des comparaisons données. La redistribution des activités industrielles et usinières tient à des
facteurs complexes qui affectent les chaines de la valeur et donc le choix de l’installation des
activités de conception, de fabrication et commercialisation: coût de l’énergie, p arités
monétaires, coût travail, fiscalité, financements locaux, etc. Encore aujourd’hui, d’énormes
précautions s’imposent dans leur interprétation. Les migrations entre activités industrielles et de
services, les variétés nouvelles d’activités mais aussi leurs impacts économiques selon que les
entités analysées bénéficient ou pas d’effet de grappes, la localisation du siège, de la taille et de
la nature des services comptent aussi. Il ya donc une variabilité notable de la contribution
économique du secteur des services au PIB des pays de l’OCDE. Par exemple, aux États-Unis, où
l’on parle de ré-industrialisation, la part des services représente comme en France 80% des
emplois mais leur meilleure utilisation des opportunités de la netéconomie contribue à une forte
progression de leur PIB. Rien d’étonnant donc si la contribution du numérique à la croissance de
l’économie américaine (en % du taux de croissance moyen annuel) est de 26% en France contre
37% aux États-Unis.
Une transition majeure des écosystèmes socioéconomiques est en cours.
Le développement de l’économie immatérielle et de ses artefacts numériques modifient
substantiellement la manière de produire et d’utiliser nos ressources matérielles et notre
patrimoine immatériel. Avons-nous les postures intellectuelles et les organisations appropriées
pour tirer parti de notre créativité, de notre inventivité? Sommes-nous capables de faire fructifier
nos connaissances et faire de nos réseaux savants les précurseurs de nos exportations?
Le problème est que nous n’avons pas une pensée organisationnelle adaptée aux potentialités
offertes par les trois mutations qui transforment profondément nos sociétés. La domination
progressive de l’économie immatérielle, la numérisation du monde et le développement des
infrastructures de télécoms. L’oublier, oublier un seul de ces facteurs, c’est passer à côté du
sujet! Prenons le plan câble bien mal parti en France : La consommation énergétique de la totalité
des télécommunications représente moins de 1% de la consommation des esclaves mécaniques.
La Numérisation pour sa part contribue à l’éco-efficience globale des écosystèmes. Enfin
l’économie immatérielle incarnée par notre patrimoine d’expertises nous offre de quoi faire
rayonner la pensée française partout dans le monde. Seulement voilà : nous n’utilisons pas
pleinement la numérisation pour changer nos modèles organisationnels et revoir les réallocations
de ressources disponibles ou pouvant être économisées.
Une guerre des ressources qui ne dit pas son nom est engagée.
Les entreprises ont déjà su utiliser au mieux les technologies de l’information et de la
communication afin de réduire les stocks classiques des marchandises, en améliorant le « stock
tournant » (zéro délais, zéro stock, zéro défaut) tout en accélérant les cycles financiers grâce à
des politiques de crédits favorisant la consommation. Ce qui a soutenu la croissance. En parallèle,
l’information, l’expérience, les connaissances n’ont cessé de s’accroître en constituant une