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A l’été 1944, environ 12 000 maquisards, répartis sur une quarantaine de maquis participent à la
libération de la Nièvre.
Panneau 5 : L’intensification des parachutages alliés
A la veille du débarquement, les maquis du Morvan reçoivent une aide extérieure de plus en plus
importante. Les parachutages de matériel se multiplient et permettent d’armer des groupes de plus
en plus nombreux. Les terrains de parachutages sont homologués et bien répartis sur le territoire.
Les maquisards récupèrent outre la fameuse mitraillette « Sten », un armement lourd et décisif, des
moyens radios pour rester en contact avec les alliés, mais également de l’argent facilitant la vie
quotidienne.
Aux parachutages de matériel, s’ajoutent des parachutages d’hommes, des agents du SOE (Special
Operation Executive) du colonel Buckmaster comme Paul Sarrette (« Louis ») et Mackenzie Kenneth
(« Baptiste ») chargés d’organiser de nouveaux maquis, ou des membres des forces spéciales
britanniques du S.A.S. (Special Air service), chargés d’appuyer les maquis dans leur action de lutte
contre l’armée allemande qui se replie.
Panneau 6 : Les combats de la Libération
Les accrochages défensifs du début de l’année 1944 cèdent la place à des combats plus âpres : les
Allemands ont revu leur système de défense et souhaitent anéantir les maquis qui pourraient retarder
la retraite des armées du sud-ouest. En effet, le Morvan se trouve être le point de passage obligé des
troupes allemandes qui occupaient le sud-ouest de la France et qui se replient en toute hâte vers
l’Allemagne, tandis que progressent les armées alliées venues de Normandie, qui coupent au fur et à
mesure les ponts de la Loire, et celles venues de Provence.
Plusieurs maquis font l’objet d’attaques massives comme le maquis de Chaumard, décimé le 31
juillet… A partir de la mi-août, les maquisards appliquent la stratégie de la guérilla, passant d’une
situation offensive à une situation de combat contre les forces allemandes en transit (sabotages,
embuscades, accrochages, batailles…) préparant la libération du territoire.
Panneau 7 : Eté 1944, une répression allemande qui se déchaine
L’activité militaire croissante des maquis dans la région du Morvan et le souci des Allemands d’y
mettre un terme provoque une vague de répression, notamment entre la fin du mois de juin et au
cours du mois de juillet. Les victimes sont nombreuses : des membres de la Résistance organisée, des
personnes qui aident même modestement les résistants, les populations civiles, les maquis victimes
de dénonciation ou d’espionnage. Nombreux furent les internés, les déportés et les fusillés.
La déroute et l’approche de la défaite suscitent des comportements d’une grande brutalité de la part
des troupes de l’armée allemande. Des opérations de représailles (Montsauche, Planchez) et des
opérations de terreur (Dun-les-Places) sont menées. Il s’agit de couper les populations locales des
maquis par tous les moyens en reprenant souvent des méthodes utilisées dès 1941 sur le Front de
l’Est. La plupart de ces actions punitives ont été organisées à la suite de délations à la Gestapo de
Chalon-sur-Saône sous la responsabilité du capitaine Krüger, avec la complicité du Parti Populaire
Français de Doriot, de la milice française ou des francistes de Bucard.
Panneau 8 : Les villages martyrs Montsauche et Planchez
Le 24 juin 1944, le maquis « Bernard » et des parachutistes anglais du Special Air Service opèrent une
embuscade contre les troupes allemandes à La Verrerie. L’ennemi subit de lourdes pertes. Le
lendemain, en représailles, les Allemands incendient la ferme de la Verrerie et détruisent les villages
de Montsauche et de Planchez. On dénombre un mort à Planchez, François Thibault et 182 sinistrés ; à
Montsauche, un mort également, Jean-Alexis Emery et 302 sinistrés.
Cette notion de « village-martyr » souligne comment les populations civiles du monde rural ont subi
de la part de l’occupant et des forces de Vichy, d’importants dégâts matériels (destructions des
habitations, de bâtiments agricoles, d’édifices publics, pillages, abattages de bétail…). Elle se définit
aussi par le caractère massif des mauvais traitements infligés, des arrestations, emprisonnements et
internements et des exécutions.