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On a souvent tendance à opposer de manière catégorique
la sphère publique (représentant les acivités non lucra-
ives, d’intérêt général, unique pourvoyeur des services
publics...) et la sphère privée (intérêts individuels, acivi-
tés lucraives). Pourtant, en se penchant sur l’histoire des
services au public, la réalité apparaît plus complexe.
En efet, l’histoire montre que les services ont d’abord,
dans une large mesure, relevé de solidarités familiales ou
villageoises, qui, du fait des évoluions démographiques
et socio-économiques (et notamment la Révoluion In-
dustrielle), s’organisent à une plus large échelle. Peu à peu
c’est l’État, dont les compétences étaient iniialement limi-
tées aux pouvoirs régaliens, qui prend en charge ces soli-
darités : on prendra pour exemple la créaion de la sécuri-
té sociale, qui prend une ampleur naionale et universelle
sous la tutelle de l’État après la Seconde Guerre Mondiale.
Plus récemment, le retrait des insituions publiques dans
certains domaines entraîne une recrudescence de l’iniia-
ive privée pour pourvoir aux besoins.
La place de l’Économie Sociale et Solidaire
Pour déinir l’économie sociale et solidaire, on évoque
souvent le terme de iers-secteur. Il s’agit en efet d’un do-
maine qui n’apparient ni au secteur public, ni au secteur
privé : ce sont bien des structures privées, mais leur objec-
if va plus loin que la seule saisfacion des intérêts indivi-
duels. Toute la spéciicité de l’ESS réside dans sa volonté
de réaliser une acivité d’uilité sociale : on entend ici la sa-
isfacion d’un besoin d’intérêt général non pourvu par les
insituions publiques, ni par les mécanismes du marché.
Aujourd’hui, l’ESS se voit atribuer des services publics,
mais historiquement l’économie sociale est à l’iniiaive de
ces services.
L’ESS est incarnée par quatre types d’organisaion : les as-
sociaions, les mutuelles, les coopéraives, les fondaions.
Ces structures ont pour paricularité d’avoir inscrit dans
leur statut trois critères fondateurs de l’économie sociale
et solidaire :
la primauté du travail sur le capital : les bénéices sont
réinvesis dans l’ouil de travail ou entre les adhérents.
Une gouvernance démocraique : quel que soit le
nombre de parts détenues par chacun, lors de la prise de
décision une personne = une voix.
La double-qualité des personnes membres, qui
peuvent être à la fois acteurs, bénéiciaires, sociétaires
collecifs et détenteurs du pouvoir.
Alors ?... Public ou privé ?
Le champs de la quesion du bien public a donc d’abord
été occupé par des associaions, puis repris éventuelle-
ment par la puissance publique. L’uilité sociale, à laquelle
elles entendent répondre, les place au croisement du sec-
teur public et privé, c’est-à-dire de l’intérêt général et des
intérêts individuels.
Cete posture intermédiaire remet en cause le schéma
classique de l’acion publique : elle induit que l’ESS ne peut
être assimilée ni aux entreprises « classiques » du mar-
ché, ni à des extensions de la puissance publique dans le
champs du privé.
Par ailleurs, la volonté de s’ancrer localement et de contri-
buer à créer du lien social conduit ces structures à s’impli-
quer dans la déiniion d’un projet de territoire.
comprendre l’histoire / ideniier les impasses / innover / quels partenariats ? / ouils
L’ÉTAT ET LES COLLECTIVITÉS N’ONT PLUS LE MONOPOLE DU
BIEN PUBLIC. Dans bien des cas, c’est d’abord l’iniiaive privée qui a
permis de répondre à des besoins. D’autre part, l’État et les collecivi-
tés locales, de même que les établissements publics, ont été amenés à
conier des taches d’intérêt général à des associaions régies par la loi du
1er juillet 1901 » (circulaire n°2010 du 27 janvier 1975 du premier ministre
relaive aux rapports entre les collecivités publiques et les associaions
assurant des taches d’intérêt général).
Une brève HISTOIRE des SERVICES
Les services sont censés répondre aux besoins des ha-
bitants. En maière de logement, d’emploi, de formaion,
d’économie. En maière de transports, de sécurité, de jusice
ou d’administraion. En maière d’éducaion, de culture, de
loisirs. En maière enin enin de santé, de services à la per-
sonne, de peite enfance, de prestaions sociales...
Les services publics répondent à des critères de qualité qui
sont : l’égalité de traitement des usagers, la coninuité du
service, l’adaptaion du service aux besoins.