comme il n’y a pas eu à la bourse de Paris durant cette période d’effondrement de l’ordre de 20 % sur une
ou deux séances, certains qualifient ce type d’évolution de krach rampant. Un profil similaire peut être
évoqué en ce qui concerne la crise des subprimes (recul de 54 % de l’indice Dow Jones d’août 2007 à
février 2009).
Quelles sont les causes des krachs ?
D’une façon générale, il n’y a pas de krach sans constitution préalable d’une dont il réalisebulle financière
en quelque sorte l‘éclatement. « Les excès spéculatifs dégénèrent sinon de manière inévitable du moins
très fréquemment en une crise, un krach ou une panique » explique l’économiste Charles Kindleberger
dont les travaux d’histoire économique et financière constituent une référence essentielle en la matière.
Toutes les phases de croissance économique ne sont pas forcement spéculatives, mais lorsque cela se
produit, ce qui arrive malgré tout assez fréquemment, le mécanisme est assez typiquement le suivant : les
bulles se constituent lorsque des sources de profit donnent lieu à des emballements et que les
investisseurs en exagèrent la portée et les potentialités. Elles sont nourries par l’expansion des crédits
bancaires et monétaires qui facilitent les investissements spéculatifs. Jusqu’au moment où la majorité des
spéculateurs prend conscience qu’un sommet a été atteint .Une course pour vendre ses actifs et réaliser
ses plus values va alors commencer. Les prix s’orientent à la baisse. La liquidation se fait parfois en bon
ordre, mais le plus souvent elle dégénère en panique quand on s’aperçoit qu’il n’y a pas suffisamment
d’argent pour permettre à tous de réaliser les plus-values attendues ou simplement de rembourser les
crédits engagés pour spéculer. « La panique se renforce d’elle-même, comme l’a fait la spéculation jusqu’à
ce que l’un des trois phénomènes suivants ne survienne », explique Charles Kindleberger :
les prix tombent si bas qu’on retrouve des acheteurs ;
les transactions sont interrompues en fixant une limite à la baisse des prix ;
un réussit à convaincre le marché qu’il y aura suffisamment d’argent pour satisfaire la demande depréteur en dernier ressort
liquidités (rôle dévolu aux banques centrales, aux fonds de garanties pour les déposants etc).
La chute des cours de la bourse intervenue fin juillet et début août 2011 sur les places européennes puis
aux USA, à la suite des difficultés rencontrées pour résoudre les problèmes de la dette publique dans la
zone Euro et après le déclassement de la dette des USA par l’agence Standard & Poor’s, n’a pas pris la
forme d’un effondrement extrêmement brutal en une ou deux journées. Mais un recul de l’ordre de 20 % a
cependant été enregistré en un mois. D’autre part, la politique monétaire très expansive suivie depuis la
crise des subprimes a facilité le renouvellement de spéculations financières multiples (sur les matières
premières, les dettes publiques, les changes etc.), alors que les régulations pour les limiter n’ont pas été
suffisamment mises en place. Cependant la chute des bourses n’a pas été précédée par un phénomène
classique d’euphorie spéculative portant sur tel ou tel type d’actifs. Cette chute apparait plutôt comme une
adaptation des marchés à de « mauvaises nouvelles » (les problèmes de la dette, le nouveau
ralentissement de la croissance et les risques qu’il soit durable…). C’est pourquoi les commentateurs
hésitent à parler à ce stade d’un nouveau krach.
Quelles sont les conséquences des krachs ?
L’expérience montre qu’elles sont très variables. Le Krach de 1873 inaugure une période de difficultés
économiques durables jusque vers la fin du siècle de même que le krach de 1929 a été suivi d’une longue
période qualifiée de grande dépression. Par contre le krach de 1987 ne s’est pas transformé en crise
économique. Celui de 2000/2001 n’a entrainé qu’un ralentissement économique.
En fait un krach boursier a pour effet économique direct de diminuer la richesse des détenteurs des actifs
dévalorisés, ce qui entraine une diminution de leur consommation dans la mesure où ils chercheraient à
augmenter leur épargne pour reconstituer la valeur de leur patrimoine. Mais cet effet direct sera amplifié si