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Krach
Un krach est une chute brutale et de grande ampleur des cours d’une ou de plusieurs catégories
d’actifs. On parle de krach boursier pour désigner un effondrement des cours des actions sur une
ou plusieurs places financières.
Mais des krachs obligataires ou immobiliers ont également existé de façon
indépendante ou liée à des krachs boursiers.
Le mot vient de l’allemand (il signifie « vacarme », « accident »). Il a été utilisé
pour la première fois dans ce sens lors de l’effondrement des cours à la bourse
de Vienne en mai 1873, effondrement qui s’est diffusé à la bourse de Berlin et à
celle de New York.
A partir de quand une chute des cours peut elle être qualifiée de krach ?
Une chute des cours peut être qualifiée de krach si elle est brutale et massive et si elle concerne une
catégorie d’actifs et pas une seule entreprise. Elle s’observe à travers l’évolution fortement négative des
de l’ensemble des actifs considérés (par exemple l’indice CAC 40 représentatif desindices représentatifs
actions cotées à la bourse de Paris, l’indice Dow Jones représentatif des actions des entreprises
industrielles cotées à la bourse de New York ou l’indice Nasdaq représentatif des actions des entreprises
de nouvelles technologies...). Il y a krach lorsqu’il y a chute forte et rapide traduisant un phénomène de
panique ou de débâcle (tout le monde vend, personne n’achète). Mais il n’y a pas de norme générale
concernant l’ampleur et la durée de la chute permettant d’identifier avec certitude l’existence d’un Krach. Il
faut notamment tenir compte de la taille et de la liquidité des marchés concernés.
Une grande diversité
L’histoire économique et financière montre en fait une grande diversité de situations que l’on peut qualifier
de Krach.
L’exemple le plus célèbre est celui du krach de 1929 qui a vu la bourse de New York chuter massivement
et dans un laps de temps très court (l’indice Dow Jones perd 23,05 % en 2 jours les lundi 28 et mardi 29
octobre et près de 90% sur trente mois d’octobre 1929 à juillet 1932 avec dans l’intervalle des périodes de
rebond ou de stabilisation relative). Le niveau de l’indice Dow Jones d’avant le krach ne sera retrouvé
qu’en 1954. Il faut dire qu’il y a eu une rechute très violente (que l’on peut qualifier de krach) en 1937.
L’indice Dow Jones a perdu 49 % entre mars 1937et mars 1938, soit presque un retour au niveau le plus
bas atteint en 1932/1933. Un cas de figure différent est celui du krach de la bourse de New York en 1987.
En un seul jour le 19 octobre 1987 l’indice Dow Jones perd 22,6 %. Mais il rebondit presque aussitôt et
retrouve son niveau d’avant le krach dès 1989.
Autre cas de figure, celui de la crise boursière des valeurs internet en 2000. L’indice NASDAQ créé à New
York en 1971 à coté du New York Stock Exchange connait un recul de 27 % durant les deux premières
semaines d’avril et de 39,3 % sur un an. Le NASDAQ n’a toujours pas retrouvé son niveau d’avant ce
krach. Le krach des valeurs des entreprises de la « nouvelle économie » s’est répercuté à travers le
monde. Il a entrainé par exemple une chute du Cac 40 qui a enregistré une baisse de 63 % entre
septembre 2000 et mars 2003 et qui n’a lui non plus jamais retrouvé le niveau atteint auparavant. Mais
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comme il n’y a pas eu à la bourse de Paris durant cette période d’effondrement de l’ordre de 20 % sur une
ou deux séances, certains qualifient ce type d’évolution de krach rampant. Un profil similaire peut être
évoqué en ce qui concerne la crise des subprimes (recul de 54 % de l’indice Dow Jones d’août 2007 à
février 2009).
Quelles sont les causes des krachs ?
D’une façon générale, il n’y a pas de krach sans constitution préalable d’une dont il réalisebulle financière
en quelque sorte l‘éclatement. « Les excès spéculatifs dégénèrent sinon de manière inévitable du moins
très fréquemment en une crise, un krach ou une panique » explique l’économiste Charles Kindleberger
dont les travaux d’histoire économique et financière constituent une référence essentielle en la matière.
