Association pour la Recherche sur l’Occupation et la Résistance en Morvan (ARORM) « Communiquer pour Résister » 1940-1945 Documentation régionale fournie dans le cadre de la préparation au Concours national de la Résistance et de la Déportation 2012-2013 Service éducatif Musée de la Résistance en Morvan Maison du Parc 58 230 SAINT-BRISSON 03 86 78 72 99 [email protected] www.museeresistancemorvan.fr RÉSISTER PAR L’ÉCRIT Journaux clandestins La Nièvre libre, été 1943- © ARORM Tracts clandestins Tracts, Nièvre - © ARORM Graffitis Reproduction d’un graffiti dénonçant la radio officielle Radio-Paris, Musée de la Résistance en Morvan, Saint-Brisson (58) - © ARORM RESISTER PAR LA PAROLE Prise de parole publique 11 novembre 1942, allocution de Paul CAZIN, écrivain à MILLAY (Nièvre) « … L’heure n’est pas aux palabres, au verbiage. Elle est à l’action pour ceux qui ont le devoir et la possibilité d’agir. Elle est pour nous tous aux résolutions viriles de courage, d’endurance, de risque, de sacrifice. Risque et sacrifice pour quelle cause ? Pour la même cause qu’a défendue le soldat que vous voyez là : pour la même cause de la liberté française à laquelle ce sont sacrifiés les morts que nous pleurons et honorons aujourd’hui… Aujourd’hui, c’est nous les vivants, qui crions aux morts de ces deux guerres : ayez pitié de nous ! Vous qui jouissez de la gloire et du bonheur, prenez compassion de nos douleurs et de nos hontes. Relevez-nous, rendez-nous dignes de continuer votre combat. Inspirez-nous le courage de ne pas trahir la cause pour laquelle vous avez donné votre vie. Habitants de MILLAY, je suis votre ami et votre hôte. Anciens combattants de MILLAY, qui êtes devant ce Monument avec votre drapeau, vos jambes de bois, vos nez cassé, je suis votre camarade : j’ai fait la guerre avec des gars de chez vous. Voilà pourquoi, en ces temps où les bouches françaises sont cousues par la tyrannie ou la lâcheté, j’ai accepté d’élever ma voix devant vous, pour dire tout haut : Vive la France et honneur à ceux qui sont morts pour qu’elle vive ! » La parole au service de la Résistance : La RADIO Poste de radio Musée de la Résistance en Morvan, Saint-Brisson (58) - © ARORM Fonction et impact des émissions de radio clandestines : Un exemple de message d’espoir ″La légende des bûcherons de la forêt de Montreuillon″ Texte diffusé le 15 février 1941 sur les ondes de la BBC par Jacques Villesolin « Sylvain : - Tu me fais peur, qu’est-ce qu’il y a ? François : Quoi donc ? … (On entend un peu de vent et des sons de cloches avec le vent). Lequeu : Ecoutez, ce qui vient avec le vent… (Le son des cloches augmente, elles sonnent en carillon) François : Les cloches… Sylvain : Ca recommence… Elles sonnent en Carillon, les gars… Elles sonnent en carillon. C’est plus le glas, ce coup là… Ca va finir, nos malheurs… Ecoutez… C’est plus beau qu’un jour de Pâques… (On entend toutes les cloches qui sonnent un carillon pendant une ou deux secondes). Speaker : Oui… un jour, un jour qui n’est plus loin, en plein cœur du Morvan, en forêt de Montreuillon, les cloches de la Chapelle se mettront à sonner les premières… Dans toute la forêt, les bûcherons lèveront la tête… Dans tous les villages de bordure, on saura vite que les cloches ont sonné… On saura que la Victoire et la Délivrance sont là… jour où, dans tous les clochers de France, dans les clochers de Savoie, des Alpes, des Ardennes, dans les clochers Bretons, Normands, partout, toutes les cloches de France se mettront à sonner. Elles sonneront l’Allemand parti, elles sonneront le retour. Et plus jamais dans mon pays du Morvan, en forêt de Montreuillon, près d’un carrefour qu’on appelle le ″sapin Ravagé″, plus jamais on n’entendra le glas ». DES MOYENS DE COMMUNICATION PARALLELES Une installation téléphonique clandestine Janette COLAS, Résistante PTT Née le 17 mars 1918 à Clamecy dans la Nièvre, Janette Colas est téléphoniste. Dès octobre 1939, elle est sollicitée par Georges Moreau, coiffeur à Clamecy, qui