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Neanderthals in Early Upper Palaeolithic cultures and more specifically in the formation of the Auri-
gnacian.
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Mots clés : Paléolithique moyen ; Paléolithique supérieur ; Moustérien ; Schéma opératoire lamellaire ; El Cas-
tillo ; Cueva Morin ; Technologie lithique
Keywords: Middle Palaeolithic; Upper Palaeolithic; Mousterian; Bladelet production scheme; El Castillo; Cueva
Morin; Lithic technology
1. Introduction
Le débitage lamellaire est un des éléments traditionnellement lié au Paléolithique supé-
rieur et aux premières étapes de l’Aurignacien. Bien que le débitage laminaire soit déjà
connu aux moments anciens du Paléolithique moyen (EOI 8-6) enAngleterre, en France et
en Belgique (Revillion, 1994) sa présence est considérée comme une caractéristique du
Paléolithique supérieur. Cependant les nouvelles découvertes et leur présence de plus en
plus communes dans des sites moustériens remettent en question cette conception, de sorte
que ce serait la présence des chaînes opératoires de lamelles qui deviendrait le facteur
discriminant entre le Paléolithique moyen et le Paléolithique supérieur, et, ainsi, un indica-
teur des humains modernes (Bar Yosef et Kuhn, 1999).
Dans ce travail nous présentons des résultats préliminaires sur la présence de chaînes
opératoires de production de lamelles dans deux sites cantabriques soient la grotte de « El
Castillo » et celle de « Morin » toutes les deux du Moustérien, à proximité des vallées
centrales de la Cantabria (Fig. 1).
2. El Castillo
Les nouvelles fouilles de la Grotte de El Castillo (Fig. 2) apportent un important corpus
de données qui nous permet d’établir l’existence d’une continuité claire entre les niveaux
moustériens et ceux qui correspondent au Paléolithique supérieur. Ces données nous ont
permis de considérer comment la transition est plutôt un problème quantitatif que qualitatif
(Bernaldo de Quirós et Cabrera Valdès, 1990). L’étude technologique des niveaux 18b et
18c a également apporté la confirmation de l’existence, dans ces niveaux de l’Aurignacien
de Transition, de schémas opératoires de type récurrent centripète et ses variantes, associés
à la présence de schémas lamellaires caractéristiques (Cabrera Valdés et al., 1996a,2000a).
La séquence de la grotte de El Castillo représente l’une des plus vastes connues dans la
Péninsule Ibérique, ayant une succession complète d’occupations paléolithiques, qui se
subdivisent en 26 couches, où des niveaux stériles alternent avec ceux d’occupation humaine,
arrivant à atteindre une puissance estimée, selon H. Obermaier, à 1–20 m dans les fouilles
de l’IPH de 1910–1914. D’une façon résumée, et après la révision réalisée par l’un d’entre
nous (Cabrera Valdès, 1984), nous trouvons représentés, au début, les niveaux culturels
suivants : deux niveaux Paléolithique moyen Ancien, un niveau Acheuléen supérieur, deux
niveaux Moustériens, deux niveaux Aurignaciens, deux du Périgordien supérieur, un du
368 J.M. Maı´llo Fernández et al. / L’anthropologie 108 (2004) 367–393