CONFÉRENCE PHILOSOPHIQUE
“Plus l’être humain sera éclairé, plus il sera libre.”
Voltaire
LE DEVENIR DE L’HUMANITÉ
CONFÉRENCE PAR ÉRIC LOWEN
Paul Gauguin : D'où venons-nous ? Que sommes-nous ? Où allons-nous ? 1897
Association ALDÉRAN Toulouse
pour la promotion de la Philosophie
MAISON DE LA PHILOSOPHIE
29 rue de la digue, 31300 Toulouse
Tél : 05.61.42.14.40
Site : www.alderan-philo.org conférence N°1600-097
LE DEVENIR DE L’HUMANITÉ
conférence d’Éric Lowen donnée le 19/01/2008
à la Maison de la philosophie à Toulouse
Quelles sont les forces qui façonnent le devenir de l’Humanité ? Quelle différence entre
“avenir” et “devenir” ? Sommes-nous face à un devenir pré-établi ou bien est-il ouvert ?
Pourquoi dit-on que seuls ceux qui luttent ont un avenir ? Le devenir de l'Humanité est-il le
seul fruit de forces impersonnelles collectives ou est-il possible de rompre ce fatalisme ? Quel
rôle l’individu peut-il jouer sur le devenir de l’humanité ?
Association ALDÉRAN © - Conférence 1600-097 : “Le devenir de l’Humanité” - 17/05/2000 - page 2
LE DEVENIR DE L’HUMANITÉ
PLAN DE LA CONFÉRENCE PAR ÉRIC LOWEN
Nous aurons le destin que nous aurons mérité.
Albert Einstein (1879-1955)
I LA QUESTION DU DEVENIR DE L’HUMANITÉ
1 - Réfléchir à l’humanité amène à s’interroger sur son devenir historique
2 - La nécessité de distinguer les notions de Temps, d’Avenir et de Devenir
3 - Les trois modalités de devenir : avenir nécessaire, aléatoire et libre
4 - Les variations du rythme du devenir : accélération, ralentissement, immobilisme
5 - De nombreuses difficultés doivent être surmontées pour comprendre le devenir de l’Humanité
II L’ÉMERGENCE RÉVOLUTIONNAIRE DE LA CONSCIENCE DU DEVENIR DE L’HUMANITÉ
1 - Les immenses ères de non-devenir à travers l’histoire naturelle et l’histoire humaine
2 - Les refus inconscients du devenir : l’impermanence est perçue comme un principe négatif
3 - L’irruption récente de la notion de changement civilisationnel et de devenir de l’Humanité
4 - La perception violente à l’échelle humaine de notre devenir depuis le début du 19ème siècle
5 - L’évolution vers une conception positive du devenir, le retour au perpétuel devenir d’Héraclite
III QUELQUES CONCEPTIONS FAUSSES À L’ÉGARD DU DEVENIR
1 - Les conceptions traditionnelles, conceptions cyclistes et de l’éternel retour
2 - La conception judéochrétienne (à cycle unique)
3 - La conception hégélienne et ses héritiers marxistes
4 - Les conceptions comtiennes et positivistes
5 - Les conceptions d’un sens naturel ou surnaturel de l’Histoire
IV LES FORCES AGISSANTES DU DEVENIR HUMAIN
1 - Le devenir de l’Humanité s’entend comme une élévation au dessus de l’éthologie animale
2 - Les progrès de l’Humanité sont seulement culturels et individuels, pas des progrès de l’espèce
3 - Les forces naturelles sont actuellement en réduction maximale, quasiment inexistantes
4 - Les principaux facteurs de notre devenir : individuels, techniques, scientifiques... etc.
5 - L’interactions de facteurs sociologiques collectifs et de facteurs individuels
6 - Le devenir de l’Humanité, uniquement le résultat de facteurs intrahumains
V DE LA CONSCIENCE DU DEVENIR À LA RESPONSABILITÉ HISTORIQUE
1 - De la liberté de notre devenir individuel à la liberté du devenir de l’Humanité
2 - La prise de conscience du libre devenir et de l’importance de notre action dans son élaboration
3 - La libération du fatalisme, un avenir ouvert et libre où nous sommes désormais acteur
4 - L’avenir est ce que nous en faisons ou laissons faire
5 - L’histoire n’a pas de sens, c’est à nous de lui en donner un !
VI CONCLUSION
1 - La conscience du devenir et de ses enjeux, la responsabilité de l’avenir
2 - Le combat pour un avenir vraiment “humain” est entre nos mains
ORA ET LABORA
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Document 1 : Dans les conceptions traditionnelles, l’idée du devenir est la plupart du temps envisagé de
manière cyclique comme en Inde par exemple (les Yugas) ou dans le platonisme (une des roues du temple
de Konarak, Inde XIIIème siècle). Qu'il s'agisse du retour des saisons, de la rotation des astres, ou du bon
ordre de la société, l'idée de régularité est fondamentale pour la pensée humaine.
Document 2 : La conception chrétienne du devenir du monde est inscrite dans la logique théologique de la
sortie du jardin d’Éden (chute), de la venue du rédempteur et de l’attente de l’apocalypse qui réouvrira le
royaume de l’Humanité. Gravure de l’apocalypse de Dürer, 1498, passage lorsque Jean voit le seigneur
dans le cercle des sept chandeliers.
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Document 3 : On oublie trop souvent que Hegel (1770-1831) resta toujours un adepte de la religion
luthérienne. La conception hégélienne de l’histoire est la transposition en terme philosophique de la
conception chrétienne entre Éden, chute, et rédemption, avec en arrière plan l’idée d’un finalisme du devenir
dans un sens chrétien.
Le côté négatif de ce spectacle [le spectacle de la décadence des civilisations] du
changement provoque notre tristesse. Il est déprimant de savoir que tant de splendeur,
tant de belle vitalité a périr et que nous marchons au milieu des ruines. Le plus noble
et le plus beau nous fut arraché par l'histoire : les passions humaines l'ont ruiné. Tout
semble voué à la disparition, rien ne demeure. [...]
Après ces troublantes considérations, on se demande quelle est la fin de toutes ces
réalités individuelles. Elles ne s'épuisent pas dans leurs buts particuliers. Tout doit
contribuer à une œuvre. À la base de cet immense sacrifice de l'Esprit doit se trouver une
fin ultime. La question est de savoir si, sous le tumulte qui règne à la surface, ne
s'accomplit pas une œuvre silencieuse et secrète dans laquelle sera conservée toute la
force des phénomènes. Ce qui nous gêne, c'est la grande variété, le contraste de ce
contenu. Nous voyons des choses opposées être vénérées comme sacrées et prétendre
représenter l'intérêt de l'époque et des peuples. Ainsi naît le besoin de trouver dans l'Idée
la justification d'un tel déclin. Cette considération nous conduit à la troisième catégorie, à
la recherche d'une fin en soi et pour soi ultime. C'est la catégorie de la Raison elle-même,
elle existe dans la conscience comme foi en la toute-puissance de la Raison sur le
monde. La preuve sera fournie par l'étude de l'histoire elle-même. Car celle-ci n'est que
l'image et l'acte de la Raison. Georg Wilhelm Friedrich Hegel (1770-1831)
La Raison dans l'histoire,1830
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