Les indications de ce type de corticothérapie sont très larges, il faut encore en préciser la
dose et la durée. En matière de corticothérapie on a encore tendance à en faire trop et trop
longtemps. Ce médicament est très efficace et 2 jours de PREDNISONE à 30mg/jour est
un traitement qui peut traiter de manière efficace un bon nombre de pathologies
éventuellement rebelles aux anti-inflammatoires. Il ne faut pas hésiter à utiliser cette
thérapeutique à la place des anti-inflammatoires surtout quand les patients les supportent
mal ou ont des facteurs de risques de complications. En cure courte le corticoïde à un ratio
bénéfice/risque bien meilleur que l’anti-inflammatoire non stéroïdien. L’effet secondaire
le plus ennuyeux probablement dans ce type de prescription est une insomnie ou
éventuellement le nervosisme ou la décompensation d’une pathologie psychiatrique.
Il n’y a pas non plus de régime particulier à envisager lorsqu’on entreprend une
corticothérapie de un à quelques jours.
2) La corticothérapie plus prolongée
Lorsqu’on envisage de traiter un patient par une corticothérapie qui va durer plus de 10
jours, on est amené à ce moment là à envisager le rapport bénéfice/risque en fonction des
effets secondaires d’une corticothérapie qui se prolonge. Dans ce cas plus la dose est
importante et plus elle se prolonge dans le temps de manière quotidienne, et plus les effets
secondaires vont être fréquents et importants. En effet, démarrer une corticothérapie
prolongée c’est démarrer une maladie qui s’appelle le syndrome de Cushing et qui
comporte de très nombreuses complications en particulier l’atrophie et la fragilisation de
tous les tissus du fait de l’atrophie du tissu conjonctif et donc atrophie cutanée,
fragilisation des vaisseaux, tendance aux ecchymoses, tendance aux thromboses
veineuses, fragilisation osseuse (ostéoporose cortisonique).
Par ailleurs, il y a des effets métaboliques puisque l’hormone cortisonique est
diabétogène, et qu’elle entraîne de la rétention hydro-sodée et donc elle va très rapidement
aggraver un diabète, une hypertension artérielle ou même à terme faire apparaître ces
pathologies. La corticothérapie entraîne un déplacement des tissus adipeux pour donner la
classique obésité facio-tronculaire qui amène des perturbations esthétiques.
Il est donc impératif de limiter au maximum ces effets secondaires, de mettre en route dès
le début du traitement un régime de type diabétique et pauvre en sel. C’est ce régime qui
permettra de limiter au maximum les effets secondaires. Par ailleurs les effets
neuropsychologiques sont également importants, et chez les sujets prédisposés, fragiles, il
ne faudra pas hésiter à donner des sédatifs et des hypnotiques.
Moyennant ces précautions, le traitement cortisonique prolongé sur une durée de 15 jours
à 3 mois ne pose en général pas de très gros problème d’effet secondaire. Il faut bien sûr
se méfier du déséquilibre du diabète, du déséquilibre de l’hypertension, et du déséquilibre
des pathologies psychiatriques dans ce type de corticothérapie.
Quelquesoit la longueur escomptée de cette corticothérapie un peu ou très prolongée, il
faut utiliser les corticoïdes à durée d’action courte en concentrant la dose le matin. C’est
ce type de technique thérapeutique qui permet d’avoir le moins rapidement et le moins
souvent de sidération de l’axe corticotrope qui posera problème lors du sevrage. Les trois
corticoïdes que l’on doit donc utiliser sont CORTANCYL, SOLUPRED, MEDROL.