
de RN était 102 jours (63–189) chez les enfants en MAM et 178 jours (89–275) chez les MAS
(P<0.001). Présenter une MAM (aOR=4.2, IC 95% : 1.8–9.8), être inclus en région (3.9, 1.5–10.1), et
être âgé < 10 ans (3.7, 1.3–10.9) étaient associés à la RN.
Les protocoles thérapeutiques basés sur les APE sont faisables et efficaces chez les enfants et
adolescents infectés par le VIH, y compris en milieu décentralisé. Ces résultats plaident pour
l’intégration de ces thérapies dans la prise en charge globale du VIH pédiatrique et pour une
intervention aux stades précoces de la malnutrition aigüe.
20
Poster
Répression de la transcription du VIH-1 par les facteurs de l’exosome nucléaire
Xavier Contreras, Gabriel Sanchez, Marion Helsmoortel, Lisa Bluy, Stéphane Pelletier, Emilie
Rousset, Sylvie Rouquier, and Rosemary Kiernan
Institut de Génétique Humaine, Montpellier
Le LTR du VIH-1 est réprimé par des mécanismes épigénétiques, mais les facteurs responsables de
cette répression ne sont pas bien connus.
Nous montrons dans notre étude que les facteurs de l’exosome nucléaire RRP6, MTR4, ZCCHC8, et
ZFC3H1 sont requis pour la répression de la transcription.
Ces facteurs sont physiquement associés à la région TAR du VIH-1. L’expression transcriptionnelle à
partir du LTR a été augmentée aussi bien par la perte de RRP6 que par celle de MTR4 et par la perte
simultanée des facteurs ZCCHC8 et ZFC3H1 qui sont partiellement redondants.
En accord avec ces observations, l’ARNpol2 a été recrutée au niveau du promoteur alors que la
marque de la chromatine H3K9Me2 était diminuée. Ces études permettent d’identifier de nouveaux
facteurs de répression de la transcription qui réduisent l’expression transcriptionnelle à partir du
promoteur du VIH-1 intégré.
21
Poster
Les lésions de l’ADN induites par les dérivés oxygénés d’origine monocytaire chez les
personnes vivant avec le VIH-1 avirémiques sous traitement comme frein à la
restauration immunitaire
Mehwish Younas, Yea-Lih Lin, Sandrine Gimenez, Pierre Portalès, Mehdi Morchikh, Domenico
Maiorano, Jacques Reynes, Philippe Pasero, Christina Psomas, Pierre Corbeau
Institut de Génétique Humaine
Environ 90% des personnes vivant avec le VIH deviennent avirémiques sous traitement antirétroviral.
Cependant jusqu'à 25% de ces répondeurs virologiques ne restaurent pas leur numération T CD4+ et
nous n'avons aujourd'hui aucune ressource thérapeutique pour ces non répondeurs immunologiques.
Ce défaut de reconstitution du pool de lymphocytes T CD4+ est fortement corrélé à l'activation
immunitaire, mais le mécanisme moléculaire liant ces deux paramètres est mal connu. Nous avons
émis l'hypothèse que l'activation immunitaire persistante sous traitement pourrait être source de
destruction des cellules T CD4+ en induisant des lésions génomiques dans celles-ci. Pour tester cette
hypothèse, nous avons co-cultivé les cellules mononucléées circulantes (PBMC) de répondeurs
virologiques avec des cellules cibles dans des conditions empêchant le contact entre les deux
populations cellulaires.
Nous avons observé que les PBMC d'un répondeur virologique sur deux induisaient des lésions
double-brins d'ADN dans les cellules cibles. Ces lésions sont dues à des dérivés oxygénés (ROS)
produits par les monocytes contenus dans les PBMC. De plus ce type de co-culture provoque
l'apoptose dans des lymphocytes T CD4+ primaires choisis comme cibles, apoptose qui est prévenue
par l'adjonction d'un chélateur de ROS. Enfin les patients dont les PBMC peuvent léser l'ADN de
cellules voisines ont une pente T CD4+, au moment où le test de lésion de l’ADN a été réalisé,
inférieure à celle des autres patients.