Toutes les phases de croissance économique ne sont pas forcement spéculatives, mais lorsque cela se
produit, ce qui arrive malgré tout assez fréquemment, le mécanisme est assez typiquement le suivant : les
bulles se constituent lorsque des sources de profit donnent lieu à des emballements et que les
investisseurs en exagèrent la portée et les potentialités. Elles sont nourries par l’expansion des crédits
bancaires et monétaires qui facilitent les investissements spéculatifs. Jusqu’au moment où la majorité des
spéculateurs prend conscience qu’un sommet a été atteint .Une course pour vendre ses actifs et réaliser
ses plus values va alors commencer. Les prix s’orientent à la baisse. La liquidation se fait parfois en bon
ordre, mais le plus souvent elle dégénère en panique quand on s’aperçoit qu’il n’y a pas suffisamment
d’argent pour permettre à tous de réaliser les plus-values attendues ou simplement de rembourser les
crédits engagés pour spéculer. « La panique se renforce d’elle-même, comme l’a fait la spéculation jusqu’à
ce que l’un des trois phénomènes suivants ne survienne », explique Charles Kindleberger :
les prix tombent si bas qu’on retrouve des acheteurs ;
les transactions sont interrompues en fixant une limite à la baisse des prix ;
un réussit à convaincre le marché qu’il y aura suffisamment d’argent pour satisfaire la demande depréteur en dernier ressort
liquidités (rôle dévolu aux banques centrales, aux fonds de garanties pour les déposants etc).
La chute des cours de la bourse intervenue fin juillet et début août 2011 sur les places européennes puis
aux USA, à la suite des difficultés rencontrées pour résoudre les problèmes de la dette publique dans la
zone Euro et après le déclassement de la dette des USA par l’agence Standard & Poor’s, n’a pas pris la
forme d’un effondrement extrêmement brutal en une ou deux journées. Mais un recul de l’ordre de 20 % a
cependant été enregistré en un mois. D’autre part, la politique monétaire très expansive suivie depuis la
crise des subprimes a facilité le renouvellement de spéculations financières multiples (sur les matières
premières, les dettes publiques, les changes etc.), alors que les régulations pour les limiter n’ont pas été
suffisamment mises en place. Cependant la chute des bourses n’a pas été précédée par un phénomène
classique d’euphorie spéculative portant sur tel ou tel type d’actifs. Cette chute apparait plutôt comme une
adaptation des marchés à de « mauvaises nouvelles » (les problèmes de la dette, le nouveau
ralentissement de la croissance et les risques qu’il soit durable…). C’est pourquoi les commentateurs
hésitent à parler à ce stade d’un nouveau krach.
Quelles sont les conséquences des krachs ?
L’expérience montre qu’elles sont très variables. Le Krach de 1873 inaugure une période de difficultés
économiques durables jusque vers la fin du siècle de même que le krach de 1929 a été suivi d’une longue
période qualifiée de grande dépression. Par contre le krach de 1987 ne s’est pas transformé en crise
économique. Celui de 2000/2001 n’a entrainé qu’un ralentissement économique.
En fait un krach boursier a pour effet économique direct de diminuer la richesse des détenteurs des actifs
dévalorisés, ce qui entraine une diminution de leur consommation dans la mesure où ils chercheraient à
augmenter leur épargne pour reconstituer la valeur de leur patrimoine. Mais cet effet direct sera amplifié si
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les détenteurs d’actifs dévalorisés s’étaient endettés dans le climat d’euphorie spéculative. Un krach peut
entamer la confiance générale des ménages et des entrepreneurs. En fait, un krach aura d’autant plus
d’impact sur l’activité économique que les difficultés financières des spéculateurs se transmettront aux
banques via les difficultés de remboursement des crédits des spéculateurs avec pour conséquences des
risques de faillites bancaires et des resserrements des conditions de crédit.
Références bibliographiques :
Charles P. Kindleberger : Histoire mondiale de la spéculation financière, Valor Editions, 2006
John Kenneth Galbraith : Brève Histoire de l’euphorie financière, Seuil, 1992
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