Nevers, le 16 juin 2014 COMMUNIQUÉ DE PRESSE Maquisards dans la neige – Maquis Vauban « 1944 dans la Nièvre » 26 juin au 31 août 2014 – Maison du Parc à Saint Brisson Une exposition du Conseil général de la Nièvre en partenariat avec le Parc Naturel Régional du Morvan et l’Association pour la Recherche sur l’Occupation et la Résistance en Morvan (ARORM) Contacts Damien TRESCARTES Chef du Service Communication 03 86 60 68 16 Stéphane JEAN-BAPTISTE Chargé de communication photo / vidéo 03 86 60 68 15 / 06 71 64 72 94 [email protected] [email protected] Aline DEVILLERS Chargée de communication 03 86 60 58 50 [email protected] Et sur les réseaux sociaux Département de la Nièvre facebook.com/LaNievre Twitter@LaNievre #Nievre 1 Le Conseil Général de la Nièvre, en partenariat avec le Parc Naturel Régional du Morvan et l’ARORM (Association pour la Recherche sur l’Occupation et la Résistance en Morvan), organise dans le cadre des commémorations de la Seconde Guerre Mondiale une exposition autour de l’année 1944 - 70ème anniversaire. La Nièvre, occupée par les soldats allemands depuis 1940, devient grâce à sa position stratégique, une terre de refuge pour de nombreux résistants et pour ceux qui fuient le régime de Vichy. L’appel du 18 juin du Général de Gaulle, refusant l’armistice et incitant à poursuivre la lutte en réponse au discours du Maréchal Pétain, apparaît comme l’acte fondateur de la Résistance. Dans le Morvan, territoire aux confins des quatre département bourguignons, les maquis jouent un rôle primordial dans la Libération de la Nièvre. Revivez l’Histoire avec 12 panneaux d’expositions présentés dans le parc de la Maison du Parc à Saint Brisson du 26 juin au 31 août 2014. Patrice JOLY Président du Conseil Général de la Nièvre Président du Parc Naturel Régional du Morvan a le plaisir de vous inviter au vernissage de l'exposition "1944 dans la Nièvre" en partenariat avec l’ARORM (Association pour la Recherche sur l’Occupation et la Résistance en Morvan) le jeudi 26 juin 2014 à 14h00 à la Maison du Parc à Saint Brisson La version définitive comprendra 33 panneaux. A découvrir pour une exposition à ciel ouvert rue Charles Roy à Nevers prévue début septembre jusqu’à fin novembre 2014. 2 Panneau 1 : Contexte Durant la Seconde Guerre mondiale, de 1939 à 1945, la Nièvre occupe une position stratégique. Situé en zone occupée, mais proche de la ligne de démarcation, le département est une région refuge pour de nombreuses personnes pourchassées et persécutées par le régime de Vichy et l’Occupant. Il se situe également sur un axe important, les voies Nord-Sud (Clermont-Vichy-Paris, la RN7) et Est-Ouest (Clamecy-Auxerre). D’importants contingents allemands sont donc installés à Nevers et dans les souspréfectures (« kommandanturs »). Dans les territoires ruraux du Morvan, la présence allemande est en réalité plus sensible par les réquisitions agricoles que par la présence humaine. Si la guerre marque profondément les esprits, comme partout la population est sous le choc de la défaite et la propagande de Vichy séduit tout d’abord. Tandis que la Résistance, initiée dès 1940, se développe et s’organise, la répression s’intensifie. Les rafles et les exécutions choquent les esprits et les martyrs locaux donnent leur nom aux groupes de résistants (le maquis F.T.P. Beynac par exemple). Massif forestier, le Morvan est une zone privilégiée pour l’installation des maquis. Sa situation aux confins des quatre départements bourguignons entrave longtemps la répression et favorise l’essor des maquis. Ce n’est qu’à la fin de 1943 et au printemps 1944 que les Allemands prennent conscience de ce handicap et décident de réorganiser leur système militaire. A partir du débarquement des Alliés en Normandie, le 6 juin 1944, les troupes d’occupation intensifient les répressions. Panneau 2 : Une Résistance active Au début de l’année 1944, l’Occupation allemande et la Collaboration du régime de Vichy sont perçues plus durement par la population nivernaise. L’instauration du Service du Travail Obligatoire (S.T.O.) en 1943, a drainé de nombreux jeunes réfractaires dans les maquis. L’intensification des réquisitions agricoles et de la répression allemande provoque également un soutien plus actif des campagnes en faveur de la Résistance. Dans la perspective du débarquement des Alliés et grâce aux efforts du Conseil National de la Résistance (C.N.R.), créé en 1943 sous l’égide de Jean Moulin, la Résistance intérieure se développe et se fédère. Elle se prépare à la libération nationale. Après le débarquement, le 6 juin 1944, la logique de guerre totale domine. La répression par l’armée allemande, appuyée par les forces collaborationnistes du gouvernement de Vichy, est puissante. Panneaux 3-4 : 1944, l’année des maquis