Le bilan neuropsychologique :
sa finalité, son intérêt, sa passation, sa représentation.
Document réalisé en novembre 2016 par Laurent CLAUDEL, psychologue spécialisé en neuropsychologie
Finalité :
Le bilan neuropsychologique a pour finalité d’évaluer les fonctions cognitives et le comportement1.
Il objective ou exclue des troubles cognitifs ou comportementaux consécutifs à un développement
cérébral altéré ou à des lésions cérébrales dont l’étiologie est mécanique (ex : accident de voiture),
infectieuse (ex : encéphalite), neurodégénérative (ex : maladie d’Alzheimer), vasculaire (ex : A.V.C.
= Accident Vasculaire Cérébral), épileptique, tumorale, …2 La dissociation d’une fonction cognitive
préservée avec l’atteinte d’une autre est à la base du bilan neuropsychologique.
Intérêt :
L’intérêt d’un bilan neuropsychologique n’est pas autant d’objectiver que d’exclure des troubles
cognitifs ou comportementaux. Le bilan met en lumière les capacités cognitives les plus prononcées
comme celles qui sont fragiles. Un individu a des capacités cognitives très hétérogènes par rapport à
un autre. Identifier les lacunes comme les points forts d’un individu favorise la compréhension de
son adaptation à tout environnement, notamment à l’école ou au travail.
L’intérêt d’un bilan neuropsychologique qui objective un trouble cognitif ou comportemental est de
reconnaître un handicap, puis d’envisager une rééducation / un aménagement adapté. Objectiver la
préservation d’une fonction est tout aussi essentiel que d’objectiver l’atteinte d’une autre ; car la
rééducation / la réhabilitation est déterminée par le fonctionnement cognitif encore opérant.
Le bilan neuropsychologique, qu’il objective ou exclue un trouble cognitif ou comportemental, est
par conséquent essentiel pour conduire à un diagnostic.
*Par exemple, si un bilan ophtalmologique ou orthoptique exclue l’hypothèse de troubles perceptifs
ou sensoriels visuels ; un bilan neuropsychologique peut conduire à celle de troubles cognitifs
visuels.
*Autre exemple, un bilan neuropsychologique qui objective un trouble cognitif suppose une/des
lésion(s) cérébrale(s) ou un développement cérébral altéré qui réduisent le risque d’un faux-positif
psychiatrique3 et celui d’un traitement médicamenteux non pertinent, non adapté.
1 Les fonctions cognitives sont l’attention, la mémoire (ex : épisodique, sémantique, de travail, antérograde /
rétrograde, … ses composantes : l’encodage, la récupération, le stockage), les fonctions exécutives (ex : flexibilité,
double tâche, vitesse de traitement, …), la cognition sociale, les capacités visuo-sptatiales et visuo-constructives, le
langage (production & compréhension, écrit & oral), les praxies (exécution des mouvements), l’audition, la
vision, ...
2 Par son expertise, le neuropsychologue évalue le cognitif et le comportement, objective l’atteinte ou la préservation
fonctionnelle, suggère l’altération structurelle (c’est-à-dire cérébrale).
3 Dans l’exemple d’un diagnostic psychiatrique, le bilan neuropsychologique peut mettre en lumière un trouble
cognitif, supposé consécutif à une lésion cérébrale, qui viendra contredire ce diagnostic. Le faux-positif est ici le
diagnostic « positif », mais « erroné » d’une pathologie psychiatrique ; sachant qu’une lésion cérébrale suggère
d’exclure l’hypothèse de troubles psychiatriques.
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