est mobilisé dans la défense antiaérienne. Très rapidement, les vexations, les humiliations et les exactions allemandes renforcent ses convictions. Elle profite de sa situation professionnelle pour écouter les conversations téléphoniques et pour égarer les lettres de dénonciation. Tout en poursuivant ses activités d’espionnage à la Poste, elle profite de ses relations pour apporter une active coopération au maquis créé par Georges Moreau, Le Loup, Au début du mois d’août 1944, Janette Colas installe une ligne téléphonique entre son appartement et le maquis : Janette Colas - © ARORM « Face au bois de Creux, une déviation fut faite : la ligne passait sous les voies de chemin de fer, et enterrée atteignait le bois. Cachée par le feuillu des arbres, elle aboutissait en aérien sous la tente du Loup. Là, un standard assez perfectionné fut installé, dont une direction aboutissait chez Janette Colas, et quatre autres furent connectées en direction des postes de garde (…). Tous ces travaux s’effectuèrent en plein jour, comme un travail classique d’employées des lignes P.T.T. Mais ils représentaient tout de même un certain danger ; car, dans une maison juste en face de celle de Janette, de l’autre côté de la rue, habitaient les téléphonistes allemands qui travaillaient eux aussi au bureau des PTT. Et cette situation d’extrême proximité, provoqua une mésaventure cocasse le jour de l’installation. En effet, ce jour-là, un Allemand est très intrigué par ces hommes qui traficotent des lignes justes sous la fenêtre de Janette. C’est alors qu’il interpelle Janette qui supervisait les opérations, pour lui demander ce qui se passait. Et elle lui répondit sans se démonter : ″Oh, rien du tout, on installe juste le téléphone″. Il ne l’a pas crue ; car, à l’époque, on n’installait pas le téléphone. C’est donc pour cela qu’il dit en s’esclaffant ″Quelle Française, toujours le mot pour rire !″. Toujours est-il que Janette aura désormais la tâche grandement facilitée, puisque grâce à cette ligne clandestine, ses déplacements au maquis seront moins fréquents, donc ses prises de risques moins importantes ». THIERRY Christophe, Janette Colas : une employée des postes résistante à Clamecy, Mémoire de maîtrise, Université de Bourgogne, 1996, Dijon, p.85. VIGREUX Jean ″Janette Colas″, in Dictionnaire historique de la Résistance, R. Laffont, Paris, 2006, p.393-394. Le rôle des agents de liaison Louise Aubin, agent de liaison du maquis Bernard Arrivée en février 1941 dans la Nièvre, Louise Aubin ″Loulette″ entre en contact avec le maquis Bernard et devient agent de liaison : « Loulette écoute les conversations à l’Hôtel de la Poste où elle a pris pension, et elle collecte des renseignements sur les Français et les Allemands qui se trouvent là. Loulette exécute aussi des liaisons à vélo, au maquis, lorsqu’il y a des renseignements urgents à transmettre ; ceci n’est pas sans danger. Elle se souvient d’être redescendue du maquis et qu’elle devait aller à Corbigny accompagnée de M. Boizard e voiture à cheval. À l’entrée de Corbigny, une patrouille allemande les arrête : contrôle des papiers ! Loulette a sur elle un papier compromettant signé BERNARD commandant la zone ″E″ du Morvan et Louise Aubin - © ARORM tamponné Résistance française FFI entourant la croix de Lorraine, le papier stipule que si elle est arrêtée, les résistants ne doivent pas confisquer son vélo. Le papier tombe ainsi qu’une photo de Louise en maillot de bains… Le soldat ramasse le tout et le remet à Loulette qui lui fait un beau sourire ! Elle a le fouet à la main et en donne un coup violent à la jument qui part à vive allure (…) ». Depuis cet épisode, elle apprit par cœur ses messages. Amicale des Anciens du maquis Bernard, Résistances en Morvan, EIAT, 2008, p.132. Les communications entre maquis Message entre Camille et Henri, chefs de maquis, été 1944, Nièvre - © ARORM Sur ce document, on peut notamment lire : « Camille à Henri Malgré la récupération d’un parachutage, je