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ASSOCIATION ASTHME & ALLERGIES - 11èmes Journées Francophones ASTHME & EDUCATION – 18 Juin 2007
Mr J.F LANOT - Directeur Général Adjoint
Hôpitaux Universitaires de Strasbourg
Il m’appartient d’accueillir ces 11èmes Journées Francophones Asthme & Education au
nom des Hôpitaux Universitaires de Strasbourg.
Le contenu scientifique de cette journée est pour nous l’occasion de faire le point, et
d’avoir une certaine réflexion sur nos pratiques, nos engagements. Mon propos ne vaut
que pour l’hôpital, probablement d’ailleurs seulement pour les hôpitaux universitaires de
Strasbourg. Pour autant, il semble qu’il y ait un certain nombre de problèmes qui sont
communs aux pathologies dont vous avez la charge et à bien d’autres pathologies.
Notre système hospitalier a évolué ces dernières années, dans un sens qui lie
essentiellement la ressource – on pourrait dire la dépense – à la réalisation d’une recette.
La TAA – Tarification A l’Activité - nous condamne à gagner d’abord l’argent que nous
aurons plus tard, et ensuite seulement à avoir la capacité à dépenser. On est assez loin – et
on s’éloigne de plus en plus - de la logique historique des hôpitaux, dans le budget global,
où au fond, l’important était de réaliser les dépenses, la préoccupation des recettes
n’intervenant qu’après. Cela change fondamentalement la donne et la culture du monde
hospitalier.
Cette culture est fondée sur l’acte sanitaire. L’Assurance Maladie, en construisant ces
mécanismes tarifaires a vu dans l’hôpital essentiellement un prestataire d’actes sanitaires,
et cette définition de l’acte sanitaire, même si elle a évolué, reste très marquée aujourd’hui
par une certaine exclusion. En particulier tout le volet « prévention » au sens large – avec
dedans l’éducation pour la santé – fait partie des oublis dans les mécanismes de
financement de l’hôpital public.
A l’hôpital, on sait financer aujourd’hui - notamment à travers la T2A - des milliers d’actes
techniques extrêmement précis. On sait financer tout le volet recherche, le volet
enseignement, que ce soient les études médicales ou les écoles paramédicales qui
viennent de passer entre les mains des régions.
Mais curieusement, dès qu’il s’agit du volet prévention ou éducation pour la santé, on a à
faire à des « bricolages ». Nous n’avons toujours pas réglé en France par la voie du tarif –
d’un tarif pérenne – la juste rémunération des actions d’information et d’éducation pour
la santé. Ces « bricolages » ont le mérite d’exister et ils reposent souvent, voire toujours, sur
des collaborations qu’on appelle aujourd’hui des « réseaux » mais qui existaient bien avant
que les réseaux ne soient devenus une sorte de point de passage obligé.
Il y a très longtemps que des associations comme Asthme & Allergies et des hôpitaux, ont
tissé un ensemble de conventions bilatérales, multi-latérales, qui ont permis aux hôpitaux
de réaliser ces actions d’éducation pour la santé, alors même qu’elles n’étaient pas en tant
que telles incluses dans leurs capacités de financement. Heureusement, parce que les
réseaux sont venus avec cette enveloppe DRDR – Dotation Régionale de Développement
des Réseaux - donner un peu de matérialité et de substance à cette capacité d’action. Mais
pour autant, cela reste précaire. Il n’est pas tout à fait certain que les deux ou trois ans qui
viennent soient truffés de très bonnes nouvelles pour le système de santé français en
matière de dépenses et de capacité à les financer, et dès que l’orage approche en matière
financière, il y a gros à parier que les premiers éléments qui sont abandonnés soient
justement ceux là, c'est-à-dire ceux qui sous le label DRDR, accompagnement de telle