Ces résultats suggèrent qu’une surproduction de ROS par les monocytes de certains patients
avirémiques sous traitement pourraient être une cause de restauration imparfaite de la numération T
CD4+. Nous souhaitons maintenant 1) déterminer les causes d'activation immunitaire responsables de
la surproduction de ROS par les monocytes de certains répondeurs virologiques, 2) vérifier que cette
surproduction in vivo est stable dans le temps et est responsable d'une réponse immunologique
incomplète depuis la mise sous traitement efficace, 3) tester si la DNA-PK, l'ATM et la p53 sont
impliquées dans le mécanisme moléculaire allant des lésions d'ADN que nous avons observées à
l'apoptose.
Le phénomène que nous décrivons pourrait participer également à la perte des cellules T CD4+ chez
les personnes non traitées. Enfin les lésions d'ADN induites par les ROS n'ayant pas entraîné
d'apoptose pourraient favoriser la survenue de maladies tumorales.
22
Poster
Les anticorps neutralisants inhibent l’infection par le VIH-1 des cellules dendritiques
dans différentes conditions de co-culture
Camille Ducloy1, Bin Su2, Jéromine Klingler1, Luzia Mayr1, Thomas Decoville1, Sylvie Schmidt1,
Géraldine Laumond1 et Christiane Moog1
1
2
INSERM U1109, Fédération de médecine translationnelle (FMTS), Université de Strasbourg, France
Beijing Key Laboratory for HIV/AIDS Research, You'an hospital, Capital Medical University
Les premiers évènements de l’infection par le VIH dans les muqueuses sont très controversés. En
effet, l’infection des cellules dendritiques (DC), cellules décrites comme étant restreintes à l’infection
par le VIH, ainsi que leurs participations aux étapes précoces de l’infection et de la dissémination du
VIH reste sujet à débat. Plusieurs études ex vivo dans les muqueuses ont montré que les lymphocytes
T CD4+ (LT CD4+) sont les cibles principalement infectées après 7 à 14 jours de culture, après de
multiples cycles de réplication. D’autres études, au contraire, observent une capture rapide du VIH par
les DC (CD11c+CD103-), une redistribution de ces cellules sous la surface épithéliale et leur infection.
L’objectif de notre étude est de caractériser les événements précoces de l’infection par le VIH dans un
contexte de co-culture DC/LT et dans les tissus vaginaux-utérins et de définir la capacité inhibitrice
des anticorps à inhiber les premiers évènements de l’infection.
Méthode 1: Les monocytes dérivés en DC et les LT CD4 autologues activés à la PHA sont co-cultivés
avec des LT préalablement infectés par le VIH-1Bal, le VIH-1Bx08 ou le virus fondateur VIH-1pREJO
en présence ou en absence d’anticorps neutralisants. Après 1 et 3 jours de co-culture, les cellules
sont caractérisées par phénotypage et l’infection est déterminée par marquage intracellulaire de la
p24 et analysées par FACS.
Méthode 2: Les cellules isolées de tissus vaginaux-utérins sont infectées par le VIH-1Bal ou le VIH1pREJO et les premiers évènements de l’infection sont caractérisés.
Dans notre modèle de co-culture, nous observons que les DC sont les premières cellules infectées
après 1 jour de co-culture pour les 3 virus. En présence de l’anticorps neutralisant 10-1074, une
diminution dose dépendante du pourcentage de cellules infectées est observée. Dans les cellules
isolées de tissus, les DC (CD11c+) sont infectées alors qu’elles ne représentent que 2% de la
population totale de CD45+. Les LT, représentant 80% de la population, sont également infectés. Un
phénotypage approfondie des cellules infectées est en cours. L’ensemble de ces résultats indique que
les DC sont des cellules cibles clefs du VIH, susceptibles à l’infection dans des conditions de coculture. Les anticorps neutralisants sont capables d’inhiber l’infection de ces DC.
Ainsi, les DC pourraient représenter des cellules cibles stratégiques, infectées précocement en coculture avec des lymphocytes, qu’il faudra protéger de l’infection par induction d’une réponse
humorale locale efficace lors de transmission par voie sexuelle..
