11020181-onac-depliantOK_Mise en page 1 11/03/11 07:03 Page1 Chronologie du maquis ARETE-SAULES : Création d’un mouvement de résistance rattaché à l’Armée Secrète à Sévérac-le-Château. 1er mars 1944 : Arrestation par les Nazis d’Auguste GAZAGNES, un des responsables du mouvement. 1er juin 1944 : Création du maquis « Libération » qui deviendra le maquis ARETE-SAULES. Nuit du 12 au 13 juin 1944 : Parachutage des responsables de la Mission Interalliée et de trois tonnes d’armes. 16 juin 1944 : Le Cdt ARETE rejoint le maquis installé à Gandaliès, près de Lavernhe. 28 juin 1944 : S a b o t a g e d u t u n n e l d e L a S o u q u e , p r è s d’Engayresque. 23 juillet 1944 : Attaque d’un train transportant des troupes allemandes à La Roquette. 31 juillet 1944 : Attaque d’une colonne de ravitaillement allemande au lieu-dit La Muraillasse (route de Sévérac à Millau). er 1 août 1944 : Le Cdt ARETE et son chauffeur Roland SAULES sont tués par les Allemands à Cantaranne (près de Rodez) alors qu’ils venaient procéder à un échange de prisonniers. 6 août 1944 : Le maquis s’installe à Coursac. 18 août 1944 : Attaque d’une colonne allemande au Bois de Tries (Route de Rodez à Millau). 19 août 1944 : Attaque d’une colonne allemande au Bois du Four (Route de Millau à Laissac) 27 août 1944 : Une section du maquis partie à la poursuite des Allemands fait 51 prisonniers au Vigan (Gard). Septembre-octobre 1944 : Le maquis intègre la brigade légère du Languedoc et devient en janvier 1945 le 2e bataillon du 80e régiment d’infanterie (1re Armée Française). Pour en savoir plus : Mémoire de pierre - Les témoins et l’Histoire, actes du colloque de Saint-Affrique, sous la direction de C. FONT, H. MOIZET et L. ROUBERTIER dans Résistance en Rouergue, numéro spécial, 1994 ; - Construire l’histoire de la résistance, Aveyron 1944, Christian FONT, Henri MOIZET, CRDP Midi-Pyrénées, 1997 ; - Maquis et combats en Aveyron, Chronologie 1936-1944, Christian FONT, Henri MOIZET, CRDP Midi-Pyrénées, 2001. Janvier 1943 Dépliant conçu et réalisé par le service départemental de l’Office National des Anciens Combattants et victimes de guerre (ONACVG) de l’AVEYRON 1 bis boulevard Flaugergues, BP 118, 12001 RODEZ cedex tél. 05 65 68 41 96, fax : 05 65 68 67 66 email : [email protected] 2 1 Remerciements : Bernard BARASCUD et Henri MOIZET Dépliant édité grâce au soutien financier de l’Office National des Anciens Combattants et victimes de guerre (ONACVG), l’Œuvre Nationale du Bleuet de France, la Direction de la Mémoire du Patrimoine et des Archives du ministère de la Défense, le Conseil Général de l’Aveyron, la mairie de Sévérac-le-Château, le Centre Culturel et Sportif en Pays Sévéragais et l’Amicale du maquis ARETE-SAULES. 3 Photo 1 : A Sévérac-le-Château, à la sortie de la ville, sur la route départementale 809 en direction de Millau, ce monument imposant rappelle le sacrifice des hommes du maquis Arête-Saules pour la libération de la France. Photo 2 : Au Bois du Four, au carrefour de la départementale 911 et de la départementale 28, stèle en hommage au lieutenant CLARETO et au soldat MILLAU. Ces deux hommes, appartenant au maquis Arête-Saules, sont tués par les Allemands au moment de leur retraite vers Montpellier le 19 août 1944. un groupe du maquis Arête-Saules. Sans lieu ni date. LE MAQUIS ARETE-SAULES 1943-1945 Le service départemental de l’Office National des Anciens Combattants et victimes de guerre (ONACVG) de l’AVEYRON remercie aussi pour leur soutien les associations suivantes : Association départementale des anciens Résistants, Déportés et amis de la Résistance de l’Aveyron (ADARD), Comité Rhin et Danube de l’Aveyron, Comité Rhin et Danube du Sud-Aveyron, Union des anciens combattants et victimes de guerre du sud-Aveyron, Le Souvenir Français, Association des anciens d’Indochine, Association des anciens combattants de moins de 20 ans, 1496e section des Médaillés Militaires, Confédération nationale des retraités militaires, 1219e section des Médaillés Militaires, Société d’Entraide des membres de la Légion d’Honneur (comité de Millau), Union Nationale des Combattants (Groupe Aveyron), l’Union Nationale des Organisations de Réserve (Comité de l’Aveyron), l’Association pour la mémoire des déportés Juifs de l’Aveyron. Photo 3 : Au lieu-dit « La Muraillaisse », sur la route départementale 809, cinq kilomètres après Sévérac-le-Château en direction de Millau, cette plaque évoque l’embuscade exécutée par le maquis Arête-Saules contre un convoi de vivres et de matériel allemand. Le combat provoque le premier tué du maquis Arête-Saules : Maurice BOURDON. Cette plaque précise aussi les pertes ennemies : 52 tués et 24 prisonniers. Photo 4 : A Onet-le-Château, sur la nationale 88, au carrefour avec la route de Cantaranne, cette stèle signale le lieu de l’embuscade au cours de laquelle sont tués le commandant ARETE et son chauffeur Roland SAULES le 1er août 1944. Tous deux donnent leur nom au maquis Libération qui devient le maquis ARETE-SAULES. “ Jérémie a cessé de gémir ” les à la Libération. Un groupe du maquis Arête-Sau 4 N° ISBN : 978-2-11-128431-9 12450 La Primaube - Tél. 05 65 69 41 20 - B 322 864 265 RCS Rodez 11020181 N°5 11020181-onac-depliantOK_Mise en page 1 11/03/11 07:04 Page2 « Jérémie a cessé de gémir » Le maquis ARETE-SAULES, 1943-1945 Premiers refus L’Aveyron est progressivement occupé par les troupes allemandes à partir du 11 novembre 1942, date qui marque l’occupation de la zone dite « libre ». A Sévérac-le-Château, en janvier 1943, une poignée d’hommes constitue un premier groupe de résistants. Le docteur Yves TESTOR (voir notice) en prend la direction à partir de juillet. Ce groupe est rattaché à l’Armée Secrète, favorable au Général de Gaulle. Il est renforcé au cours de l’année 1943 par quelques réfractaires du Service du Travail Obligatoire instauré par le gouvernement de Vichy. Le groupe se prépare à la lutte armée en formant des Quelques hommes du maquis Arête-Saules. équipes de sabotage Sans lieu ni date. et en établissant des terrains de parachutage. Le 1er mars 1944, ce réseau est fragilisé avec l’arrestation de l’un de ses responsables, Auguste GAZAGNES, hôtelier à Sévérac. Il est déporté et meurt à Auschwitz en mai 1944. Le maquis Libération Après l’arrestation d’Auguste GAZAGNES, le réseau est en partie à reconstruire. Il se concentre sur la préparation de terrains de parachutage d’hommes, d’armes ou de matériel : les t e r r a i n s Va l s e u r (Maisonneuve, près de Vezins) et Tricycle (à Engayresque, près de Verrières) sont retenus par les responsables régionaux. « Jérémie a cessé de gémir » est l’une des phrases codées utilisées par Ouverture des containers après un parachutage. Sans lieu ni date. Radio Londres pour annoncer les parachutages sur ces terrains. Le 1er juin 1944, est créé le maquis « Libération ». Le docteur TESTOR en reste le chef. Il comprend une quinzaine d’hommes à peine dont André JOYES et Gabriel GREZES. Ce maquis est presque immédiatement choisi pour accueillir la Mission