n’ai plus d’armes en magasin. J’en attends incessamment. Dédé est patient. Je remets de l’argent à ton envoyé (…). Peux tu faire une embuscade vers Empury ? Cela me rendrait bien service. Il est possible que je vienne pour te renforcer cette embuscade. Amitiés» COMMUNIQUER AVEC LA FRANCE LIBRE ET LES ALLIES Les transmissions Poste émetteur de liaison avec Londres – © ARORM Poste récepteur Midget 3 lampes – © ARORM Le codage de messages Livret de code - © ARORM Mouchard de soie codé parachuté - ©ARORM Silk cypher scarf (répertoire codé sur soie) : carré de soie de 40x40 cm comportant 26 rubriques toutes classées dans l’ordre alphabétique soit en tout 600 phrases pré-codéees prévoyant toutes les situations rencontrées sur le terrain et résumées en groupe de quatre lettres (AZAZ, BUBU, BYBY…) avec imprimé dans le coin droit en bas un One Time pad (clé à usage unique) et un système numérique et un de système métrique. Ce système avait pour but de faciliter et de hâter la transmission des messages. Ces foulards ont été distribués à tous les opérateurs radios SAS, ainsi qu’aux équipes Jedburghs et missions interalliés. Les parachutages Containers parachutés, Nièvre, 1944 - © ARORM Le premier parachutage en Morvan Le 22 novembre 1942, Jean Longhi Lionel, Paul Bernard Luc, Antoine Sylvère Toinou, le brigadier forestier Chevau Jojo et Albert Gueslin dit Bob, réceptionnent le premier parachutage effectué dans le Morvan. En avril 1942, Joseph (Beaufils) qui représente le Parti Communiste et le Front National (F.N.) est mis en contact avec le B.C.R.A. par l’intermédiaire du Colonel Rémy. Joseph demande pour son Etat-Major un poste-radio pour assurer une ligne directe et transmettre au B.C.R.A. tous les renseignements importants collectés par le F.N. Une première tentative de parachutage en région parisienne échoue. Jean Longhi et Paul Bernard, traqués par l’ennemi en région parisienne, rejoignent le Morvan en octobre 1941. Ils reprennent contact avec l’Etat-Major du Front National à Paris et ont pour mission de préparer ce nouveau parachutage. Celui-ci est annoncé sur les ondes de la B.B.C. par la phrase « Célestin ira déjeuner ce soir chez Anastasie ». Le parachutage a lieu en plein milieu de la forêt au Duc, dans les champs de Vanais, près de Quarré-les-Tombes (Yonne) dans la nuit du 21 au 22 novembre 1942. Il apporte des armes, des grenades, des cartouches, un manuel d’instruction et un appareil radio. Mais, en mars 1943, Bob est arrêté à Paris, avec des papiers compromettants. Alertés, Jean Longhi et Paul Bernard redoublent de vigilance et décident de quitter le Moulin Simonneau (St-Léger-Vauban), qui leur servait de refuge. Celui-ci est en effet investi au cours du mois d’avril 1943 par les Allemands, qui traquent les résistants à Quarré-les-Tombes. Si Jean Longhi et Paul Bernard parviennent à échapper à l’ennemi, la répression autour de ce premier parachutage est forte. Bob est torturé à mort ; les enfants de Sylvère sont déportés ainsi que Betty Gilbert, camarade du groupe, habitante de Quarré-les-Tombes. Le matériel parachuté, qui avait été enterré, est repris à l’été 1943 par les Allemands lors d’une attaque armée à St-Léger-Vauban. Ce premier parachutage qui marque pour les cofondateurs du maquis Camille, Jean Longhi et Paul Bernard, la reprise des contacts avec un réseau organisé et un nouvel engagement sur le terrain, est marqué au final par l’anéantissement de la filière de Résistance de Quarré-les-Tombes. Toutefois, le mois d’avril 1943, en révélant à la population locale l’existence du parachutage de novembre 1942, a permis une prise de conscience : la présence de la lutte clandestine est connue, même si on a fait mine d’oublier la famille Sylvère, Luc et Lionel… D’après le témoignage de Jean Longhi, ″Le 1er parachutage anglais en Morvan pour la Résistance française (22 novembre 1942)″, in VIGREUX Marcel, Le Morvan pendant la Seconde Guerre mondiale, témoignages et étude, 1939-1945, ARORM, Saint