23
Poster
Le motif essentiel de l’intégrase du HIV-1 NKNK
Marine Kanja1, Pierre Cappy1, Marc Ruff2, Matteo Negroni1 and Daniela Lener1
1
Retroviruses et Évolution Moléculaire, Univ. de Strasbourg, ARN CNRS, UPR 9002, Strasbourg ; 2
Stabilité de la chromatine et mobilité de l'ADN, Univ. de Strasbourg, IGBMC CNRS, INSERM, Illkirch.
En réalisant l'intégration de l'ADN viral dans le génome de la cellule, l'intégrase (IN) du VIH-1 est
essentielle pour la réplication virale. Cependant, l'architecture du tétramère IN n'a jusqu'à présent été
déduite qu'en combinant les informations obtenues sur des parties individuelles de la protéine. Pour
des protéines variables, comme celles du VIH, la rétention de la fonctionnalité repose sur la
coévolution qui permet de contrebalancer l'effet délétère d'une mutation par l'introduction de mutations
compensatoires dans d'autres positions de la protéine. Les positions abritant ces mutations sont
structurellement et fonctionnellement liées, fournissant des informations sur l'agencement de la
protéine. Nous avons construit des IN chimériques entre isolats primaires du groupe M et O du VIH-1
et analysé leur fonctionnalité par infection en culture. Le raisonnement est que, si les réseaux de
coévolution sont perturbés dans les chimères, la fonctionnalité pourrait être altérée.
Nous observons une diminution de l'efficacité d'intégration pour certaines chimères M/O et, par le
remplacement des résidus qui diffèrent entre IN chimériques et sauvages, nous avons défini un motif
de deux lysines et deux acides aminés polaires (NKNK pour le groupe M), essentiel pour l'intégration.
Dans le groupe M, la présence d'au moins deux K est nécessaire pour que la fonctionnalité ne baisse
pas à des niveaux indétectables. Pour deux K ou plus, la fonctionnalité est restaurée même si, en
fonction des positions occupées par le K dans le motif, pas à des niveaux équivalents. Le
remplacement des acides aminés polaires du motif affecte également la fonctionnalité de la protéine à
divers niveaux, en particulier son activité d'intégration. Cela indique que chaque résidu du motif NKNK
est donc essentiel. Les données structurales et le modèle cryoEM indiquent que ces résidus sont
alignés le long du squelette de l'ADN cible avec lequel ils pourraient interagir.
Ces résultats sont importants car, d'une part, ils définissent un motif essentiel pour la fonctionnalité IN.
D'autre part, en dépit de la souplesse de la séquence que nous observons en culture de cellule, ce
motif est strictement conservé dans la pandémie suggérant qu'il est nécessaire pour des fonctions
supplémentaires. Globalement, cela fait du motif NKNK une cible potentielle pour le traitement
antiretroviral dont comprendre toutes les fonctions dans lesquelles il est impliqué pendant l'infection
apparaît maintenant essentiel.
24
Poster
Réarrangements structuraux de l’ARN génomique du VIH-1 durant la maturation des
particules virales
Mailler E.1, Vivet-Boudou V.1, Mouhand A.2, Tanwar H.S.3, Tisné C.2, Mak J.3, Paillart J.-C.1, Smyth
R.P.1 & Roland Marquet 1
Université de Strasbourg, CNRS, Architecture et Réactivité de l’ARN. 2 Université Paris Diderot,
CNRS, UMR 8261. 3Deakin University, Department of Infectious Diseases, Australie.
1
Les particules virales qui bourgeonnent des cellules infectées par le VIH-1 sont immatures et non
infectieuses. Des clivages en cascade du précurseur des protéines structurales du virus, Pr55Gag,
par la protéase virale induisent des réarrangements structuraux qui génèrent des particules virales
matures infectieuses caractérisées par leur capside conique. Durant cette maturation, l’ARN
génomique (ARNg) du VIH-1 sous forme dimérique subit lui aussi des réarrangements structuraux
profonds qui restent méconnus, bien que de nombreux indices suggèrent qu’ils sont indispensables à
l’acquisition du pouvoir infectieux du VIH-1 : durant la maturation virale, le dimère d’ARNg devient plus
stable et plus compact et compétent pour la rétro-transcription après infection d’une nouvelle cellule.