Interalliée envoyée par Londres. Dans la nuit du 12 au 13 juin sont parachutés le commandant René DINOMAIS (dit Commandant ARETE), le Major écossais STANSFIELD (dit commandant HUBERT), le lieutenant Edouard PAYS, chef de sabotage et instructeur et le radio Bernard WEIL. Le maquis s’installe rapidement à la ferme de Gandaliès, sur la commune de Lavernhe. Sa mission est importante : il abrite les deux commandants de la Mission interalliée départementale qui doit unifier les mouvements, connaître les besoins des autres maquis du département (en armes notamment) et coordonner leurs actions. Le Major écossais Le maquis Libération passe lui-même à Walter STANSFIELD l’action : le 28 juin, quelques hommes s’em- (dit commandant HUBERT). ploient efficacement à saboter le tunnel de la Après-guerre, il conserve des liens d’amitié très forts avec le docteur Souques (près d’Engayresque) rompant TESTOR. A sa mort, sa fille remet ainsi les communications ferroviaires vers ses cendres à la ville de Sévérac. Béziers. Le 23 juillet, près de la gare de Elles reposent désormais au cimetière municipal. Sévérac, le maquis tue 7 soldats allemands et fait 13 prisonniers. Ce même jour, une section du maquis, placée sous le commandement du Capitaine SOLANET (dit MARTINET), s’installe à la ferme des Albusquiés (Recoules-Prévinquières). Le 31 juillet, au lieu-dit La Muraillasse, sur la route de Sévérac à Millau, le maquis attaque une colonne de ravitaillement,faisant 52 morts dans les troupes d’occupation. Le drame de Cantaranne Depuis quelque temps, des négociations ont lieu entre le commandant ARETE, le commandant RICHARD (voir notice) et les autorités militaires allemandes pour effectuer un échange de prisonniers. Ces pourparlers visent la libération du commandant BIREBENT (dit LAROQUE), responsable départemental de la Résistance, contre 3 sous-officiers allemands, prisonniers du maquis Libération. Cet échange, placé sous la neutralité du vice-consul d’Espagne, doit avoir lieu le 1er août au Bois du Four, sur la route de Rodez à Millau. Un premier Le commandant rendez-vous est fixé à Cantaranne, tout près de René DINOMAIS (dit Commandant ARETE). Rodez. S’y rendent, dans deux voitures, Tué à Cantaranne le 1 août 1944. le commandant ARETE et son chauffeur, Roland SAULES ; suit le commandant RICHARD conduit par Jean-Marie er CRANSAC. Arrivés à Cantaranne, les quatre hommes tombent dans une embuscade et sont immédiatement pris pour cibles. Très rapidement, le commandant ARETE et Roland SAULES sont tués tandis que le commandant RICHARD et son chauffeur sont arrêtés. Interrogés, ils sont finalement libérés et les corps du Cdt ARETE et de R. SAULES remis au Cdt RICHARD. Pendant ce temps, le Cdt TESTOR se rend au Bois du Four avec les trois prisonniers allemands. Cherchant sans doute à porter un Roland SAULES, chauffeur du commandant coup fatal au maquis, une colonne allemande René DINOMAIS, tué avec lui. est envoyée sur le lieu. Attaquée au Bois des Tries par le maquis Du Guesclin et le maquis Antoine, la colonne est contrainte de faire demi-tour, laissant de nombreux morts. NOTICES BIOGRAPHIQUES Le docteur Yves TESTOR Le docteur Yves TESTOR, responsable du maquis ARETE-SAULES. Le maquis ARETE-SAULES Après l’embuscade de Cantaranne, le maquis est rebaptisé maquis ARETE-SAULES en hommage aux deux résistants. Le Cdt britannique STANFIELD devient le chef de la Mission interalliée. Le maquis compte désormais environ 700 hommes. Le 6 août, le maquis quitte Lavernhe et s’installe à