94 Ann. Kinésithér., 1985, t. 12, nO3
possibilités d'humidification des voies aériennes
et son rôle possible de vecteur médicamenteux
lui confère une certaine efficacité, lorsque les
indications sont bien posées.
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L'ENCOMBREMENT BRONCHIQUE
Ce problème auquel est confronté beaucoup
de kinésithérapeutes n'est pas toujours facile à
résoudre. Il dépend aussi du type de malade que
l'on doit soigner.
Les malades opérés
Ce problème est d'autant plus difficilelorsque
le malade est opéré et qu'il est de surcroît
insuffisant respiratoire. Le Bird trouve alors ici
une place privilégiée. En effet, on s'adresse à des
personnes qui présentent un ensemble de symp-
tômes ne facilitant pas l'expectoration:
- La douleur, toujours présente après une
intervention, gêne les mouvements respiratoires,
inhibe la toux et les effets d'expectoration.
- Une cinétique respiratoire perturbée, que ce
soit une chirurgie thoracique ou abdominale
(surtout abdominale).
- Une perturbation des volumes mobilisés.
Perturbation d'autant plus importante si l'on
s'adresse à des insuffisants respiratoires. Surtout
chez les sujets restrictifs (présentant déjà une
diminution de leur capacité vitale). Les sujets
obstructifs ont aussi beaucoup de problèmes car
leur débit expiratoire chute énormément.
Ces perturbations sont souvent dues à la
douleur, à la peur, à l'inhibition neuromus-
culaire des muscles re~piratoires. Ce fait est
important car pour se désencombrer, il faut
mobiliser de grands v.olumes d'air; _moteur
principal du désencombrement bronchique.
- Les effets de l'anesthésie. Durant le temps
opératoire, la physiologie respiratoire est
perturbée.
Les cils vibratils ne battent quasiment plus.
L'action anti-infectieuse des globules blancs
est réduite.
De part la position du malade et du relâche-
ment musculaire, on a une importante perturba-
tion du rapport ventilation-perfusion.
Les gaz insufflés sont souvent secs et froids.
Il y a une augmentation de la sécrétion de
mucus due aux irritants que sont l'intubation
et les gaz anesthésiques.
Tout ceci participe à la formation de l'atélec-
tasie postopératoire.
Vu l'ensemble de ces symptômes, le relaxateur
de pression va permettre outre d'humidifier les
sécrétions bronchiques de façon efficace (afin
qu'elles deviennent plus facilement mobilisa-
bles), outre son rôle de vecteur médicamenteux,
de mobiliser de grands volumes d'air. Mobilisant
les sécrétions bronchiques, il joue sur les
propriétés rhéologiques du crachat, en abaissant
sa viscosité. C'est un véritable « ramonage» des
voies aériennes permettant une désobstruction
bronchiolaire et facilitant grandement l'expec-
toration.
Les variations importantes de débit et de
pression, permet la réouverture de certains
territoires pulmonaires, obstrués par des cra-
chats. Tel est le cas des atélectasies. Tout ceci
est mis en évidence par une augmentation de
l'expectoration qui suit la séance.
Des variations importantes de débits entraî-
nent souvent la toux. Si elle est productive,
comme c'est souvent le cas, cela ne peut être
que bénéfique, sinon on risque de fatiguer le
malade.
Il est bien évident que les autres techniques
de kinésithérapie respiratoire permettant ou
facilitant l'expectoration doivent obligatoire-
ment accompagner les séances. Seule, la relaxa-
tion de pression peut ne pas être efficace.
Les positions dites «de drainage» sont
souvent utilisées, permettant une action plus
localisée de la relaxation de pression.
.Le ,réglage du «Bird »est fonction d'un
certain nombre de paramètres. Sachant que la
limite de la pression maximale d'insufflation joue
sur l'amplitude respiratoire et que le débit joue
sur la durée de l'inspiration. Cela permet de
s'adapter à chaque patient.
Les personnes présentant une compliance
faible et des résistances pariétales élevées peu-
vent justifier de pressions élevées (+ 30,
+40 cm H20) afin de mobiliser une amplitude
ventilatoire suffisante pour intervenir sur des