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28 Contact Santé n°220 décembre - janvier 2007 www.santenpdc.org
hirurgie : beaucoup de can-
cers peuvent être traités par
chirurgie en association avec
d’autres traitements. Il s’agit
de pratiquer l’ablation de la
tumeur (exérèse) ou de l’or-
gane touché avec une mar-
ge de tissus sains et les gan-
glions voisins. Au fil des années, cette exérèse
se développe (si possible) dans le sens du retrait
de la tumeur (tumorectomie) et du ganglion sen-
tinelle plutôt que de l’organe complet. Aujour-
d’hui, les méthodes opératoires bénéficient
de l’apport de l’informatique, de la robotisation
et des progrès de la chirurgie reconstructrice.
Le chirurgien est ainsi aidé dans le choix
de sa stratégie opératoire (imagerie médica-
le, simulation), dans son geste, par des robots
commandés par un système expert et dans
son aisance grâce aux techniques chirurgi-
cales de restauration des formes et des fonc-
tions. Le bénéfice pour le patient est consi-
dérable (gestes moins traumatisants, moins
mutilants et sécurisés) pour un confort et un
pronostic améliorés.
Moins agressive que la chirurgie, la curie-
thérapie qui consiste à mettre en place un élé-
ment radioactif au contact de la tumeur bénéfi-
cie, elle aussi des avancées technologiques et
informatiques. La curiethérapie pulsée, technique
qui ne s’applique que pour certains cancers de
la sphère ORL, gynécologique et de la prostate
est un mode innovant d’irradiation fraction-
née. Elle est réalisée à l’aide d’un projecteur
de source (iridium), qui se déplace dans des
cathéters mis en place à l’intérieur ou au
contact de la tumeur, suivant des positions
et une longueur liées à la topographie tumo-
rale et des temps déterminés et ajustés par
ordinateur, de façon à obtenir la distribution
de dose optimale. La mise à disposition de la
curiethérapie pulsée signifie pour les patients
concernés une amélioration importante de
leurs prise en charge médicale, mais aussi et
surtout, de leur qualité de vie.
Avec la chirurgie et la chimiothérapie, la
radiothérapie est le traitement le plus répan-
du des cancers, contribuant avec elle à la plu-
part des guérisons. Près de 150 000 malades
reçoivent un traitement par radiothérapie
chaque année en France.
Le principe veut que l’on frappe le tissu tumo-
ral à l’aide de rayons dont l’énergie casse les
brins d’ADN des cellules visées. Contrairement
au tissu sain, les cellules cancéreuses ont un
potentiel de réparation moléculaire réduit, l’ap-
plication quotidienne de rayons sur celles-ci
va donc les tuer. Toutefois, les cellules saines
sont sensibles à ces doses répétées, il est donc
essentiel de ne viser que le tissu malade.
« La radiothérapie d’aujourd’hui se distingue
par l’individualisation et la précision du traite-
ment. Les moyens informatiques d’imagerie médi-
cale (scanner, IRM, tomographie par émission
de positons) permettent de définir avec précision
la structure et la localisation de la tumeur dans
l’organisme. Il est donc possible de définir le
meilleur angle d’incidence et la meilleure distri-
bution d’énergie en respectant le maximum de
tissu sain », explique le professeur Eric Lartigau,
chef du département universitaire de radiothé-
rapie, Centre Oscar Lambret, Lille.
Cette approche extrêmement fine permet
par ailleurs de suivre la tumeur dans ses
déplacements. En avril 2007, le Centre Oscar
Lambret se portera acquéreur d’un des trois
robots autonomes de France (cyberknife(R))
capable de suivre la tumeur dans ses dépla-
cements organiques, limitant ainsi l’asser-
vissement du patient. Ce robot est com-
mandé par un système expert qui intègre les
caractéristiques de la cible et la dynamique
physiologique du patient sous contrôle du
radiothérapeute.
Mieux dépister, mieux
diagnostiquer, mieux traiter...
PPeerrssoonnnnaalliissaattiioonn,, pprréécciissiioonn,, cciibbllaaggee,, eeffffiiccaacciittéé ssoonntt lleess
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C
Le Centre Oscar Lambret fait partie des trois sites français qui accueilleront dès avril 2007 cet équipement révolu-
tionnaire que constitue le ciberknife (R) (il en existe seulement huit en Europe). Révolutionnaire, car technique-
ment, un des seuls capable d’intégrer si précisément les caractéristiques de la cible et la dynamique physiolo-
gique du patient. Capable aussi de traiter des cancers jusqu’alors considérés comme incurables. Une centaine de
patients par an devrait en bénéficier la première année et 250 dès l’année suivante. Avec cet équipement, la
région se retrouve tout d’un coup à la pointe du combat, embarquée dans une “fantastique aventure”. Le coût est
à la mesure de l’innovation: 3 M euros apportés par le Conseil régional, 2,7 par l’ARH et 1,130 M euros par l’INCA.
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