Notre but est de déterminer les différentes étapes de la maturation structurale du dimère d’ARNg et de
comprendre le lien entre clivages protéolytiques de Pr55Gag et maturation de l’ARNg. Nous avons
concentré notre analyse sur la région 5’ du génome (nucléotides 1 à 450) qui régule de nombreuses
fonctions du virus, en combinant des approches in vitro et in viro. Par cartographie chimique nous
avons analysé la structure secondaire du signal d’encapsidation de l’ARNg 1°) in vitro en absence de
protéine et en présence de Pr55Gag, de la protéine de nucléocapside mature (NCp7) ou des
intermédiaires de maturation contenant le domaine NC (NCp 9 et NCp15) et 2°) in viro, directement à
l’intérieur des particules virales bloquées à différentes étapes de la maturation par mutagenèse des
sites de clivages de Pr55Gag. Les complexes formés in vitro et les particules virales ont aussi été
analysés après traitement avec un éjecteur des ions Zn2+ (AT-2) qui permet de mettre évidence la
contribution des doigts de zinc du domaine NC.
L’ensemble des données montre des changements structuraux importants, particulièrement entre la
tige-boucle SL3 et le codon AUG du gène gag, une région qui régule l’encapsidation de l’ARNg. Les
données in viro montrent que l’essentiel de ces réarrangements structuraux ont lieu lors du dernier
clivage de Pr55Gag qui est nécessaire à l’acquisition du pouvoir infectieux des particules virales, alors
que la morphologie « mature » des virions est obtenue avant cette étape. De façon inattendue, les
données in vitro montrent que le domaine p6 de Pr55Gag contribue à la reconnaissance spécifique du
domaine SL1 qui joue un rôle clé dans l’encapsidation de l’ARNg.
25
Poster
Chez les patients contrôlant naturellement l'infection, la fréquence des cellules B
spécifiques du VIH-1 corrèle positivement avec la neutralisation d'isolats primaires
transmis précocement duVIH-1.
Angeline Rouers, a* Jéromine Klingler,b Bin Su,b,c Assia Samri,d Sophie Even,d Véronique AvettandFenoel,e,f Clemence Richetta,a Faroudy Boufassa,g Laurent Hocqueloux,h Hugo Mouquet,i,j Christine
Rouzioux,e,f Olivier Lambotte,k,l,m,n Brigitte Autran,d,o Stéphanie Graff-Dubois,a Christiane Moog,
Arnaud Morisa# for the ANRS CO21 Cohort
Sorbonne Universités, UPMC Univ Paris 06, INSERM U1135, CNRS ERL 8255, Center for
Immunology and Microbial Infections – CIMI-Paris, Paris, France a; INSERM UMR_S 1109, Centre de
Recherche en Immunologie et Hématologie, Faculté de Médecine, Fédération de Médecine
Translationnelle de Strasbourg (FMTS), Université de Strasbourg, Strasbourg, France b; Center for
Infectious Diseases, Beijing You'an Hospital, Capital Medical University, Beijing, Chinac; Sorbonne
Universités, UPMC Univ Paris 06, INSERM U1135, Center for Immunology and Microbial Infections –
CIMI-Paris, Paris, Franced; EA7327, Univ Paris Descartes, Sorbonne Paris-Cité, Faculté de Médecine,
Paris, Francee; APHP, Hôpital Necker Enfants-Malades, Laboratoire de Virologie, Paris, Francef;
INSERM, U1018, Faculté de Médecine Paris Sud, Le Kremlin-Bicêtre, Franceg; Service des Maladies
Infectieuses Tropicales, Centre Hospitalier Régional, Orléans, France h; Laboratory of Humoral
Response to Pathogens, Department of Immunology, Institut Pasteur, Paris, France i; INSERM, U1222,
Paris, Francej; Université Paris Sud, Le Kremin Bicêtre, France k; INSERM UMR-1184, Center for
Immunology of Viral Infections and Autoimmune Diseases, Le Kremlin Bicêtre, Francel; CEA,
DSV/iMETI, Division of Immuno-Virology, IDMIT, Fontenay-aux-Roses, Francem; AP-HP, Service de
Médecine Interne-Immunologie Clinique, Hôpitaux Universitaires Paris Sud, Le Kremlin Bicêtre,
Francen; AP-HP, Hôpital Pitié-Salpêtière, Department of Immunology, Paris, Franceo
Une fraction de patients contrôle naturellement l'infection par le VIH-1. Ces contrôleurs "élites" (EC)
maintiennent, en l'absence de traitement, des charges virales faibles ou indétectables.
