Cours de morale De l’animal à l’homme
Evaluation module 4.1.
Et finalement…
Qu’est-ce que l’homme ?
Aborder le texte philosophique
1.
« Qu’est-ce qu’un homme ? Ce ne sont pas dans l’histoire de la philosophie, les réponses qui manquent. L’homme est-il un
animal politique, comme le voulait Aristote ? Un animal qui parle, comme il disait aussi ? Un animal à deux pieds sans plumes
comme l’affirmait plaisamment Platon ? Un animal raisonnable, comme le pensaient les stoïciens puis les scolastiques ? Un
être qui rit (Rabelais), qui pense (Descartes), qui juge (Kant), qui travaille (Marx), qui crée (Bergson) ?
Aucune de ces réponses, ni leur somme, ne me paraît tout à fait satisfaisante. […] Imaginons qu’on prouve l’existence chez les
dauphins ou chez tel ou tel extraterrestre d’un langage, d’une organisation politique, d’une pensée, d’un travail, etc. Cela ne
ferait pas du dauphin ou de l’extraterrestre un homme , pas plus que cela ne transformerait l’homme en cétacé ou en martien.
[…] Définitions trop larges, donc, puisqu’elles ne valent pas que pour le défini : un être peut vivre en société, parler, penser,
juger, rire, produire ses moyens d’existence…sans faire partie pour autant de l’humanité.[…]
Mais les mêmes définitions sont aussi trop étroites, puisqu’elles ne
valent pas pour tout le défini : le débile profond ne parle pas, ne rit
pas, ne juge pas, ne travaille pas, ne fait pas de politique…Il n’en est
pas moins un homme pour autant. Il vit en société ? Guère plus, et
peut-être moins, que tel ou tel de nos animaux domestiques. Qui
consentirait pour autant à le traiter comme une bête, fût-ce une
bête bien traitée ? Qui voudrait le mettre dans un zoo ? On me dira
qu’on a parfois fait pire, ce que chacun sait. Mais quel philosophe
jugera cela acceptable ? […] Un homme reste un homme, même
quand il a cessé de fonctionner normalement.[…]
L’humanité ne se définit pas par ce qu’elle fait ou sait faire. Par ce
qu’elle est ? Sans doute. Mais qu’est-elle ?[…]
C’est où il faut revenir à la biologie. Non pour trouver d’autres traits
définitionnels, qui seraient tout aussi discutables : la station debout,
le pouce opposable aux autres doigts, le poids du cerveau ou
l’interfécondité ne sont pas non plus au sein de l’humanité, sans
exceptions.[…] Tous nés d’une femme : tous engendrés et non pas
créés[…]. L’humanité est d’abord une certaine espèce
animale.[…]Est un être humain tout être né de deux êtres
humains.[…]Qu’il parle ou pas, qu’il pense ou pas, qu’il soit ou non
capable de socialisation, de création ou de travail, tout être entrant
dans cette définition a les mêmes droits que nous.[…]
Il y a des hommes inhumains à force de cruauté, de sauvagerie, de
barbarie. Mais ce serait l’être autant que de leur contester
l’appartenance à l’humanité. On naît homme ; on devient humain.
Mais qui échoue à le devenir n’en est pas moins homme pour
autant.
André Comte-Sponville, Présentations de la philosophie, Le Livre
de Poche, p133 et suiv.
Ces définitions ne sont pas satisfaisantes car :
Donc, l’humanité ne se définit pas par ce qu’elle
……………………..ou…………………………
Mais par ce qu’elle…………………………
Est un être humain
………………………………………
On naît ………. ., on devient……. …..