Coursac. Dans la nuit du 13 au 14 août, une colonne allemande encercle Sévéracle-Château. A la recherche des responsables du maquis, elle se livre à de nombreuses exactions et à quelques exécutions sommaires. A Lavernhe, quatre maisons, deux fermes et le château du Comte de Lescure sont incendiés. Averties du débarquement de Provence, ces troupes quittent le département via Millau et les routes du Larzac. Les combats ne cessent pas pour autant. Le 18 août, le maquis attaque une colonne allemande au Bois des Tries et le lendemain, une seconde colonne au Bois du Four. Les pertes ennemies sont nombreuses. Le 22 août 1944, le lieutenant Edouard PAYS, qui avait été parachuté avec le Cdt ARETE, est tué avec 22 autres hommes du maquis Paul Clé à La Pezade au retour d’un sabotage au Pas de l’Escalette. Le combat continue Au total, le maquis aura réceptionné environ 80 parachutages d’hommes, d’armes et de matériel durant toute l’année 1944. Après la libération du département, les hommes du maquis ARETESAULES, comme ceux de la plupart des maquis de l’Aveyron, s’engagent pour la poursuite de la guerre. Ils intègrent la Brigade Légère du Languedoc formée par Gilbert de CHAMBRUN dont ils constituent le 2e bataillon. Devenu le 80e Régiment d’infanterie de la 1re Armée Française, il est durement éprouvé pendant la campagne d’Alsace de l’hiver 1944-1945. Beaucoup d’hommes restent mobilisés jusqu’en avril 1946, date de la dissolution, en Autriche, du 80e régiment d’infanterie. Né à Gaillac d’Aveyron le 31 mars 1908, Yves TESTOR devient médecin en 1933 et s’installe à Sévérac l’année suivante. Mobilisé en qualité de médecin militaire, Yves TESTOR est fait prisonnier lors de l’évacuation des troupes britanniques à Dunkerque. Rapatrié en 1943, il prend la direction du maquis Libération qui devient ARETE-SAULES à partir d’août 1944. A la libération, Yves TESTOR est élu conseiller général (fonction qu’il exercera sans interruption, de 1945 à 1982) puis maire de Sévéracle-Château (de 1947 à 1959 puis de 1965 à 1985). Yves TESTOR a été distingué par le grade de Commandeur de la Légion d’Honneur en 1986 et a reçu au total 12 décorations dont la médaille King’s medal of Courage et la croix de guerre russe. Bernard BONNAFOUS, dit Commandant RICHARD Bernard BONNAFOUS (dit commandant Richard), chef des Forces Françaises de l’Intérieur de l’Aveyron. Bernard BONNAFOUS est né le 18 avril 1918 à Paris. Prisonnier en 1940, évadé, il rejoint la Résistance en octobre 1941 et est chargé pour le secteur de Bédarieux (Hérault) de la diffusion des tracts, le recrutement de nouveaux éléments et le noyautage des administrations. Début 1943, à Montpellier, se retrouvent quelques responsables importants de la Résistance dont Henri FRENAY (fondateur de Combat), Gilbert de CHAMBRUN (Combat) et Francis MISSA (chef régional de Libération). Au cours de cette réunion, Raymond CHAULIAC est nommé responsable régional de l’Armée Secrète (Région R3 comprenant les départements Aude, Aveyron, Hérault, Lozère, Pyrénées orientales). Bernard BONNAFOUS devient son adjoint. Devenu le commandant RICHARD, Bernard BONNAFOUS prend le commandement des Forces Françaises de l’Intérieur de l’Aveyron à partir de juin 1944. « J’ai trouvé en Aveyron des conditions pour le combat exceptionnelles : une nature permettant facilement l’implantation des maquis, une richesse de l’agriculture permettant de nourrir les hommes et une vitalité résistante exceptionnelle, une force de convictions dans le combat ». Bernard BONNAFOUS