Différents paramètres virologiques, génétiques et/ou immunologiques sont engagés dans cette
répression du virus.
Comprendre les mécanismes impliqués dans ce contrôle naturel devrait permettre de développer des
stratégies d'immunothérapie innovantes.
Dans ce travail, nous avons caractérisé, dans le sang des EC, le compartiment de cellules B
sécrétrices d'anticorps et dans le sérum, la capacité de neutralisation des anticorps.
Pour cela, nous avons comparé, par des techniques d'Elispot-B et de cytométrie de flux, la fréquence,
la spécificité et l'isotype des réponses mémoires B spécifiques du VIH-1; ceci dans 4 groupes
d'individus:
- des EC portant ou non l'allèle "protecteur" HLA-B*57 ;
- des personnes infectées sous traitement ;
- et des donneurs non-infectés.
Nous avons observé que les EC préservent le compartiment de cellules B mémoires. A l'opposé des
individus traités, les EC maintiennent des cellules B spécifiques du VIH-1. Nous avons ensuite étudié
la capacité des EC à neutraliser des souches primaires du VIH-1 dont des isolats transmis
précocement (transmitted/founder, T/F). 25% des EC ont montré une capacité à neutraliser 40% des
T/F.
De façon remarquable, les individus HLA-B*57+ présentent une association positive entre la
fréquence des cellules B spécifiques du VIH-1 et une réponse neutralisante efficace. Nos résultats
suggèrent que chez les individus HLA-B*57+, la réponse B mémoire spécifique du virus pourrait
contribuer au contrôle naturel de l'infection.
26
Poster
Le domaine C-terminal de la protéine Pr55Gag du VIH: interactions multiples et rôle dans
l’assemblage et le bourgeonnement du virus.
Assia Mouhand1,2 , Anissa Belfetmi3 , Marjorie Catala1,2 , Valéry Larue1 , Loussiné Zargarian3 , Franck
Brachet1 , Pierre Barraud1,2 , Olivier Mauffret3 & Carine Tisné 1,2.
de Cristallographie et RMN biologiques (CNRS - UMR 8015), 2Laboratoire d’Expression
Génétique Microbienne (CNRS - UMR 8261), 3Laboratoire de Biologie et de Pharmacologie Appliquée
(CNRS – UMR 8113)
1Laboratoire
Durant l’assemblage du virus, les protéines Pr55Gag interagissent avec l’ARN génomique (ARNg), des
lipides de la membrane plasmique, des protéines de l’hôte (ALIX, TSG101) via le complexe ESCRT
(‘endosomal sorting complex required for transport’), des protéines virales auxiliaires (Vpr) et
participent à des interactions intermoléculaires avec d’autres protéines Pr55Gag.
Ces multiples interactions sont responsables de la formation de la particule virale, de la sélection de
l’ARNg et de l’encapsidation de Vpr. Le domaine C-terminal de Pr55Gag contenu dans la protéine
NCp15 participe à un grand nombre de ces interactions, que ce soit par le domaine nucléocapside
(NC) que le domaine p6. Nous étudions la NCp15 comme modèle du domaine C-terminal de Pr55Gag
afin de mieux comprendre le rôle de ce domaine lors de l’assemblage et du bourgeonnement viral.
La RMN (Résonance Magnétique Nucléaire) et la microcalorimétrie (ITC) sont utilisées comme outils
d’étude des interactions de la NCp15 avec ces différents partenaires. Les récents résultats obtenus
seront présentés.
27
Poster
Modifications différentielles de sites distincts du tissu adipeux par la thérapie HAART.
