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Dialogue social : l’âge de raison ?
(cf. la note de synthèse 16.1 d’avril 2008), le taux de syndicalisation, au global,
ne dépasse pas 7 %, avec des pointes autour de 10 % dans quelques secteurs
(banque-assurance, éducation-santé, industrie, transports ; les autres services,
plus dynamiques en termes de création d’emplois, constituent des déserts syn-
dicaux). La part des entreprises dans lesquelles une organisation syndicale est
implantée ne dépasse pas 25 %. Ce chiffre ne dépasse 50 % que dans les entre-
prises de plus de 100 salariés. Parmi les syndiqués, les professions intermé-
diaires, les CDI prédominent, de même que les hommes âgés de plus de 45 ans.
Ces différents éléments représentent, de ce fait, des signaux que ne com-
pense pas l’apparent dynamisme des négociations au niveau des branches.
Comme l’a démontré le « Rapport sur la négociation collective et les branches
professionnelles » de M. Jean-Frédéric Poisson, 50 % des branches peuvent
être considérées comme « moribondes » ou « éteintes » en termes d’activité.
Le taux de couverture élevé par la négociation collective (90 % des salariés
hors secteur agricole) est en réalité lié à l’extension par voie administrative des
négociations.
La perspective adoptée par l’Institut de l’entreprise s’est voulue l’inverse de celle
communément admise, et ce dès le point de départ de notre travail 1 :
• Plutôt que de nous concentrer sur les problèmes du dialogue social interpro-
fessionnel, nous avons souhaité partir de l’entreprise, car c’est au niveau de
cette brique élémentaire de l’économie et des relations sociales que s’enracine le
sentiment de défiance ou de confiance.
• Au lieu de nous engager exclusivement dans un diagnostic du fonctionnement
juridique et légal des instances de représentation du personnel, nous avons pris
en compte, dans une démarche prospective, la réalité des relations au sein de
l’entreprise, largement conditionnées par l’évolution des modalités du travail et
des organisations.
• En lieu et place de propositions législatives et réglementaires, adressées avant
tout à la puissance publique, nous avons choisi comme point de départ les
actions qui peuvent être engagées par les entreprises elles-mêmes, et plus lar-
gement par les partenaires sociaux sur le terrain.
1. La présidence de l’Observatoire de prospective sociale de l’Institut de l’entreprise est assurée, au sein de l’Institut
de l’entreprise, par M. Jacques Gounon, président-directeur général d’Eurotunnel Group. M. Hubert Landier, expert
en relations sociales, assure le pilotage opérationnel du rapport « Performance et dialogue social ». Le groupe de
travail est constitué de praticiens des relations sociales au sein des entreprises et d’experts, universitaires et consul-
tants. Les propositions du rapport ont également été soumises à la discussion d’un ensemble d’acteurs (syndicalistes)
et d’experts (juristes, sociologues du travail, DRH) de la question, sous la forme de groupes miroirs et d’entretiens
bilatéraux.
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