1 Plan détaillé et semi rédigé de commentaire

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Plandétailléetsemirédigédecommentaire
Support:Page21,Cahierdefrançais1ère,ÉricChevillard,Auplafond,ÉditionsdeMinuit,1997.
RAPPEL: IL S’AGIT D’UN PLAN DÉTAILLÉ ET SEMI RÉDIGÉ DE COMMENTAIRE. LES TITRES DES
PARTIESETDESSOUS-PARTIESAPPARAISSENTDONC.ÀAUCUNMOMENTVOUSNEDEVEZLESFAIRE
APPARAÎTREDANSLARÉDACTIONDEVOTRECOMMENTAIRE.
Éric Chevillard est un romancier contemporain. Il est notamment l’auteur du roman Au Plafond
dontestissuletexteàcommenter.Cetextraitmetenprésencedeuxpersonnages,unhomme,narrateuret
personnage principal de l’histoire, qui porte en permanence une chaise retournée sur la tête suscitant
ainsilesmoqueriesdesescongénères,etd’unefemmeprénomméeMéline,qui,loindelerejeter,l’accepte
pour ce qu’il est: un original. Le texte file le topos romanesque de la rencontre amoureuse tout en le
renouvelant. (Présentation de l’auteur et de l’extrait)/Nous montrerons ainsi comment le narrateur
renouvelledemanièreinsolitecelieucommun.(Autresproblématiquespossibles:dansquellemesurele
renouvellementdelarencontreamoureusepermet-ill’expressiond’unevisiondumonde?oubien:Nous
nous
demanderons
comment
l’auteur
bouleverse
les
codes
de
la
rencontre
amoureuse?)(Problématique)/Dansunpremiertemps,nousmontreronsquelarencontreamoureuse
entre Méline et le narrateur souligne, par le discours absurde du personnage, une vision d’un monde
étrange, à l’inverse du nôtre. Puis, nous verrons que l’extravagance du narrateur n’empêche cependant
paslanaissancedel’amour.
(Sauterdeuxlignes)
IUnrencontreamoureuseinsolitequirendcomptedel‘absurditédumonde.
La rencontre insolite entre le narrateur et la femme permet de rendre compte de
l’absurditédumonde.(Amorce)
A- Unrencontreentreunhommeetunefemme
1) Rencontre entre le narrateur de l’histoire «je» dont on ignore l’identité et une femme
prénommée«Méline».
2) Rencontre qui se déroule dans un cadre spatio-temporel imprécis→1 «un soir» (l’art. indéfini
«un» souligne cette imprécision). Quant au lieu, il n’est pas mentionné mais on peut supposer
que la rencontre a lieu dans la rue car le narrateur propose à Méline qu’elle «accept(e) de (le)
raccompagnerjusquechez(lui).»(l.32-33)
3) Unerencontreétrangequisoulignelerenouvellementdutoposdelarencontreamoureuse→cf
paratextequimetenvaleurl’étrangetédunarrateur.
TransitionA/B:lediscoursdupersonnageesttotalementabsurdeetrévèlel’absurditédumonde.
(Sauteruneligne)
B- Undiscoursabsurde
1) D’unepart,laquestiondelafemme(l.6)déclencheuneréponsepourlemoinsdéconcertantede
lapartdunarrateur→longueréponsedunarrateurquireposesuruneénumérationquiparaît
structurée.Elledébuteeneffetparuneformuled’ouverture«Jeluiairépondu»(l.7),s’organise
autour d’une variation d’hypothèses formulées par des historiens, toutes introduites par la
conjonctiondecoordination«ou»puisseclôtlignes24-25pardeuxformulesidentiques:«voilà
cequ’ilsdiront»,«ils»représentantleshistorienset«voilàcequejeluiairépondu»,discours
prisenchargeparlenarrateurcommelesouligneleretourdupronompersonnelsujet«je».De
plus, les futurs ainsi que les adjectifs «implacables» et «résolus» confèrent une certaine
assurance à son discours. Le narrateur n’envisage qu’une seule issue à l’histoire comme le
suggèrelarépétitiondelaproposition«(portant)unechaiseretournéesurlatête.».Maiscette
assurancen’estqu’apparente.
2) D’autrepart,onpeutégalementnoterlaprésenced’unvocabulaireabstrait-celuidelalogique
telslesGN«organisationgénérale»,«grandsaxes»oubienencore«logiqueimplacable»etles
noms «tournant», «coïncidences» et «preuves» répété à deux reprises ainsi que celui de la
causalité, présent dans les lignes 10 et 11 - qui orienterait le discours du narrateur vers un
discours cohérent. Or ce discours aboutit à une conclusion peu convaincante voire
1
La flèche est un code dans le plan détaillé de commentaire. Elle symbolise l’introduction des
procédésquevousavezrelevésetquevousdévelopperiezdansvotrecommentairetotalementrédigé.
