La prise de stimulants comme la cocaïne, le crystal meth et l'ecstasy exerce un stress énorme sur le cœur et les
vaisseaux sanguins, augmentant ainsi le risque de crise cardiaque. De plus, les personnes qui s'injectent de la
drogue sont sujettes à des infections bactériennes qui nuisent au cœur. Les responsables d'une autre grande base
de données, soit la Base de données hospitalières française (BDHF), ont trouvé que les personnes sous abacavir qui
s'injectaient de la drogue couraient un risque accru de crise cardiaque.
L'équipe DAD a besoin d'évaluer les habitudes de consommation de drogues des personnes figurant dans sa base
de données afin de déterminer s'il y a un lien entre drogues et crises cardiaques.
Résultats changeants
L'équipe DAD avait rapporté antérieurement que l'exposition à n’importe quel inhibiteur de la protéase (IP) était
associée à une augmentation de 16 % du risque relatif de crise cardiaque durant chaque année que l’IP était utilisé.
Cependant, maintenant que l'équipe a tenu compte de l'impact des analogues nucléosidiques, elle affirme que seul
deux inhibiteurs de la protéase —indinavir et lopinavir-ritonavir — sont associés à ce problème.
De plus, cette équipe de chercheurs avait constaté une augmentation de 90 % le risque relatif de crise cardiaque
chez les personnes recevant de l'abacavir. Dans son analyse plus récente, le risque relatif a baissé jusqu'à 70 %,
mais il demeure élevé.
L'analyse des données de la DAD pourrait évoluer encore au cours des prochaines années.
Coup de pouce aux lecteurs
Les revues biomédicales publient souvent des éditoriaux ou commentaires pour aider les lecteurs à mieux
comprendre des études de recherche complexes. En guise d'annexe au dernier compte rendu de l'équipe DAD, le
Journal of Infectious Diseases
a publié un éditorial décrivant les limitations des études par observation. Nous
incluons ci-dessous quelques points saillants du texte en question :
« On pourrait facilement être induit en erreur par des associations apparentes. »
Consciente des limitations de son étude, l'équipe DAD a effectué des analyses de sensibilité afin de dénicher des
préjugés cachés qui auraient pu influencer l'interprétation des données. L'éditorial du
Journal of Infectious Diseases
a toutefois ceci à dire à propos des analyses de sensibilité :
« De telles analyses risquent d'induire ou d'atténuer des associations entre le traitement et les résultats. »
Il est important de souligner deux points concernant l'association qu'a trouvée l'équipe DAD entre l'abacavir et le
risque de crise cardiaque : (1) Même s’il s'est écoulé deux ans depuis le premier rapport de l'équipe DAD, celle-ci n'a
toujours pas fourni de preuves concluantes démontrant de quelle façon l'abacavir aurait augmenté le risque de crise
cardiaque; (2) Dans le cadre de l'étude DAD, la proportion de personnes ayant subi une crise cardiaque est très
faible, soit 2 % environ.
Que faire?
Conscients des forces et faiblesses de l'étude DAD, les comités de médecins et de chercheurs qui contribuent aux
lignes directrices thérapeutiques de l'Union européenne et des États-Unis ont offert les conseils suivants au sujet de
l'abacavir et de la crise cardiaque :
« La prudence est de rigueur lorsque l'abacavir est utilisé par des personnes présentant des risques élevés de
maladie cardiovasculaire. »
Puisque l'infection au VIH est associée au vieillissement accéléré du système cardiovasculaire, il faut porter plus
d'attention à la réduction ou, idéalement, à l'élimination des facteurs de risque de crise cardiaque modifiables
(cigarette, embonpoint, hypertension, etc.).
Pour en savoir plus sur le maintien d'une bonne santé cardiaque, lisez le feuillet d'information de CATIE à l'adresse
suivante :