I. ALLOCUTION DE BIENVENUE ET INTRODUCTION
Madame Dominique Tilmans, députée
Mesdames, Messieurs,
Votre présence ce matin démontre combien les dérives de la chirurgie esthétique sont au cœur
du débat, de vos préoccupations. Nous sommes heureuses, Christine Defraigne et moi-même,
de vous accueillir ici au Parlement.
L'évolution des connaissances, de la médecine, des techniques, des implants, du matériel, de
l'hygiène, des conditions de sécurité permet à l'homme, la femme, de réaliser ce dont il a
toujours rêvé, modifier son apparence.
Depuis longtemps déjà, on corrige les oreilles, un nez… On modifie le volume des seins, de la
taille des hanches, des cuisses… On gomme les rides d'un visage ou d’un corps que le temps a
abîmé. Et c'est tant mieux, si la médecine nous permet aujourd'hui à la femme, à l’homme,
d'être mieux dans notre peau.
Mais ce n'est pas tant l'ampleur du phénomène, devenu un véritable produit de consommation,
véritable business qui nous interpelle ce matin, mais surtout, l'absence de législation, de
normes, d'encadrement qui nous amène à réfléchir, à réagir et à organiser le colloque
d’aujourd’hui.
Pas de statistiques fiables mais des estimations :
Entre 20.000 et 30.000 liposuccions seraient pratiquées chaque année en Belgique et 10.000
femmes auraient recours aux implants mammaires.
Ce phénomène ne touche pas uniquement les adultes, mais aussi les ados. Selon une enquête
menée par le magazine britannique « Sneak », si 13% des adolescents se disent satisfaits de
leur corps. A contrario, 87% sont insatisfaits et en 2003 : 331.886 ados américains auraient eu
recours à la chirurgie esthétique.
Je ne m'attarderai pas sur les dérives du tourisme esthétique pour lequel de plus en plus
d’européens se rendent en Tunisie ou au Maroc pour se faire opérer.
Ni sur la chirurgie esthétique qui va jusqu'à modifier les organes génitaux pour s'identifier aux
derniers canons des médias pornographiques.
Je ne m'attarderai pas non plus sur les différentes causes de l'engouement pour la chirurgie
esthétique qu'elles soient notre mode de vie, nos standards, la surmédiatisation par la presse
écrite et télévisée, les émissions de voyeurisme où l'on peut gagner deux ou trois interventions
esthétiques lors d'un concours!
Je m'en tiendrai aux objectifs de notre colloque en me réjouissant de la qualité du panel des
intervenants qui ont accepté avec nous (Chambre et Sénat) de consacrer cette matinée à
analyser les dérives de la chirurgie esthétique, afin de réfléchir aux avancées législatives bien
indispensables.
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