On se permet deux remarques sur la manière avec laquelle on obtient cette classification :
– l’énoncé de changement de poids tel qu’on le donne ici ne met pas en jeu de calcul avec la trans-
formée de Satake ; au contraire il met en valeur les cas pour lesquels on peut trouver un poids qui
nous intéresse de manière ad hoc ;
– dans les autres cas, on se sert des énoncés d’irréductibilité précédemment prouvés (par les autres
méthodes) pour obtenir des énoncés de comparaison entre quotients d’induites compactes et
conclure.
Dans [Ly13] (chapitre 3), un résultat de classification similaire au théorème 1.2 est prouvé pour
GL(3, D), ainsi que pour GL(m, D)(m≥2) avec des conditions sur D. La démarche empruntée ici
reflète tout à fait celle qui est utilisée pour GL(m, D),m > 2, mais présente l’avantage d’éviter les
difficultés combinatoires que demande le traitement de cas de rang supérieur.
On fait aussi remarquer que ce résultat ne fait que débuter l’étude des représentations lisses ad-
missibles modulo pde Gpuisqu’à l’heure actuelle les représentations supersingulières ne sont connues
explicitement que dans le cas D=F=Qpgrâce au travail de Barthel-Livné (voir [BL94], [BL95]) et de
Breuil (voir [Bre03]).
2 Notations et généralités
Soient pun nombre premier et Fpune clôture algébrique fixée de Fp; tout corps fini de caractéristique
psera vu comme un sous-corps de Fp.
L’objet de cette section est de donner les notations et de présenter des faits généraux bien connus
sur la théorie des représentations ou bien sur D×ou GL(2, D).
2.1 Représentations et algèbres de Hecke
On pourra se reporter au paragraphe 2 de [BL94]. Dans tout ce qui suit, toute représentation considé-
rée sera lisse (et on oubliera souvent de le mentionner), à coefficients dans Fp. Soient Gun groupe topo-
logique et H≤Gun sous-groupe fermé. On notera indG
Hle foncteur d’induction compacte lisse et IndG
H
celui d’induction lisse. L’action sur une induite se fera par translation à droite, à savoir g.f :x7→ f(xg).
On suppose Houvert. Soit Vune représentation de H. Pour tous g∈Get v∈V, on définit [g, v]comme
étant la fonction de indG
HVà support dans Hg−1et prenant pour valeur ven g−1. En particulier, si h
est un élément de H, on a [gh, v] = [g, hv]et g[1, v] = [g, v].
Pour toutes représentations V1et V2de H, on définit l’espace d’entrelacements
H(G, H, V1, V2) := HomGindG
HV1,indG
HV2.
On se permettra aussi de noter les algèbres de Hecke
H(G, H, V ) := H(G, H, V, V ),H(G, H) := H(G, H, ),
où désigne la représentation triviale de H.
Lorsque Hest ouvert dans G, par réciprocité de Frobenius, on a
H(G, H, V1, V2)'HomH(V1,indG
HV2).
Supposons que, pour tout g∈G, la double classe HgH est union finie de classes à gauche (ou à droite),
et que V1et V2sont finiment engendrées en tant que H-représentations. Alors on peut (voir [HV11],
section 2.2) exhiber l’isomorphisme
HomH(V1,indG
HV2)'Gf
−→ HomFp(V1, V2)f(h2gh1) = h2f(g)h1
H\Supp f/H fini
v7→ (g7→ f(g)(v))
7→
f
f7→ g7→ (v17→ f(v1)(g)).
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