5L’homéostasie
Émission 1 : L’adaptation aux changements
Description de l’émission
Depuis les origines de la vie, tout organisme a dû lutter pour se maintenir en vie
malgré les variations du milieu ambiant. Comment les organismes peuvent-ils
supporter des conditions extrêmes qui menacent leur existence? Par le mécanisme
de l’homéostasie, c’est-à-dire l’ajustement de leur milieu intérieur de manière à
compenser les variations du milieu extérieur.
Le chien qui dort semble inconscient de son environnement, cependant,
des récepteurs internes surveillent constamment les conditions ambiantes et
effectuent les ajustements nécessaires. Ainsi, pour compenser une baisse de
température, les muscles de la peau hérissent les poils, ce qui augmente le nombre
d’alvéoles isolantes. De plus, le frisson crée de la chaleur dans les muscles situés sous
la peau. Si le chien a trop chaud, le halètement rafraîchit son corps grâce à
l’évaporation de l’eau qui se trouve dans ses poumons et sur sa langue.
Ces mécanismes automatiques contribuent à maintenir la température du corps
dans des limites étroites.
La température n’est toutefois pas le seul facteur que l’organisme maintient dans
des limites étroites; il y en a beaucoup d’autres. Prenons l’exemple de la glycémie.
Lorsqu’un lion ou un tigre tue sa proie, il la dévore jusqu’à ce qu’il soit rassasié.
La proie consommée, l’animal n’en tuera peut-être pas d’autres avant plusieurs jours.
Les humains eux-mêmes ne mangent pas toujours de façon régulière : certains jours,
ils mangent trop; d’autres, ils sautent des repas. Malgré cela, tous les organismes
maintiennent en tout temps un taux de glycémie à peu près constant.
La régulation de la glycémie et de la température corporelle ne sont que deux
exemples du principe de l’homéostasie. Le célèbre physiologiste français, Claude
Bernard, proposa en 1859 la théorie de l’état d’équilibre : le maintien de conditions
constantes à l’intérieur de l’organisme. La même année, Charles Darwin publiait
De L’origine des espèces par voie de sélection naturelle. Ces deux théories ont
contribué de façon égale à l’avancement de la science dans leurs environnements :
un milieu extérieur qui varie constamment et un milieu intérieur qui reste presque
toujours stable grâce à une régulation minutieuse.
Bernard : Tous les mécanismes vitaux, si variés soient-ils, tendent vers le même but :
le maintien de conditions de vie constantes dans le milieu intérieur.
La stabilité du milieu intérieur confère à l’organisme une indépendance
qui lui permet d’atteindre son plein épanouissement. *
Le principe de la régulation du milieu intérieur est demeuré sans nom jusqu’en
1930 environ, année où le physiologiste américain Walter B. Cannon a créé le terme
homéostasie, du grec homoisos « semblable » et stasis « position ». On pourrait
donc définir l’homéostasie comme étant la préservation de la constance dans
le milieu intérieur d’un organisme; on en parle souvent comme du maintien
d’un état d’équilibre à l’intérieur d’un organisme.
* Source: Olmstead, J. et E.E. Olmstead, Claude Bernard and the Experimental Method
in Medicine, Abelard Schuman Company Ltd., New York, 1952, p. 224.