Importance des dépôts, modélisation, mécanismes moléculaires
Christophe Ravaud, Azoulay Stéphane, Pare Martin, Dani Christian, Ladoux Annie
Inserm, Université de Nice
Le SIDA a fait plus de 34 millions de morts dans le monde depuis son apparition. De nos jours 37
millions de personnes sont toujours infectées par le VIH sans qu’il n’y ait encore de vaccin disponible.
La thérapie Antirétrovirale Hautement Active (HAART) a considérablement amélioré l’espérance de
vie des patients, diminué leur charge virale et réduit la propagation du VIH. Elle est composée
d’Inhibiteurs de la Protéase (IP) et de la Transcriptase Inverse du VIH. Or elle engendre des effets
secondaires métaboliques graves, dont les lipodystrophies correspondant à un remodelage distinct
des dépôts de tissu adipeux (TA). Parmi les cellules du TA, les progéniteurs adipeux (PA) produisent
des adipocytes mâtures par différenciation et assurent son maintien en s’auto-renouvelant.
Si l’inhibition de la production d’adipocytes blancs par les IP a été bien décrite, leurs effets sur l’autorenouvellement ou sur la différenciation adipocytaire brune ont été peu abordés. Leur connaissance
permettrait d’identifier de nouvelles cibles et d’adapter les traitements.
Nous avons comparé les effets du Lopinavir (LPV), l’un des IP les plus utilisés et du Darunavir (DRV),
un IP de dernière génération, sur les propriétés de PA issus de sites adipeux distincts de la face ou de
la périphérie. Nous montrons que le LPV inhibe la différenciation adipocytaire préférentiellement dans
les tissus périphériques. Le DRV a un effet plus modéré quel que soit le PA analysé. Le LPV inhibe
aussi l’auto-renouvellement des PA ; les plus impactés étant ceux du menton. Le DRV modifie peu ce
paramètre. Nous avons identifié une cible moléculaire du LPV : IER3, un gène clé impliqué dans
l’auto-renouvellement des PA. Ce gène est contrôlé par la boucle autocrine de l’Activine A qui est
indispensable à ce processus et ce mécanisme a pu être mis en évidence grâce aux effets des IP.
D’autre part, bien que le DRV semble avoir peu d’effets secondaires, nous montrons qu’il diminue
drastiquement, tout comme le LPV, la différenciation adipocytaire brune et donc qu’il impacte
spécifiquement certains dépôts de tissu adipeux en modifiant leur fonction métabolique.
L’ensemble de ces résultats pointe une origine plurifactorielle des lipodystrophies et de nouveaux
mécanismes moléculaires responsables des effets indésirables des IP. Ils montrent que le DRV n’est
pas sans effets, bien qu’il préserve mieux l’intégrité du TA améliorant ainsi la qualité de vie des
patients sous thérapie HAART.
28
Poster
Les "travailleur·se·s sexuel·le·s" et la lutte contre le VIH/sida : vers une autonomie
relative ?
Damien Simonin
Centre Max Weber, ENS de Lyon
Les prostitué·e·s, par leurs diverses définitions en problème public (Gusfield, 2009), font l'objet de
différentes stigmatisations (Goffman, 1975). Mais l'émergence d'un mouvement international de "sex
workers" dès la fin des années 1970 constitue aussi une réaction collective, en particulier contre leur
définition comme « risque de contamination » apparue avec l'épidémie de VIH/sida.
À partir des résultats d'une enquête sur le processus socio-historique de construction de la catégorie
de "travail sexuel" (réalisée entre 2010 et 2016 dans le cadre de mon doctorat en sociologie), je
propose de présenter les conditions d'apparition de ces mobilisations et organisations de
"travailleur·se·s sexuel·le·s" en France. Je me fonde sur un corpus d'archives pour retracer les
usages publics de la catégorie depuis son apparition aux États-Unis jusqu'à la situation actuelle en
France ; et sur une quarantaine d'entretiens semi-directifs avec les principaux·ales acteur·trice·s de
ces processus pour contextualiser la production et la diffusion de ces documents.