Brisson, rééd. 2009. ARORM, Premier parachutage en Morvan, novembre 1942, dvdérom, Bourgogne Images réalisé par l’ARORM, 2005, 27 min. Jean Longhi, co-fondateur du maquis Camille, chef départemental des maquis de la Nièvre - © ARORM Stèle du Premier parachutage en Morvan, forêt au Duc, Quarré-lesTombes, Yonne, 22 novembre 1942 - © ARORM Yvonne Marceau (épouse Moreau), agent de liaison du maquis Louis, raconte la réception d’un parachutage dans le Morvan « Le 12 juillet [1944], je reçois l’ordre de monter au camp. Où vais-je aller ? Que vais-je faire ? Le capitaine Baptiste me fait rentrer au P.C. où est assis le capitaine Louis et me demande : - Cela vous intéresserait-il d’assister à un parachutage ? - Oh ! Oui, répondis-je. - Et bien, ce soir, nous avons reçu de la B.B.C. notre message. S’il est confirmé à 21 heures, un avion nous arrive. Un gros parachutage avec deux voyageurs nous est annoncé. Vous pouvez attendre ici ou retourner vous reposer et revenir à 21 heures. Je choisis la deuxième solution car la nuit devrait être longue. À l’heure dite, je suis au camp (…). Des maquisards se tiennent de ci de là, auprès de tas de bois. À nouveau, au bout d’un certain temps que je ne peux apprécier, le déclic retentit. Aussitôt, Baptiste [Kenneth Mac Kenzie] prévient les hommes présents : - Ils vont arriver sous peu. À mon signal, vous allumerez les feux afin que les aviateurs voient la partie du terrain où il faut parachuter. Bientôt un ronronnement sourd mais continu de moteurs nous parvient. Les feux sont allumés. Les hommes se sont dispersés. Le capitaine me signifie : - Yvonne, venez près de moi et surtout ne bougez pas, même si les parachutes semblent venir vers vous. Le ronronnement augmente et soudain, après un grand tour au-dessus du terrain délimité par les feux, une grosse masse noire perd de l’altitude. Brusquement, une trappe s’ouvre. Nous la distinguons car l’intérieur de la carlingue de l’avion est allumé. Un homme pousse de l’intérieur. Bientôt, un, deux parachutes se balancent, puis un troisième où un homme est fixé (…). Soudain, d’un parachute répandu au sol, s’extrait un homme emmitouflé dans une carapace kaki. Il l‘ouvre, s’en débarrasse et court vers Baptiste, se présentant en anglais. Puis, un second homme apparaît. Ce sont deux officiers anglais qui viennent au secours de nous, les Français ». Yvonne Moreau, Moi, Yvonne Moreau, résistante… ou Les mémoires d’une jeune fille engagée, Amicale du maquis Louis Luzy, 2010, p. 25-27. Yonne Marceau, ″L’estafette rouge″ - © ARORM Les S.A.S. dans le Morvan Parachutistes anglais S.A.S. (Special Air Service) parachutés en juin 1944 au maquis Bernard, Nièvre - © ARORM Les liaisons radios des S.A.S. Le rôle des S.A.S était d’agir dans trois domaines définis : « Le premier, et le moins important pour certains, est la coopération avec les maquis français. Et principalement, il fallait, par radio, demander les parachutages qui leur étaient nécessaires. Les hommes responsables des missions radio constituaient la ″Patrouille fantôme″ et avaient la lettre ″P″ sur l’épaule de leur uniforme. Leur chef, ″l’officier fantôme » dans le Morvan, était Tom Moore, responsable de toutes les émissions radio ou émissions ″Sabu″. Chaque section avait son numéro de code. Il y avait aussi des heures précises d’écoute et les émissions qui leur étaient destinées commençaient invariablement par l’air ″Sur le pont d’Avignon…″. Pour envoyer des messages, c’était assez laborieux, car il fallait tourner sas arrêt une dynamo à la main. Quand les renseignements militaires ne prenaient pas tout le temps de l’émission, les Anglais pouvaient envoyer des messages personnels. Remarquons ici que rien n’était laissé au hasard. Les longueurs d’onde étaient changées tous les mois. Non seulement le radio anglais avait son code personnel pour appeler, mais il avait sa cadence personnelle en morse. Si ce n’était pas le radio lui-même qui appelait à l’heure prévue, Londres ne répondait jamais, même avec