Si l’hostilité à l’occupant, la lutte antifasciste, l’opposition au régime de Vichy, à la collaboration et à la répression antijuive avaient nourri les premiers maquis, si le S.T.O. (Service du Travail Obligatoire) avait drainé un certain nombre de réfractaires vers les groupes clandestins, c’est l’approche de la libération et l’activité de recrutement de ses chefs qui expliquent l’essor des groupes de partisans. Composés de quelques hommes dans leur début au cours de l’année 1943, les maquis s’organisent et se militarisent au cours du printemps 1944, regroupant plusieurs centaines de combattants (environ 800 au Rassemblement des maquis du Sud Morvan maquis « Camille », plus d’un millier au maquis « Bernard »). S’y côtoient des femmes et des hommes, français et étrangers, de toutes origines géographiques, sociales et politiques. Territoire forestier de moyenne montagne à l’habitat dispersé, le Morvan est une zone privilégiée pour l’installation de ces maquis. En 1944, les différents maquis sont regroupés dans une organisation hiérarchique rigoureuse au sein des Forces Françaises de l’Intérieur (F.F.I.). Dans le Morvan, un rôle-clé est joué par quelques hommes comme le colonel Roche (« Moreau »), Jean Longhi (« Grandjean ») ou André Rondenay (« Jarry »). 3 A l’été 1944, environ 12 000 maquisards, répartis sur une quarantaine de maquis participent à la libération de la Nièvre. Panneau 5 : L’intensification des parachutages alliés A la veille du débarquement, les maquis du Morvan reçoivent une aide extérieure de plus en plus importante. Les parachutages de matériel se multiplient et permettent d’armer des groupes de plus en plus nombreux. Les terrains de parachutages sont homologués et bien répartis sur le territoire. Les maquisards récupèrent outre la fameuse mitraillette « Sten », un armement lourd et décisif, des moyens radios pour rester en contact avec les alliés, mais également de l’argent facilitant la vie quotidienne. Aux parachutages de matériel, s’ajoutent des parachutages d’hommes, des agents du SOE (Special Operation Executive) du colonel Buckmaster comme Paul Sarrette (« Louis ») et Mackenzie Kenneth (« Baptiste ») chargés d’organiser de nouveaux maquis, ou des membres des forces spéciales britanniques du S.A.S. (Special Air service), chargés d’appuyer les maquis dans leur action de lutte contre l’armée allemande qui se replie. Panneau 6 : Les combats de la Libération Les accrochages défensifs du début de l’année 1944 cèdent la place à des combats plus âpres : les Allemands ont revu leur système de défense et souhaitent anéantir les maquis qui pourraient retarder la retraite des armées du sud-ouest. En effet, le Morvan se trouve être le point de passage obligé des troupes allemandes qui occupaient le sud-ouest de la France et qui se replient en toute hâte vers l’Allemagne, tandis que progressent les armées alliées venues de Normandie, qui coupent au fur et à mesure les ponts de la Loire, et celles venues de Provence. Plusieurs maquis font l’objet d’attaques massives comme le maquis de Chaumard, décimé le 31 juillet… A partir de la mi-août, les maquisards appliquent la stratégie de la guérilla, passant d’une situation offensive à une situation de combat contre les forces allemandes en transit (sabotages, embuscades, accrochages, batailles…) préparant la libération du territoire. Panneau 7 : Eté 1944, une répression allemande qui se déchaine L’activité militaire croissante des maquis dans la région du Morvan et le souci des Allemands d’y mettre un terme provoque une vague de répression, notamment entre la fin du mois de juin et au cours du mois de juillet. Les victimes sont nombreuses : des membres de la Résistance organisée, des personnes qui aident même modestement les résistants, les populations civiles, les maquis victimes de dénonciation ou d’espionnage. Nombreux furent les internés, les déportés et les fusillés. La déroute et l’approche de la défaite suscitent des comportements d’une grande brutalité de la part des troupes de l’armée allemande. Des opérations de représailles (Montsauche, Planchez) et des opérations de terreur (Dun-les-Places) sont menées. Il s’agit de couper les populations locales des maquis par tous les moyens en reprenant souvent des méthodes utilisées dès 1941 sur le Front de l’Est. La plupart de ces actions punitives ont été organisées à la suite de délations à la Gestapo de Chalon-sur-Saône sous la responsabilité du capitaine Krüger, avec la complicité du Parti Populaire Français de Doriot, de la milice française ou des francistes de Bucard. Panneau 8 : Les villages martyrs Montsauche et Planchez Le 24 juin 1944, le maquis « Bernard » et des parachutistes anglais du Special Air Service opèrent une embuscade contre les troupes allemandes à