1
absurdemalgrélaprésencedeformulescomme«ileûtétésurprenant»,«cequidevaitarriver
arriva»et«inutilededire».
TransitionB/C:Cediscoursabsurdeestenréalitéporteurd’unenouvellevisiondumonde.
(Sauteruneligne)
C-Undiscoursabsurdeporteurd’unenouvellevisiondumonde
1) Ainsi,lefaitdeporterunechaiserenverséerévèleuncomiquedesituationetintroduitdefactole
lecteurdansunmondeinverséausien.
2) Lachaiserenverséepeutalorssymboliserlemonderenversé.Cepersonnagen’évoluepasdans
le même monde que le nôtrecomme le révèle le discoursqu’il tient ⇒ ironie dans la manière
dont il retranscrit le discours des historiens → nombreux futurs qui posent le discours comme
certainsalorsqu’iln’estdepurefantaisiedelapartdunarrateur.
Transition partie I / partie II: Le topos de la rencontre amoureuse est renouvelé par le discours
étrangedunarrateur.L’étrangetédelasituationetlalogiqueapparentedesondiscoursmettenten
valeurl’absurditédumonde.Malgrél’originalitédecepersonnage,cetteétrangerencontredonneune
imageméliorativedelafemme.
(Sauterdeuxlignes)
IIUnerencontreamoureusequidonneuneimageméliorativedelafemme.
Le regard que porte le narrateur sur «Méline» confère, tout au long de l’extrait, une vision
méliorativedelafemmequiaccepteunêtreloufoquequienferaitfuirplusd’une.(Amorce)
A- Unevisionsubjectivedelafemme
1) Nouspouvonsd’abordconstaterquelepointdevueutiliséestinternepuisqu’ils’agitdeceluidu
narrateur. Cette focalisation est donc nécessairement subjective et restreinte au seul regard du
narrateur.
1) Ainsi, le lecteur n’a que peu d’informations concernant cette femme. Nous connaissons
simplement son prénom «Méline».Nous pourrions d’ailleurs l’associer à la douceur du miel →
onomastiqueduprénom«Méline».
2) Un portrait mélioratif se dégage en creux → adv. «aimablement» renforcé par l’adv. superlatif
absolu «très» qui révèle un haut degré d’intensité. De plus, elle pose une question: elle paraît
d’abord«surprise»maisserévèlepourtant«intéressée»etsurtoutàl’écoutedecepersonnage
marginal.
TransitionA/B:Cettevisionsubjectivedelafemmeestenréalitérévélatricedelanaissancedel’amour.
B-Lanaissancedel’amour
1) D’une part, la femme ne parle pas (absence de discours la concernant), ce qui tend à prouver
qu’ellel’écouteattentivement.
2) D’autre part, Méline est valorisée par la comparaison aux artistes de cirque →accumulation
finale de noms d’artistes de cirque aux consonances étrangères qui apportent de l’exotisme au
texte.
3) Enfin,lecoupdefoudreestmisenévidenceparlepolyptote2duverbesouriresuividuverbe«se
moquait», nié ⇒ pour la première fois, une femme ne se moque pas de lui (cf rappel du
paratexte). Le zoom sur les deux incisives que suggère l’usage des parenthèses témoigne de
l’attentionquelenarrateurporteàMéline.Lelégerdéfautesthétiquedes«deuxincisives(qui)se
chevauchent au milieu de son sourire» (l.27-28)» est très rapidement atténué par la
comparaisonaveclesécuyèresetparlefaitqu’elleleraccompagnejusqu’àsondomicile.Ainsi,on
peutpenserqu’unehistoired’amouroriginaleseraleoul’undesthèmesconducteursduroman.
(Sauterdeuxlignes)
Conclusion
- Reprisedesaxesetdessous-parties(reprisedecequevousavezdémontré);
- Liens avec l’objet d’étude (le roman et ses personnages): par exemple, comparaison avec
des scènes de rencontre que vous avez déjà étudiées, avec la manière dont les écrivains
traitent de la rencontre amoureuse dans le roman (bien insister dans cet extrait de
l’originalitédutraitement).
2 Un polyptote est une figure de répétition qui consiste à reprendre un terme en lui faisant subir des
variations morphologiques de nombre, de personne, de mode, de voix et de temps (ex: «souriait»
(imparfaitdel’indicatif)/«ensouriant»(gérondif)).
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