Il s'agit de décrire un double mouvement d'influences réciproques : d'une part les effets de l'espace
administratif et associatif de lutte contre l'épidémie (Buton, 2005) sur l'émergence de ce mouvement
pour les droits des prostitué·e·s ; d'autre part les effets en retour des "travailleur·se·s sexuel·le·s" sur
les conditions de la lutte contre l'épidémie. À partir des dernières controverses sur la PrEP en
particulier, je voudrais analyser à la fois la dépendance historique des prostitué·e·s aux associations
de lutte contre l'épidémie et l'autonomisation progressive et relative des "travailleur·se·s sexuel·le·s"
dans la définition de leur cause.
29
Poster
Rétention et réponse immunologique en fonction du genre au cours des 7 ans suivant la
mise sous traitement antirétroviral en Afrique de l’Ouest
Thierry Tiendrebeogo 1 ; Eugene Messou 2 ; Shino Arikawa 1 ; Aristophane Tanon 3 ; Vivian
Kwaghue 4 ; Marcel Zannou 5 ; Francois Dabis 1 ; Albert Minga 6 ; Renaud Becquet 1
INSERM U1219, Université de Bordeaux, Bordeaux, France, 2 Centre de suivi VIH CePReF,
Programme PACCI, Abidjan, Côte d'Ivoire, 3 CHU de Treichville, Abidjan, Côte d'Ivoire, 4 University of
Abuja Teaching Hospital, Abuja, Nigeria, 5 Centre de Prise en Charge des Personnes Vivant Avec le
VIH, CNHU, Cotonou, Benin, 6 Centre Médical de Suivi de Donneurs de Sang CNTS, Programme
PACCI, Abidjan, Côte d'Ivoire
1
Des différences de genre sur la rétention et la réponse immunologique au traitement antirétroviral
(TARV) ont été rapportées en Afrique, mais essentiellement au cours des deux à trois premières
années suivant la mise sous TARV. L’évaluation en fonction du genre de ces critères de réussite de la
prise en charge du VIH n’a jamais été réalisée en Afrique de l’Ouest.
Nous avons inclus tous les patients de la collaboration IeDEA West Africa qui avaient débuté un TARV
entre 2002 et 2015 et qui avaient une mesure de CD4 à leur mise sous traitement. Un modèle de
régression logistique a évalué le risque d’absence de suivi suivant la mise sous TARV, et des
analyses de survie avec un modèle de Cox ont évalué le risque d’échec de rétention (défini comme
étant décédé ou perdu de vue) dans les 7 ans suivant la mise sous TARV. Les différences de genre
sur l’évolution de la réponse immunologique ont été évaluées par des modèles linéaires mixtes.
Au total 49.677 patients (66% de femmes) ont contribué à 197.953 personnes-années de suivi. A la
mise sous TARV, les hommes étaient plus âgés que les femmes (âge médian de 40,8 ans vs. 34.0) et
avaient un niveau de CD4 plus bas (140 vs. 184 cellules/ml en médiane). Le fait d’être un homme était
associé avec un risque accru de ne pas avoir de suivi après la mise sous TARV (RCa= 1,22 ICà95%
[1,12-1,33]) et une probabilité accrue d’échec de rétention au cours des 4 premières années suivant la
mise sous traitement (RRa=1,22 [1,17-1,28], 1,11 [1,05-1,18] et 1.15 [1,04-1,28] au cours des 1ère,
2ème, 3ème et 4ème années). L’échec de rétention n’était ensuite plus différent entre les hommes et
les femmes entre la 5ème et 7ème année suivant la mise sous TARV (RRa=0,95 [0,87- 1,04]).
L’évolution de la réponse immunologique était similaire entre les hommes et les femmes au cours des
4 premiers mois de suivi, puis les femmes avaient une meilleure réponse leur permettant d’atteindre le
seuil de 500 CD4 à 54 mois de suivi en moyenne, tandis que les hommes ne l’avaient toujours pas
atteint à 72 mois de suivi.
Ces résultats confirment dans le contexte ouest-africain une meilleure rétention des femmes que des
hommes au cours des premières années suivant la mise sous traitement, puis cette différence
disparaît à partir de la cinquième année. Des interventions adaptées aux besoins spécifiques à
chaque sexe sont nécessaires pour améliorer l’efficacité des programmes de prise en charge VIH
dans ce contexte.
30
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