La Verrerie. L’ennemi subit de lourdes pertes. Le lendemain, en représailles, les Allemands incendient la ferme de la Verrerie et détruisent les villages de Montsauche et de Planchez. On dénombre un mort à Planchez, François Thibault et 182 sinistrés ; à Montsauche, un mort également, Jean-Alexis Emery et 302 sinistrés. Cette notion de « village-martyr » souligne comment les populations civiles du monde rural ont subi de la part de l’occupant et des forces de Vichy, d’importants dégâts matériels (destructions des habitations, de bâtiments agricoles, d’édifices publics, pillages, abattages de bétail…). Elle se définit aussi par le caractère massif des mauvais traitements infligés, des arrestations, emprisonnements et internements et des exécutions. 4 Panneau 9 : Le massacre de Dun-les-Places Dun-les-Places, village du Nivernais-Morvan situé dans le canton de Lormes, a connu trois journées d’horreur du 26 au 28 juin 1944. Le 26 juin 1944, les hommes du village, suspectés d’être des « terroristes », sont arrêtés. Le village, dont la population avoisine les 800 habitants, est encerclé et bouclé par près de 3 000 hommes. Après un brutal interrogatoire, l’armée allemande massacre à la mitrailleuse et à la grenade en fin de soirée les hommes devant l’église. Au cours de ces événements, les familles sont enfermées dans leurs maisons, personne n’ayant le droit de sortir. Le lendemain, 27 juin, a lieu le pillage systématique du bourg. Enfin, le 28 juin, certaines maisons choisies sont incendiées. Les soldats laissent un village complètement pillé, en partie brûlé et surtout 27 fusillés, 70 personnes sans abri, 18 familles endeuillées. Dun-les-Places est le village le plus touché de Bourgogne. Panneau 10-11 : Villes et villages libérés Le 6 juin 1944, au moment où le débarquement des alliés et des F.F.L. débute en Normandie, le colonel Roche, chef des Forces Françaises de l’Intérieur (F.F.I.) de la Nièvre, installe son état-major dans la forêt de Saint-Saulge puis, par souci de sécurité, le replie entre le 10 et le 17 juin, à Ouroux-enMorvan, dans les bois de Coeuzon, auprès du maquis « Bernard ». Les maquis deviennent des unités de l’armée régulière et leur intégration au sein des F.F.I. se réalise sans grande difficulté : le 4 août 1944, les « accords d’Ouroux-en-Morvan» marquent l’intégration des Francs-Tireurs et Partisans (F.T.P.) de la Nièvre au sein des FFI. Les maquis libèrent à eux seuls l’essentiel du département. Les 19, 20 et 21 août, les maquis sortent de la clandestinité, des forêts et de l’anonymat. L’état-major F.F.I. de la Nièvre s’installe au village d’Ouroux-en-Morvan dans la journée du dimanche 20 août. Les scènes de joie caractérisent la libération des villages et hameaux par les maquis. La plupart du temps, les maquis prennent possession de l’espace sans véritable combat, après avoir tenu en échec les Allemands dans leur repli. Le secteur de Crux-la-Ville est le théâtre d’une terrible bataille au cours de laquelle les F.T.P. de Roland Champenier et les F.F.I. combattent ensemble après leur unification, contre l’armée allemande. Enfin, le Morvan est la zone de rencontre des armées alliées venues de Normandie et de celles venues de Provence : la IIIème armée américaine fait sa jonction avec la Ière armée française à Autun le 9 septembre, et à Luzy le 12 septembre. A cette date, l’ensemble de la Bourgogne est libéré. Panneau 12 : Le retour à la République La Libération n’est pas seulement d’ordre militaire ; il s’agit aussi de restaurer la République. La substitution du régime républicain au régime de Vichy est en préparation depuis longtemps. Le travail de Jean Moulin à la tête du Conseil National de la Résistance avait été de fédérer la résistance intérieure pour préparer l’insurrection nationale, mais aussi d’associer toutes les forces politiques démocratiques à la libération du territoire. Dans Défilé de la Libération à Clamecy la Nièvre,Robert Jacquin est ainsi le nouveau préfet, nommé par le Gouvernement Provisoire de la République Française présidé par le général de Gaulle. Il choisit de s’installer auprès du colonel Roche en juin 1944 à Ouroux-en-Morvan, qui devient ainsi durant l’été, la préfecture clandestine du département. Se créent aussi dans la clandestinité des CLL (Comités Locaux de Libération) et des CDL (Comités Départementaux de Libération). Dans le Morvan ils se mettent en place dans l’été : la première réunion officielle du CDL de la Nièvre a lieu à Ouroux le 10 août. 5 INFOS PRATIQUES CONSEIL GENERAL DE LA NIEVRE Service Communication Hôtel du Département 58039 NEVERS Cedex 03 86 60 68 84 – [email protected] www.cg58.fr PARC NATUREL REGIONAL DU MORVAN Maison du Parc – Musée de la Résistance 58230 SAINT BRISSON 03 86 78 79 00 www.parcdumorvan.org 6