le code exact. Les nouveaux codes pouvaient être parachutés sous la forme de mouchoirs de soie imprimés (maquis Camille) (…). Cette coopération entre les maquis du Morvan fut remarquable, surtout avec Bernard, Joseph et Camille. Les Anglais avec leur matériel radio, leurs jeeps équipées de mitrailleuses Vickers, et même leurs canons de six permirent aux maquisards de repousser victorieusement les Allemands ». Jacques Canaud, Les maquis du Morvan (1943-1944). La vie dans les maquis, Académie du Morvan, Château-Chinon, p.298-299. Les missions Jedburgh Témoignage de Jean Longhi, chef départemental des maquis de la Nièvre sur les liaisons entre les maquis, les SAS et Londres – Mission Jedburgh « Un messager de Jarry m’apporte des renseignements relatifs aux opérations qui se préparent. Je reçois ainsi deux phrases qui doivent passer aux « messages personnels » de la BBC en temps utile pour nous mettre en alerte pour le débarquement et réaliser certains plans indiqués par une couleur. Le premier est « Ma femme a l’œil vif » et le second « L’acide rougit la teinture de tournesol ». Ces messages passeront le 5 juin au soir et les journaux nous confirmerons le débarquement le 6 au matin (…). Le 10 nous recevons une mission Jedburgh composée d’un officier anglais, le Capitaine Denby (René Couture). C’est le ″Team Harry″ qui est là pour faire la liaison entre les maquis et les S.A.S. (…). Le 14, nous recevons le Colonel anglais Hastings (Jen Hutchinson) ; parachuté avec le Major Frazer commandant les S.A.S., voilà trois jours qu’il tente de rejoindre le maquis. Il est chargé d’une mission nommée ″Isaac″ et attend son homologue français le Colonel Dubac (Colonel Viat) et son radio le Sergent John Sharp, qui nous rejoint bientôt. Il y a trois émetteurs radio qui travaillent à Vermot et celui des S.A.S. du côté du Vieux-Dun : les liaisons avec Londres vont se multiplier ». in VIGREUX Marcel, Le Morvan pendant la Seconde Guerre mondiale, témoignages et étude, 1939-1945, ARORM, Saint Brisson, rééd. 2009, p. 263. Denby et son radio Centime – © ARORM LES AGENTS DU S.O.E. DANS LE MORVAN Le maquis Louis War Office Paul Sarrette Paul Sarrette est né le 14 novembre 1920 à Nice. Démobilisé après la défaite, il rentre à Nice et réussit son baccalauréat. Il entend l’appel du général de Gaulle et ne pense qu’à entrer dans la Résistance. Répondant à l’appel du Général de Gaulle, il parvient à gagner Londres durant l’année 1941, Il s’engage alors dans le S.O.E. (Special Operations Executive) et subit l’entraînement intensif destiné à ce type d’agents) La famille de Paul Sarrette apprend qu’il a rejoint Londres par un message diffusé à la B.B.C. « Caroline peut se curer les dents ». On lui confie alors la mission d’organiser un maquis dans le Morvan, au cœur de la Bourgogne. Louis est parachuté dans la nuit du 22 au 23 décembre 1943 dans la région de Montbéliard. Appuyé par un réseau de Résistance sur place, il gagne le Morvan. Durant les premiers mois de l’année 1944, il établit des contacts avec les résistants locaux (Joseph Pinet, l’abbé Bonin…), recherche des terrains de parachutage et un site propice pour l’installation d’un maquis. Peu de temps après, l’opérateur-radio Kenneth Mackensie (capitaine Baptiste) est parachuté pour le rejoindre. Les objectifs du S.O.E. sont de freiner le passage des Allemands vers le front de Normandie ; de recruter, former et armer des patriotes français ; d’entraver la retraite des armées allemandes dans le sud du Morvan. Il s’agit donc de créer un maquis important numériquement et très efficace grâce au matériel, armes et munitions, envoyés par parachutages. Dirigé directement par le War-Office, le maquis sera dénommé maquis Louis W.O. SAUGE Carine, Un maquis original LOUIS, War Office, ARORM, Saint-Brisson, 1999. Paul Sarrette, chef du Maquis Louis War Office. Sur son bureau est installé un téléphone - © ARORM Kenneth MacKenzie, opérateur radio du maquis Louis – © ARORM Téléphone anglais – © ARORM